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Interprofessionnel

Téfal – inspection du travail : lettre au ministre

Voici le courrier envoyées par les organisations syndicales rhônalpines concernant l’affaire Téfal qui a fait l’objet de notre part d’un tract (Le Responsable de l’Unité Territoriale de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL!)  ainsi que la une du journal l’Humanité sous le titre Téfal veut briser une inspectrice du travail.

Villeurbanne, le 13 décembre 2013
Monsieur le Ministre du travail,
Rue de Grenelle
75000 PARIS

Monsieur le Ministre,

Nous tenons à vous alerter sur la situation critique de l’Unité Territoriale de Haute Savoie.

En effet, des pressions extérieures relayées par la hiérarchie de nos services ont été exercées sur une
inspectrice du travail.

Les éléments en notre possession indiquent, en effet, que la responsable des ressources humaines et le
directeur de l’entreprise TEFAL ont demandé au responsable de l’Unité Territoriale de Haute Savoie
d’intervenir pour « neutraliser » l’inspectrice du travail.

Le responsable de l’unité territoriale de Haute –Savoie a eu un entretien avec l’inspectrice du travail le
lendemain de sa rencontre avec les responsables de l’entreprise.

Suite à ces événements, l’inspectrice du travail, fortement déstabilisée, n’a plus été en mesure de
poursuivre sa mission de contrôle au sein de cette entreprise et s’est trouvée placée en arrêt de travail
pendant 3 mois. Elle a sollicité une reconnaissance d’accident de service qui, à ce jour, n’a pas abouti.
Elle reprend aujourd’hui son activité dans des conditions particulièrement difficiles, l’ensemble des
services connaissant des perturbations graves.

Malgré les preuves de l’existence des pressions exercées sur notre collègue, aucune intervention du
DIRECCTE pour dénoncer l’attitude de TEFAL et soutenir l’action de l’inspectrice n’a été engagée.
Malgré l’évidence des effets de ces évènements sur la santé de notre collègue, le traitement de sa
demande de reconnaissance de l’accident de service a été différé et ce n’est que six mois après le dépôt
de la demande que celle-ci a été examinée, puis transmise pour avis à la commission de réforme.

Nous sommes particulièrement choqués : 

  • De l’absence de soutien de la hiérarchie à notre collègue, et de l’absence de dénonciation des agissements du patronat ;
  • De l’écho que le patronat a trouvé auprès du directeur de l’UT, et de l’attitude de ce dernier, qui plutôt que de rappeler que l’inspecteur du travail bénéficie d’une indépendance dans les actions qu’il mène au sein des entreprises, a interpellé et mis en cause notre collègue, se faisant ainsi le relais des demandes exprimées par TEFAL ;
  • De la déshérence dans laquelle sont laissés les agents des services qui expriment leur souffrance et du mépris qu’ils rencontrent lorsqu’ils entendent faire reconnaître que cette souffrance est liée à leurs conditions de vie au travail.

Nous vous demandons d’intervenir pour que :

  • Soit effectuée la reconnaissance immédiate de l’accident de service de l’inspectrice du travail concernée ;
  • Soit mis fin à toute pression sur les agents de contrôle de l’inspection du travail agissant dans le cadre de leur mission d’application de la législation du travail ;
  • Soit garanti le respect de l’article 6 de la convention 81 de l’OIT.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations.

Pour les syndicats de la région Rhône Alpes,

CGT SNTEFP : Martine CORNELOUP

SUD Travail Solidaires : Benoit VERRIER

SNUTEF-FSU : Isabelle BOUAYAD

CNT Travail et Affaires Sociales : Kévin GOUTELLE

La lettre en pdf : Téfal inspection du travail : lettre au ministre

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Bas-Rhin – Strasbourg Rhônes-Alpes Tracts

Projet de loi sur la réforme de l’inspection : le « renforcement » se transforme en dépossession !

Le plan Sapin comprend plusieurs volets : tout d’abord un plan (très) partiel de requalification des CT en IT ; ensuite la mise sous tutelle des agents de contrôle au sein de nouvelles Unité de contrôle par la création de DUC super managers de la politique Travail ; enfin le troisième volet devait être celui du renforcement des pouvoirs de l’inspection. Dans la lignée des précédents aspects de la réforme nous sommes face à un véritable jeu de dupes. Au lieu du renforcement annoncé, nous assistons à une véritable dépossession des agents de contrôle au profit d’un renforcement (véritable celui-là) des pouvoirs de notre hiérarchie.Rentrons dans le détail.

Derrière la vitrine…

Le projet de loi insiste dans un premier temps sur des nouveaux pouvoirs donnés aux agents de contrôle et le renforcement de certaines sanctions, notamment :

  • une extension des arrêts de travaux en dehors des chantiers du BTP concernant les machines dépourvues de protecteur ou en cas de risque électrique.
  • la possibilité de faire des demandes de vérifications d’analyses ou de mesures de matières physiques, chimiques ou biologiques.
  • la possibilité de se faire communiquer et prendre copie des documents relatifs « à l’objet du contrôle ». 

… un renforcement à relativiser

La généralisation des arrêts de travaux qui renforce donc nos pouvoirs en hygiène sécurité est un outil à double tranchant. Si elle constitue indéniablement un renforcement des moyens d’actions de l’inspection, cette modification réglementaire peut se retourner contre nos services. En effet, l’outil risque de créer la demande et de placer nos services dans une situation de « pompier » devant éteindre le feu des risques inhérents à l’entreprise. Cette position peut devenir très inconfortable pour l’agent de contrôle et pourrait, à terme, conduire à transformer progressivement nos missions de contrôle des obligations de l’employeur en une mission d’agent de sécurité, transférant ainsi peu à peu la responsabilité de l’employeur à nos services.

La possibilité de faire des demandes pour analyse est toute relative. En effet, n’oublions pas que l’inspecteur du travail dispose déjà d’un pouvoir de prélèvement. Pouvoir rarement mis en œuvre faute de laboratoire d’analyse à notre disposition… On vous donne un jouet mais vous ne pouvez pas l’utiliser !

La possibilité de se faire communiquer copie de documents est de fait une pratique courante des agents pour pouvoir faire leur travail. Il s’agit plutôt ici d’une régularisation qui fonde juridiquement ce qui est déjà concrètement pratiqué dans les services afin de ne pas être à la merci d’un patron un peu « joueur » nous obligeant à recopier des documents à la main. Toutefois et sans vouloir chipoter outre mesure, on peut cependant s’interroger sur la formule « documents relatifs à l’objet du contrôle ». Pourrait-il obliger l’agent à justifier de l’objet de son contrôle, ou à ne pas pouvoir se faire communiquer des documents ne faisant pas l’objet du contrôle ? Dans le doute nous préférons la formulation « nécessaires à l’accomplissement de leur mission » suggérée par le CNIT dans son dernier avis.

On peut enfin noter la tentative d’illumination de cette vitrine par l’augmentation de l’amende encourue en cas de délit d’obstacle qui passerait de 3750 euros à 37500 s’alignant ainsi sur la DGCCRF selon l’exposé des motifs qui vise à nous aveugler pour ne pas voir que le diable se cache dans les détails.

En effet, le point central de cette réforme, la grande innovation promise par Sapin censée renforcer notre pouvoir de sanction, est la mise en place de la procédure de transaction pénale et des sanctions administratives. Et c’est là que le bât blesse !

Une reprise en main des sanctions par la hiérarchie

Nous le savons, nos procédures finissent régulièrement classées sans suite et quand elles aboutissent, les employeurs sont souvent faiblement sanctionnés. La solution déjà annoncée, reprise par les journaux est la suivante : donner aux inspecteurs un pouvoir de sanctions administratives, c’est-à-dire des amendes notamment sur le champ contraventionnel. Sont ainsi concernées les dispositions relatives à la durée du travail (durées maximales, repos, décomptes…), les minima salariaux (SMIC et minima conventionnels) et les dispositions relatives aux installations sanitaires, d’accueil et d’hébergement.

Avec ces effets d’annonce, Michel Sapin a même réussi à faire peur au Medef qui couine déjà sur le « renforcement » des pouvoirs de l’inspection. Que le Medef se rassure : il y a bien un hic quand on lit le projet de loi. Ce n’est pas l’inspecteur qui aura ce pouvoir mais « l’autorité administrative compétente ». Or l’autorité administrative compétente sera le DIRECCTE (ou le RUT par délégation), et non pas l’inspecteur du travail qui est pourtant lui-même une autorité administrative.
Sur la base d’un rapport de l’inspecteur, les amendes seront donc négociées entre le Direccte ou le RUT et l’employeur. Il n’est pas besoin d’être grand clerc ou de faire du mauvais esprit pour imaginer tous les marchandages auxquels donnera lieu un tel pouvoir mis entre les mains de cette autorité administrative qui ne sera pas indépendante des problématiques politiques, notamment du champ emploi.

A cet égard, pour fixer le montant de l’amende, l’autorité administrative doit d’une part prendre en compte « les circonstances et la gravité de l’infraction » mais également « le comportement de son auteur ainsi que ses ressources et ses charges ». Ouille !

On s’en doute, faire rentrer les considérations économiques dans le champ juridique augure de la plus grande mansuétude de « l’autorité administrative compétente » dans une période de « crise » qui dure depuis maintenant 40 ans !

Autre nouveauté la transaction pénale. Contrairement aux sanctions administratives il s’agit toujours d’une procédure pénale. Il y aura donc bien toujours établissement d’un procès-verbal et transmission au procureur. Mais, avec l’accord de celui-ci, l’administration pourra proposer une amende transactionnelle à l’employeur en infraction. Autant dire qu’au vu des moyens actuels de la justice, le procureur sera tout heureux de pouvoir redonner un dossier à l’administration s’il le peut. Or cette procédure serait ouverte pour les délits passibles d’une peine d’emprisonnement de moins d’un an, réprimés par les dispositions du Code du travail.

D’une façon générale, on peut ainsi dire qu’on passe d’un système de droit pénal à un système de négociation administrative quasi-permanente. Le patronat est ainsi explicitement encouragé à venir négocier les infractions dans des discussions de marchand de tapis. Le lobbying patronal est ainsi officialisé et légalisé.

La mise en place des amendes administratives et de la transaction pénale ne sont ainsi qu’un canada-dry de « renforcement » des pouvoirs de l’inspection. Faut-il rappeler pourquoi nous en arrivons à cette situation ? D’une part, parce que la justice pénale n’a pas les moyens de fonctionner (tout comme nous), d’autre part parce qu’il n’y a pas de volonté politique de sensibiliser les parquets et les juges afin de poursuivre la délinquance patronale, et enfin parce que le droit pénal du travail est dérisoire. C’est dans ce contexte qu’arrive la solution « miracle » des sanctions administratives.

L’indépendance ne se donne pas

Un tel système pose alors évidemment la question de l’indépendance de « l’autorité administrative » chargée de cette « négociation ».Il y a de quoi être inquiet quand on connaît la perméabilité de notre hiérarchie aux réclamations patronales.

Oui les pressions patronales existent ! Et oui, il arrive qu’elles soient relayées en interne par notre propre hiérarchie ! Inutile de faire ici une liste de ces « pressions extérieures indues » relayées en interne tant la liste serait longue, et ce à tous les niveaux (des RUT jusqu’à la DGT). Des directeurs d’autant plus perméables au lobbying patronal qu’ils sont eux-mêmes sous statut d’emploi et perméables aux injonctions du pouvoir exécutif (préfet, ministère), avec la double casquette travail/emploi.

On imagine assez bien dans ce contexte les services juridiques des grosses boîtes faire la queue devant le bureau du DIRECCTE (ou du RUT) pour négocier un jour des sanctions administratives a minima (ou pas d’amendes du tout)… et un autre l’embauche de contrats aidés. Nous pouvons de toute façon être certains qu’il n’y aura aucune transparence sur la façon dont seront négociés avec le patron les rapports des agents demandant des sanctions administratives.

L’indépendance de l’inspection ne délègue pas ni ne se donne. Elle ne peut être réelle et effective que si les agents de contrôle gardent la maîtrise de leur activité, tant dans le choix des contrôles à mener que dans les suite à y donner.

Le travailleur mis sur la touche

Outre le problème de l’indépendance de notre action, la création de l’opportunité de sanction administrative pose un problème certain pour les travailleurs eux-mêmes du fait de la dépénalisation du droit du travail qu’elle engendre. Certes la justice pénale dans notre société est une justice de classe mais il est moins que certain que nous soyons gagnants à passer à une négociation de marchand de tapis par notre administration.
En effet, il n’est pas sûr que les salariés soient gagnants dans cette affaire. De fait, il n’y aura plus de possibilité de constitution de partie civile pour les salariés victimes ou les syndicats de salariés. Combien d’affaires promptement enterrées en première instance ou en appel ont pu être relancées par les parties civiles ? Qu’on pense seulement ici au cas du non respect du SMIC par Carrefour et au pourvoi en cassation de la CGT et de la CFDT, obtenant ainsi la condamnation de cette société !

L’entreprise n’ayant pas obtenu satisfaction lors de la négociation en première instance, pourra faire en premier lieu un recours hiérarchique (ministre) et en second lieu un recours administratif (TA).

Bien entendu, nous ne sommes pas en train de dire que l’administration bloquera systématiquement toutes les demandes d’agents et n’infligera jamais de sanctions administratives. C’est bien plutôt un système à plusieurs vitesses qui risque de se mettre en place, des sanctions administratives immédiates pour les petites et moyennes entreprises ; et une attitude plus bienveillante envers les grosses sociétés ayant des services juridiques efficaces et un pouvoir de pression ou des moyens de contestation bien plus important.

De plus, les règles de la durée du travail et de la rémunération devront se reconstruire à l’aune de la jurisprudence administrative et seront de fait déconnectées de la réalité des travailleurs.

On le voit, l’opportunité de la sanction administrative n’est qu’un pis-aller.

Un outil de programmation et d’orientation de l’activité

En revanche, l’opportunité de sanction administrative constitue un redoutable moyen d’orientation politique de l’action. Qu’une campagne prioritaire nous descende de la DGT et l’on peut être certain qu’il y aura des amendes administratives avec affichage et valorisation tout azimut. Que des propositions de sanctions ne correspondent pas aux priorités ministérielles, et/ou viennent heurter des intérêts un peu trop puissants, et l’on peut s’attendre à ce que les rapports des agents finissent en classement vertical.

Avec le renforcement de la ligne hiérarchique les objectifs pourront être chiffrés, non plus en termes de contrôle, mais d’argent rapporté dans les caisses de l’Etat. Ce nouveau lapin sorti du chapeau du ministre sera sensible à la même carotte déjà disponible dans les services : l’attribution de parts de primes constituant la rémunération variable des agents…

Quoi d’autre dans le chapeau ?

A la lecture du nouvel article L. 8112-1 du Code du travail nous apprenons que les agents de contrôle de l’inspection du travail ne seront plus seulement les inspecteurs et contrôleurs affectés dans les unités de contrôle mais aussi les DUCS et les membres du groupe national de contrôle, d’appui et de veille. On se demande bien quel sera alors le statut de ces membres du groupe national de contrôle qui ne seront manifestement ni inspecteurs, ni contrôleurs. Nous ne sommes donc même pas sûrs que ce nouveau groupe national, bras armé de la DGT qui peut s’autosaisir de dossiers, bénéficie de la protection prévue par la convention 81 et accordée aux inspecteurs.

Au cas où ça ne suffirait pas, on apprend à la fin du projet de loi que le gouvernement pourra désormais modifier les « attributions des agents de contrôle » par simple ordonnance, même plus besoin de passer par un débat parlementaire.

Ce qui devait être le point positif de la réforme de l’inspection s’avère en fait un outil très dangereux de remise en cause de l’indépendance des agents avec :

– en amont la mise en place de supers managers à plein temps, les DUCs à la tête des Unités de contrôle pour programmer l’activité des agents ;

– en aval la mainmise par la hiérarchie sur les sanctions suites aux contrôles.

Les travailleurs apprécieront.

 

La CNT s’oppose à ce projet et demande pour contrôler le respect des droits des travailleurs dans les meilleures conditions un véritable renforcement des moyens d’action de l’inspection du travail par un renforcement :

         de nos effectifs ;
         de l’indépendance des agents de contrôle en supprimant la tutelle des DUCs ;
         des sanctions pénales du travail (le Code du travail est un des rares à disposer d’infractions sans sanctions) ;
         du montant des sanctions en matière de droit pénal du travail ;
         des moyens d’action et de l’indépendance des services de la justice ;
         de la politique pénal en matière de droit du travail.
 
 
Le tract en pdf : Projet de loi sur la réforme de l’inspection : le « renforcement » se transforme en dépossession !

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Articles de presse Rhônes-Alpes

Téfal veut briser une inspectrice du travail

L’affaire Téfal que nous avions déjà évoqué dans le tract « Le Responsable de l’Unité Territoriale de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL ! » fait la une du journal l’Humanité du 12 décembre 2013.
Pour rappel, une collègue inspectrice du travail de l’Unité territoriale (UT) de Haute-Savoie (Direccte Rhônes-Alpes), en charge du contrôle de l’entreprise TEFAL, déclare subir des pressions de son Responsable d’UT, M. Philippe DUMONT.
Ce dernier a demandé à notre collègue de revoir ses positions juridiques sur cette «grosse entreprise » [TEFAL]. Son tort: notamment avoir osé remettre en cause la légalité de l’accord d’aménagement du temps de travail.
Ce cas illustre le danger que représente la réforme de l’inspection du travail mise en œuvre par le ministère du travail, et qui place la hiérarchie de l’inspection en position centrale pour déterminer l’existence ou non des poursuites envers les entreprises, ainsi que le niveau des sanctions.
 
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Intersyndical Rhônes-Alpes

TEFAL : Compte-rendu de la commission de réforme du 4 décembre 2013

Une collègue inspectrice du travail de Haute-Savoie a été en arrêt plusieurs mois suite à des pressions exercées par son RUT lui intimant de reconsidérer ses prises de position auprès de l’entreprise TEFAL.

  • le 18 avril 2013, le RUT rencontre TEFAL pour discuter de l’action de l’inspectrice du travail ;
  • le 19 avril 2013, le RUT convoque au pied levé la collègue pour « relayer » les doléances de TEFAL en lui demandant, avec menace, de revenir sur ses positions. A la suite de cet entretien de 2h20, la collègue ressort démolie, déstabilisée. La collègue ne supportant plus la situation psychologiquement déclare un accident de service. L’administration attend 6 mois pour saisir la commission de réforme afin que celle-ci statue sur l’imputabilité ou non du service.

Mercredi 4 décembre 2013 s’est tenue la commission de réforme. Celle-ci s’est déroulée sans que les représentants du personnel puissent sereinement exposer les faits de nature à qualifier l’origine professionnelle de l’arrêt maladie.

Les médecins refusaient d’entendre les circonstances à l’origine de l’arrêt en disant que la commission de réforme n’avait pas à connaître les « problèmes internes » au service.

A quoi sert une commission de réforme devant statuer sur la reconnaissance d’un accident de service s’il ne faut pas analyser les causes et les éléments de contexte professionnel ?

La méconnaissance du monde du travail par les médecins siégeant dans cette commission nous laisse dubitatifs sur le traitement du dossier. D’ailleurs ces médecins ont renvoyé le dossier devant une expertise médicale ! Des experts renvoient le dossier à d’autres experts… Pendant ce temps la collègue se trouve dans une situation administrative précaire ne pouvant qu’aggraver son état de souffrance psychologique.

Nous demandons sans délai la fin de cette mascarade et la reconnaissance immédiate en accident de service par le Direccte Rhône-Alpes.

 
Les représentants du personnel à la commission :
Marie-Pierre MAUPOINT (SUD)
Joël LOUIS (CGT)

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Rhônes-Alpes Tracts

Le Responsable de l’Unité Territoriale de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL !

Pressions sur l’action d’une inspectrice du travail ?

Notre collègue inspectrice du travail de l’Unité territoriale (UT) de Haute-Savoie (Direccte Rhônes-Alpes), en charge du contrôle de l’entreprise TEFAL, déclare subir des pressions de son Responsable d’UT, M. Philippe DUMONT.
Le responsable d’UT, M. Philippe DUMONT s’interpose entre l’entreprise TEFAL et l’agent de contrôle en lui demandant de revoir ses positions juridiques sur cette «grosse entreprise » [TEFAL]. Son tort : notamment avoir osé remettre en cause la légalité de l’accord d’aménagement du temps de travail.
Suite à ces pressions, notre collègue a été en arrêt maladie près de 6 mois. Les pressions subies l’ont par ailleurs amenée à faire une déclaration d’accident de service (équivalent public de l’accident du travail) contestée par la hiérarchie. Le 4 décembre 2013 se tiendra à Annecy la Commission de Réforme chargée de rendre un avis sur cette reconnaissance d’accident de service.
De fait, notre collègue est aujourd’hui placée dans l’incapacité de continuer son travail de contrôle de l’entreprise TEFAL.

Pourquoi ces pressions ? Serait-ce suite aux demandes de l’entreprise TEFAL elle-même ?

Les faits et différents éléments transmis à notre collègue (mails, courriers) laissent à penser que Monsieur DUMONT, directeur de l’unité territoriale, et la direction de TEFAL ont agi de concert dans cette affaire.

Il apparaît même que l’entreprise TEFAL ait eu recours aux services de la DCRI.

Vous trouverez dans le tract ci-joint le détail des pressions subies par notre collègue.

Le 03/12/2013, l’inspectrice du travail a saisi le Conseil National de l’Inspection du Travail pour statuer sur le relais par la hiérarchie de cette éventuelle pression extérieure indue qui, si elle était confirmée constituerait une violation de l’article 6 de la Convention Internationale N°81 de l’Organisation Internationale du Travail.
Ce cas illustre le danger que représente la réforme de l’inspection du travail mise en œuvre par Michel Sapin, ministre du travail, et qui place la hiérarchie de l’inspection en position centrale pour déterminer l’existence ou non des poursuites envers les entreprises, ainsi que le niveau des sanctions.

Nous exigeons :
– L’arrêt des pressions sur l’action de notre collègue,
– La reconnaissance de son arrêt de travail en accident de service,
– La garantie de l’indépendance d’action de l’inspection du travail contre toutes influences indues comme le prévoit la convention internationale n°81.

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Pression extérieure indue ?

Le RUT de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL !

 

En pleine réforme de l’inspection du travail, alors que le ministre SAPIN nous explique qu’en renforçant l’encadrement intermédiaire par la mise en place d’un échelon hiérarchique supplémentaire, les DUCs, il renforcera les pouvoirs des agents de contrôles, en Haute-Savoie une inspectrice du travail déclare être victime des pressions d’un RUT particulièrement attentif aux plaintes… des employeurs et particulièrement de l’entreprise TEFAL.

Pressions qui ont conduit notre collègue à déclarer un accident de service et à saisir le Conseil
National de l’Inspection du Travail.

Recette d’un RUT : l’inspectrice du travail à la poêle TEFAL

Alors quand on est RUT, comment mettre une inspectrice du travail sur la touche pour rendre service au patronat ? Il faut faire monter la pression comme dans une cocotte-minute. Voici une petite recette qui explique en elle-même pourquoi les agents de contrôle de l’inspection du travail se méfient tant de leur hiérarchie et ne veulent pas en dépendre ou leur rendre des comptes.

D’abord, il faut isoler l’agent de son collectif de travail. Si vous savez qu’il y a des inimitiés entre cette inspectrice et d’autres agents, il faut jouer dessus ! Pour cela, rien de tel que de contester ses stratégies d’intervention et ses interprétations juridiques lors d’une réunion avec les organisations syndicales, et bien sûr, en son absence.

La rumeur se propagera assez vite dans les services. A cette occasion, ne pas hésiter à mentir en indiquant que les salariés, les délégués syndicaux et bien évidemment la direction sont unanimement contre l’agent. Le mieux est de rajouter des phrases chocs, comme : l’agent va « mettre le feu dans cette grosse entreprise [TEFAL]», ou encore de laisser planer le doute sur une éventuelle menace : « ça peut aller très loin et venir de très haut ». Là, en bon RUT vous avez planté le décor, le collectif mettra la pression malgré lui, ce qui pourra conduire à l’autocensure de l’agent. Avec un peu de chance, et si certaines personnes de l’auditoire veulent devenir DUC, vous avez étouffé dans l’œuf les éventuelles levées de bouclier. La prochaine étape c’est de l’isoler tout court, car elle sera plus vulnérable seule devant la hiérarchie. Pour cela, il faut oublier toutes les règles élémentaires de politesse et se comporter de manière extrêmement autoritaire. Vous débarquez dans son bureau et vous la sommez de se rendre dans le vôtre où l’attend votre collaboratrice Directrice Adjointe.

Maintenant, vous n’avez plus qu’à lui faire peur, et si vous êtes autoritaire, c’est gagné. Il faut crier et prendre un ton grave en indiquant que vous avez plusieurs « remontées convergentes » attestant qu’elle fait mal son boulot. C’est bien ce terme, car c’est suffisamment vague. Puis vous lui laissez penser que son attitude est « plus que discutable »… Là aussi c’est bien, car maintenant la personne en face de vous a peur, elle attend la suite, les faits. Elle s’interroge sur elle-même. Une fois que vous avez noyé le poisson, en indiquant que plusieurs entreprises se plaignent d’elle, c’est le moment d’en venir au motif de cet entretien et de planter votre épée. Vous pouvez lui demander de revoir ses positions juridiques sur cette « grosse entreprise » [TEFAL], notamment sa position sur l’accord d’aménagement du temps de travail.

Si elle se défend, il faut maintenir la pression en lui demandant une copie de tous les courriers adressés à cette
entreprise, comme si vous meniez une véritable enquête.

Et il faut continuer de lui faire peur en la « mettant en garde », en lui disant qu’elle devra désormais « se passer
de votre soutien », sous-entendant ainsi que vous la souteniez avant et que vous l’avez déjà sauvé de sa propre turpitude, ce qui vous rajoute un petit côté bon seigneur. Il faut aussi lui dire que ça « montera beaucoup plus haut » qu’elle ne le croit. Si elle s’oppose à vous, rappelez-lui qu’elle n’est rien d’insurmontable pour votre autorité en jouant le rôle du vieux briscard. Par exemple en lui disant que, comme vous êtes en fin de carrière, vous n’avez plus rien à prouver, alors qu’elle, (en début carrière) si. Très bien ! Le flou procédural la fait paniquer. Si elle s’accroche et continue de vous interroger sur les faits à l’origine de cette « mise en garde », dévalorisez-là encore un peu plus!

Dites-lui en vous mettant en colère que vous avez un réel problème avec elle, et qu’elle est « incompétente sur la forme comme sur le fond ». Ce sont des formules toutes faites qui ne mangent pas de pain et surtout qui la déstabiliseront.

Pour l’achever, prenez des exemples concrets et montrez lui que vous êtes très bien informé de ce qu’elle fait chez cette « grosse entreprise » [TEFAL]. Reprochez-lui ce que tout inspecteur du travail trouverait normal pour qu’elle perde ses repères, par exemple de faire des contrôles inopinés chez TEFAL, ou encore d’avertir l’entreprise de l’entrée en application dans deux semaine d’un changement de réglementation (en l’occurrence le nouveau décret amiante de mai 2013). Maintenant que le message principal est passé : « PAS TOUCHE A TEFAL ! », vous pouvez changer de sujet en continuant de l’accabler sur ce qui vous passe par l’esprit.

La traversée du désert pour l’IT sourit au patronat

Cette recette, où chaque étape s’apparente aux plaintes pour harcèlement moral des salariés du privé, habituellement traitées par les inspecteurs du travail, a fait ses preuves.

C’est l’inspectrice du travail qui nous raconte, par écrit et dans le détail, ce qui c’est passé en avril 2013 et qui demande par une lettre au RUT de cesser de lui mettre la pression.

Le RUT de Haute-Savoie pour sa part, Philippe DUMONT pour ne pas le nommer, a reçu ce compte rendu au mois de juin 2013 et n’en a jamais contesté la teneur. Il n’a pas même daigné répondre à l’inspectrice du travail. N’est-ce pas étonnant ? Notre organisation syndicale, respectueuse du contradictoire, lui a demandé par mail et par courrier de s’exprimer par écrit et de présenter les notes de compte rendu prises par la Directrice Adjointe du Travail présente à l’entretien. La seule réponse (orale) que nous avons obtenue est « je ne vous répondrai pas et je ne communiquerai pas ces notes ». Tiens donc ?

A la suite de l’entretien, l’inspectrice a été en arrêt une semaine, en congé, au travail, puis de nouveau en arrêt, puis au travail jusqu’à ce que son médecin diagnostique un état dépressif. Elle sera alors en arrêt et mise sur la touche du 24 juin 2013 au 4 novembre 2013.

A qui cela peut-il bien profiter ?

Elle déclarera en juin cette réunion « informelle » comme accident de service à l’origine de son état dépressif. En octobre 2013, le service du personnel l’informe par lettre RAR qu’elle va être placée en demi traitement du fait de la longueur de son arrêt maladie !? Elle s’enquiert par téléphone des raisons pour lesquelles l’accident de service n’a pas été traité (ni accepté, ni contesté) et n’obtient pas de réponse. Là encore le RUT, interrogé au CHSCT local, évitera de répondre à la question en disant « Il y a des raisons qui expliquent le retard de traitement », mais sans les préciser. C’est finalement le DIRECCTE qui saisira la commission de réforme pour contester cet accident après réception d’un courrier de l’agent. Alors, coïncidence ou tout cela ne serait-il pas anodin ?

Pressions extérieures indues ? TEFAL, tu penses à tout !

Jusque là, nous direz-vous, il s’agit « juste » d’un RUT soupe au lait qui fait une crise d’autorité et demande de lever le pied à un agent contrôlant une entreprise. Rien ne prouve que TEFAL soit à l’origine de cette pression soudaine et que le RUT relaye une pression extérieure indue.

En effet rien ne le prouve… Sauf que, coïncidence encore, le RUT a reçu le DRH de TEFAL la veille de ce fameux entretien, et ce, bien évidemment sans en informer l’inspectrice.
On pourrait considérer que recevoir à leur demande les responsables des « grosses entreprises » fait partie du métier de RUT. D’ailleurs, même si rares sont les RUT qui mettent une pression telle sur l’agent qu’il l’éloigne pendant 6 mois de l’entreprise, rien ne prouve que TEFAL a demandé au RUT de mettre la pression sur l’IT.

En effet, rien ne le prouve… Sauf que pendant qu’elle était en arrêt, le secrétariat de la section d’inspection de l’inspectrice incriminée a reçu un mail d’une personne souhaitant garder l’anonymat.
Qui lui dit : « Je suis en possession de certains documents hyper confidentiels, prouvant que vous avez été victime de pression psychologique, je sais que le groupe SEB et la société TEFAL ont exercé, via des personnes du MEDEF une pression sur votre responsable Mr DUMONT afin qu’il vous fasse taire. Je sais qu’une personne des RG dont je connais le nom et le prénom a participé à ça. »
Ha ! Là ça devient intéressant car on sait maintenant qu’il y a des témoins qui attesteraient de cette « éventuelle » machination.
Mais rien ne prouve que ce soit vrai et que cette personne anonyme existe réellement.

En effet rien ne le prouve… Sauf que la personne en question joint effectivement les documents dont elle parle quelques jours plus tard. Il s’agit de la veille sociale de l’entreprise qui relate, mois par mois, l’état des conflits individuels, collectifs, juridiques et les demandes des institutions, comme l’inspection du travail. Et qu’apprend-on à sa lecture ?

On voit, au mois d’avril 2013, dans la rubrique « relation avec les organes de contrôle extérieurs » où sont recensés dans le détail les courriers et visites de l’inspectrice du travail, que la remise en cause de la légalité de l’accord d’aménagement du temps de travail par l’inspectrice du travail est un risque « noir » pour l’entreprise (c’est-à-dire « danger + » selon le code couleur de ce document). En face dans la rubrique « plan d’action » on peut lire :
« – RDV avec l’inspectrice du travail le 4 avril – Visite au DDTE le 18/04 – attente de son retour sous quinzaine. Dans l’attente courrier à l’IT suite au RDV du 04/04 bloqué »
Bien sûr, cela ne prouve rien, et certainement pas que, dans la mesure où l’inspectrice n’a pas changé sa position le 4 avril, TEFAL veut voir le RUT de Haute-Savoie pour qu’il l’a fasse changer d’avis.

En effet, rien ne le prouve… Sauf qu’il est intéressant de constater qu’également en avril 2013 (et pas avant) est créée, dans la rubrique « point de vigilance pour les prochaines semaines », un onglet « mode de fonctionnement de l’inspectrice du travail ». Si on suit cet onglet, écrit en rouge (c’est-à-dire « danger » toujours selon le code couleur), on peut voir dans la rubrique « observation » : « l’IT nous inonde de courrier depuis janvier 2013 ». Mais bien sûr, cela ne prouve en rien que le contrôle de l’inspection du travail soit un « danger » pour l’employeur de TEFAL. De la même manière, rien ne nous permet de dire que ce « danger » répertorié par la direction de TEFAL a entraîné une contre mesure de défense en plus d’une extrême vigilance.

En effet, rien ne le prouve… Sauf que si on poursuit la lecture de cette rubrique, on arrive à la colonne «plan d’action». (Entre nous, de mémoire d’inspecteur du travail, on a jamais vu un Document Unique d’Evaluation des Risques «sociaux» aussi bien réalisé). Et dans la colonne plan d’action, on peut lire : «- Entretien avec Carole GONZALEZ – renseignements généraux – le 5/04 : comportement de l’inspectrice du travail – Entretien avec B DUMONT – DDTE le 18/04 » En gros, le plan d’action contre le « risque » que représente l’inspection du travail c’est de s’entretenir avec son chef départemental (le RUT P.DUMONT), voire lui mettre la pression via nos contacts institutionnels notamment à la DCRI pour tacler le comportement de l’inspectrice. Tout le monde le sait, quand l’inspection du travail constate que quelque chose ne va pas dans une entreprise, c’est bien qu’il y a un problème avec l’agent de contrôle. Non ?

On se demande jusqu’où est allé TEFAL pour que notre RUT en sorte de ses gonds ainsi et se traîne une casserole pour ingérence ?

Ce qui est sûr, c’est que l’entreprise est puissante et qu’elle bénéficie de nombreuses relations institutionnelles car elle obtient des informations internes à nos services notamment via le MEDEF. Ainsi, dans un mail datant de juillet 2013, le DRH de l’entreprise TEFAL présente les « nouvelles du front » : « Notre inspectrice du travail. Elle est depuis quelques semaines en arrêt pour « pression psychologique » (info récupérée par Frédérique TRABLY). De plus il semble qu’elle ait attaqué DUMONT en justice sur le sujet (info confidentielle du MEDEF). Entre nous, quand on connaît DUMONT, c’est plutôt le profil du harcelé que du harceleur… Je pense donc que si elle revient, nous devrons être extrêmement vigilants. » Que nous apprend ce mail ? Tout d’abord que le DRH de TEFAL et ses collaborateurs connaissent bien le RUT du 74, qu’ils appellent d’ailleurs par son nom. Ensuite que le DRH de TEFAL n’a aucun respect pour ce RUT, comme s’il lui mangeait dans la main ! Il le présente comme facilement influençable « c’est plutôt le profil du harcelé que du harceleur » avec les trois petits points de sous-entendus qui vont bien. Ce qui est intéressant, c’est que le DRH entrevoit l’opportunité que l’inspectrice ne revienne pas !? On comprend au vu de ce qui précède que le DRH appelle à la « vigilance » en cas de retour de l’inspectrice… L’entreprise TEFAL y serait-elle pour quelque chose dans la « pression psychologique » supportée par l’inspectrice du travail ?

On le voit, ces éléments mis bout à bout laissent entrevoir la possibilité d’une pression extérieure indue sur l’inspectrice du travail, relayée par la hiérarchie notamment le RUT du 74.

L’inspectrice saisit le Conseil National de l’Inspection du Travail (CNIT) pour statuer. Cette pression s’apparente à celle qu’ont connue les deux jeunes inspecteurs de l’INDRE en 2011, contre lesquels le MEDEF local avait mené une véritable cabale relayée par le DIRECCTE et le RUT de l’époque Guy FITZER.

Nous réaffirmons que notre hiérarchie ne défend pas une mission de service public de défense des travailleurs. En effet, elle n’hésite pas à relayer les pressions qu’elle peut subir du politique ou du patronat sur les inspecteurs du travail lorsqu’ils deviennent « gênants ». Le renforcement de la ligne hiérarchique, par la création des DUCs, annonce la banalisation de ce type de pression. La dépénalisation du droit du travail qui s’annonce dans le projet de lois de Michel Sapin prive l’inspecteur du travail d’une partie de l’opportunité des suites en conférant à son autorité hiérarchique la possibilité de mettre des amendes administratives sur rapport de l’inspecteur du travail. Or, nous savons que notre hiérarchie ne suivra pas les inspecteurs du travail et qu’elle minimisera les atteintes au droit du travail au profit du patronat. Ce faisant, les inspecteurs du travail seront dépossédés d’une partie de leur opportunité de sanction et perdront donc leur indépendance d’action. Ils seront la proie de toutes les pressions extérieures indues en violation de la convention internationale N° 81 de l’OIT.

La CNT réaffirme son opposition au renforcement de la ligne hiérarchique par la création des DUCs et refuse que l’opportunité de relever des amendes administratives soit transférée à notre hiérarchie.

La CNT demande que notre collègue inspectrice du travail puisse poursuivre sa mission de service public sans subir de nouvelles pressions.

 
 
Le tract en pdf : Pression extérieure indue – Le RUT de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL!