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Nos conquêtes sociales ne sont pas négociables à la baisse

Il y a l’intox et les faits. Au nom d’un principe « universel », Macron et son gouvernement proposent de changer totalement le principe de nos retraites.

Au final, nous serons tous et toutes les perdant.es de cette réforme : le montant des pensions de toutes les professions va diminuer de plusieurs centaines d’euros !

Pourquoi ? C’est simple :avec le système à points (un euro cotisé = un point), le calcul de la pension se fait sur toute ta carrière (périodes de chômage, congés maladie et maternité…) et non pas sur tes 25 meilleures années pour les salarié.es du privé ou les 6 derniers mois pour les fonctionnaires. L’âge de départ à la retraite ne serait pas touché… mais il faudrait cotiser plus longtemps pour ne pas avoir de diminution de sa pension… et donc partir plus tard.

Quelle retraite à la fin ?

Aujourd’hui, le calcul est assez simple, mais avec le système MacronDelevoye, la valeur du point n’est pas claire et peut changer en fonction de décisions politiques. Par exemple en cas de crise, le gouvernement pourrait décider de baisser la valeur du point ou de la « geler »…vous ne savez plus combien vous toucherez. Nous sommes tous et toutes les perdantes de cette réforme… sauf les fonds de pension !

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Un scénario écrit à l’avance : Avec des pensions moindres, les conditions de vie déjà difficiles pour beaucoup de retraités vont empirer. Mais si vous avez assez d’argent, vous pourrez décider de placer cet argent dans des fonds de pensions pour espérer toucher un complément de retraite. C’est le principe de la capitalisation. Le patronat de ce secteur se frotte les mains : il aura accès à des sommes colossales qu’il placera sur les marchés financiers. C’est du boursicotage avec une recherche toujours plus irraisonnée des profits contre les conditions de travail des salariés toujours plus pressurisés et contre l’équilibre écologique de la planète. La logique du gouvernement est ultra libérale.

Aujourd’hui le principe de notre système des retraites, mais plus généralement celui de la Sécurité sociale, se base sur le financement par la cotisation sociale. Si le gouvernement arrêtait de faire des cadeaux de plusieurs milliards d’euros au patronat en les exonérant de cotisations sociales, le déficit n’existerait pas ! Si les salaires augmentaient, les cotisations aussi, finançant ainsi nos caisses de Sécurité sociale !

Mais le patronat veut faire main basse sur cet argent qui sert la solidarité et non ses intérêts égoïstes. Le système par point sort de cette solidarité. Chacun et chacune cotise pour soi. Certains prendront des complémentaires. Et les autres ? Il ne respecte pas non plus les spécificités des métiers et leur pénibilité en effaçant les 42 régimes de retraite.L’espérance de vie n’est pas la même pour tous et pour toutes selon nos métiers. Mais ça, le gouvernement s’en moque. La justice, ce n’est pas de niveler par le bas en retirant à certain∙es ce qu’elles et ils ont obtenu par leurs luttes.

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La CNT appelle l’ensemble du camp des travailleurs et des travailleuses (salarié∙es, précaires, la jeunesse et les retraité∙es) à participer et à amplifier la mobilisation pour la défense de nos retraites mais aussi pour l’obtention de nouveaux acquis.

LA CNT REVENDIQUE

  • Le retrait de la loi travail et autres lois /ordonances patronales à venir;
  • L’amnistie pénale et civile pour l’ensemble des militant.es condamné.es;
  • Le renforcement des droits syndicaux en entreprise;
  • Un accès aux indemnités chômage avec un taux de remplacement à 100 % du meilleur salaire;
  • l’autogestion des caisses de la sécurité sociale, par les salarié.es eux et elles-mêmes, selon le modèle existant avant les ordonnances de 1967 (qui ont introduit le paritarisme syndicats/patronat) et son financement par le salaire socialisé;
  • L’arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales;
  • Une augmentation significative des salaires;
  • Titularisation/CDIsation de tous les emplois précaires (du public comme du privé).

LES JEUNES DANS LA GALÈRE,LES VIEUX DANS LA MISÈRE, DE CETTE SOCIÉTÉ-LÀ, ON N’EN VEUT PAS !


Le salaire socialisé et la cotisation sociale

Sur une fiche de paie, une partie du salaire est payée individuellement aux salarié.es, c’est le salaire net (ou salaire direct). L’autre partie, formée de cotisations sociales, est versée dans les différentes caisses (sécurité sociale, etc.) : C’est le salaire indirect ou le salaire socialisé.

La cotisation sociale fait donc partie intégrante du salaire. Réduire la cotisation sociale, sous prétexte de soulager les « charges » de l’entreprise, c’est réduire le salaire ! Elle n’est pas un prélèvement ou une charge, ni un impôt, ni une taxe, ni une épargne, ni une assurance mais du salaire !

Il permet la reconnaissance sociale de toutes les situations des travailleur.euses et de prendre en compte les aléas de la vie. Qu’ils.elles soient actif.ves, précaires, chômeur.euses, retraité.es, les salarié.es sont reconnu.es en tant que travailleur.euses : le.la chômeur.euse indemnisé.e comme un.e salarié.e demandeur.euse d’emploi, le.la retraité.e, comme un.e salarié.e pensionné.e.

Cet aspect est important car il pose comme principe, la solidarité entre les travailleur.euses et il confisque aux représentants de l’État la gestion d’une partie des revenus des travailleur.euses : le salaire socialisé.

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Réformes des retraites: prochaine étape de la destruction de la Sécurité sociale

« ne parlez pas d’acquis, en face le patronat ne désarme jamais. »

Ambroise Croizat

 
La nouvelle cible annoncée du gouvernement sera le régime des retraites, institution majeure de notre société garantissant une certaine solidarité (bien mise à mal au gré des dernières réformes) entre les générations. Le principe est déjà annoncé : la retraite par points, mais le gouvernement préfère attendre que les élections européennes soient passées avant d’annoncer les mesures concrètes. Néanmoins les grandes lignes sont connues.

Les conséquences des précédentes réformes

Les conséquences des précédentes réformes se font déjà largement sentir sur la santé des travailleurs. Avec le passage de la retraite à 62 ans, le nombre et la durée des arrêts maladie des travailleurs de plus de 60 ans n’a cessé d’augmenter. Rien d’étonnant à cela : les TMS (troubles musculo-squelettiques) ne s’arrangent pas avec l’âge et, quel que soit le mal dont on souffre, continuer à travailler alors qu’on devrait pouvoir souffler un peu affecte nécessairement la santé.
Des économistes s’alarment du coût de ces arrêts maladie, qui serait de 7 milliards d’euros par an. Et des médecins pestent désormais contre l’injonction qui leur est faite de limiter les arrêts maladie, alors que ces travailleurs âgés ne peuvent s’en passer, faute de revenus suffisants.
Tout ceci illustre les conséquences d’un système où les travailleurs sont pressés comme des citrons et contraints de travailler parfois jusqu’à la tombe. Plus d’un siècle après les premières retraites ouvrières, nous ne sommes pas loin d’être revenu.e.s à ce qu’on appelait à l’époque « la retraite des morts ».
Pourtant le gouvernement veut aller plus loin. …

Retraites par points kesako ?

Là où les précédentes réformes portées par des gouvernements antérieurs visaient toujours à reculer l’âge de départ à la retraite, et à allonger le nombre d’annuités nécessaire pour bénéficier d’un régime à taux plein, le pouvoir actuel annonce une refonte de notre modèle de cotisation. En effet, derrière la mort annoncée des régimes de retraite spéciaux, il s’agit de remplacer le système de cotisation par trimestre par un système à points.
L’alibi, comme toujours quand il s’agit de niveler par le bas les droits sociaux, sera celui de l’égalité entre les différents régimes de retraite, morcelés aujourd’hui en une quarantaine de régimes différents. Le gouvernement vise un nouveau système dit « universel », valable pour tous, le public comme le privé, et calculé en points accumulés tout au long d’une carrière. Les experts en communication du gouvernement se sont bien activés et le même leitmotiv n’a pas tardé à être repris par tous les politiciens d’En Marche : « un euro cotisé va ouvrir les mêmes droits pour tous ». De son côté, la ministre Agnès Buzyn martèle à qui veut l’entendre que le projet en cours d’élaboration institue une « universalité des droits » inédite. Afin de leurrer son monde le gouvernement s’est même engagé à maintenir la possibilité de partir à 62 ans.
Voilà pour la communication.
La réalité va être une paupérisation croissante des retraités. Aujourd’hui, le régime de base de la sécurité sociale fonctionne sur la base des annuités de cotisation : c’est le nombre de trimestres cotisés qui ouvre le droit à une retraite à taux plein. Le montant de ce taux plein est calculé à l’aune des meilleures années du travailleur.
Avec le système à points, on cotise désormais tout au long de sa vie pour obtenir les dits points, mais impossible de connaître leur valeur. Impossible donc de savoir à l’avance le montant de sa retraite. Le gouvernement pourra ainsi mécaniquement faire baisser le montant des pensions de l’ensemble des retraités en réduisant simplement la valeur dudit point.
Ainsi dans une logique de retraite par points, il n’y a plus réellement d’âge légal de départ à la retraite. Chacun devient le seul responsable de son propre sort en fonction du nombre d’euros cotisés tout au long de sa vie. Et chacun pourra rapidement vérifier qu’il n’a pas le nombre de points suffisant pour pouvoir partir à 62 ans.
En Suède, où la retraite par points est déjà mise en place, l’âge de départ officiel est toujours fixé à 62 ans, mais les Suédois font leurs comptes et sont de plus en plus nombreux à retarder cette échéance pour toucher une retraite plus importante. Peu importe l’âge légal, on part quand on en a les moyens financiers.
Ce faisant ce projet de réforme s’attaque également aux plus précaires en calculant les pensions sur l’ensemble de la vie active. Avec la fin du système de calcul de la retraite sur la base des meilleures années, ce sont les carrières les plus hachées, les plus entrecoupées de périodes de chômage ou d’arrêts qui se voient particulièrement impactées par la réforme : les femmes, les intérimaires, les précaires, etc. Ici, c’est l’ensemble de la vie active qui pèse dans le calcul ce qui tend à tirer les pensions vers le bas. Un tel système est d’autant plus inquiétant qu’il prend place dans un contexte socio-économique où le modèle du CDI reflue toujours davantage pour laisser la place à des formes de contrats de travail plus précaires et volatiles et qui condamnent nombre d’entre nous à des périodes d’inactivité forcées.
Ainsi, sous le vernis « égalitaire » que nous vendent communicants et politiciens, le nouveau système de retraite qui se profile n’en reste pas moins bien plus inégalitaire et injuste que celui qui prévaut actuellement.

Le projet du gouvernement : la destruction totale de la sécurité sociale

C’est bien à un projet politique d’ensemble auquel nous sommes confrontés. Après l’assurance-chômage début août, après l’assurance-maladie, le gouvernement s’attaque donc à notre système de retraite. Il y a un point commun à toutes ces contre-réformes : en finir avec le salaire socialisé (les cotisations sociales, comme part de notre salaire, payées par les employeurs) pour fiscaliser une protection sociale minimale et donner le reste au privé. A cet égard, depuis le 1er janvier, 60 % des retraités actuels (soit 7,5 millions de personnes) ont déjà subi la hausse (1,7 %) du taux de la contribution sociale généralisée (CSG) qui a été décidée par le gouvernement pour compenser la suppression des cotisations maladie et chômage basées sur les salaires.
Le patronat a toujours rêvé de revenir sur le principe même de la sécurité sociale entendue comme protection sociale basée sur un salaire socialisé (le salaire brut) financé par les employeurs. Il est aujourd’hui en passe de gagner. Cette contre-révolution nous fera passer à une protection sociale minimale au rabais financée par l’impôt (donc financée cette fois par tous les citoyens), le reste dépendant du privé, c’est-à-dire des moyens de chacun.
Mais que l’on ne s’y trompe pas ! Si l’État reprend la main sur la sécurité sociale à travers l’impôt ce n’est sûrement pas pour offrir le même niveau de prestations. Auparavant la part du salaire socialisée revenait directement à la sécurité sociale sans pouvoir être affectée ailleurs. Les revenus du travail retournaient aux travailleurs. Désormais, c’est l’État qui décidera quelle part de son budget doit être affectée au financement de la protection sociale. Ainsi ce projet, par l’insécurité qu’il instaure en matière de pension, fera également la part belle aux fonds de pension privés qui déjà se frottent les mains à la perspective de l’afflux que va provoquer chez eux cette réforme. A cet égard le système suédois comporte aussi un volet obligatoire par capitalisation.
Là où la sécurité sociale, conçue un salaire socialisé, permettait d’appliquer concrètement le principe « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » ; le nouveau système de protection sociale, fondé sur le couple fiscalisation/privatisation, fera dépendre toujours plus le niveau des prestations sociales des moyens personnels de chacun.
Parallèlement il serait bien entendu naïf de croire que la disparition successive des cotisations chômage, maladie, et bientôt retraite, va entraîner une quelconque augmentation du salaire net qui compenserait la perte. C’est donc bien à un hold-up global sur nos salaires auquel nous assistons. Ce hold-up se met en place progressivement, mais sûrement, sans réelle réaction.

Pour conclure…

Bien sûr, à l’heure où le gouvernement ne cesse de s’attaquer aux droits, aux allocations, aux institutions du service public, il est plus que jamais nécessaire de préparer l’organisation d’un mouvement social d’ampleur capable de faire plier un gouvernement. Mais il nous faut aussi remettre en avant l’exigence première de la gestion des caisses de retraite par les organisations syndicales. Cette revendication de gestion des caisses par les organisations syndicales engage à remettre en avant le contrôle de la richesse et de sa répartition par les producteurs eux-mêmes. Elle remet au cœur de la vie syndicale, le réel exercice du contrôle des mandats dans la gestion des caisses sociales. De même, cette revendication doit être une porte ouverte sur des horizons nouveaux en nous invitant à penser un projet de société organisée par les travailleurs eux-mêmes, débarrassée de l’individualisme et des valeurs liberticides, délétères, concurrentielles que prônent patrons et politiques, possédants et exploitants.
 
Le tract en pdf : Réforme des retraites

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2013 Retraites sécu : le hold-up se prépare ! La jeunesse trinque !

Des réformes consternantes, notre système de retraite par répartition en a déjà connu depuis 1993 : 1995, 2000 (pour les retraites complémentaires du secteur privé), 2003, 2010… 2013 sera de nouveau une année de réforme ! Le gouvernement Ayrault, dans la droite ligne des projets du Medef, compte bien utiliser une nouvelle fois le pseudo-argument du déficit pour justifer la contre-réforme de notre système de retraite et plus généralement, de la Sécu.

Celle-ci s’inscrit dans la continuité des politiques d’austérité et de précarisation menées depuis quelques années : accords de compétitivité facilitant les licenciements (Accord national interprofessionnel – ANI), multiplication des contrats précaires, flexibilité, gel des salaires). Objectif : casser les systèmes de solidarité par le système de capitalisation.

20 ans de contre-réformes

L’offensive de l’État et du patronat a commencé en 1993, en plein mois d’août lorsqu’Edouard Balladur et Simone Veil firent voter leur loi contre le système de retraite par répartition du secteur privé. La durée de cotisation passait de 37,5 à 40 annuités. Le calcul du salaire de référence servant au calcul de la retraite s’allongeait des dix aux vingt-cinq meilleures années. Le montant des retraites n’était plus indexé sur les salaires mais sur les prix.

Faute de réactions syndicales, en 1994 et 1996, le patronat faisait subir aux retraites complémentaires du secteur privé une régression de même ampleur que celle passa en force et imposa les 40 qui avait été imposée aux retraites annuités de cotisation pour de base par la loi Balladur-Veil.

En 1995, Juppé s’attaque à la fois aux retraites de la Fonction publique et à celles des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF-GDF…). Face à la force du mouvement social et des grèves, il ravala ses 40 annuités.

En 2003, Fillon ne commit pas la même erreur et s’attaqua uniquement aux salariés de la Fonction publique et jura, la main sur le cœur, que les salariés relevant des régimes spéciaux n’étaient pas concernés par l’allongement de la durée de cotisation. Malgré des millions de manifestants et près de six mois de luttes, le gouvernement passa en force et imposa les 40 annuités de cotisation pour qu’un salarié puisse bénéficier d’une retraite de base à taux plein. Cette défaite historique, dont certaines directions bureaucratiques des syndicats y prenaient largement leur part, devait inciter le pouvoir à continuer ses attaques.

En 2007, le gouvernement poursuivit les contre-réformes et imposa les 40 annuités aux salariés des régimes spéciaux.

En 2010, l’ensemble des travailleurs du privé comme du public subit l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ en retraite après l’expression d’un vaste mouvement.

Aujourd’hui, c’est tout le salariat que le patronat et ses alliés comptent attaquer de front !

Au motif de l’aggravation du déficit des caisses de retraites à 20 milliards d’euros d’ici 2020, le gouvernement prépare une fois de plus une réforme sur le système des retraites. Alors qu’il n’avance que la régression entre allongement de la durée de cotisation et remise de l’âge de départ en retraite, le pouvoir se dit soucieux de «justice et d’égalité».

« Rappelons que le régime par répartition a été mis en œuvre après la guerre. Avant cette date, les régimes étaient des régimes purement par capitalisation. », déclarait Pierre Gattaz actuel président du MEDEF.

Nous voyons bien que l’objectif premier du patronat est de faire reculer suffisamment la retraite par répartition. En ce sens, le patronat fera tout pour détourner nos cotisations vers les assurances privées qu’il pourra investir en Bourse à son seul profit. En appauvrissant les retraités, patronat et gouvernement espèrent faire main basse sur le magot en forçant les salariés à se tourner vers une «épargne» individuelle pour compléter leur pension.

C’est ainsi qu’après l’initiative gouvernement du gauche (les lois Fabius en 2001) les fonds de pension à la française (PERP) tentent à présent de s’imposer comme incontournables. Par ce biais, les travailleurs deviennent propriétaires de titres boursiers, actionnaires, et par voie de conséquences exploiteurs d’eux-mêmes.

Particulièrement juteux pour le capital boursier, ce type d’épargne n’offre en revanche aucune garantie pour les salariés.

Ce système, inégalitaire et individualiste, s’oppose à l’idée même de solidarité.

Au Royaume-Uni, les adhérents d’un fonds de pension ne retrouvent que 50 % des sommes qu’ils ont versées sur leurs fonds. Les 50 % restants s’étant évanoui en frais de gestion divers et en dividendes pour les actionnaires ! Citons aussi l’affaire Enron, fond de pension américain qui s’est écroulé du jour au lendemain ! N’oublions pas que le système par répartition a été mis en place après-guerre suite à l’échec du système par capitalisation viagère pendant la crise de 1929.

Le salaire socialisé, la retraite par répartition, c’est quoi ?

Un employeur fait deux versements, l’un au salarié qu’il emploie, le salaire direct, composante individuelle ou salaire net au bas de la feuille de paye, l’autre aux caisses de Sécurité sociale (Assedic, maladie, retraite, etc.) sous forme de cotisations sociales proportionnelles au salaire direct: c’est la composante collective, le salaire indirect ou salaire socialisé.

La cotisation sociale fait donc partie intégrante du salaire. Réduire la cotisation sociale, sous prétexte de soulager les « charges » de l’entreprise, c’est réduire le salaire ! Elle n’est pas un prélèvement ou une charge, ni un impôt, ni une taxe, ni une épargne, ni une assurance mais du salaire ! Salaire lui-même défini en référence à un barème, un tarif négocié au sein des conventions collectives, basé sur une grille de classification et non pas sur les résultats de l’entreprise.

Cette cotisation sociale, répartie entre la part du salarié et la part dite patronale, représente environ 40 % du salaire brut.

Versée aux caisses, elle est immédiatement transformée en prestations sociales (elle transite en flux direct). Elle établit clairement le fait qu’à chaque instant, c’est le travail productif qui produit la valeur finançant la protection sociale, dont les retraites. C’est donc le salaire socialisé qui, en France, finance la protection sociale.
Le salaire socialisé permet la reconnaissance sociale de toutes les situations des travailleurs et de prendre en compte les aléas de la vie. Qu’ils soient actifs, précaires, chômeurs, retraités, les salariés sont reconnus en tant que travailleur : le chômeur indemnisé comme un salarié demandeur d’emploi, le retraité, comme un salarié pensionné.
Cet aspect est fondamental car il pose comme principes :

  • la solidarité entre les travailleurs
  • il confisque aux représentants de l’État la gestion d’une partie des revenus des travailleurs : le salaire socialisé. L’État intervient par l’impôt dans une logique d’assistanat, d’aide aux plus pauvres. Grâce à la cotisation, il n’y a pas de « pauvres » mais des « salariés inactifs », dont le revenu est maintenu.
  • La cotisation est une arme économique au service des travailleurs. Elle permet de financer les retraites, les allocations familiales, les remboursements des frais médicaux de millions de salariés. Elle est indexée sur le salaire net, et suit donc son évolution.

En tant que révolutionnaires, nous ne nous contenterons pas de maintenir le statu-quo de comptes «  équilibrés  » de la Sécu.
Les richesses produites dans les entreprises sont le fruit de l’activité des travailleurs, elles doivent donc leur revenir !
Le salaire socialisé est un levier pour se réapproprier notre dû.
C’est pourquoi la CNT considère qu’il faut rassembler l’ensemble des salariés sur la base d’un retrait de l’ensemble des contre-réformes depuis 1993 pour gagner la bataille sociale décisive qui permettra de gagner les suivantes (salaires, emploi, partage des richesses…).

Une manipulation idéologique : moins nombreux mais plus productifs

Les comparaisons des faiseurs de panique ne tiennent pas compte de la hausse de la productivité des actifs. Un actif de 1983 produisait bien moins de richesses qu’un actif de 2010 n’en crée à présent. Depuis 1983 et l’instauration de la retraite à 60 ans, la richesse créée par chaque actif a augmenté de 30 en euros constants. Cela signifie que 2 actifs d’aujourd’hui produisent quasiment autant de richesses que 3 actifs de 1983.
Le bon repère n’est donc la pas baisse du nombre d’actifs par retraité, mais la quantité de richesse produite et l’affectation de son produit. Car, de 1983 à aujourd’hui, la part des retraites dans le PIB n’a augmenté que de deux points, passant de 10,3 à 13 du PIB. Elle a donc augmenté moins vite que la productivité des actifs Ce repère est pourtant peu cité par les spécialistes. Tout vise à faire croire que la quantité de richesses produite dans le pays va stagner. Alors il faudrait calculer à montant de richesse constant au cours des quarante prochaines années ! C’est absurde ! Pour faire face à l’augmentation du nombre de retraités tout en annulant les contre-réformes qui ont frappé nos retraites depuis 1993, il faudrait augmenter de six points la part du PIB affectée au financement de nos retraites. En 2050, cela représente environ 230 milliards d’euros. Inutile de s’évanouir. Avec une augmentation de 2000 milliards à cette date cela laisserait encore 1670 milliards d’euros pour augmenter les salaires directs, les cotisations maladies ou réduire le temps de travail. Encore faut-il que les gains de productivité et le progrès technologique ne soient pas accaparés par le patronat.

L’espérance de vie et l’allongement de la durée de cotisations

Le premier des arguments avancés par les différents gouvernements de gauche comme droite pour remettre en cause nos acquis sociaux concernant les retraites, repose sur le fait qu’il serait normal de repousser l’âge légal de départ en retraites et d’allonger le nombre d’annuités puisque l’espérance de vie augmente.
La supposée augmentation de l’espérance de vie demeure largement différente pour un haut dirigeant et un travailleur du bâtiment. À cela, il faut prendre en compte un critère important : celui de l’espérance de vie en bonne santé ! Là, on constaterait qu’elle a reculé ces dernières années, les travailleurs ne pouvant pas profiter pleinement de leurs retraites.
Repousser l’âge de départ la retraite sous prétexte de « sauver » le système des retraites est particulièrement hypocrite quand on sait que les entreprises mettent au placard leurs salariés âgés et qu’au moment d’accéder à la retraite, 60 % des salariés ne sont plus dans l’emploi, licenciés, en pré-retraite ou encore trop cassés par le travail pour pouvoir continuer à le faire.
De plus, lorsque l’on connaît la situation du marché du travail, l’essor de la précarité ou encore l’allongement des études, il faudra nous expliquer comment travailler 43 ans et prendre sa retraite à 60, 62, voire 65 ans… L’augmentation des annuités nécessaires à 43 ans de cotisation pour une retraite à taux plein sera effective pour les générations nées à partir de 1973… Hollande avait promis de s’occuper des jeunes, voilà chose faite.
Quant à la possibilité offerte aux étudiants de racheter jusqu’à quatre trimestres de leurs périodes d’études, soit près de 4 000 euros pour une année, on voit mal qui en trouvera réellement les moyens !
Mais ne baissons pas les bras: la retraite est une affaire des jeunes car ils doivent aujourd’hui conquérir leur droit à la retraite face aux réformes successives, comme l’ont fait leurs aînés. Il n’y a pas de fatalité avant 1945 la retraite n’existait pas, tout comme la Sécurité sociale ou l’assurance chômage. Et pourtant, elles ont été créées grâce au rapport de force. Ne disons plus « de toute façon, nous n’aurons jamais de retraite » mais « battons-nous pour notre droit à la retraite, et nous l’obtiendrons ! ».
Le recul de l’âge de la retraite est une mesure inefficace et profondément injuste. La retraite n’est pas un cadeau mais un droit !
 

Le tract en pdf : Tract mobilisation concernant les retraites – journée du 8 octobre 2013

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Retraites : un projet de loi qui fait encore et toujours payer les salariés !

Mardi 10 septembre : toutes et tous en grève !

Du salaire en moins pour les salarié-es et les retraité-es, le capital préservé !

Mardi 27 août, le gouvernement socialiste vient de dévoiler son projet de réforme des retraites. Derrière les effets de manche et les couinements habituels du Medef, un constat s’impose : ce sont bien les salariés qui supporteront la quasi-totalité du poids de la réforme.

  • allongement de la durée de cotisations jusqu’à 43 ans. Cette hausse conduira inévitablement, avec le jeu des décotes, à faire baisser les pensions.
  • hausse des cotisations sociales : seuls les salariés en feront les frais car la hausse des cotisations patronales pour les retraites sera compensée par une baisse des cotisations pour la branche famille. Ainsi Hollande s’est tout de suite excusé auprès du MEDEF qui a obtenu une baisse des cotisations famille en attendant une fiscalisation complète de la protection sociale relative à la famille. Car qui va payer ce nouveau cadeau au patronat ? Le risque est bien que cela soit reporté sur les ménages par une augmentation de la CSG, ou une TVA « sociale » qui ne dirait pas son nom. En revanche, s’agissant des cotisations salariales, celles-ci ne seront bien sûr pas compensées par une éventuelle augmentation de salaire, et notamment du SMIC.

C’est que Hollande et le MEDEF parlent le même langage : pour eux, le travail est un coût et il s’agit de faire «baisser le coût du travail» au nom de la «compétitivité» des entreprises.

  • en repoussant la revalorisation des pensions d’avril à octobre et en fiscalisant les majorations de pensions pour les retraités ayant élevé 3 enfants ou plus, le gouvernement s’attaque également aux pensions de retraite.

Ce sont donc les salariés et les retraités qui paieront, une fois de plus, les cadeaux généreusement octroyés au patronat !

Pour faire passer la pilule, le gouvernement a tout d’abord indiqué qu’il ne toucherait pas à l’âge légal de départ à la retraite : 62 ans, en présentant cette annonce comme une grande avancée sociale ! Rappelons que la retraite à 60 ans a été instaurée en 1981 et qu’effectivement à l’époque, c’était un progrès social important, dans une période où l’espérance de vie augmentait. L’âge légal a depuis été repoussé de 2 années par Nicolas Sarkozy en 2010. A l’époque, le Parti socialiste, aujourd’hui au gouvernement, faisait mine de combattre cette contre-réforme : et il faudrait considérer aujourd’hui que la mesure prise par Sarkozy en 2010 était une bonne chose !

Ce que nous n’avons pas accepté en 2010, nous ne l’accepterons pas davantage en 2013 !

Le gouvernement propose ensuite quelques mesures concernant la pénibilité, les inégalités femmes/hommes ou la prise en compte des années d’étude. Mais ces mesures ne compenseront en rien les méfaits des contre-réformes précédentes, et le nouvel allongement du nombre d’annuités décidé par le gouvernement se situe dans la continuité des mesures prises en 2003, 2007 et 2010.

Durée de cotisation, l’hypocrisie totale !

Il s’agit là d’une hypocrisie totale puisque le gouvernement a acté de poursuivre au-delà de 2020 ce qui a été mis en place par la loi de 2003 (loi Fillon) : l’augmentation continue du nombre d’annuités nécessaires. Nous en sommes à 41,5 annuités, en 2020 il faudra 41,75 annuités pour la génération née en 1960) jusqu’à 43 annuités en 2035, à raison d’un trimestre tous les trois ans.

Hypocrisie, car personne n’aura demain ce nombre d’annuités : en réalité, cela conduira à baisser à nouveau le niveau des retraites, en particulier avec l’application de la décote (5% par annuité manquante, 25 % maximum). Ou alors, il faudra attendre l’âge de 67 ans pour ne pas avoir de décote ! Bien évidemment, ce seront les salarié-es les moins bien payés et ceux et qui ont des carrières incomplètes (les femmes notamment) qui subiront le plus cette nouvelle attaque. Actuellement, la durée moyenne validée est de 37,7 annuités : soit une différence de 4 annuités avec le taux déjà requis!

Dans une situation où il y a près de 5 millions de chômeurs et chômeuses, où la moitié des salarié-es ne sont plus dans l’emploi au moment de faire valoir leur droit à la retraite, où l’espérance de vie en bonne santé stagne, voire commence à régresser (61,9 pour les hommes et 63,5 pour les femmes), les projets du gouvernement sont inacceptables.

Pour une autre répartition des richesses

Pour financer notre système de retraites par répartition et l’améliorer, il est possible d’augmenter le taux de cotisation patronale qui n’a pas bougé depuis 1979. Il suffirait pour cela de diminuer le coût du capital et qu’un peu moins de dividendes soient versés aux actionnaires ! En 2012, les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 ont atteint 40,9 milliards d’euros, en hausse de 5% ! Il y a 30 ans, les entreprises distribuaient 100 milliards de profits… Aujourd’hui, c’est 230 milliards au détriment de l’investissement et des salaires, et en conséquence au détriment du financement de la protection sociale (tout en se plaignant bien sûr de la crise et du « coût du travail »).

Assurer le financement des retraites, c’est aussi remettre en cause les exonérations et les allègements de cotisations patronales qui n’ont jamais prouvé leur efficacité économique et sociale.

Nous laisserons-nous faire une fois de plus ?

Serons-nous la première génération à laisser à nos enfants une situation pire que celle que nous avons connue ? Nous avons bénéficié des acquis sociaux obtenus grâce aux luttes menées par les travailleuses et les travailleurs qui nous ont précédés. Nos enfants devront-ils nous reprocher de ne pas avoir été capables de sauver ces acquis ? Il est temps de mettre un terme à la casse sociale et de renverser la vapeur.

Que faire ?

Se contenter de glisser un bulletin de vote dans une urne tous les 5 ans ? L’expérience nous prouve que cela nous conduirait à l’échec. Négocier quelques miettes ? S’engager dans le dialogue social tant vanté par le gouvernement ?

L’ANI l’a bien montré : le dialogue social, c’est toujours le monologue du patronat.

Une manifestation, une journée de grève tous les deux mois ? On a vu ce que cela a donné en 2009 et 2010.

Face à cette nouvelle régression sociale, la journée de grève et de manifestation du 10 septembre doit être le début d’un processus de mobilisation sociale vers la grève générale !

Les travailleuses et les travailleurs ne peuvent rien attendre des gouvernants ou des directions syndicales. Elles et ils doivent agir directement, ici et maintenant pour construire, à la base, avec les organisations syndicales de lutte une grève générale qui seule peut nous faire gagner.

Nous revendiquons : 

  • 37.5 annuités pour tous (public, privé)
  • âge légal de départ à la retraite à taux plein à 60 ans et 55 ans pour les métiers pénibles
  • indexation des pensions sur les salaires 
  • garantie d’un taux de remplacement à 100% du salaire net (calcul sur la base des 6 meilleurs mois) et pas de pension inférieure au SMIC
  • exclusion du patronat des instances de gestion des organismes de solidarité
  • gestion des organismes de solidarité par les salarié-e-s elles/eux-mêmes
  • pas de retraite par capitalisation

La lutte appartient à celles et ceux qui la mènent

Le tract au format pdf : Retraites : un projet de loi qui fait encore et toujours payer les salariés !

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La Griffe n°3

Vers la casse du Service public de l’emploi!

Notre ami Wikipédia nous définit le service public de l’emploi comme l’ensemble formé par les organismes et agences mises en place par les administrations publiques, dans le but de favoriser l’emploi et la formation professionnelle, et de lutter contre le chômage.

Notre ami Wikipédia est ambitieux…. Sur le site du ministère de l’emploi, les objectifs sont réduits à la fixation d’ «objectifs de performance, s’agissant notamment du retour à l’emploi des publics prioritaires»

Le mot est lâché : la performance du service public de l’emploi !

La performance, c’est l’évaluation de chacun des «multiples organismes et agences» par des indicateurs. Indicateurs fixés par l’Etat dans le cadre de négociations annuelles ou pluri annuelles. Ainsi, Pôle Emploi se retrouve avec 18 indicateurs à améliorer coûte que coûte pour les trois prochaines années.

Ainsi les Missions Locales doivent chaque année améliorer leur «taux de placement» des jeunes entre 16 et 25 ans… et tout cela sans moyens supplémentaires et dans un contexte économique désastreux.

Evidemment aucun moyen supplémentaire, les indicateurs servent justement à vérifier que les subventions attribuées par l’Etat ne seraient pas trop élevées. Et les associations ajustent cette pression financière sur…les salarié(e)s : oublions le Code du travail, le paiement des heures supplémentaires, la revalorisation des salaires… !

Ce ne sont pas aux salariés de structures associatives d’assumer les contradictions d’un système!

 

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L’inspection du travail de l’Indre sent… le Sapin!

Depuis la mobilisation historique des syndicats interprofessionnels du département de l’Indre main dans la main avec l’intersyndicale au complet de l’inspection du Travail le 23 février dernier, pour défendre nos collègues inspecteurs du travail des attaques incessantes du patronat relayées par l’administration, la situation de nos camarades n’a cessé d’empirer : boite aux lettres du domicile détruite à coups de masse, animaux morts déposés devant leur domicile, coups de sonnette la nuit…
Michel SAPIN, encore à l’époque député de l’Indre, veut négocier le départ des inspecteurs du travail pour apaiser les entreprises de son département.
Il demande au DAGEMO et au DGT de s’occuper du «problème de l’INDRE» car faire avec zèle son métier d’inspecteur du travail est un «problème» pour notre ministère.
Face à cette situation nous affirmons que nos collègues n’ont commis aucune faute professionnelle et ne sauraient être l’objet d’aucune sanction!
 

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La retraite? 60 ans et 37,5 annuités!

La réforme des retraites que François Hollande s’apprête à mettre en place exclura la majorité des travailleurs. Il s’apprête ainsi à entériner la réforme de Nicolas Sarkozy, notamment la mise en place des 41 annuités et demi qui toucheront tous les salariés.

En effet, pour faire valoir son droit à la retraite, il ne faudra pas avoir connu de périodes de chômage ou d’arrêt puisque la version de Hollande ne prend en compte que les trimestres cotisés et non ceux simplement validés mais qui n’ont pas amené de cotisations.

Pourtant le gâteau des richesses est toujours plus gros et il suffirait de le partager plus équitablement pour garantir à tous une vraie retraite. Pour cela malheureusement il est illusoire d’espérer quoi que ce soit du pouvoir en place.

Si des négociations sont annoncées, il est clair que sans rapport de force favorable il n’en ressortira pas de réel changement. Une nouvelle fois les travailleurs ne pourront que compter sur eux-mêmes pour imposer d’autres choix.

C’est bien par un mouvement social d’ampleur que la bataille de la retraite pourra être gagnée.

LA CNT revendique :

  • retraite à taux plein à 60 ans pour tous et à 55 ans pour les salariés ayant effectués des travaux pénibles
  • retour aux 37,5 annuités public-privé
  • indexation des pensions sur les salaires
  • garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire brut (calcul sur la base des 6 derniers mois)
  • pas de pensions inférieures au SMIC
  • refus des retraites par capitalisation
  • gestion des organismes de solidarité par les salariés eux-mêmes
  • hausse des salaires, induisant automatiquement une augmentation des cotisations

 

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Harcèlement sexuel…la suite…

Une nouvelle loi a été voté à l’unanimité au Sénat le 12 juillet. Il vise à combler le vide juridique créé par l’abrogation de l’ancienne loi en mai dernier par le Conseil constitutionnel.

Ce texte prévoit deux formes distinctes de harcèlement sexuel, avec des peines bien distinctes. Le premier cas de figure stigmatise tout agissement consistant à « imposer à une personne, de façon répétée, des gestes, propos ou tous autres actes à connotation sexuelle soit portant atteinte à sa dignité, en raison de leur caractère dégradant
ou humiliant soit créant pour elle un environnement intimidant, hostile ou offensant ». Le harceleur risque alors un an de prison et 15.000 euros d’amende.

Dans la seconde situation, « est assimilé à un harcèlement sexuel », le fait mentionné dans le premier cas qui, « même en l’absence de répétition, s’accompagne d’ordres, de menaces, de contraintes ou de toute autre forme de pression grave accomplis dans le but réel ou apparent d’obtenir une relation sexuelle ». Dans ce cas de figure, les sanctions seraient doublées : deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.

L’Association européenne contre les violences faites aux femmes dénonce:

  • qu’un fait unique soit plus sévèrement sanctionné qu’un fait répété
  • l’inapplicabilité de la seconde infraction au vu des éléments de preuve à fournir par la victime
  • que les faits les plus graves de harcèlement sexuel encourent une peine inférieure à celle d’un vol.

La CNT vous tiendra informée des immanquables évolutions jurisprudentielles.

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Petit Lexique du Chat Noir

«INSERTION»

Terme permettant de véhiculer l’idée que ceux n’ayant pas leur place dans la société capitaliste (du fait même du fonctionnement de cette même société!), doivent être « réinsérés »… cela permet de culpabiliser ceux qui sont exclus du système capitaliste en leur reprochant leur coût pour la société et en leur demandant de faire toujours plus d’effort pour y être réintégrés. Cette réintégration des plus « faibles » permettant de maintenir la concurrence existante entre les demandeurs d’emploi et de baisser les prétentions salariales éventuelles!

La Griffe en pdf : La Griffe n°3

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Ne payons pas leur crise ! Luttons !

Sarkozy annonce une nouvelle curée: ripostons !

« Ça ne change rien », voilà ce que Sarkozy promettait au lendemain de la perte du triple A français. Il nous assurait que ce ne serait pas les agences de notation qui dicteraient la politique économique hexagonale. Pourtant, une nouvelle fois il annonce un plan d’austérité supplémentaire pour «  rassurer les marchés », faisant payer le plus lourd tribut aux travailleurs. Appliquant jusqu’au bout sa politique de classe au service du patronat et des plus riches, le gouvernement continue plus que jamais à détruire méticuleusement les conquêtes sociales et les droits arrachés par les luttes passées.

TVA Antisociale

Les exonérations de cotisations sociales patronales représentent déjà près de 30 milliards (notamment sur les bas salaires jusqu’à 1,6 fois le SMIC et les heures supplémentaires) et bien que chaque année la Cour des Comptes dénonce leur inefficacité, Sarkozy en rajoute 13 milliards en substituant cette fois une partie des cotisations sociales par une hausse de la TVA. La « TVA antisociale » contribuera à 11 des 13 milliards d’euros des nouvelles exonérations patronales alors que la relative augmentation de la CSG sur les revenus du capital ne fournira que 2 milliards.

Les profits du CAC 40 s’annoncent une nouvelle fois en dizaines de milliards d’euros et ce sera toujours aux mêmes de se serrer la ceinture. C’est 11 milliards de plus offerts au patronat et sous-tirés de nos poches car il est évident que cette hausse de la TVA produira une hausse des prix pour tous.

Plus fondamentalement Sarkozy creuse une nouvelle brèche dans le système de financement de la protection sociale. En effet, une grande partie des cotisations patronales sera désormais portée par l’ensemble de la population. Le Medef, par la voix de Madame Parisot, s’est d’ailleurs félicitée de cette mesure, trop heureuse que les entreprises puissent se défausser sur la collectivité de l’obligation de payer la partie socialisée du salaire. C’est ainsi que le patronat plaide pour que soient basculées sur la fiscalité les cotisations retraites, les cotisations maladie et les cotisations de la branche famille.

Les accords « compétitivité-emploi » : la légalisation du chantage patronal

Toujours dans sa droite ligne de reculs sociaux, Sarkozy a aussi accordé le pouvoir aux entreprises de revoir à la baisse les conditions de travail au nom de la compétitivité des entreprises. Le chantage à la délocalisation déjà pratiqué par plusieurs entreprises (Siemens en 2004, Bosch en 2005) pour faire accepter des conditions de travail au rabais se trouve ainsi légalisé.

tunnel-austérité

Plus précisément ces accords « compétitivité-emploi » signent la mort définitive des 35h. Après avoir permis en 2008 de négocier des taux de majoration des heures supplémentaires inférieurs au taux légaux, l’enjeu est ici d’en finir avec la durée légale des 35 heures. Des accords dérogatoires pourront désormais fixer une durée de base supérieure à la durée légale. La boucle est bouclée, les travailleurs pourront travailler plus pour gagner moins.

Ce troisième plan d’austérité montre clairement une accélération des réformes réactionnaires. Les deux premiers étant passés dans une quasi-atonie syndicale, ce nouveau plan essore encore davantage les classes populaires et les plus précaires.

La « crise de la dette » ou comment convertir la crise du capitalisme en offensive anti-sociale ?

La dette publique sert aujourd’hui de prétexte pour imposer une régression sociale sans précédent. Non seulement les plans d’austérité sont socialement inacceptables mais ils sont économiquement une impasse. Les marchés veulent que les déficits publics soient réduits pour que les Etats payent la dette. Ce faisant on comprime toujours plus l’activité économique. La récession généralisée est au bout du chemin, avec pour conséquence un accroissement des déficits que l’on prétendait réduire.

De la dette privée à la dette publique : l’austérité pour tous

Il faut tout d’abord rappeler ce qu’on a tendance à oublier ces temps-ci dans les medias, à savoir que cette crise a pour origine la crise des subprimes. Des courtiers et des banquiers se sont enrichis en plaçant des prêts immobiliers à taux variable auprès d’Américains pauvres dont ils savaient pertinemment qu’ils n’auraient pas les moyens de les rembourser. Le capitalisme financier a ainsi profité de l’obligation dans laquelle se trouvent les ménages populaires de se surendetter du fait de la compression continue des salaires.  

Les banques menacées de faillite ont alors fait l’objet de multiples plans de sauvetage par les États. La crise des dettes privées déclenchée par la chute de Lehman Brothers s’est ainsi miraculeusement transformée en crise de la dette publique. Par ce fantastique retournement de situation les libéraux ont eu une occasion inespérée de rançonner les populations comme jamais auparavant à grands coups de plan d’austérité généralisée. Et, de fait, maintenant que les banques ont été gracieusement remises à flot l’attention se tourne vers le « problème de la dette publique ».

Il s’agit bien ici d’une socialisation des pertes aboutissant à renflouer des établissements financiers qui aujourd’hui prêtent aux États européens en crise à des taux prohibitifs, tout en se refinançant à bon marché auprès de la banque centrale européenne (BCE). Car si la BCE a l’interdiction de consentir des prêts aux États, elle a distribué en décembre dernier 489 milliards d’euros en prêt sur trois ans à plus de 520 banques européennes. Avec ces ressources supplémentaires les banques peuvent prêter aux États endettés en réalisant un joli bénéfice. En empruntant à 1 % à la BCE, il est vrai qu’il est facile pour elles de prêter à l’Italie ou à l’Espagne à 4-5 % et de gagner facilement beaucoup d’argent…

Offrir tant d’argent à si bas taux d’intérêt est un beau cadeau de Noël pour les banques.

Ce système dans lequel la BCE joue le rôle de prêteur exclusif pour les banques privées revient à jouer à un curieux jeu de pile ou face. Face, la spéculation gagne, Pile le peuple perd.

La crise n’est donc pas perdue pour tout le monde et du chaos né du capitalisme financier sort opportunément une occasion d’aller encore et toujours plus loin dans les recettes néolibérales au nom de l’ajustement budgétaire. Et des coupes dans les budgets publics jusqu’aux baisses de salaires (direct ou indirect avec les cotisations sociales) qui s’annoncent on rentre dans un spirale dépressive qui va creuser les déficits du fait de la diminution des recettes fiscales et amener de nouveaux plans de réajustement et ainsi de suite.

C’est en effet l’austérité généralisée qui est censée faire baisser le niveau atteint par les dettes publiques. Or les plans d’austérité poussent la zone euro dans la récession, où elle se trouve d’ailleurs probablement déjà. Dès lors, cette récession empêche les États de réduire leur endettement, qui tend au contraire plutôt à s’accroître. La Grèce, même s’il s’agit d’un cas particulier extrême, illustre l’impasse de cette stratégie suicidaire : après quatre années de récession, sa dette publique a quasiment doublé par rapport au niveau qu’elle avait atteint en 2007.

En un mot le capitalisme et « l’ordre néolibéral » qu’il promeut a eu le réel talent d’avoir converti en grande avancée antisociale une crise qui aurait dû signer  leur disqualification historique.

Reprendre le contrôle des banques

Les banques jouent un rôle central dans le fonctionnement de l’économie. Elles ont été sauvées lors de la crise financière de 2008 par l’intervention des États. Or, le paradoxe, c’est qu’elles n’ont jamais été aussi puissantes. Les gouvernements, en particulier en France, ont aidé les banques sans aucune contrepartie.

Dans cette situation, il faut aujourd’hui reprendre le contrôle des banques. La création monétaire qu’elles opèrent en accordant des crédits ne peut être laissée dans les mains des actionnaires privés et décidée suivant des critères de rentabilité financière. L’activité des banques doit être tournée vers le financement de l’activité productive visant prioritairement la satisfaction des besoins sociaux.

Ces mesures supposent de déprivatiser le système bancaire et d’instaurer sur les banques un contrôle public démocratique. Une nationalisation qui laisserait en l’état le système bancaire actuel serait sans effet sur sa place et son rôle dans la société. C’est à sa refondation et à sa socialisation qu’il faut s’attacher. On ne peut laisser l’exercice de la politique monétaire aux mains des technocrates néolibéraux qui dirigent la BCE.

Engager une réforme fiscale d’ampleur

Au cours des deux dernières décennies, le déficit budgétaire s’est creusé, malgré la stabilité globale des dépenses en proportion de la richesse nationale. La cause essentielle : la contre-révolution fiscale menée depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, et considérablement aggravée par Nicolas Sarkozy.
Les impôts progressifs ont vu leur part dans les recettes fiscales diminuer. Dans le même temps l’impôt sur le revenu est devenu de moins en moins progressif, passant de 13 tranches à 5 entre 1986 et aujourd’hui, et son taux marginal de 65% à 41% en 20 ans. L’impôt sur les sociétés a vu son taux passer de 45 % en 1989 à 33 % actuellement. L’imposition sur le patrimoine a connu un démantèlement accéléré sous l’ère Sarkozy : les droits de succession ont été largement allégés et le rendement de l’ISF fortement amoindri. Les revenus financiers ont quant à eux continué de bénéficier de faibles taux d’imposition au cours des dernières années. Il faut ajouter à cela les quelques 500 niches fiscales dont le coût total est estimé à 145 milliards d’euros à 2010. Il faut enfin ajouter, depuis trente ans, les multiples mesures d’exonération des cotisations sociales patronales, mesures presque totalement financées par le budget de l’État.
On le voit les déficits publics ne sont pas la conséquence irrémédiable d’un trop plein de dépenses publiques mais bien le résultat d’une politique de classe au service des classes possédantes.
Tout cela s’est effectué dans un contexte de dumping fiscal dans l’Union européenne comme dans le monde. On a donc pu assister à un appauvrissement programmé des finances publiques. Les différents plans de relance et sauvetage des banques ont ensuite largement contribué à une forte aggravation de la dette publique depuis 2008.
Une des racines de la dette trouve donc son origine dans le manque de recettes fiscales dû à la contre-révolution fiscale en œuvre depuis une trentaine d’années. Une réforme fiscale d’ampleur doit permettre de réduire l’ampleur du déficit et de redonner des marges de manœuvre aux politiques publiques.

Le M.E.S. : nouvelle gouvernance européenne au service du capital

Le « mécanisme européen de stabilité » (M.E.S.) est censé être un outil de gestion des crises financières de la zone euro qui doit remplacer, en 2013, au sein du Pacte budgétaire européen, le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière.

Concrètement derrière ce terme technocratique se cache ce qui s’apprête à devenir une Fonds Monétaire International (FMI) réservé à la seule zone euro. Le MES sera la nouvelle institution chargée de fournir une aide, sous conditions, aux pays européens en difficulté. Il sera abondé à hauteur de 700 milliards par les états européens (la France prévoit d’y investir près de 140 milliards). De plus, le MES sera autorisé à emprunter sur les marchés financiers.

Son but officiel est de « mobiliser des ressources financières et de fournir (…), un soutien à la stabilité à ses membres qui connaissent ou risquent de connaître de graves problèmes de financement ».

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Les conditions

Le texte officiel précise que l’octroi de toute aide financière « sera soumis à de strictes conditionnalités ». Selon le préambule du traité instituant le MES « il est reconnu et convenu que l’octroi d’une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes sera conditionné, à partir du 1ier mars 2013, à la ratification du Traité Intergouvernemental sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) par l’Etat membre concerné et à l’expiration du délai de transposition aux exigences prévues ».

Avec le FMI, le MES proposera ainsi un protocole d’accord aux pays demandeurs : un package de mesures d’austérité (dont la fameuse « règle d’or »), que les deux fonds estimeront nécessaires pour pouvoir enrayer la crise, en échange de l’argent prêté. En clair, les Etats perdent toutes leurs prérogatives en matière de politique budgétaire. Sous couvert de solidarité et d’aide purement technique et rationnelle, le MES imposera de fait ses choix politiques et idéologiques à travers des plans d’ « ajustement structurel ».

L’immunité juridique et politique

Cette nouvelle gouvernance européenne prolonge une dérive autoritaire de l’Union européenne dans des institutions hors de tout contrôle démocratique et bénéficiant d’une immunité totale.

Article 27-3, « Le MES, ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, bénéficiera de l’immunité de toute forme d’action en justice. »

L’alinéa 4 du même article 27 précise que « les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie » suite à une « action exécutive, juridique, administrative ou législative ».

Les alinéas 5 et 6 affirment que les archives, documents et locaux du MES sont inviolables.

Ainsi, le MES est au-dessus des lois, à l’abri de la justice, de toute action gouvernementale et bien sûr de tout débat démocratique.

La démocratie perd de plus en plus de terrain face au capital. Celui-ci ne prend même plus le soin de se travestir en politique pour prendre le pouvoir. La mise en place du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) dispositif décidé dans l’opacité est leur dernière trouvaille pour achever de livrer définitivement les peuples pieds et point liés au capitalisme financier et aux politiques libérales.

La CNT, toujours en lutte contre le capital et pour la démocratie directe, sera de toutes les mobilisations, de tous les combats et les alternatives pour rejeter leur modèle de société barbare.

C’est à eux de payer leur crise.
A nous de leur imposer par la lutte nos exigences sociales.

 

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Les politiques d’austérité, l’exemple des dernières mesures adoptées en Grèce:

Résumé des mesures importantes adoptées travail le dimanche soir, 12 Février 2012 dans le Parlement grec et inclus dans le « Mémorandum II » :

  • Réduction de 22% du salaire minimum qui va baisser de 741 à 586 € brut (489 € net). Pour les moins de 25 ans, la réduction est de 30%, donnant un maigre 527 € brut (440 € net).
  • Gel du salaire minimum jusqu’en 2015 et gel des primes d’ancienneté tant que le chômage reste à 10%.
  • Abolition de facto des heures supplémentaires vu l’introduction des horaires flexibles dans les nouvelles conventions collectives.
  • À la fin d’une convention collective, la période de renouvellement automatique des termes de celle-ci est réduite à trois mois (auparavant six) si aucun nouvel accord n’est conclu, les salaires son ramenés au salaire minimum. Les conventions collectives actuellement en vigueur expireront au plus tard au bout d’un an.
  • Coupes sombres dans les retraites (les régimes de pension complémentaires, mais aussi de retraite principal dans les cas tels des travailleurs de la compagnie d’électricité, compagnie de téléphone, et les banques, par exemple).
  • Abolition de la sécurité d’emploi et de la réglementation du travail en vigueur dans les banques et les entreprises publiques ou celles avec un pourcentage de participation du public, y compris entre autres la compagnie nationale d’électricité, Hellenic Petroleum (la plus grande raffinerie du pays), la radio publique et société de télévision, les transports publics à Athènes (bus, métro, métro léger, tramway et trolleybus), la poste, la compagnie de la loterie nationale et des paris, la société d’Athènes d’approvisionnement en eau, etc.
  • Clôture de l’Agence de logement public et la suppression de la contribution de 2% qui la favorisait jusqu’à présent.
  • Réduction de 5% des cotisations patronales à la sécurité sociale.
  • Licenciements et départs en retraite anticipée dans le secteur public : 15.000 au total d’ici la fin de l’année 2012 ; 150. 000 jusqu’à 2015.
  • Pour recourir à l’organisme de médiation et d’arbitrage, il sera désormais exigé l’accord des deux parties (travailleurs et employeurs), les travailleurs ne pouvant plus y faire appel eux seuls, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.

On estime qu’en matière de droits et de rémunération, les travailleurs sont maintenant à des niveaux semblables à ceux des années 1950.
A tout cela il faut ajouter les augmentations de la TVA sur les denrées alimentaires, médicaments, soins de santé, de l’électricité, l’approvisionnement en eau, les transports publics, le gaz naturel, etc.

Ελευθεριακή Συνδικαλιστική Ένωση – Διεθνείς Σχέσεις (Relations internationales – Eleutheriaki Sindikalistiki Enosi – ESE)

 
Le tract en pdf : Ne payons pas leur crise ! Luttons !