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Lutter contre le sexisme c’est remettre en cause l’ordre établi !

Les femmes subissent quotidiennement d’être rappelées à leur genre, dans les lieux publics, au travail, en famille… aucun espace ne les met à l’abri de remarques, de gestes leur rappelant qu’elles sont femmes et, qu’à ce titre une certaine place leur est réservée : de la mauvaise blagounette sur des épisodes hormonaux qui influeraient sur leurs humeurs à l’agression « parce si elle n’avait pas voulu elle ne devait pas être là, être habillée comme ça, sourire, faire la gueule… », les femmes sont régulièrement infériorisée et agressées.

Les motivations des auteurs de ces comportements varient bien évidemment, et tous ne sont pas Eric Zemmour !

La culture sexiste n’est d’ailleurs pas un monopole masculin : notre société est imprégnée de préjugés sexistes que nous sommes toutes et tous susceptibles de transmettre.

Le sexisme est tellement banal qu’en parler, le mettre à jour, parler de ses mécanismes et de ses conséquences, nous pousse à nous remettre en cause, nous incite à penser autrement nos relations et à remettre en cause des liens de pouvoir.

L’INTEFP face à la banalité du sexisme

Le mouvement #metoo, qui a mis sur la place publique la réalité crue des agressions sexistes vécues par les femmes, a obligé le gouvernement à prévoir l’obligation de formation des agents de la fonction publique.

Pour cette raison, et suite une mobilisation intersyndicale, le Ministère du travail a fini par mettre en place un réseau de formation il y a maintenant un an.

Le premier module de formation dispensé par ce réseau portait sur l’obligation de prévention des risques liés aux agissements sexistes au sein de la fonction publique.

Seulement, voilà, si les formatrices et formateurs savaient que le sujet allait nécessairement occasionner des réactions parfois conflictuelles entre les stagiaires, il.elles n’avaient pas anticipé l’incapacité de l’INTEFP à réagir en de telles circonstances !

En juillet dernier, au cours d’une formation dispensée aux inspectrices et inspecteurs élèves du travail, une altercation verbale a opposé des stagiaires parce qu’un IET n’avait pas supporté qu’une situation le concernant ait été relatée. A cette occasion des propos sexistes ont été tenus.

Ce triste, mais au combien banal épisode, aurait pu simplement être un exemple de plus pour illustrer la nécessité d’agir de manière volontariste contre le sexisme et promouvoir la formation des agents.

A l’inverse, l’INTEFP a très officiellement considéré que cet « incident » relevait d’un « conflit d’opinion »….

Prenant connaissance du courrier du Directeur des études dans lequel les conclusions susmentionnées avaient été portées, le réseau Violences sexistes au travail a souhaité échanger avec la direction de l’INTEFP pour l’interpeller sur l’incohérence de l’attitude de l’institution au regard de la formation dispensée.

Dissoudre le réseau plutôt que de promouvoir la formation

C’est donc en octobre que les formatrices et formateurs ont rencontré le directeur des études et le nouveau directeur de l’INTEFP afin de soulever les difficultés concrètes provoquées par le positionnement de l’institution.

A la suite de ces échanges, le 14 novembre 2019 le Directeur de l’INTEFP a annoncé par courrier la dissolution du réseau.

D’après ce courrier, l’erreur était de permettre aux stagiaires d’évoquer des situations vécues.

Pour le dire autrement : « meuf ! Surtout ferme ta gueule, ne parle pas de ton vécu, même si tu relates un comportement de manière anonyme (ce qui était le cas le jour de l’altercation), parce que tu risques de heurter ton collègue, et nous comme on sait pas faire on veut pas passer pour les incompétents que nous sommes en la matière ».

On ne lutte pas contre ce qu’on ne nomme pas !

En réalité, en renvoyant cet événement à des conflits interpersonnels et en prétextant « le nécessaire resserrement du cadrage préalable de l’exercice [la formation] » la Direction de l’INTEFP refuse de traiter la question des violences sexistes. L’INTEFP n’a pas assumé que cette formation puisse être un espace pour dire les choses, telles qu’elles sont, à la charge des formatrices et des formateurs d’accompagner les stagiaires dans acquisition des outils qui permettrons à toutes et tous de lutter efficacement contre les agissements sexistes.

Le message du réseau de formation était clair : si nous voulons lutter contre le sexisme il faut lever le tabou, en parler, raconter, prendre conscience de son ampleur, ce malgré les résistances, les conflits que cela engendre.

Nous exigeons le rétablissement du réseau de formation Violence sexistes au travail avec le maintien du module portant sur les droits des fonctionnaires !

Nous exigeons qu’au delà de l’affichage politique, l’INTEFP et toutes les DIRECCTE intègrent une vraie politique de prévention contre les agissements sexistes et le harcèlement sexuel !

Nous exigeons que l’ensemble de la hiérarchie soit obligatoirement formée à la prévention des agissements sexistes et du harcèlement sexuel, y compris la direction de l’INTEFP !

Nous exigeons la mise en place de procédure de traitement des plaintes et de protection des victimes des agissements sexistes et du harcèlement sexuel !

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Le 8 mars 2019 au Ministère du travail toutes et tous mobilisé-es!

Il n’est jamais inutile de le rappeler, le 8 mars ce n’est pas la « journée de La Femme », prétexte à leur offrir des fleurs ou des bons cadeaux pour du maquillage voire de l’électroménager…c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Mémoire des luttes féministes, cette journée existe depuis 1910 et est chaque année l’occasion d’un bilan. Elle est aujourd’hui l’occasion de rappeler que les combats des femmes pour l’égalité sont toujours indispensables.

Les femmes en France sont toujours payées 26% de moins que les hommes. Comme si elles arrêtaient tous les jours d’être payées à 15h40 :

  • Parce qu’elles sont 30% à travailler à temps partiel ;
    Parce qu’elles sont concentrées dans des métiers dévalorisés socialement et financièrement ;
  • Parce qu’elles n’ont pas de déroulé de carrière ;
  • Parce qu’elles touchent moins de primes, d’heures supplémentaires.

Les injustices et les violences dont elles sont les victimes perdurent, partout dans le monde, dans la société française, et oui, jusque dans notre
ministère qui se voudrait pourtant irréprochable.

Les constats au Ministère du travail sont accablants

Sexisme et violences sexuelles : les femmes en font les frais, la hiérarchie se tait

Nos organisations syndicales ont alerté à de nombreuses reprises la direction du Ministère sur les violences sexistes et sexuelles subies au sein des services.
Force est de constater que les mesures de prévention et de prise en charge des victimes par notre administration sont toujours insuffisantes, quand elles ne sont pas tout simplement inexistantes.

Le Ministère du travail s’est par ailleurs illustré par une action de communication désastreuse à l’occasion du 25 novembre au travers d’un quizz entérinant des comportements ouvertement sexistes.

Des inégalités salariales injustifiables

En dépit des nombreuses demandes de nos organisations syndicales, le Ministère ne remplit toujours pas ses obligations en matière de communication des données sur la situation comparée des femmes et des hommes au sein du ministère.

Des chiffres partiels sur la rémunération nous avaient été communiqués en janvier 2018.

Ils révèlent des écarts en matière de rémunération variable inadmissibles !

Ainsi, les femmes perçoivent des rémunérations accessoires (primes) bien plus faibles que celles des hommes. Tous postes confondus, les femmes gagnent en moyenne :

  • 28% de moins que les hommes dans les DIRECCTE hors Ile-de-France ;
  • 18% de moins que les hommes à la DIRECCTE d’Ile-de-France ;
  • 23% de moins que les hommes en administration centrale.

Une évolution et un déroulement de carrière ralentis

Plus on monte dans la hiérarchie, plus les postes sont occupés par des hommes.

Seuls 36% des plus haut cadres du Ministère sont des femmes.Tandis que plus de 90% des assistants (de direction, de service, au contrôle) sont des assistantes…

Le ratio d’agent.es promu.es est également défavorable aux femmes de façon récurrente. Et lorsque nos organisations syndicales l’ont récemment fait remarquer au DRH, celui-ci nous a gentiment répondu que « seules les compétences étaient entrées en ligne de compte ». Ce qui veut dire, mesdames… que vous êtes tout simplement moins douées que vos collègues masculins !

Quant aux emplois à temps partiel, ils sont dans l’immense majorité des cas occupés par des femmes.

Plus que jamais, nous devons nous unir et riposter pour défendre les droits des femmes.

Nous exigeons:

La suppression de tous les écarts de salaires

Madame Pénicaud vient d’écrire à 1400 entreprises de plus de 1000 salariés:

«il n’est pas admissible que les femmes soient, pour le même travail, moins bien payées que les hommes»…

Mais que fait-elle dans son Ministère ?

Nous attendons des mesures concrètes pour garantir une réelle égalité des salaires, et pour cela, la fin de l’individualisation des salaires ! Nous demandons à ce que ces mesures s’appliquent aux pensions de
retraite des agentes concernées.

Une revalorisation de la grille indiciaire des catégories C et la titularisation des vacataires

Cette grille ne permet aucune évolution salariale digne de ce nom. Par ailleurs, l’absence de recrutement de titulaires sur ces postes est tant bien que mal palliée par le recrutement de vacataires précaires.

Un aménagement des postes de travail des agentes à temps partiel

Des mesures doivent être prises pour adapter l’organisation du
travail à leur temps de travail.

Enfin, une véritable politique de prévention des agissements sexistes et des violences sexuelles

Il a fallu cent ans pour effacer les discriminations les plus criantes
entre les hommes et les femmes, mais qu’attend-on pour abroger celles qui restent ?
Benoîte Groult – Extrait de Ainsi soit-elle – 1975

En grève, en assemblées, en manifestations : ENSEMBLE REAGISSONS !

Retrouvez les rendez-vous militants sur le site 8mars15h40.fr et auprès des militantes et militants CGT, CNT et SUD de vos services !

intersyndicale-CNT-CGT-SUD-balance-ton-porc-ministere du travail

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25 novembre : journée internationale pour l'éradication des violences envers les femmes

Au ministère du travail : #nousaussi réclamons que cela cesse enfin !

Manifestons le 24 novembre 2018 !

En novembre dernier, nos organisations syndicales initiaient une campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en commençant par une démarche de recensement des violences auxquelles les femmes du ministère du travail ont été confrontées, par le biais d’un questionnaire anonyme en ligne. Nous communiquions en février 2018 ses résultats édifiants : les agissements sexistes sont fréquents et tolérés dans les services et des collègues ont été victimes de violences sexuelles, sans généralement trouver le soutien qu’elles étaient en droit d’obtenir de notre administration.
Nous ne disposions pas auparavant d’éléments statistiques sur la question puisque notre ministère n’a jamais jugé utile de diligenter une enquête.
564 femmes nous avaient répondu (pour un panorama exhaustif des réponses vous trouverez sur nos sites internet le tract d’analyse du questionnaire de février 2018) :

  • 5% indiquaient que la pornographie est présente sur leur lieu de travail;
  • 26% des agentes avaient vécu une ou plusieurs situations d’attitudes insistantes et gênantes;
  • 20% répondaient avoir été victimes d’avances sexuelles non souhaitées.
  • Il ressort des réponses que face à ces situations de violences sexistes et sexuelles, malgré l’impact sur leurs conditions de travail et leur vie personnelle, les agentes restent souvent silencieuses ou ne trouvent pas de soutien lorsqu’elles osent prendre la parole : 2,8% seulement ont vu leur agresseur sanctionné. Des situations de harcèlement sexuel notoire n’ont donné lieu à aucune poursuite disciplinaire.
  • Les réflexions et blagues sexistes sont proférées dans la plus grande impunité.

Alors que l’égalité entre les femmes et les hommes a été brandie comme grande cause nationale du gouvernement nous ne voyons pas grand-chose venir en matière de lutte contre les violences faites aux femmes dans nos services.
Pourtant, dans ce ministère, des sanctions tombent. Notre hiérarchie est capable d’une diligence foudroyante quand il s’agit de réprimer l’expression syndicale, comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises cette année et l’année dernière.
intersyndicale-CNT-CGT-SUD-balance-ton-porc-ministere du travail
Pas de doute : au ministère de Mme Pénicaud il fait meilleur être harceleur sexuel que syndicaliste !
On nous assomme de mails par lesquels chaque semaine le ministère se gargarise de l’obtention de ses labels en toc et organise des journées avec l’ensemble des ministères sociaux. Et pendant ce temps :

  • Où en sommes-nous de la formation et de la sensibilisation obligatoire de l’ensemble des agent-e-s sur la prévention des violences sexistes et sexuelles ?
  • Comment croire à un traitement diligent et approprié des signalements faits par les agentes alors que l’on constate un peu partout des entraves régulières aux CHSCT ?
  • Les collègues qui se sont tournées vers la cellule d’écoute des ministères sociaux en font un bilan plutôt négatif, d’autant que son champ de saisine est limité aux discriminations, le ministère n’ayant pas jugé utile aux situations de sexisme.  Après de tels retours, diriger des collègues en situation de détresse vers elle semble inutile, si ce n’est contreproductif.
  • Quand, enfin, pourrons-nous espérer voir sanctionnés les auteurs de violences à la hauteur de ce qu’ils font subir à leurs victimes en termes de conditions de travail et d’état de santé ?

Face à l’inertie coupable de l’administration, nos syndicats ont décidé de ne pas lâcher le morceau face à l’administration, dans les instances, dans les services !
Si vous êtes victimes de violences sexistes et sexuelles vous trouverez sur nos sites internet les noms de référentes sensibilisées à contacter pour un conseil, un soutien, une demande d’intervention.

Nous appelons les collègues à participer aux manifestations et rassemblements partout où ils ont lieu. Une grande manifestation nationale aura lieu le 24 novembre à Paris.

Une violence contre l’une d’entre nous est une violence contre #noustoutes
women unite - solidarity with womens struggles all over the world

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Campagne anti-sexiste: bilan d'étape

Lutte contre les violences sexistes et sexuelles au ministère du travail : où en sommes-nous ?

Nos organisations syndicales ont lancé en novembre 2017 une campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein du ministère du travail, en commençant par une démarche de recensement des violences auxquelles les femmes du ministère avaient été confrontées dans le cadre du travail, par le biais d’un questionnaire en ligne.
Nous vous avions communiqué, dans un 4 pages de février 2018, ses résultats édifiants : les agissements sexistes sont fréquents et tolérés dans les services, et des collègues ont été victimes de violences sexuelles, sans généralement trouver le soutien qu’elles étaient en droit d’obtenir de notre administration.

Au Ministère du Travail, on part en effet de loin…

Nous avons donc porté, avec détermination, nos revendications afin d’obtenir le respect par notre employeur de ses obligations et des textes applicables en matière de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles : information et formation des agentžes, mise en place de dispositifs d’alerte, protection des victimes et sanction des auteurs.
Aujourd’hui, avec trois trains de retard, notre administration s’attelle enfin à définir un plan d’actions en la matière, présenté en CTM et CHSCTM, et d’élaborer un projet d’instruction relative à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, qui reste insuffisant sur plusieurs points, malgré de légères avancées.

Dans nos services comme ailleurs, force est de constater que la lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes n’est pas une priorité.

Au Ministère du travail, le sexisme latent est par ailleurs légitimé par l’inégalité salariale subie par les femmes.
Ainsi, en matière de rémunérations accessoires, les femmes gagnent en moyenne, tous postes confondus, 18 % de moins que les hommes en Direccte Ile-de-France et 28% de moins dans les autres régionse En Pays-de-Loire, le bilan social présenté en CTSD met en évidence que « plus de 95% des femmes appartiennent à la catégorie des rémunérations les plus faibles, 75% des hommes bénéficient des rémunérations les plus élevées ». Et strictement rien n’est fait pour corriger cette discrimination inacceptable. Notre Ministre n’y trouve visiblement rien à redire, elle qui prône l’exemplarité dans ses discours !

Petite synthèse des mesures proposées

Des annonces qui sonnent creux…

  • la formation obligatoire de l’encadrement supérieur sur la question (une première !), et par la suite de l’encadrement intermédiaire, ainsi que des intervenantžes de prévention et des représentantžes du personnel, sera organisée sur 2018 et 2019. Mesdames, à compter de 2020, vous pourrez interpeler vos chefs de service et compter sur leur réactivité… ou pas : non seulement la « formation » est d’une durée de 3h, pour les SG et RUC, et 1h30 pour les DIRECCTE, autres chefs de service et RUD, mais elle pourra en plus être organisée pour les RUD et RUC dans des séminaires regroupant au maximum (!!!) 95 personnes. C’est qu’ils maîtrisent déjà bien le sujet !
  • des formations, non obligatoires, ouvertes aux agentžes, à compter de 2019, sur l’identification et la gestion des situations de violences sexistes et sexuelles et des « actions de sensibilisation» laissées aux mains des DIRECCTE avec peu de contraintes, qui pourront aussi bien organiser des réunions avec l’appui des expertžes en prévention des violences faites aux femmes que se contenter d’actions de com’ (à quand l’arbre du sexisme ou le voilier de l’égalité ???).
    Pour l’instant, on nous abreuve de mailings sur l’intranet Paco, d’opérations de com’ autour du 8 mars et d’une vidéo sur le harcèlement moral et sexuel au travail… inaccessible depuis les postes professionnels ! C’est insuffisant et ne palliera pas l’absence d’une réelle formation assurée à toutžes les agentžes par des professionnelžles reconnužes pour leur travail en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, comme nous le revendiquons. Mais cette mesure de prévention indispensable à la préservation des conditions de travail des femmes coûterait trop cher… !
  • s’agissant de la détection et du traitement des situations des violences, le projet d’instruction prévoit que toute alerte doit donner lieu à un traitement diligent et à une réponse, et des faits potentiellement constitutifs d’une violence sexuelle ou sexiste à une enquête. Nous avons obtenu en CHSCTM quelques garanties sur les conditions de déroulement de l’enquête, notamment sur le rôle des préventeuržices et du CHSCT. Pour autant, la vigilance sera de mise quand on connait leur manque de moyens sur le terrain et les entraves régulièrement commises au fonctionnement des CHSCT locaux…
    Un renforcement de la cellule d’écoute et d’alerte des ministères sociaux est également dans les tuyaux ; les retours quant à son efficacité de la part des agent.es l’ayant saisie sont cependant pour l’instant très mitigés, notamment eu égard à la lenteur (parfois des mois) des démarches initiées, ne débouchant souvent sur rien.

… et qui tardent dans les services

  • du côté des UD et UR, les mesures d’information et de prévention frisent le néant ! Exemple à Paris, où le CHSCT demande depuis mars 2017 l’intégration au DUER de la prévention des agissements sexistes et du harcèlement sexuel… Le RUD botte en touche : « les questions d’agissements sexistes et de harcèlement sexuel n’ont pas été identifiées à ce stade dans l’expression des groupes de travail, mais la discussion reste ouverte» (!) C’est qu’il ne doit pas encore avoir reçu la formation prévue pour être au fait de ses obligations…
    aucune note de service ou politique de prévention sur le sujet n’ont par ailleurs été élaborées et présentées en CHSCT dans la grande majorité des UD et UR.

Sœur Anne, sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Etc.

Et du côté de la lutte contre toutes les violences sexuelles et sexistes au travail ?

Le gouvernement affirme qu’il s’agit d’une priorité du quinquennat « si souvent éloignée de nous » sur laquelle « l’Etat doit reprendre la main »…
Mais avec quels moyens ? Les services publics sont exsangues. Les associations assumant ces missions de service public sont méprisées et laissées en situation de précarité financière. Du côté de l’intervention des services de contrôle, le constat est catastrophique : effectifs en chute libre, voués à baisser encore, agentžes de contrôle ne disposant plus du temps nécessaire pour effectuer des enquêtes longues et difficiles en matière de harcèlement sexuel, absence d’outils d’aide au contrôle et de formation sur le sujet. Rassurons-nous : l’INTEFP a répondu à l’appel à projet de 100 000 euros de Marlène Schiappa pour « un projet national présentant un caractère exemplaire et novateur » en la matière ?!? Si ce n’est pas une blague, nous brûlons d’impatience !
L’Etat ne se contente pas de saborder l’inspection du travail, il choisit également de se désengager auprès des associations de terrain compétentes et reconnues en matière de lutte contre les violences faites aux femmes au travail. Face à la fermeture du standard de l’AVFT en janvier 2018, noyée sous les demandes (y compris de nos services, précisons-le) et confrontée à une stagnation de son financement et donc de ses effectifs, Mme Schiappa a annoncé la création d’une ligne téléphonique censée être assumée par des fonctionnaires du Ministère du travail. Aucune information ne nous a été communiquée sur le sujet. Qui assumera cette mission ? Comment, quand et par qui seront-ils et elles forméžes ? Comme toujours : des effets d’annonce ; aucune réflexion sur la mise en œuvre…
 

Ensemble réagissons !

Cessons d’accepter que le respect de l’intégrité des femmes et de leurs droits soit toujours nié et relégué aux calendes grecques !

Nous reviendrons vers vous avec des actions à la rentrée !

 
Le tract en pdf : Tract-intersyndical-Femmes-violences-juillet2018-cnt-cgt-sud

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Le 8 mars 2018 : Toutes et tous mobilisé/es !

Il n’est jamais inutile de le rappeler, le 8 mars ce n’est pas la « journée de La Femme », prétexte à leur offrir des fleurs ou des bons cadeaux pour du maquillage voire de l’électroménager… c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Mémoire des luttes féministes, cette journée existe depuis 1910 et est chaque année l’occasion d’un bilan. Elle est aujourd’hui l’occasion de rappeler que les combats des femmes pour l’égalité sont toujours indispensables.
Ainsi, les femmes en France sont toujours payées 26% de moins que les hommes en 2018. Comme si elles arrêtaient tous les jours d’être payées à 15h40 !
Les injustices et les violences dont elles sont les victimes perdurent, partout dans le monde, dans la société française, et oui, jusque dans notre ministère qui se voudrait pourtant irréprochable.
intersyndicale-CNT-CGT-SUD-balancetonporc-ministere du travail

LES CONSTATS AU SEIN DE NOTRE MINISTÈRE SONT ACCABLANTS :

# Sexisme et violences sexuelles : les femmes en font les frais, la hiérarchie se tait

Dans le cadre de la campagne menée contre les violences sexistes et sexuelles, nos organisations syndicales ont récemment restitué les résultats du questionnaire [1. Les résultats sont publiés sur les sites internet de nos syndicats respectifs (CGTCNT ; SUD)] visant à donner la parole aux femmes du ministère sur ce sujet. Ceux-ci sont édifiants, et traduisent le fait que le sexisme est endémique à tous les niveaux au sein du ministère, et que les situations de violences sexuelles existent, parfois dans une bienveillante impunité.
Un grand nombre de femmes ont répondu, accompagnant quelquefois leurs réponses de témoignages circonstanciés dont certains révèlent des faits d’une extrême gravité.
Face à ce constat, les mesures de prévention et de prise en charge des victimes par notre administration sont jusqu’à présent insuffisantes, quand elles ne sont pas tout simplement inexistantes.

# Des inégalités salariales injustifiables

Cela faisait plusieurs années que nos organisations syndicales réclamaient des chiffres sur la situation comparée des rémunérations des femmes et des hommes au sein du ministère.
Ils nous ont enfin été partiellement communiqués au mois de janvier 2018 par le biais du bilan social 2016, et révèlent des écarts en matière de rémunération variable inadmissibles !
Ainsi, les femmes perçoivent des rémunérations accessoires (primes) bien plus faibles que celles des hommes. Tous postes confondus, les femmes gagnent en moyenne :
– 28% de moins que les hommes dans les DIRECCTE hors Ile-de-France ;
– 18% de moins que les hommes à la DIRECCTE d’Ile-de-France ;
– 23% de moins que les hommes en administration centrale.

# Une évolution et un déroulement de carrière ralentis

Plus on monte dans la hiérarchie, plus les postes d’encadrement supérieur sont majoritairement occupés par des hommes, alors que les emplois de catégorie C sont occupés à 85% par des femmes.
Le ratio d’agent.es promu.es est également défavorable aux femmes de façon récurrente. Et lorsque nos organisations syndicales l’ont récemment fait remarquer au DRH, celui-ci nous a gentiment répondu que « seules les compétences étaient entrées en ligne de compte ». Ce qui veut dire, mesdames… que vous êtes tout simplement moins douées que vos collègues masculins !
Quant aux emplois à temps partiel et aux emplois précaires de non titulaires, ils sont également dans l’immense majorité des cas occupés par des femmes

# Les attaques de l’administration se multiplient et impactent principalement les femmes

Ainsi, en Ile-de-France, où les douze jours enfant malade crédités sur la badgeuse en totalité depuis des années par usage ont été brusquement réduits à six, sous prétexte d’un nouveau paramétrage de la badgeuse. Les congés des vacataires ont, quant à eux, été réduits à 2 jours par mois au lieu de 2,5 jours – avant qu’une intervention syndicale permette de revenir sur ce projet, lamentable et de surcroit illégal.

Plus que jamais, nous devons nous unir et riposter pour défendre les droits des femmes.

NOUS EXIGEONS :

  • La suppression de tous les écarts de salaires.
    Et cela tombe bien, Madame Pénicaud l’appelait d’ailleurs récemment de ses vœux, déclarant au JDD « nous voulons réaliser le rattrapage salarial femmes-hommes » (JDD, 20 janvier 2018). Nous attendons vos propositions pour rétablir l’égalité dans le ministère que vous dirigez Madame la Ministre !
    Nous demandons à ce que ces mesures de rattrapage prennent en compte la revalorisation des pensions de retraite des agentes concernées.
  • Une revalorisation de la grille indiciaire des catégories C et la titularisation des vacataires.
    Cette grille ne permet aucune évolution salariale digne de ce nom aux agent.es. Par ailleurs, l’absence de recrutement de titulaires sur ces postes est tant bien que mal palliée par le recrutement de vacataires précaires.
  • Un aménagement des postes de travail des agentes à temps partiel.
    Des mesures doivent être prises pour adapter l’organisation du travail à leur temps de travail.
  • Enfin, une véritable politique de prévention des agissements sexistes et des violences sexuelle.

 

Il a fallu cent ans pour effacer les discriminations les plus criantes entre les hommes et les femmes, mais qu’attend-on pour abroger celles qui restent ? Benoîte Groult – Extrait de Ainsi soit-elle – 1975

C’est pourquoi nous appelons les agent.es du ministère à participer aux actions et manifestations organisées, et notamment par la grève

 
Le tract en pdf : Tract-8-mars-2018

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Violences sexuelles et sexistes au travail : une nécessité d'agir au sein même de notre Ministère !

Nos organisations syndicales ont lancé en novembre dernier une campagne contre les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes au Ministère du travail. Le constat : si l’omerta se brise peu à peu dans le débat public, les victimes restent nombreuses, et aucune réaction satisfaisante n’est exprimée par le gouvernement.
Concernant notre Ministère : aucun élément statistique précis sur la question, notre direction n’ayant jamais jugé pertinent de diligenter des enquêtes sur le sujet. Nous avons donc décidé de donner la parole aux femmes, à travers un questionnaire mis en ligne : pour permettre à chacune de s’exprimer, faire un état des lieux, montrer que nos services ne sont pas épargnés et que des mesures de prévention doivent être prises ici comme ailleurs.
Il s’agit par ce biais pour nos syndicats de traiter et prendre en charge cette question professionnelle, sociétale et politique des violences subies par les femmes.

Que révèlent les réponses au questionnaire?

Signe que la question intéresse et interroge : 564 réponses ont été apportées au questionnaire.
En outre, au-delà des réponses apportées aux questions (résultats les plus significatifs ici ; tous les résultats sur les sites Internet de nos syndicats respectifs), de nombreux témoignages précis ont été recueillis. Ces témoignages, que nous avons fait le choix de ne pas publier pour garantir l’anonymat des répondantes, mettent en lumière des situations de sexisme décomplexées et l’existence d’agressions sexuelles, dans les services mais aussi à l’INTEFP.
Ces chiffres, équivalents à ceux que l’on retrouve dans les enquêtes plus larges[1. Notamment l’enquête du CSEP sur le sexisme de 2016], montrent que le sexisme est présent de façon importante dans notre Ministère, comme ailleurs.

Sur les agissements sexistes dans nos services?

Près de 70% des agentes répondent qu’elles entendent ou ont entendu des blagues sexistes ou sexuelles de façon récurrente.
47,8% des agentes se sont vues imposer des propos sur leur apparence ou leur vie personnelle qu’elles ne souhaitaient pas entendre.
72,5% des agentes déclarent avoir déjà entendu des préjugés sur les femmes.
Si certaines agentes affirment que les propos entendus sont dits sur le ton de la plaisanterie, sans malveillance et sans que cela ne les dérange, la plupart des répondantes témoignent de propos récurrents et dévalorisants en raison de leur sexe :
Jugements et commentaires sur l’apparence physique: De la part d’un chef, « j’aime bien que tu viennes me voir avec une mini-jupe », « ben dis donc t’as une jupe ras la moule » ; de la part d’un Directeur de stage : « je vais prendre la nouvelle stagiaire, celle qui a de jolis yeux. »
Préjugés sur le rôle et les compétences des femmes: « c’est aux femmes de faire le café », « une femme avec des enfants en bas âge ne peut pas être disponible pour le travail », « tiens, puisque tu es la seule femme présente, tu feras le compte-rendu du groupe de travail », « les femmes ont l’intelligence dans leur soutien-gorge », « t’es pas trop con pour une gonzesse »,  un chef de service qui se dit dévalorisé de n’avoir que des femmes dans son service…
Surnoms dévalorisants: « pompom girls » pour désigner les agentes, « ma belle », « petite nana »…
Plusieurs témoignages sur le fait que lorsqu’on s’offusque de blagues ou propos sexistes, on a invariablement droit à des remarques supplémentaires sur notre manque d’humour, ou le fait qu’on serait coincées, ou que la réaction est disproportionnée ou violente.

Sur les violences sexuelles?

5 % des répondantes indiquent que la pornographie est présente sur leur lieu de travail.
25,6 % des agentes ont déjà vécu une ou plusieurs situations d’attitudes insistantes et gênantes (« Le directeur de l’époque m’a proposée de coucher avec lui pour devenir inspecteur du travail »), et 21,7% d’entre elles signalent que quelqu’un a eu envers elles des gestes non désirés.
20 % des agentes témoignent avoir été victimes d’avances sexuelles non souhaitées.
53 agentes déclarent avoir subi des attouchements sur les seins, les fesses ou les cuisses, dans le cadre de leur travail.
« J’ai été victime d’une agression sexuelle sur mon lieu de travail, de la part d’un collègue qui m’a plaquée un soir contre le mur du bureau, m’a caressée et a essayé de m’embrasser ; « un DA m’a embrassée sur la main puis est remonté jusqu’à l’épaule alors que j’étais au tél avec un usager ».
3 agentes déclarent avoir subi un viol.
Ces chiffres et les témoignages très nombreux recueillis ne peuvent être regardés comme négligeables ; ils doivent amener le Ministère à définir enfin une véritable politique de prévention afin que les femmes cessent de subir de telles violences dans le cadre de leur travail.

Sur leur traitement et les suites données au sein de nos services?

Il ressort des réponses que dans la majorité des cas, malgré les conséquences sur leurs conditions de travail et leur vie personnelle, les agentes se taisent (33,5% n’en ont parlé à personne au sein des services, et seulement 13,7 % en a informé sa hiérarchie) ; elles ne demandent pas le bénéfice de la protection fonctionnelle (elle n’a été mise en œuvre que dans 2,8% des cas), et ne déclarent pas d’accident de service (c’est le cas de 99,1% des répondantes), par crainte sans doute de ne pas être entendues et/ou par méconnaissance de leurs droits.
Et quand elles le font… elles notent l’absence de réaction des directions contre les auteurs des agissements. En effet, seules 2,8% des agentes déclarent que les agissements qu’elles ont subis ont donné lieu à sanction disciplinaire de leur auteur.
Enfin, les agentes estiment, dans leur grande majorité, à près de 67,5%, qu’elles sont insuffisamment informées par le Ministère sur leurs droits et démarches.
Il est temps de combattre pour nos droits !

Nos syndicats exigent l’application immédiate dans nos services des textes existant dans la fonction publique[2. Protocole d’accord de 2013 relatif à l’égalité professionnelle femmes-hommes, circulaires du 4 mars 2014 relative à la lutte contre le harcèlement et du 22 décembre 2016 relative à l’égalité professionnelle ; la DGAFP va très prochainement publier une nouvelle circulaire « Lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique », accompagnée de Fiches-réflexes sur la Lutte contre le harcèlement sexuel], et revendiquent en particulier :

  • Des notes de service précisant les procédures à suivre si un cas de sexisme ou de harcèlement survient, incluant une enquête, traitée sans retard en cas de plainte ainsi que des sanctions si les agissements sont établis.
  • La formation des agent.es à ne plus subir et à dénoncer ces propos et agissements.
  • La formation adéquate des responsables hiérarchiques. Ces formations devront être dispensées par des associations féministes.
  • La garantie pour les victimes de bénéficier de protections : soutien et, si nécessaire, aide à leur maintien et leur retour dans l’emploi ainsi que, en premier lieu, protection de leur plainte ou témoignage.
  • L’effectivité de la protection fonctionnelle dans les cas de harcèlement sexuel.
  • Une politique de prévention à soumettre au CHSCT.

Et l’affirmation sans concession que le sexisme est une violence  faite aux femmes qui ne sera aucunement toléré dans les services !
Pour agir contre ces violences, nos organisations syndicales ont par ailleurs décidé de mettre en place un réseau de syndicalistes référentes sensibilisées sur ces questions, que vous pouvez saisir au besoin (pour un conseil, un soutien, une demande d’intervention…) :
Lien sur le site de la CGT-TEFP : http://cgt-tefp.fr/reseau-violences-sexuelles-sexistes
Lien vers le site de la CNT-TAS : https://www.cnt-tas.org/contact/
Lien vers le site de SUD-TAS : http://www.sud-travail-affaires-sociales.org/spip.php?article843


L’action contre les violences faites aux femmes au travail fait partie de nos missions : nous revendiquons des moyens!

Et dans les entreprises, qu’en est-il de la situation des femmes ? A la suite de la formidable libération de la parole des femmes à laquelle nous avons assisté à l’automne dernier, le gouvernement s’est vu obligé d’annoncer que la lutte contre les violences faites aux femmes serait une priorité nationale en 2018, et a lancé, à grand renfort médiatique, le 5ème plan interministériel de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes 2017-2019.
Parmi les mesures listées dans ce plan, figure pour nos services, la formation et/ou sensibilisation des agent.es de contrôle, sur la question des agissements sexistes et du harcèlement sexuel.
Cette mesure, si elle est pour nous indispensable (nos organisations syndicales l’ont d’ailleurs revendiqué dans la lettre ouverte adressée à la Ministre en octobre dernier – lettre restée à ce jour sans réponse), risque pourtant de s’avérer insuffisante et rester de l’ordre du pur affichage si elle se limite à des actions de sensibilisation à destination des agent.es.
Il est en effet indispensable que les agent.es de contrôle soient formé.es tant en matière de traitement des plaintes que de méthodologie d’intervention et d’enquête sur les cas de violences sexistes et sexuelles au travail, et que l’INTEFP construise en urgence un réseau de formatrices et formateurs sur le sujet, formés par des professionnel.les de référence, telle que l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT).
Une formation/sensibilisation doit également être dispensée à tout.es les agent.es au contact du public, et placé.es en situation d’accueillir des femmes victimes de harcèlements et agressions sexuelles et de recueillir des plaintes (accueil, services de renseignements, services emploi,…).

En plus de ces exigences de formation des agent.es, nos organisations syndicales demandent un plan d’actions ambitieux, intégrant au moins les points suivants.

Amélioration de la coopération des services sur ces questions avec ces professionnel.les et associations spécialisées et institutionnaliser ces partenariats.
Renforcement de l’expertise des agent.es des services, notamment en diffusant des documents juridiques, d’information et de méthode, des annuaires, etc. comme cela se fait sur l’ensemble des autres sujets et en désignant, au niveau national et/ou régional, des agent.es formé.es pouvant être des appuis sur ces problématiques.
Extension des prérogatives et moyens d’actions des inspecteur.rices du travail : possibilité de notifier en propre des mises en demeure pour non-respect par l’employeur des principes généraux de prévention ; pouvoir d’imposer une expertise par le biais d’une mise en demeure ; possibilité en cas de saisine d’une plainte circonstanciée de soustraire les salariées pour lesquelles un risque sérieux d’atteinte à l’intégrité physique ou morale existe,…
Enfin, parce qu’il est totalement illusoire de prétendre renforcer la mobilisation et la lutte contre les violences faites aux femmes au travail dans le contexte actuel de suppressions massives de postes, nos organisations syndicales revendiquent l’arrêt du plan social en cours au sein du Ministère du travail, et exigent des recrutements à hauteur des besoins des usagers et usagères.
 
Le tract en pdf : tract analyse questionnaire violences sexistes et sexuelles au Ministère du travail
 
Le détails des résultats du questionnaire : résultats questionnaire violences sexuelles et sexistes au Ministère du travail

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Intersyndical

Au Ministère du travail aussi, les femmes gagnent moins que les hommes : Madame Pénicaud prône l'égalité mais ne l'applique pas, elle doit agir !

Communiqué CNT - CGT - SUD du ministère du travail

Le 2 février 2018 sera présenté aux organisations syndicales du ministère du travail le bilan social de l’année 2016, qui contient des statistiques sur les écarts de rémunération entre le personnel masculin et féminin.
Le constat est accablant !
Les femmes perçoivent des rémunérations accessoires (primes) [1. Dans la fonction publique, la rémunération est composée d’un traitement défini par une grille indiciaire et d’une rémunération accessoire ou indemnitaire (primes
variables) ; nous avons analysé les rémunérations accessoires qui font seules l’objet de données genrées et qui sont celles sur lesquelles la direction peut agir tout de suite.] bien plus faibles que celles des hommes. Tous postes confondus, les femmes gagnent en moyenne :

  • 28% de moins que les hommes dans les DIRECCTE [2. ministrations déconcentrées, en régions et départements, du Ministère du travail] hors Ile-de-France ;
  • 18% de moins que les hommes à la DIRECCTE d’Ile-de-France ;
  • 23% de moins que les hommes en administration centrale.

Nous notons également que la répartition des postes entre les genres est structurellement inégalitaire au sein du ministère. Plus on descend dans la hiérarchie (et donc plus les salaires diminuent), plus les femmes sont nombreuses. Elles représentent ainsi 85% des adjoint-e-s administratifs-tives (catégorie C) contre 50% des administrateurs-trices civil-e-s.
Seules deux catégories d’agentes au régime indemnitaire différent (contractuelles en administration centrale et contrôleuses du travail dans les DIRECCTE) ont une rémunération variable en moyenne supérieure à celles des hommes (l’écart va de 5,5 à 17,2%).
A poste identique, des écarts importants existent également. Ainsi en Ile-de-France, une inspectrice du travail touche en moyenne 7% de primes de moins qu’un inspecteur.
Rappelons que cette part dite « indemnitaire » de la rémunération représente au moins 21% de la rémunération totale des femmes toutes catégories confondues. Ce n’est donc pas une part négligeable de la rémunération et c’est la part sur laquelle la direction peut agir puisqu’elle en fixe chaque année les orientations.
Pourtant le 21 janvier 2018, Muriel Pénicaud déclarait au JDD [3. http://www.lejdd.fr/politique/muriel-penicaud-nous-voulons-realiser-le-rattrapage-salarial-femmes-hommes-3551450] : « Les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins que les hommes tous postes confondus. C’est inadmissible ». Elle ajoutait : « il faut agir pour le rattrapage salarial. Nous allons le faire. »
Qu’elle donne l’exemple au sein de son propre ministère pour y assurer l’égalité de traitement entre femmes et hommes !
Nous demandons donc des actions concrètes et un rattrapage salarial.
Nous rappelons à la Ministre que nous lui avons également demandé des mesures concrètes en matière de prévention des violences faites aux femmes. Nous insistons à nouveau sur le fait que nous ne nous satisferons en aucun cas d’un plan a minima : nous voulons des propositions concrètes et de vrais engagements, assortis d’une enveloppe budgétaire pourvue des financements appropriés.
Les organisations syndicales signataires de ce communiqué se tiennent à la disposition de la presse pour répondre aux questions.
 
Le communiqué en pdf : communique-de-presse-egalite-salariale-Bilan-social

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Intersyndical Tracts

Il fait meilleur être harceleur sexuel que syndicaliste féministe au Ministère du travail !

CGT CNT SUD

Nous, militant.es féministes, engagé.es dans nos syndicats respectifs dans la campagne de lutte contre les violences silence harcelementsexistes et sexuelles sur le lieu de travail que nous avons initiée, découvrons le 14 novembre avec stupeur que notre collègue, camarade, militante syndicale et féministe à SUD Travail Affaires Sociales et à SOLIDAIRES, fait l’objet de poursuites disciplinaires avec suspension immédiate de ses fonctions pour avoir participé à un rassemblement syndical autorisé du 12 octobre et répondu à un journaliste sur la situation de suppression massive de postes au sein du Ministère du travail. Ceci juste après la notification de blâmes à des militant.e.s pour leur participation à une action syndicale.

Ce Ministère, labellisé diversité en 2012 et qui se targue partout d’être exemplaire en matière de lutte contre les discriminations[1. http://travail-emploi.gouv.fr/ministere/le-ministere/article/les-ministeres-sociaux-s-engagent-pour-la-diversite], n’hésite donc pas à s’attaquer à une militante pour les propos qu’elle a osé tenir dans le cadre de son activité syndicale….

… alors que dans le même temps des situations de violences sexuelles existantes n’ont jamais donné lieu à aucune suite disciplinaire !

Nous avons récemment dénoncé cette « tolérance » insupportable, et demandé la mise en place d’une réelle politique de prévention et de protection des victimes, dans une lettre ouverte intitulée « #BalanceTonPorc à l’inspection du travail…ou pas ?[2. http://www.sud-travail-affaires-sociales.org/spip.php?article842] », et dans un tract intersyndical lançant notre campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein du Ministère du travail[3. http://cgt-tefp.fr/wp-content/uploads/2017/11/Tract-lancement-campagne-Violences-sexistes-et-sexuelles-au-travail-vf.pdf].

harcelement sexuel ministere du travail waitingCette lettre ouverte reste à ce jour sans réponse. Si notre Ministre fait preuve d’une diligence foudroyante en matière de répression de l’expression syndicale, nous ne pouvons hélas pas en dire autant en matière de lutte contre les violences faites aux femmes dans nos services.

Des femmes de ce ministère ont été et sont victimes de harcèlement et d’agression sexuel.les. Des situations de harcèlement sexuel notoire n’ont donné lieu à aucune poursuite disciplinaire, la hiérarchie se contentant par exemple de déplacer l’agent (un cadre) incriminé sans que cela n’ait d’incidence sur sa carrière… De même, les réflexions et blagues sexistes sont proférées dans la plus grande impunité.

Pour notre ministère en tout cas, cela ne fait pas doute : il fait meilleur être harceleur sexuel que syndicaliste féministe !


Nous ne nous laisserons pas intimider ! Nous continuerons de dénoncer la politique de com’ du ministère en matière solidarite femmes this is not the endd’égalité hommes/femmes, creuse et inefficace et l’intolérable tolérance réservée aux violences sexistes et sexuelles.

Nous adressons toute notre solidarité féministe à notre camarade.

Nous combattrons sans relâche la procédure inique de sanction qui lui est aujourd’hui infligée, caractérisant une discrimination syndicale évidente, commise par l’autorité censée garantir l’application du droit du travail.


Le tract en pdf : Communiqué féministe – soutien à notre camarade mise en cause !

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Intersyndical

Brisons le tabou des violences sexistes et sexuelles au ministère du travail !

25 novembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

L’omerta se brise peu à peu dans le débat public, mais les victimes sont toujours nombreuses, et aucune réaction satisfaisante n’est exprimée par le gouvernement. En réponse aux violences machistes vécues par les femmes, au travail et dans toutes les sphères de leur vie, ainsi qu’aux écueils judiciaires, procéduraux et moraux qu’elles rencontrent lorsqu’elles tentent de faire entendre leur voix, le gouvernement propose uniquement de… créer une nouvelle contravention pénalisant le harcèlement de rue, et organiser un « tour de France de l’égalité » à grands renforts de plan com’.

Rien ! en matière de moyens attribués, notamment de formation, aux services publics chargés d’accueillir et de faire valoir les droits des femmes victimes (justice, police, médecine et inspection du travail) ;

Rien ! sur l’évolution de la politique pénale, afin de lutter contre le classement sans suite massif des plaintes et la correctionnalisation des viols ;

Rien ! sur le financement des associations luttant quotidiennement aux côtés des femmes, pourtant essentielles pour compenser les carences des pouvoirs publics.

Au-delà des problèmes de discrimination au travail, des inégalités salariales qui perdurent, il est essentiel de s’attaquer à la question des violences sexistes et sexuelles, qui touche tous les milieux professionnels et toutes les catégories sociales. Ces violences ne sont pas seulement le fait d’individus ; elles s’ancrent dans le système patriarcal qui les engendre et permet leur perpétuation.

1 femme sur 5 a été harcelée sexuellement au cours de sa carrière

Nos services ne sont pas épargnés. Des femmes de ce ministère ont été et en sont victimes : harcèlement, agressions sexuelles – au sein du collectif de travail ou venant des usagers, et les réflexions, blagues, affiches, gestes créant un environnement sexiste hostile pour les femmes :

Et un directeur du travail harceleur sexuel notoire jamais inquiété par une procédure disciplinaire !

Et un sous-préfet disant à une CDET qu’elle est « bonne et fraîche » !

Et un SG disant à une agente « avec vous dans le bureau pas besoin de remettre le chauffage » !

Et un SG disant « je vais m’occuper de la petite nouvelle elle a des jolis yeux » en parlant d’une contrôleuse stagiaire !

Et un directeur affirmant à une inspectrice « tu n’as pas les couilles d’aller sur ce conflit » !

Chacun.e a été un jour ou l’autre témoin ou victime de telles attitudes.

Malgré l’impact que cela a sur nos conditions de travail – de la gêne et du malaise jusqu’aux effets délétères sur la santé et la carrière des femmes, ces comportements restent trop souvent tolérés.
Nous ne disposons pas d’éléments statistiques précis sur la question, notre ministère n’ayant jamais jugé pertinent de diligenter de telles enquêtes, préférant nous assaillir de campagnes de communication aussi vaines que creuses, et faire l’autruche lorsqu’elle est saisie.

Parce que tous les hashtags du monde n’y changeront rien si nous ne combattons pas pour nos droits

Nos organisations syndicales proposent :

Notre démarche vise à briser le silence et à rappeler que les victimes ne sont jamais responsables de ce qu’elles subissent.

Il est temps que la honte et la culpabilité changent de camp !

Nous vous appelons à manifester à nos côtés le 25 novembre prochain. Des rassemblements et manifestations seront organisés dans toutes les grandes villes.

Nos organisations syndicales exigent l’application immédiate dans nos services des textes existant dans la fonction publique*, et revendiquent en particulier :

  • des notes de service précisant les procédures à suivre si un cas de sexisme ou de harcèlement survient, incluant une enquête, traitée sans retard en cas de plainte ainsi que des sanctions si les agissements sont établis ;
  • la formation des agent.es à ne plus subir et à dénoncer ces propos et agissements ;
  • la sensibilisation et la formation adéquate des responsables hiérarchiques. Ces formations devront être dispensées par des associations féministes;
  • la garantie pour les victimes de bénéficier de protections : soutien et, si nécessaire, aide à leur maintien et à leur retour dans l’emploi ainsi que, en premier lieu, de la protection de leur plainte ou témoignage;
  • l’effectivité de la protection fonctionnelle dans les cas de harcèlement sexuel;
  • une politique de prévention à soumettre au CHSCT.

L’affirmation sans concession que le sexisme est une violence faite aux femmes qui ne sera aucunement toléré dans les services.

* Protocole d’accord de 2013 relatif à l’égalité professionnelle femmes-hommes, Circulaires du 4 mars 2014
relative à la lutte contre le harcèlement et du 22 décembre 2016 relative à l’égalité professionnelle

 
Le tract en pdf : Tract lancement campagne – Violences sexistes et sexuelles au travail
 
La brochure en pdf : Brochure violences faites aux femmes CNT CGT SUD
 

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Lettre ouverte : #BalanceTonPorc à l’inspection du travail… ou pas ?

Vendredi 19 octobre 2017
CNT – CGT – SUD A l’attention de :
Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes
Muriel Pénicaud, Ministre du travail

Madame la Ministre, Madame la Secrétaire d’Etat,

Nos organisations syndicales souhaitent vous interpeler sur les violences sexuelles et sexistes : celles sur lesquelles nous avons vocation à intervenir, et celles que nous subissons.

Ces jours-ci, l’affaire « Weinstein » a permis à des journalistes, à des actrices de rendre publiques l’ampleur et la gravité des agressions et harcèlements sexuels dans leur milieu professionnel. Dans ce sillage, un appel a été lancé et largement suivi sur Twitter (#balancetonporc) qui montre que cette situation touche tous les milieux professionnels, repris par de nombreux médias à portée nationale.

Cette actualité coïncide de surcroît avec le lancement déjà annoncé d’une nouvelle campagne interministérielle contre les violences faites aux femmes.

Nous nous saisissons donc de cette occasion pour vous alerter publiquement.

***

Lundi matin, sur France Inter, on pouvait entendre le témoignage d’une salariée d’une agence de services à la personne, relatant comment elle avait été agressée sexuellement par un client puis menacée de voir ses heures réduites par son employeur auprès de qui elle s’en était plainte. Son témoignage se terminait sur ce constat accablant :

« J’ai contacté l’inspection du travail de mon secteur pour savoir si je pouvais me retourner contre mon employeur. On m’a dit qu’il y avait un vide juridique. Donc j’ai dû gérer le traumatisme et la pression toute seule. Ça a été un coup en plus. ».

En effet, aucune formation n’est dispensée aux agent.es au contact du public (contrôle, accueil, renseignements, notamment), contrairement à ce qui est réalisé dans d’autres ministères placés en situation d’accueillir des femmes victimes de harcèlements et agressions sexuelles et de recueillir des plaintes.

Il ne s’agit pas de mettre en place, comme actuellement, de simples actions de communication et de sensibilisation ; il ne s’agit pas non plus de dédier à la question une poignée de demi-journées réservées à quelques encadrant.es pour l’ensemble des cinq ministères sociaux, comme cela a été entrepris avec l’A.V.F.T.

Il existe une expertise scientifique (la psycho traumatologie particulière aux violences sexuelles), juridique (la qualification appropriée des faits : une main aux fesses n’est pas un agissement sexiste mais une agression sexuelle !) et pratique (notamment les méthodes d’investigation : non, ce n’est pas une parole contre l’autre !).

Il est inadmissible que notre ministère n’ait aucun plan de formation consistant. Par ailleurs, nous relevons que notre ministère qui se gargarise de prioriser les actions de l’inspection du travail préfère mettre l’accent sur les travailleur.euses détaché.es que sur les violences faites aux femmes.

Les salariées qui sollicitent nos services font les frais de ce laxisme, aggravant leur traumatisme, les conséquences de leur agression, les privant de la protection et des recours qu’elles auraient dû pouvoir trouver auprès des professionnels de l’Etat ou avec leur aide.

Les agent.es également se trouvent démuni.es face à ces situations dramatiques, tels que les viols d’apprenties mineures, et renvoyé.es à leurs insuffisances ou erreurs éventuelles et la culpabilité y afférent.


Nous vous demandons de nous communiquer un plan d’action comportant au moins les points suivants :

  • Organiser, dans le cadre de la formation initiale des agent.es de tous les corps et grades ainsi que dans les plans de formation continue, des formations à l’accueil des victimes et au traitement des plaintes, en confiant ces formations à un réseau de formatrices et formateurs formé.es par des professionnel.les et des associations
    spécialisées.
  • Améliorer la coopération des services sur ces questions avec ces professionnel.les et associations spécialisées et institutionnaliser ces partenariats.
  • Renforcer l’expertise des services, notamment en diffusant des documents juridiques, d’information et de méthode, des annuaires, etc. comme cela se fait sur l’ensemble des autres sujets et en désignant, au niveau national et/ou régional, des agent.es susceptibles de servir de référent.es et d’appui, à l’instar de ce qui se fait en matière d’égalité professionnelle mais aussi de transports, de travail illégal, d’agriculture, de dialogue social, etc.

Nous vous rappelons également qu’il est parfaitement inutile de prétendre renforcer l’action des services de l’Etat dans un contexte de réduction massive d’effectifs.

Comme le soulignait l’A.V.F.T. dans une Tribune publiée par le journal L’Humanité des 6, 7 et 8 octobre 2017 (pièce jointe) :

« La longévité de l’association lui a permis d’observer un double mouvement contradictoire. Tandis que le législateur a renforcé bon gré mal gré le droit positif en matière de harcèlement sexuel, dans le même temps les services publics permettant de faire valoir ces droits n’ont cessé de s’effriter, notamment ceux de l’inspection du travail. »

« Nous avons connu une époque où la saisine de l’inspection du travail par la salariée victime de harcèlement sexuel déclenchait quasi automatiquement une enquête (…). Les éléments alors recueillis étaient fondamentaux pour établir le harcèlement sexuel et permettre à la salariée de faire valoir ses droits en justice. »

Sur les 5 dernières années, le nombre d’agent.es de contrôle est passé de 2 289 à 1 800, soit 489 de moins : c’est 1 poste sur 5 ! Au 1 er janvier 2018, pour la seule région Ile-de-France, c’est 1 poste sur 10 de plus qui va être supprimé !


Nous revendiquons donc l’arrêt du plan social en cours au Ministère du travail, et des recrutements à hauteur des besoins des usagers et usagères. C’est une imposture de prétendre lutter contre les violences sexuelles au travail tout en sabrant les effectifs des agents chargés de veiller au respect des droits des femmes victimes de tels agissements.


***

Enfin, nous soulignons que l’Etat ne peut se passer d’être exemplaire en son sein… Nous sommes loin du compte au Ministère du travail !

En dernier lieu, nous avons encore rappelé nos revendications par un tract national diffusé en janvier 2017 (pièce jointe), resté sans aucune suite à aucun niveau.

En effet, de nombreux cas sont relatés à nos organisations syndicales d’agressions sexuelles, d’exhibitionnisme, de harcèlement sexuel et de discriminations. Les rares agentes qui nous ont permis d’intervenir se sont heurtées au mépris le plus total de l’administration, quand ce n’était pas à la violence institutionnelle.

Ainsi d’un agent accusé de harcèlement sexuel, qui reconnaissait les faits, et a simplement été changé de service au terme de plus de six longs mois, tandis que ses victimes étaient contraintes de demander leur mutation pour se soustraire à la violence des réactions qu’elles subissaient !

Ainsi d’un agent reconnu coupable de harcèlement sexuel, lui aussi changé de service hors procédure disciplinaire, parti à la retraite quelques mois plus tard et à qui il a aussitôt été fait appel pour participer à des jurys d’examen et à des formations !

Ainsi d’un signalement transmis en CHSCT régional concernant des agressions sexuelles sur plusieurs agentes, qui se voit opposer la réaction suivante : « Elles ont porté plainte ? Non ? Alors il n’y a pas de situation » !

Et nous pourrions multiplier ces exemples à l’envi.

Ces pratiques enferment les agentes dans le silence et le Ministère ne se donne même pas les moyens de connaître la réalité des violences sexistes et sexuelles subies par elles de la part de la hiérarchie, de collègues, d’employeurs et d’usagers.

C’est intolérable et cela ne doit plus être toléré !


Nous attendons également les mesures que le Ministère entend prendre pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles contre lesquelles il doit protection à ses agentes.
Nous sommes lassé.es d’attendre et n’hésiterons plus à donner publicité et à former des recours en responsabilité.


Derrière ses labels « diversité », « égalité » et « sexisme pas notre genre », tout ce que nous pouvons constater,
c’est que, pour l’instant et par sa passivité, le Ministère du travail participe plus à ce qu’il faut bien nommer la «culture du viol» [1. Muriel Salmona, Interview du 16 octobre 2016 au site « Révolution féministe »* : « La méconnaissance par les professionnels (...) des effets psycho traumatiques et des mécanismes neurobiologiques de survie mis en place par le cerveau de la victime lors d’un trauma majeur comme un viol (...) alimente la « culture du viol » qui se résume en trois points : elle n’a pas été violée (elle ment, elle exagère, elle se trompe) ; c’est de sa faute (elle l’a provoqué, elle l’a bien cherché, elle ne s’est pas protégée, elle ne s’est pas défendue) ; elle a aimé ça (les femmes aiment être forcées, un non veut dire oui, en fait elle était consentante mais elle ne l’assume pas). »
* Psychiatre psychothérapeute spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences, également chercheuse et formatrice en psychotraumatologie, et Présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologique.
https://revolutionfeministe.wordpress.com/2016/10/13/violences-sexuelles-stop-a-la-culpabilisation-des-victimes-interview-
de-la-dre-muriel-salmona/]
qu’à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Soyez assurées de l’entière solidarité de nos organisations syndicales avec toutes les femmes.

Le lettre en pdf : Lettre ouverte Ministère du travail, sexisme et violences