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Toutes et tous en grève le 22 mars 2018 !

Défendons le service public, nos emplois et notre statut le 22 mars 2018: Toutes et tous en grève ntersyndicale-nationale-du-ministere-du-travail-CNT-CGT-FSU-FO-SUD

Les coupes budgétaires, les suppressions de postes (-239 pour le ministère du travail en 2018), la hausse de la CSG, le rétablissement du jour de carence, la poursuite du gel du point d’indice n’ont pas suffi au gouvernement. Les premières orientations du plan « Action publique 2022 », annoncées le 1er février 2018, confirment qu’il est prêt à passer le turbo au prétexte que les évolutions numériques réduiraient les besoins d’agent/es. La perspective va bien au-delà de la suppression annoncée de 120.000 emplois (dont 50.000 dans la fonction publique d’Etat) ou de la baisse des dépenses publiques, elle est de reconfigurer entièrement les services publics et les règles de l’emploi public.
Alors que ministères, collectivités locales, hôpitaux, établissements publics passent déjà en revue les missions pour les adapter aux suppressions de postes, il leur est désormais demandé de faire le tri parmi les emplois et les métiers pour identifier ceux pour lesquels le recrutement statutaire ne sera plus la règle, par un recours élargi au contrat, ou qui seront abandonnés. Les reconversions induites par ce double tri et par la numérisation feront l’objet d’un authentique plan social avec l’ouverture d’un guichet de départs volontaires soit vers d’autres services… soit vers le privé (ou vers Pôle Emploi ?). L’Etat est prêt à débourser 1,5 milliards d’euros pour cet objectif au lieu d’investir dans les services publics et l’amélioration des conditions de travail ! Avec les économies faites le gouvernement promet une rémunération encore plus individualisée soumise au « mérite » et à l’atteinte des objectifs : il serait donc possible de faire encore plus arbitraire et discriminatoire que le RIFSEEP !?
Ce qui est en jeu, c’est la vente à la découpe de la fonction publique comme cela s’est fait à France Télécom ou à La Poste… et comme le gouvernement envisage de le faire à la SNCF avec la fermeture de lignes, la transformation en société privée, la mise en extinction progressive d’un statut considéré comme un frein à la rentabilité. Et avec les mêmes méthodes que celles qu’il a pu imposer dans le privé avec ses ordonnances (moins de représentants du personnel et la facilitation des licenciements collectifs pour restructurer, notamment).
Le ministère du travail ne sera pas à l’abri. La ministre l’a dit à nos syndicats le 10 janvier 2018 : elle adhère aux orientations du gouvernement et fera d’« Action publique 2022 » le cadre par lequel elle poursuivra le plan social engagé dès son arrivée. D’ores et déjà les recrutements par contrat se développent pour pallier le gel des recrutements statutaires, notamment de catégorie C. Aucune procédure, aucune tâche n’échappera à la numérisation systématique puisque l’objectif est de l’étendre à l’ensemble des services publics au 1 er janvier 2022.
Le gouvernement prévoit de rendre son « programme de transformation » définitif au début du mois du mois d’avril. Ne le laissons pas faire ! Pour nos syndicats, l’heure est à l’action autour des revendications que nous portons dans l’unité, notamment depuis le 18 mai 2017 pour le renforcement d’un service public du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle au service des travailleurs, avec ou sans emploi.
Nous appelons l’ensemble des agents, de tout statut et de toute catégorie, à faire grève le plus massivement possible le 22 mars 2018 et à se réunir en assemblées générales.
Une dynamique peut s’enclencher pour que convergent les mobilisations des personnels des EHPAD, des hôpitaux, de l’éducation nationale contre la sélection à l’université, des conseiller/ères d’insertion et probation, des cheminots, des fonctionnaires en défense du service public :

  • retrait du plan « Action publique 2022 »;
  • dégel de du point d’indice, rattrapage des pertes subies, abrogation du jour de carence et de la hausse de la CSG;
  • arrêt des suppressions de postes, recrutement statutaire pour pourvoir les postes vacants et supprimés;
  • arrêt des suppressions de sections d’inspection du travail, retrait du projet « 3MO »;
  • arrêt des transferts de postes opérationnels vers l’encadrement, le pilotage et l’évaluation;
  • maintien de services de renseignements, gratuits, de proximité avec accueil physique, non au numéro unique;
  • maintien de tous les sites et de toutes les missions dans les unités départementales, aucune fermeture de services;
  • dans les anciennes capitales régionales ;
  • titularisation des contractuel/es.

 
Le tract en pdf : Appel-interOS-22-mars-2018-v4

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Intervention de la CNT le 20 juin 2017 à Paris

Prise de parole de notre fédération CNT le 20 juin 2017 lors de la manifestation contre les suppressions de postes au ministère du travail, manifestation et journée de grève à l’appel de l’intersyndicale nationale du ministère.

Aujourd’hui, nous, agents du ministère du travail, plus que jamais, nous subissons, en tant que service public au service des salariés et des sans emplois, le rouleau compresseur capitaliste.
Depuis 2007, le ministère du travail subit de plein fouet les conséquences des réformes successives, de l’austérité budgétaire, en administration centrale comme en services déconcentrés.

Les DIRECCTE et DIECCTE ont perdu vu 20 % de leurs effectifs en 10 ans, passant de 9 826 ETP à moins de 8 000 (7 983).

La situation des effectifs est devenue telle que nous nous trouvons en situation de dés-organisation, de ré-organisation permanente.

La désorganisation des services, comme la surcharge de travail avec son lot d’intérims permanents, sont devenus la norme. Tous les services, toutes les catégories de personnels sont touchées.

Nous sommes réunis ici pour dire : ça suffit !

La charge de travail devient insupportable pour assurer un service public de qualité et elle met à mal nos collectifs de travail qui atteignent leur point de rupture.

Nous ne laisserons pas le gouvernement prolonger et accentuer les orientations du précédent sans réagir ! Dans notre ministère, il nous faut poursuivre et amplifier la mobilisation pour la défense d’un service public au service des travailleurs et des chômeurs.

Aujourd’hui, nous sommes face à un gouvernement de combat, – de combat contre les travailleurs et pour le patronat ; – un gouvernement prêt à passer en force pour imposer ses projets de régression sociale.

Notre nouvelle ministre, – ancienne DRH et directement issus des milieux patronaux, qui n’a pas hésité à porter plainte suite à la divulgation dans la presse de son projet de destruction du droit du travail –, elle est le symbole de l’orientation politique actuelle.

Sa politique c’est :

  • détruire les services publics;
  • diviser et écraser les salariés;
  • mettre fin à une protection sociale solidaire.

Face à un tel rouleau compresseur, on ne peut dissocier le sort de l’inspection du travail et de nos services de celui de l’ensemble des travailleurs.

Par nos fonctions, nous sommes déjà les témoins des dégâts causés sur les salariés par les gouvernements successifs à la tête de l’État.

Nous sommes les témoins du renforcement des inégalités et du sentiment d’abandon des salariés et des chômeurs.

Avec sa loi travail puissance 10, dès cet été, le gouvernement actuel veut aller toujours plus loin, et déclare une guerre sociale contre le monde du travail.

Nous connaissons les grandes orientations de ce projet :

  • inversion totale de la hiérarchie des normes;
  • relèvement des seuils et fusion des IRP avec la disparition du CHSCT;
  • référendum d’entreprise à la main des patrons pour contourner les syndicats et faire accepter tout et n’importe quoi avec le chantage à l’emploi;
  • d’autant qu’il est prévu de faciliter les licenciements injustifiés et illégaux en plafonnant les indemnités prud’hommales.

Et pour accentuer encore la pression sur les travailleurs, Macron veut obliger les chômeur à accepter n’importe quel travail après deux propositions, sous peine d’être privé d’allocations.

En somme, dans nos services comme dans le privé, l’objectif de l’État et des patrons, c’est d’en finir avec les protections collectives.

L’objectif est d’isoler les individus et les transformer en collaborateur dans les entreprises et en simples consommateurs le reste du temps.

L’objectif est de détruire tout cadre collectif et toute structure au service du collectif, celles-là mêmes qui permettent aux individus de se protéger contre les aléas de la vie et de contrer les dominations des riches et des puissants.

L’État et le patronat ne veulent pas que ceux qui travaillent décident pour eux-mêmes : ils doivent se taire et obéir !

Face à la gravité de l’offensive promise par Macron, notre riposte doit être à la hauteur des enjeux.

L’urgence est de préparer la riposte sociale dans l’unité des travailleurs et de leurs organisations syndicales.

Et face à un gouvernement et un patronat de combat nous le répétons : le ministère du travail, l’inspection du travail ne se sauveront pas tous seuls !

Il nous faut prendre notre part dans le combat commun contre ce projet d’ordonnances qui veut détruire les droits des travailleurs.

A nous, agents des services publics, salariés, chômeurs, – du public comme du privé –, à nous de créer le rapport de force nécessaire et d’imposer nos revendications par la lutte.

Il n’y a que ce langage qu’ils comprennent !

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Le 20 juin à Paris et en grève pour les effectifs et le service public !

intersyndicale du ministère du travail CNT-CGT-CFDT-UNSA-FSU-FO-SUD contre les suppressions de postes

Le 20 juin 2017 : toutes et tous en grève dans les services

Poursuivons la mobilisation pour les effectifs et la défense des missions de service public !

Manifestation nationale et assemblée générale à Paris

Depuis 2007, le ministère du travail, jugé non prioritaire, subit de plein fouet les conséquences des réformes, de l’austérité budgétaire, et de réorganisations des gouvernements précédents, en administration centrale comme en services déconcentrés (RGPP – Révision générale des politiques publiques, MAP – Modernisation de l’action publique, RéATE – Réforme de l’administration territoriale de l’Etat). Notamment les DIRECCTE et DIECCTE ont vu leurs effectifs diminués de 20 % en 10 ans, passant de 9 826 à 7 983 ETP !

Les personnels du ministère se sont saisis de l’appel de l’intersyndicale à entrer dans l’action, le 18 mai 2017 pour dénoncer la baisse drastique des effectifs et les réorganisations incessantes au sein des services. La charge de travail devient insurmontable pour assurer un service public de qualité et de proximité aux usagers et met à mal les collectifs de travail qui ont atteint leur point de rupture.

Aussi, les initiatives locales se sont multipliées sur le territoire : rassemblements devant les unités départementales à Bobigny, Melun, Reims, Nanterre, Pau, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Lyon, Toulouse ou Saint-Brieuc, diffusion de tracts aux usagers ou affichages dans les locaux, remises de pétition à Bourg-en-Bresse, en Normandie ou dans les Yvelines, assemblées générales importantes à Angers, Grenoble, Amiens, Evreux ou Le Havre, rédactions de cahiers de revendications à Amiens ou Chartres envahissement des locaux de la DIRECCTE d’Île-de-France qui s’est poursuivie en occupation jusqu’à 23h00…. Elles ont rencontré un écho médiatique non négligeable dans la presse régionale, mais également nationale.

D’autres revendications ont également émergé des assemblées générales sur le versement injuste du CIA, le blocage des carrières, le devenir des catégories C et des contrôleurs-euses du travail, la pauvreté des moyens matériels…

Nous ne laisserons pas le gouvernement prolonger et accentuer les orientations du précédent. La nouvelle dénomination du ministère ne comprenant pas « l’emploi et la formation professionnelle » nous inquiète. La nouvelle ministre doit faire face à un découragement grandissant de ses personnels qui ont subi et subissent des réformes incessantes, par ailleurs non évaluées par les gouvernements successifs. En systématisant le recul de la présence du service public au plus près des citoyens, en nous empêchant de répondre au mieux aux attentes des usagers, nous sommes témoins et conscients que ces orientations et ces dérives renforcent les inégalités et nourrissent le sentiment d’abandon perçu par nos concitoyens. Les économies se font au détriment du service rendu aux usagers et de nos conditions de travail !

La ministre ne peut pas faire « la sourde oreille », ni ignorer les revendications, que nous exprimons avec force, et que nous porterons le 20 juin prochain, puisque nos directeurs-trices expliquent « qu’ils/elles ne décident de rien… ».

Nos organisations déposent ensemble un préavis national de grève pour le 20 juin. Dans le cadre de ce préavis, elles demandent à être reçue par la ministre et l’ouverture de négociations sur nos revendications.

La campagne électorale pour les législatives battant son plein, faisons connaitre nos revendications, interpellons les candidats !

Nos organisations syndicales appellent l’ensemble du personnel, de tous les services, sur tous les sites, à amplifier la mobilisation, à faire grève massivement le 20 juin, à manifester à Paris, et à poursuivre les actions localement.

Rassemblons-nous autour de nos revendications !

  • Arrêt des suppressions de postes en administration centrale et en services déconcentré
  • Mise à la vacance nationale de tous les postes non pourvus
  • Recrutement statutaire pour pourvoir tous les postes vacants et augmentation des effectifs, notamment de catégorie B et C, pour rattraper les baisses d’effectifs des années passées 
  • Aucune suppression de section d’inspection du travail
  • Maintien de services de renseignements, gratuits, de proximité avec accueil physique, non au numéro unique
  • Retrait du projet « 3MO » (Modernisation des missions, des moyens et des organisations) ou « comment gérer la pénurie…»
  • Maintien de tous les sites et de toutes les missions dans les unités départementale
  • Aucune fermeture de service (SRC – FSE) dans les anciennes capitales régionales
  • Aucun transfert d’effectifs dans le cadre des délégations de compétences aux régions dans le cadre de la loi NOTRe

Le tract en pdf : Appel interOS 20 juin 2017 greve et manifestation

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Articles de presse Bas-Rhin – Strasbourg Interprofessionnel Intersyndical

Action contre les suppressions de postes et pour des primes égalitaires : compte-rendu du 12 janvier

Nous étions entre 70 et 80 agents de Strasbourg de la Direccte Grand-Est pour réclamer la fin des suppressions de postes et le versement égalitaire du reliquat annuel de prime tel que décidé par l’assemblée générale du personnel et avec le soutien des organisations syndicales de la Direccte en Alsace.

Nous étions soutenu par les unions interprofessionnelles locales et notamment celles de la CNT, de la CGT, de l’UNSA, et de FO dont plusieurs dizaines de membres étaient présents et que nous remercions fraternellement.

La directrice de la Direccte Grand-Est était – hasard du calendrier sûrement ! – absente. Mais elle avait mandaté le responsable de l’Unité départemental du Bas-Rhin, Thomas Kapp, qui est descendu dans la cour… pour rester muet face aux agents mobilisés, malgré les invitations à s’exprimer.

Voyant sa réticence à assumer la position de la direction face aux agents, une délégation représentant CNT, CGT, UNSA, Solidaires, FSU et FO a pu entendre Thomas Kapp répéter le discours déjà mainte fois servi aux agents : « les suppressions de postes, c’est pas de notre faute ! » et pour le reliquat on verra plus tard au printemps mais il est toujours prévu des différences entre catégories A, B ou C et une individualisation en fonction de « critères objectifs ». En clair, il avait pour mandat de répéter les consignes de la Direccte Mme Giuganti. Voyant qu’il n’avait rien de neuf à nous dire, la délégation a mis fin à la rencontre.

En conséquence, une assemblée générale aura bientôt lieu pour décider des suites du mouvement et des nouvelles actions futures.

https://www.facebook.com/cnttefp/videos/1864872073728380/
 


Ci-dessous, les retours de la presse :

France3 Alsace : Les inspecteurs du travail défendent leurs emplois
Sur le réseau du ministère, normalement la lecture des vidéos est possible pendant les plages 19h-8h et 12h-14h.

 

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Bas-Rhin – Strasbourg Intersyndical Tracts

Arrêt des suppressions de postes et reliquats égalitaires !

Rassemblement

le 12 janvier 2017 à 11H30 dans la cour de la DIRECCTE rue Hirn à Strasbourg

  • Arrêt des suppressions de postes !

  • Versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et l’arrêt du RIFSEEP !

Des dizaines de collègues ont signé la pétition pour l’arrêt des suppressions de postes, l’arrêt du RIFSEEP, de l’individualisation des primes et des reliquats.

Sur cette base, les organisations syndicales de la Direccte ex-Alsace ont été reçues en délégation par Madame la Direccte le 29 novembre 2016.

Cette dernière n’a répondu positivement à aucune des revendications des agents ni des OS.

L’AG du personnel avec leurs organisations syndicales du 15 décembre a entendu le compte-rendu de la délégation et a décidé d’un rassemblement le 12 janvier 2017 à 11h30 dans la cour de la DIRECCTE rue Hirn pour obtenir :

  • L’arrêt des suppressions de postes ! Tous les postes doivent être mis à la vacance nationale ! Il faut augmenter le nombre de recrutements statutaires pour les pourvoir ! Tous les postes doivent être pourvus !
  • Le versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et l’arrêt du RIFSEEP qui sont des politiques de division des agents !

TOUS ENSEMBLE FAISONS-NOUS ENTENDRE !

 
Le tract d’appel en pdf : Rassemblement: primes égalitaires – non aux suppressions de postes !
Le communiqué de presse : Direccte Grand-Est – Suppression de postes – primes – Communique de presse

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Interprofessionnel Tracts

Fonction publique : toutes et tous en grève le 26 janvier!

La politique d’austérité salariale menée par le gouvernement à l’égard des travailleurs de la fonction publique d’État, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière aboutit à une baisse incessante de leurs revenus.

Le gel du point d’indice depuis juillet 2010 dans la fonction publique est particulièrement inacceptable, tout comme le sont la stagnation du SMIC dans le secteur privé, le gel des retraites et des prestations sociales.

De plus, les réductions des effectifs et la réforme territoriale impactent négativement nombre de travailleurs de la fonction publique et restreignent encore l’accès des usagers aux services publics et en dégradent la qualité.

Pour le ministère du travail, c’est 192 ETP dont il est prévu la suppression en 2016; en 2015 c’était 150; en 2014 c’était 137. C’est donc près de 500 ETP qui auront été supprimés en 3 ans dans notre ministère qui ne comptera plus que 9703 ETP.

Cela ne peut plus durer ! La CNT appelle tou-te-s les travailleur-se-s de la fonction publique à se mettre en grève le mardi 26 janvier 2016 sur les bases suivantes :

    • Revalorisation immédiate du point d’indice;
    • Réduction des inégalités salariales par une augmentation du point d’indice inversement proportionnelle au niveau du salaire. L’augmentation du point d’indice doit être plus forte pour les bas salaires;
    • L’augmentation des salaires doit nécessairement se conjuguer avec un relèvement en parallèle des minima sociaux, des contrats précaires, des contrats d’apprentissage, des indemnités chômage et des retraites;
    • Intégration des primes dans le salaire fixe (et donc la suppression de la RIFSEEP) pour mettre fin à la mise en concurrence perpétuelle des travailleurs, leurs divisions et augmenter leur retraite;
    • Titularisation des personnels précaires;
  • Création d’emplois statutaires et financement des services à la hauteur des besoins pour permettre d’assurer un service public de qualité et de proximité.

Notre organisation ne pense pas qu’une seule journée de grève et de mobilisation suffira à faire entendre raison à notre patron, l’État. Ce dernier est engagé, comme les autres patrons, dans une incessante bataille pour réduire, non seulement les salaires, mais aussi les droits des travailleurs du privé comme du public. Pour nous, cette mobilisation pour être réellement efficace, devra s’amplifier et se durcir.

Avec les patrons, avec l’État-patron, le dialogue social est une mascarade, ils ne comprennent que le rapport de force. A nous de le construire !

Au-delà des revendications immédiates, la CNT lutte l’abolition de toutes les hiérarchies salariales et la construction d’une société fondée sur la répartition égalitaire des richesses et l’autogestion.

Le tract en pdf : Tract CNT grève fonction publique 26 janvier 2016

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Bas-Rhin – Strasbourg Interprofessionnel Rhônes-Alpes Tracts

Pour un 1er mai de combat !

« Fête du travail » ou journée de lutte des travailleur.se.s ?

Comme chaque année dans de nombreux pays, le 1er mai sera l’occasion pour les travailleur.se.s et leurs organisations de célébrer l’histoire du mouvement social et syndical. Pourtant, faut il le rappeler, cette journée est à son origine une journée de lutte plutôt que de célébration. Elle trouve ses racines dans la grève générale du 1er mai 1886 aux ÉtatsUnis (impulsée – certains l’oublieront volontiers – par un syndicalisme libertaire) pour la journée de travail de huit heures : revendication qui sera portée par la classe ouvrière en France et ailleurs dès le 1er mai 1890, à l’occasion de la première « Journée internationale des travailleurs ». C’est en 1919, suite à la victoire de la journée de huit heures, que le 1er mai deviendra en France un jour chômé. Plus tard, en 1941, le régime de Vichy lui donnera le nom de « Fête du travail », appellation qui aujourd’hui encore satisfait celles et ceux qui ne veulent pas se souvenir que le 1er mai est avant tout un jour de revendications et de lutte des exploité.e.s.

Pour la CNT, cela ne fait aucun doute : le 1er mai reste celui de la lutte des classes, comme nous le rappelle quotidiennement la triste réalité du monde capitaliste : chômage, précarité, pauvreté, conditions de travail indignes…

Construire la convergence des luttes sociales

En France, les raisons de faire du 1er mai 2015 une journée de combat et de convergence des revendications de l’ensemble des travailleuses et travailleurs sont nombreuses. Loi Macron, CICE, réductions drastiques des budgets alloués à la santé et au social, fermetures d’hôpitaux, de classes et d’usines, réforme de l’assurance chômage, stagnation des salaires… partout la colère enfle face au désastre économique, politique, écologique et social qui frappe de plein fouet les classes populaires du pays.

Le patronat dispose aujourd’hui d’un gouvernement enclin à réaliser ses rêves les plus fous. Tous les acquis historiques obtenus à travers les luttes sociales sont dans la ligne de mire de cette alliance de la classe dominante. L’extrême droite prospère à l’avantage de celles ci en divisant les travailleur.se.s. Il est donc plus que jamais nécessaire de retrouver l’espoir et de construire une dynamique de lutte.

Renforcer la solidarité internationale

Partout dans le monde, travailleurs et travailleuses connaissent les mêmes conséquences de la domination capitaliste. En Espagne, les mesures d’austérité et la pauvreté sont devenues insupportables. Face à la colère qui gronde, le gouvernement a imposé la réforme la plus liberticide à l’égard du mouvement social depuis le franquisme : la ley mordaza (loi du bâillon). En Grèce, les espoirs suscités par les promesses de Syriza ont vite été balayés par la dure réalité du libéralisme. Les classes populaires souffrent toujours autant de cette « crise » imposée par le capital. En Belgique, les attaques faites au droit du travail, à la protection sociale et au droit de grève atteignent des sommets. En Pologne, les récentes grèves des mineurs nous rappellent que l’exploitation patronale contemporaine n’a rien à envier au XIXe siècle. En Ukraine, en Tunisie, en Algérie, en Palestine… les populations subissent une situation sociale dramatique. Ne se laissent entrevoir comme perspectives que des choix équivalant à celui entre la peste et le choléra…

Agir pour un autre futur

Parce que, au delà des frontières, seule la lutte des classes réunit les intérêts de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs face à ceux et celles qui les exploitent, la CNT réaffirme qu’il est nécessaire de construire l’alternative sociale, économique et politique. Puisque ce sont celles et ceux qui souffrent au travail et qui produisent les richesses et les services, il est nécessaire de développer une autre société dans laquelle ce sont les travailleuses et les travailleurs qui contrôlent la production et assurent une répartition égalitaire des richesses. Face à l’État et au patronat, la socialisation des entreprises, la démocratie directe et la justice sociale ne sont pas des utopies, mais constituent un projet de société révolutionnaire dont sont porteuses nos pratiques syndicales au quotidien.

Toutes et tous dans la rue le 1er mai !

Afin de faire du 1er mai 2015 un point d’appui de la construction de la riposte sociale, la CNT et ses syndicats œuvreront partout à la convergence des revendications et à la construction de liens de solidarité interprofessionnels et internationaux.

Elle invite toutes et tous à participer massivement aux rassemblements et manifestations organisés ce jour là et à faire du 1er mai prochain… un 1er mai de combat !

Le tract en pdf : tract-cnt-1er-mai-2015 Pour un 1er mai de combat

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Tous en grève le 9 avril !

Loi Macron : le doit du travail fusillé à coup de 49.3 !

Mardi 17 février 2015, le gouvernement a décidé d’imposer via le recours à l’article 49-3, sa nouvelle offrande au patronat : la loi « Croissance, activité et égalité des chances économiques » dite loi Macron. Après le pacte de responsabilité et ses milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales, le gouvernement accède une nouvelle fois aux revendications du MEDEF : plus de compétitivité, de profit et d’impunité pour l’exploitation patronale, moins de protection, plus de flexibilité et de précarité pour les travailleurs.

Si les medias ont focalisé leur attention sur l’extension du travail du dimanche et de nuit, c’est une attaque généralisée contre les droits des travailleurs à laquelle nous assistons. Il s’agit de libérer les patrons et les capitaux des entreprises des « contraintes » du droit du travail, museler les syndicats et les institutions représentative du personnel dans les entreprises et empêcher les salariés de se défendre face aux pressions et aux licenciements.

La possibilité est désormais offerte aux patrons d’éviter les recours devant les prud’hommes en cas de litige, en proposant au salarié de régler son différent à l’amiable… comme si le rapport de force entre les deux parties était équilibré !

Ajoutons à cela l’assouplissement juridique des Plans de Sauvegarde de l’Emploi, permettant aux employeurs de choisir qui licencier comme ils l’entendent, l’allègement des peines concernant les délits d’entraves patronaux…

Tout y passe : c’est la grande braderie des droits et acquis sociaux!

Évidemment on comprend dès lors l’importance de la loi Macron pour les libéraux économiques de tous bords, lesquels se satisferont également du maintien des privilèges des professions libérales, de la libéralisation du transport interurbain et de quelques privatisations qui viennent compléter l’addition…

S’agissant plus spécifiquement de l’inspection du travail, à côté de quelques prérogatives supplémentaires pour les inspecteurs et contrôleurs du travail, le projet est de faire passer deux mesures par ordonnance pour faire en sorte que les employeurs ne se retrouvent plus devant les tribunaux.

Il s’agit d’une part du remplacement pour toute une partie du code du travail (durée du travail, salaire minimum, hygiène) des sanctions pénales par des amendes administratives.

Si la loi Macron était adoptée, l’inspecteur du travail ne pourrait plus que proposer au Directeur régional d’infliger une amende au patron. Au vu du peu d’indépendance dont certains font preuve, les dossiers sensibles pourraient être facilement enterrés.

On assisterait d’autre part à la création d’un mécanisme de transaction pour les infractions qui resteraient passibles de sanctions pénales. Cette transaction pénale permettrait aux patrons délinquants de négocier une peine avec l’administration pour éviter d’être renvoyés devant un tribunal. Comme pour les sanctions administratives, ce seraient les directeurs régionaux qui décideraient d’accepter ou non la transaction et fixeraient la peine.

Mais le gouvernement ne semble pas décidé à s’arrêter là puisqu’une offensive contre les institutions représentatives du personnel et les droits des élus est d’ores et déjà en préparation, le gouvernement ayant annoncé qu’il comptait également légiférer sur ces sujets.

Pour tout cela, c’est la gôche qui s’y colle de façon autoritaire comme cela ne s’est pas vu depuis 2006 et l’échec du 49-3 face à la mobilisation sociale dite anti-CPE. Article 49-3 que naguère elle critiquait, appelant le peuple et sa jeunesse à descendre dans la rue.

Pour la CNT, c’est exactement ce qu’il s’agit de faire aujourd’hui : en prenant contact à la base avec tous ceux et toutes celles qui luttent contre le capitalisme et l’exploitation patronale ; en expliquant partout, dans les entreprises et dans la rue, pourquoi cette loi est avant tout une terrible régression sociale.

Partout, que nous soyons salarié-es du privé, du public, au chômage, retraité-e-s ou étudiant-e-s, faisons converger nos luttes et faisons échec à la loi des patrons !

Le 9 avril, mobilisons-nous massivement

contre la loi Macron et l’austérité !

Le tract en pdf : Tract loi macron loi des patrons 9 avril 2015

Une analyse plus détaillée du projet de loi Macron

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Ne payons pas leur crise ! Luttons !

Sarkozy annonce une nouvelle curée: ripostons !

« Ça ne change rien », voilà ce que Sarkozy promettait au lendemain de la perte du triple A français. Il nous assurait que ce ne serait pas les agences de notation qui dicteraient la politique économique hexagonale. Pourtant, une nouvelle fois il annonce un plan d’austérité supplémentaire pour «  rassurer les marchés », faisant payer le plus lourd tribut aux travailleurs. Appliquant jusqu’au bout sa politique de classe au service du patronat et des plus riches, le gouvernement continue plus que jamais à détruire méticuleusement les conquêtes sociales et les droits arrachés par les luttes passées.

TVA Antisociale

Les exonérations de cotisations sociales patronales représentent déjà près de 30 milliards (notamment sur les bas salaires jusqu’à 1,6 fois le SMIC et les heures supplémentaires) et bien que chaque année la Cour des Comptes dénonce leur inefficacité, Sarkozy en rajoute 13 milliards en substituant cette fois une partie des cotisations sociales par une hausse de la TVA. La « TVA antisociale » contribuera à 11 des 13 milliards d’euros des nouvelles exonérations patronales alors que la relative augmentation de la CSG sur les revenus du capital ne fournira que 2 milliards.

Les profits du CAC 40 s’annoncent une nouvelle fois en dizaines de milliards d’euros et ce sera toujours aux mêmes de se serrer la ceinture. C’est 11 milliards de plus offerts au patronat et sous-tirés de nos poches car il est évident que cette hausse de la TVA produira une hausse des prix pour tous.

Plus fondamentalement Sarkozy creuse une nouvelle brèche dans le système de financement de la protection sociale. En effet, une grande partie des cotisations patronales sera désormais portée par l’ensemble de la population. Le Medef, par la voix de Madame Parisot, s’est d’ailleurs félicitée de cette mesure, trop heureuse que les entreprises puissent se défausser sur la collectivité de l’obligation de payer la partie socialisée du salaire. C’est ainsi que le patronat plaide pour que soient basculées sur la fiscalité les cotisations retraites, les cotisations maladie et les cotisations de la branche famille.

Les accords « compétitivité-emploi » : la légalisation du chantage patronal

Toujours dans sa droite ligne de reculs sociaux, Sarkozy a aussi accordé le pouvoir aux entreprises de revoir à la baisse les conditions de travail au nom de la compétitivité des entreprises. Le chantage à la délocalisation déjà pratiqué par plusieurs entreprises (Siemens en 2004, Bosch en 2005) pour faire accepter des conditions de travail au rabais se trouve ainsi légalisé.

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Plus précisément ces accords « compétitivité-emploi » signent la mort définitive des 35h. Après avoir permis en 2008 de négocier des taux de majoration des heures supplémentaires inférieurs au taux légaux, l’enjeu est ici d’en finir avec la durée légale des 35 heures. Des accords dérogatoires pourront désormais fixer une durée de base supérieure à la durée légale. La boucle est bouclée, les travailleurs pourront travailler plus pour gagner moins.

Ce troisième plan d’austérité montre clairement une accélération des réformes réactionnaires. Les deux premiers étant passés dans une quasi-atonie syndicale, ce nouveau plan essore encore davantage les classes populaires et les plus précaires.

La « crise de la dette » ou comment convertir la crise du capitalisme en offensive anti-sociale ?

La dette publique sert aujourd’hui de prétexte pour imposer une régression sociale sans précédent. Non seulement les plans d’austérité sont socialement inacceptables mais ils sont économiquement une impasse. Les marchés veulent que les déficits publics soient réduits pour que les Etats payent la dette. Ce faisant on comprime toujours plus l’activité économique. La récession généralisée est au bout du chemin, avec pour conséquence un accroissement des déficits que l’on prétendait réduire.

De la dette privée à la dette publique : l’austérité pour tous

Il faut tout d’abord rappeler ce qu’on a tendance à oublier ces temps-ci dans les medias, à savoir que cette crise a pour origine la crise des subprimes. Des courtiers et des banquiers se sont enrichis en plaçant des prêts immobiliers à taux variable auprès d’Américains pauvres dont ils savaient pertinemment qu’ils n’auraient pas les moyens de les rembourser. Le capitalisme financier a ainsi profité de l’obligation dans laquelle se trouvent les ménages populaires de se surendetter du fait de la compression continue des salaires.  

Les banques menacées de faillite ont alors fait l’objet de multiples plans de sauvetage par les États. La crise des dettes privées déclenchée par la chute de Lehman Brothers s’est ainsi miraculeusement transformée en crise de la dette publique. Par ce fantastique retournement de situation les libéraux ont eu une occasion inespérée de rançonner les populations comme jamais auparavant à grands coups de plan d’austérité généralisée. Et, de fait, maintenant que les banques ont été gracieusement remises à flot l’attention se tourne vers le « problème de la dette publique ».

Il s’agit bien ici d’une socialisation des pertes aboutissant à renflouer des établissements financiers qui aujourd’hui prêtent aux États européens en crise à des taux prohibitifs, tout en se refinançant à bon marché auprès de la banque centrale européenne (BCE). Car si la BCE a l’interdiction de consentir des prêts aux États, elle a distribué en décembre dernier 489 milliards d’euros en prêt sur trois ans à plus de 520 banques européennes. Avec ces ressources supplémentaires les banques peuvent prêter aux États endettés en réalisant un joli bénéfice. En empruntant à 1 % à la BCE, il est vrai qu’il est facile pour elles de prêter à l’Italie ou à l’Espagne à 4-5 % et de gagner facilement beaucoup d’argent…

Offrir tant d’argent à si bas taux d’intérêt est un beau cadeau de Noël pour les banques.

Ce système dans lequel la BCE joue le rôle de prêteur exclusif pour les banques privées revient à jouer à un curieux jeu de pile ou face. Face, la spéculation gagne, Pile le peuple perd.

La crise n’est donc pas perdue pour tout le monde et du chaos né du capitalisme financier sort opportunément une occasion d’aller encore et toujours plus loin dans les recettes néolibérales au nom de l’ajustement budgétaire. Et des coupes dans les budgets publics jusqu’aux baisses de salaires (direct ou indirect avec les cotisations sociales) qui s’annoncent on rentre dans un spirale dépressive qui va creuser les déficits du fait de la diminution des recettes fiscales et amener de nouveaux plans de réajustement et ainsi de suite.

C’est en effet l’austérité généralisée qui est censée faire baisser le niveau atteint par les dettes publiques. Or les plans d’austérité poussent la zone euro dans la récession, où elle se trouve d’ailleurs probablement déjà. Dès lors, cette récession empêche les États de réduire leur endettement, qui tend au contraire plutôt à s’accroître. La Grèce, même s’il s’agit d’un cas particulier extrême, illustre l’impasse de cette stratégie suicidaire : après quatre années de récession, sa dette publique a quasiment doublé par rapport au niveau qu’elle avait atteint en 2007.

En un mot le capitalisme et « l’ordre néolibéral » qu’il promeut a eu le réel talent d’avoir converti en grande avancée antisociale une crise qui aurait dû signer  leur disqualification historique.

Reprendre le contrôle des banques

Les banques jouent un rôle central dans le fonctionnement de l’économie. Elles ont été sauvées lors de la crise financière de 2008 par l’intervention des États. Or, le paradoxe, c’est qu’elles n’ont jamais été aussi puissantes. Les gouvernements, en particulier en France, ont aidé les banques sans aucune contrepartie.

Dans cette situation, il faut aujourd’hui reprendre le contrôle des banques. La création monétaire qu’elles opèrent en accordant des crédits ne peut être laissée dans les mains des actionnaires privés et décidée suivant des critères de rentabilité financière. L’activité des banques doit être tournée vers le financement de l’activité productive visant prioritairement la satisfaction des besoins sociaux.

Ces mesures supposent de déprivatiser le système bancaire et d’instaurer sur les banques un contrôle public démocratique. Une nationalisation qui laisserait en l’état le système bancaire actuel serait sans effet sur sa place et son rôle dans la société. C’est à sa refondation et à sa socialisation qu’il faut s’attacher. On ne peut laisser l’exercice de la politique monétaire aux mains des technocrates néolibéraux qui dirigent la BCE.

Engager une réforme fiscale d’ampleur

Au cours des deux dernières décennies, le déficit budgétaire s’est creusé, malgré la stabilité globale des dépenses en proportion de la richesse nationale. La cause essentielle : la contre-révolution fiscale menée depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, et considérablement aggravée par Nicolas Sarkozy.
Les impôts progressifs ont vu leur part dans les recettes fiscales diminuer. Dans le même temps l’impôt sur le revenu est devenu de moins en moins progressif, passant de 13 tranches à 5 entre 1986 et aujourd’hui, et son taux marginal de 65% à 41% en 20 ans. L’impôt sur les sociétés a vu son taux passer de 45 % en 1989 à 33 % actuellement. L’imposition sur le patrimoine a connu un démantèlement accéléré sous l’ère Sarkozy : les droits de succession ont été largement allégés et le rendement de l’ISF fortement amoindri. Les revenus financiers ont quant à eux continué de bénéficier de faibles taux d’imposition au cours des dernières années. Il faut ajouter à cela les quelques 500 niches fiscales dont le coût total est estimé à 145 milliards d’euros à 2010. Il faut enfin ajouter, depuis trente ans, les multiples mesures d’exonération des cotisations sociales patronales, mesures presque totalement financées par le budget de l’État.
On le voit les déficits publics ne sont pas la conséquence irrémédiable d’un trop plein de dépenses publiques mais bien le résultat d’une politique de classe au service des classes possédantes.
Tout cela s’est effectué dans un contexte de dumping fiscal dans l’Union européenne comme dans le monde. On a donc pu assister à un appauvrissement programmé des finances publiques. Les différents plans de relance et sauvetage des banques ont ensuite largement contribué à une forte aggravation de la dette publique depuis 2008.
Une des racines de la dette trouve donc son origine dans le manque de recettes fiscales dû à la contre-révolution fiscale en œuvre depuis une trentaine d’années. Une réforme fiscale d’ampleur doit permettre de réduire l’ampleur du déficit et de redonner des marges de manœuvre aux politiques publiques.

Le M.E.S. : nouvelle gouvernance européenne au service du capital

Le « mécanisme européen de stabilité » (M.E.S.) est censé être un outil de gestion des crises financières de la zone euro qui doit remplacer, en 2013, au sein du Pacte budgétaire européen, le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière.

Concrètement derrière ce terme technocratique se cache ce qui s’apprête à devenir une Fonds Monétaire International (FMI) réservé à la seule zone euro. Le MES sera la nouvelle institution chargée de fournir une aide, sous conditions, aux pays européens en difficulté. Il sera abondé à hauteur de 700 milliards par les états européens (la France prévoit d’y investir près de 140 milliards). De plus, le MES sera autorisé à emprunter sur les marchés financiers.

Son but officiel est de « mobiliser des ressources financières et de fournir (…), un soutien à la stabilité à ses membres qui connaissent ou risquent de connaître de graves problèmes de financement ».

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Les conditions

Le texte officiel précise que l’octroi de toute aide financière « sera soumis à de strictes conditionnalités ». Selon le préambule du traité instituant le MES « il est reconnu et convenu que l’octroi d’une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes sera conditionné, à partir du 1ier mars 2013, à la ratification du Traité Intergouvernemental sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) par l’Etat membre concerné et à l’expiration du délai de transposition aux exigences prévues ».

Avec le FMI, le MES proposera ainsi un protocole d’accord aux pays demandeurs : un package de mesures d’austérité (dont la fameuse « règle d’or »), que les deux fonds estimeront nécessaires pour pouvoir enrayer la crise, en échange de l’argent prêté. En clair, les Etats perdent toutes leurs prérogatives en matière de politique budgétaire. Sous couvert de solidarité et d’aide purement technique et rationnelle, le MES imposera de fait ses choix politiques et idéologiques à travers des plans d’ « ajustement structurel ».

L’immunité juridique et politique

Cette nouvelle gouvernance européenne prolonge une dérive autoritaire de l’Union européenne dans des institutions hors de tout contrôle démocratique et bénéficiant d’une immunité totale.

Article 27-3, « Le MES, ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, bénéficiera de l’immunité de toute forme d’action en justice. »

L’alinéa 4 du même article 27 précise que « les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie » suite à une « action exécutive, juridique, administrative ou législative ».

Les alinéas 5 et 6 affirment que les archives, documents et locaux du MES sont inviolables.

Ainsi, le MES est au-dessus des lois, à l’abri de la justice, de toute action gouvernementale et bien sûr de tout débat démocratique.

La démocratie perd de plus en plus de terrain face au capital. Celui-ci ne prend même plus le soin de se travestir en politique pour prendre le pouvoir. La mise en place du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) dispositif décidé dans l’opacité est leur dernière trouvaille pour achever de livrer définitivement les peuples pieds et point liés au capitalisme financier et aux politiques libérales.

La CNT, toujours en lutte contre le capital et pour la démocratie directe, sera de toutes les mobilisations, de tous les combats et les alternatives pour rejeter leur modèle de société barbare.

C’est à eux de payer leur crise.
A nous de leur imposer par la lutte nos exigences sociales.

 

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Les politiques d’austérité, l’exemple des dernières mesures adoptées en Grèce:

Résumé des mesures importantes adoptées travail le dimanche soir, 12 Février 2012 dans le Parlement grec et inclus dans le « Mémorandum II » :

  • Réduction de 22% du salaire minimum qui va baisser de 741 à 586 € brut (489 € net). Pour les moins de 25 ans, la réduction est de 30%, donnant un maigre 527 € brut (440 € net).
  • Gel du salaire minimum jusqu’en 2015 et gel des primes d’ancienneté tant que le chômage reste à 10%.
  • Abolition de facto des heures supplémentaires vu l’introduction des horaires flexibles dans les nouvelles conventions collectives.
  • À la fin d’une convention collective, la période de renouvellement automatique des termes de celle-ci est réduite à trois mois (auparavant six) si aucun nouvel accord n’est conclu, les salaires son ramenés au salaire minimum. Les conventions collectives actuellement en vigueur expireront au plus tard au bout d’un an.
  • Coupes sombres dans les retraites (les régimes de pension complémentaires, mais aussi de retraite principal dans les cas tels des travailleurs de la compagnie d’électricité, compagnie de téléphone, et les banques, par exemple).
  • Abolition de la sécurité d’emploi et de la réglementation du travail en vigueur dans les banques et les entreprises publiques ou celles avec un pourcentage de participation du public, y compris entre autres la compagnie nationale d’électricité, Hellenic Petroleum (la plus grande raffinerie du pays), la radio publique et société de télévision, les transports publics à Athènes (bus, métro, métro léger, tramway et trolleybus), la poste, la compagnie de la loterie nationale et des paris, la société d’Athènes d’approvisionnement en eau, etc.
  • Clôture de l’Agence de logement public et la suppression de la contribution de 2% qui la favorisait jusqu’à présent.
  • Réduction de 5% des cotisations patronales à la sécurité sociale.
  • Licenciements et départs en retraite anticipée dans le secteur public : 15.000 au total d’ici la fin de l’année 2012 ; 150. 000 jusqu’à 2015.
  • Pour recourir à l’organisme de médiation et d’arbitrage, il sera désormais exigé l’accord des deux parties (travailleurs et employeurs), les travailleurs ne pouvant plus y faire appel eux seuls, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.

On estime qu’en matière de droits et de rémunération, les travailleurs sont maintenant à des niveaux semblables à ceux des années 1950.
A tout cela il faut ajouter les augmentations de la TVA sur les denrées alimentaires, médicaments, soins de santé, de l’électricité, l’approvisionnement en eau, les transports publics, le gaz naturel, etc.

Ελευθεριακή Συνδικαλιστική Ένωση – Διεθνείς Σχέσεις (Relations internationales – Eleutheriaki Sindikalistiki Enosi – ESE)

 
Le tract en pdf : Ne payons pas leur crise ! Luttons !