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Alain Soral ou le retour de la bêtise immonde

À lire par ceux et celles qui veulent démonter (intellectuellement) le petit néo-fasciste Soral

Article paru en mai 2016 dans le Combat syndicaliste, organe confédéral de la CNT

Un camarade de la CNT travail vient de publier un dé-montage en règle de la logorrhée d’Alain Soral : « Alain Soral ou le retour de la bêtise immonde », Frédéric Balmont, Ed. L’Esprit frappeur, 190 pages, 5 euros. Il est toujours intéressant de mieux connaître nos ennemis. D’autant que les thèses simplistes s’infiltrent partout… Le site internet Egalité & Réconciliation et sa chaîne de vidéo drainent une audience conséquente avançant sous le terme de « la dissidence » écho des vieilles lunes de l’extrême droite des années 1930 sous couvert de « nouveauté », en prétendant incarner l’« anti-système » pour drainer les déboussolés. De quoi désigner des ennemis, surfer sur les théories conspirationnistes, attirer ces contenus sur son site comme miroir aux alouettes. Avec ses formules qui claquent comme « gauche du travail » et « droite des valeurs », le courant lancé par Soral s’inscrit dans la droite ligne des « rouge-brun » et tente de rallier les « Français de souche » et « les Noirs, les Arabes et les musulmans » sur la base de la Nation. Du soutien à la Palestine, il passe à l’antisionnisme et aussitôt à l’antisémitisme viscéral. Avant les rouge-bruns des années 70, il y a eu des figures comme Jacques Doriot, jeune apparatchik stalinien, maire de Saint-Denis dans les années 1930, qui fonda le Parti Populaire Français et glissa sans résistance dans la collaboration.

Extraits de la présentation du livre

Les pratiques et discours imprégnés de la logique d’extrême droite fleurissent de tous côtés. Comment peut-on mieux comprendre leur fonctionnement et les reconnaître derrière leurs multiples costumes si ce n’est en se penchant sur leur propagateur le plus assumé et le plus odieux : Alain Soral ? Du fond de son canapé rouge, on entend la voix nasillarde de cette insupportable cantatrice chauve du fascisme… Appuyée sur un dispositif pseudo-scientifique, sa haine des femmes, des homosexuels et des juifs lui tient lieu d’anthropologie. Roi du facho business, Alain Soral contribue à l’ascension d’une sensibilité fasciste dans la société. Sensibilité qui ravit les politiques de tous bords : plus le fascisme prospère, plus ils peuvent prétendre cacher leur incompétence derrière, l’antifascisme finissant par être leur seule justification. Soral milite pour le pire des mondes, prônant les inégalités, le fétichisme de l’identité et le gouvernement par la violence. Ce livre s’applique à démonter les ressorts idéologiques de cette entreprise abjecte.* Leur livre dévoile les facettes de Alain Soral, éditeur, provocateur, mythomane et petit commerçant de la haine, fournisseur prolixe de vidéos en ligne payantes, fondateur d’un site d’équipements survivalistes, récupérant même l’écologie boutiquière en ouvrant une épicerie équitable en ligne, en surfant sur des thèmes qu’on n’attend pas dans des officines d’extrême droite, comme la permaculture et la décroissance avec un habillage facho…


Sommaire

Préface de Michel Sitbon
Avant-propos 17
Introduction 21
PREMIÈRE PARTIE
I. le sommeil de la raison réveille les monstres 29
La Terre est creuse et elle tourne autour de Soral 33
Tout est dans tout, surtout le complot juif 43
II. métaphysique de l’anus 53
Soral, flic et curé 53
Typologie homosexuelle 59
Comment un œdipe raté mène à la tapettisation 63
Comment un œdipe réussi conduit à la démocratie 68
L’homme aux épaules de serpent 78
III . Le ciel et la terre : L’ordre sexuel et la civilisation 84
Typologie féminine 91
De quel singe descend Soral ? 94
La femme, australopithèque au grand coeur 106
Un accident de l’oedipe : Rosa Luxembourg 110
Tu aimeras la femme et ne convoiteras pas le Grec du Ve siècle… 112
L’œdipe flottant des Inuits 119
Les nourritures psychiques 123
Soral, la cantatrice chauve 126
SECONDE PARTIE
I. l’éternel retour des idées fascistes 131
Identité 132
Inégalité 138
Pugnacité 139
Têtes de Turc : le triptyque en action 141
II. un fascisme pour notre temps 147
De quoi Soral est-il le nom ? 147
Comprendre l’Empire depuis un canapé rouge 151
Le nazisme, un trésor idéologique 163
Le fascisme est soluble dans l’État 177
III. Pour un égalitarisme éclairant 181
L’égalité sans l’État 181
Égalité et individualité 182
Égalité, lutte des classes et lutte des sexes 184
Égalité, revenus, travail 185
Égalité et pouvoirs 186
Égalité et jouissances 187
Du grand soir à l’alternative 188
Conclusion
Alain Soral est une pétasse 193
 
Disponible notamment sur http://ladylongsolo.com/
 

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Rhônes-Alpes Tracts

La Griffe n°3

Vers la casse du Service public de l’emploi!

Notre ami Wikipédia nous définit le service public de l’emploi comme l’ensemble formé par les organismes et agences mises en place par les administrations publiques, dans le but de favoriser l’emploi et la formation professionnelle, et de lutter contre le chômage.

Notre ami Wikipédia est ambitieux…. Sur le site du ministère de l’emploi, les objectifs sont réduits à la fixation d’ «objectifs de performance, s’agissant notamment du retour à l’emploi des publics prioritaires»

Le mot est lâché : la performance du service public de l’emploi !

La performance, c’est l’évaluation de chacun des «multiples organismes et agences» par des indicateurs. Indicateurs fixés par l’Etat dans le cadre de négociations annuelles ou pluri annuelles. Ainsi, Pôle Emploi se retrouve avec 18 indicateurs à améliorer coûte que coûte pour les trois prochaines années.

Ainsi les Missions Locales doivent chaque année améliorer leur «taux de placement» des jeunes entre 16 et 25 ans… et tout cela sans moyens supplémentaires et dans un contexte économique désastreux.

Evidemment aucun moyen supplémentaire, les indicateurs servent justement à vérifier que les subventions attribuées par l’Etat ne seraient pas trop élevées. Et les associations ajustent cette pression financière sur…les salarié(e)s : oublions le Code du travail, le paiement des heures supplémentaires, la revalorisation des salaires… !

Ce ne sont pas aux salariés de structures associatives d’assumer les contradictions d’un système!

 

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L’inspection du travail de l’Indre sent… le Sapin!

Depuis la mobilisation historique des syndicats interprofessionnels du département de l’Indre main dans la main avec l’intersyndicale au complet de l’inspection du Travail le 23 février dernier, pour défendre nos collègues inspecteurs du travail des attaques incessantes du patronat relayées par l’administration, la situation de nos camarades n’a cessé d’empirer : boite aux lettres du domicile détruite à coups de masse, animaux morts déposés devant leur domicile, coups de sonnette la nuit…
Michel SAPIN, encore à l’époque député de l’Indre, veut négocier le départ des inspecteurs du travail pour apaiser les entreprises de son département.
Il demande au DAGEMO et au DGT de s’occuper du «problème de l’INDRE» car faire avec zèle son métier d’inspecteur du travail est un «problème» pour notre ministère.
Face à cette situation nous affirmons que nos collègues n’ont commis aucune faute professionnelle et ne sauraient être l’objet d’aucune sanction!
 

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La retraite? 60 ans et 37,5 annuités!

La réforme des retraites que François Hollande s’apprête à mettre en place exclura la majorité des travailleurs. Il s’apprête ainsi à entériner la réforme de Nicolas Sarkozy, notamment la mise en place des 41 annuités et demi qui toucheront tous les salariés.

En effet, pour faire valoir son droit à la retraite, il ne faudra pas avoir connu de périodes de chômage ou d’arrêt puisque la version de Hollande ne prend en compte que les trimestres cotisés et non ceux simplement validés mais qui n’ont pas amené de cotisations.

Pourtant le gâteau des richesses est toujours plus gros et il suffirait de le partager plus équitablement pour garantir à tous une vraie retraite. Pour cela malheureusement il est illusoire d’espérer quoi que ce soit du pouvoir en place.

Si des négociations sont annoncées, il est clair que sans rapport de force favorable il n’en ressortira pas de réel changement. Une nouvelle fois les travailleurs ne pourront que compter sur eux-mêmes pour imposer d’autres choix.

C’est bien par un mouvement social d’ampleur que la bataille de la retraite pourra être gagnée.

LA CNT revendique :

  • retraite à taux plein à 60 ans pour tous et à 55 ans pour les salariés ayant effectués des travaux pénibles
  • retour aux 37,5 annuités public-privé
  • indexation des pensions sur les salaires
  • garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire brut (calcul sur la base des 6 derniers mois)
  • pas de pensions inférieures au SMIC
  • refus des retraites par capitalisation
  • gestion des organismes de solidarité par les salariés eux-mêmes
  • hausse des salaires, induisant automatiquement une augmentation des cotisations

 

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Harcèlement sexuel…la suite…

Une nouvelle loi a été voté à l’unanimité au Sénat le 12 juillet. Il vise à combler le vide juridique créé par l’abrogation de l’ancienne loi en mai dernier par le Conseil constitutionnel.

Ce texte prévoit deux formes distinctes de harcèlement sexuel, avec des peines bien distinctes. Le premier cas de figure stigmatise tout agissement consistant à « imposer à une personne, de façon répétée, des gestes, propos ou tous autres actes à connotation sexuelle soit portant atteinte à sa dignité, en raison de leur caractère dégradant
ou humiliant soit créant pour elle un environnement intimidant, hostile ou offensant ». Le harceleur risque alors un an de prison et 15.000 euros d’amende.

Dans la seconde situation, « est assimilé à un harcèlement sexuel », le fait mentionné dans le premier cas qui, « même en l’absence de répétition, s’accompagne d’ordres, de menaces, de contraintes ou de toute autre forme de pression grave accomplis dans le but réel ou apparent d’obtenir une relation sexuelle ». Dans ce cas de figure, les sanctions seraient doublées : deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.

L’Association européenne contre les violences faites aux femmes dénonce:

  • qu’un fait unique soit plus sévèrement sanctionné qu’un fait répété
  • l’inapplicabilité de la seconde infraction au vu des éléments de preuve à fournir par la victime
  • que les faits les plus graves de harcèlement sexuel encourent une peine inférieure à celle d’un vol.

La CNT vous tiendra informée des immanquables évolutions jurisprudentielles.

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Petit Lexique du Chat Noir

«INSERTION»

Terme permettant de véhiculer l’idée que ceux n’ayant pas leur place dans la société capitaliste (du fait même du fonctionnement de cette même société!), doivent être « réinsérés »… cela permet de culpabiliser ceux qui sont exclus du système capitaliste en leur reprochant leur coût pour la société et en leur demandant de faire toujours plus d’effort pour y être réintégrés. Cette réintégration des plus « faibles » permettant de maintenir la concurrence existante entre les demandeurs d’emploi et de baisser les prétentions salariales éventuelles!

La Griffe en pdf : La Griffe n°3

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Motions

Motion féminisme et CNT

Le féminisme pose une question transversale à toute la société, la question des inégalités dont sont victimes les femmes et qui est loin d’être réglée…

Quelques chiffres pour planter le décor  (rapport égalité homme femme 2010):

  • Les femmes représentent 47,5% de la population active mais est concentrée à plus de 70% dans les secteurs à bas salaires (grande distribution, restauration, services à la personne 97% de femmes…)
  • 81,9% des emplois à temps partiels
  • Plus nombreuses en contrats aidés ou CDD : 10, 7% des femmes contre 5,9% des hommes
  • 80% des salariés payés en dessous du SMIC
  • 54% des chômeurs inscrits à l’ANPE ( taux de chômage 0,6 point d’écarts : 10% hommes 10,6% femmes).
  • 57% des chômeurs non indemnisés
  • 83% des retraités qui vivent avec une pension inférieure au minimum vieillesse (retraites inférieures de 42% de celles des hommes)
  • Elles gagnent en moyenne 27% de moins que les hommes et à travail et qualification égale 10% de moins que les hommes.

Dans la sphère familiale les femmes assurent toujours 80% du noyau dur des tâches domestiques et si les hommes en assument davantage qu’il y a quelques dizaines d’années, ils se concentrent souvent sur les tâches les moins répétitives et les plus visibles.
En fait même dans les couples où le partage des tâches n’est pas trop défavorable, c’est à la naissance du 1er enfant que le décrochage s’opère : les hommes font un peu plus tandis que les femmes font tout le reste et notamment tout se qui se rapporte aux enfants.

Voilà la réalité de la condition féminine en France, même si on a certes fait des progrès notamment au niveau de l’intégration dans le marché du travail, même si beaucoup d’hommes sont conscients du poids qui reposent sur les épaules des femmes, même si les femmes profitent des droits obtenus dans les années 60/70….et pour lesquels il faut encore se battre pour les conserver ( contraception : planning / IVG : luttes Tenon – Lyon).

Les inégalités flagrantes au travail et à la maison reposent sur un système de domination des femmes qui a précédé le capitalisme. L’oppression des femmes est une construction sociale : il s’agit du contrôle par le groupe des hommes du corps des femmes, de leur travail, de leurs pensées.
Cette domination masculine prend deux formes :

  • une domination physique potentiellement présente au travail, dans les lieux publics et surtout au sein de la famille (violence psychologique ou verbale voire physique et sexuelle). Ces violences permettent de maintenir un contrôle social des femmes.
  • une domination symbolique (qui conforte la domination physique) qui s’exerce par l’intégration par les deux sexes d’un système de valeur qui offre une vision du monde favorable aux dominants : c’est la construction des genres qui colle dès la naissance au sexe biologique de l’enfant un comportement pré déterminé ( famille école jouets…) pour faire court : rose pour les filles, bleu pour les garçons.

De plus, le mode de pensée dominant tient pour acquis que les femmes et les hommes ont des capacités naturelles complémentaires qui les prédisposent à certaines tâches, et de ces capacités naturelles résulte une division tout aussi «  naturelle » du travail.

C’est au moment du capitalisme que la sphère de production qui correspond à l’usine est devenue séparée de la sphère de reproduction qui correspond au foyer. La division sociale et sexuelle du travail a pris toute son ampleur avec :
La séparation des tâches dans le travail toujours sur le mode de la complémentarité hommes/femmes avec les secteurs d’activité exclusivement féminin/masculin.
Une hiérarchie entre les tâches : le travail d’un homme vaut plus que celui d’une femme.
La dévalorisation des secteurs féminisés.
Le capitalisme a su utiliser l’oppression des femmes pour se procurer un réservoir de main d’œuvre bon marché, le salaire de la femme étant considéré comme un complément de celui de son mari.

Il y a cependant des articulations contradictoires entre capitalisme et patriarcat :
Le capitalisme a besoin :

  • d’une nouvelle force de travail que constitue les femmes et il a donc besoin de la libération de cette force de la domination qu’elle peut subir ( émancipation des femmes)
  • d’un sous salariat à exploiter (vente de leur force de travail subordonné à un travail social) et donc de maintenir les femmes dans une position de dominées qui rend leur position dans le salariat illégitime.
  • du travail familial pour reproduire la force de travail et l’ordre social

(contradiction entre le premier et les deux suivants)

Les féministes des années 70 se sont battues pour faire reconnaître l’existence d’une «  oppression spécifique » des femmes. Il s’agissait de faire admettre que cette oppression était plurimillénaire, qu’elle avait précédé l’apparition de la propriété privée dans les sociétés occidentales. Mais cet effort pour faire reconnaître le caractère spécifique de l’oppression des femmes a produit des effets pervers. Celui de marginaliser la réflexion sur ce terrain au lieu de l’intégrer dans une réflexion plus générale sur les voies de l’émancipation de tous les opprimés des deux sexes.

La CNT appartient au mouvement féministe luttes des classes c’est-à-dire que nous entendons justement étroitement lier la lutte pour l’émancipation des femmes à celles de tous les opprimés. La lutte des femmes n’est pas secondaire par rapport à la lutte de classe. Le capitalisme s’articule avec l’oppression des femmes. Il n’y a pas comme le pense Christine Delphy, d’un côté le capitalisme qui exploite les salariés dans la société et de l’autre le patriarcat qui exploite les femmes. Les deux sont inextricablement lié. S’il nous arrive d’utiliser le mot «  patriarcat », nous l’envisageons comme un synonyme de l’oppression des femmes.

Nous récusons enfin les théories essentialistes/différentialistes qui revendiquent des différences et une complémentarité naturelle des hommes et des femmes.
Enfin nous pensons que, de la même façon que les blancs ont leur place dans le combat anti raciste, le féminisme concerne les hommes comme les femmes.

La CNT défends la nécessité d’un mouvement autonome des femmes. Les femmes, partie prenante de tous les mouvements sociaux, ont été obligées de s’organiser séparément pour avancer sur la question de la condition des femmes. Pour nous, ce n’est pas une nécessité ponctuelle mais permanente dans une société où globalement les femmes sont dominées, où l’espace public est considéré comme masculin : il y a besoin d’espaces où les femmes puissent discuter de comment faire avancer leur place à égalité, et de mouvements que les femmes puissent diriger sans être subordonnées aux priorités des autres.

Les conséquences sur notre militantisme

Au sein de la CNT, tout doit être fait pour que les femmes soient à égalité avec les hommes. Cela implique :

  • une vigilance quotidienne sur les comportements des militants vis-à-vis des militantes
  • une prise en charge collective de la question des gardes d’enfants
  • de favoriser la prise de parole par les femmes, notamment la possibilité d’espaces de discussion non mixtes pour les femmes.
  • la mixité et parité des directions
  • un point systématique sur le féminisme au cours de chaque congrès.