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Rhônes-Alpes Tracts

UD74 et empreinte écologique

« Je n’aurais peut-être pas fait grand-chose de bien dans ma vie, mais au
moins j’aurais contribué à détruire la planète. »
Michel Houellebecq, Sérotonine

Combien au Ministère du travail sont réellement nihilistes et prêts à assumer cette vision des choses : « Les gazelles et les daims, mammifères graciles, passaient leurs journées dans la terreur. Les lions et les panthères vivaient dans un abrutissement apathique traversé de brèves explosions de cruauté. Ils tuaient, déchiquetaient, dévoraient les animaux les plus faibles, vieillis ou malades […] prise dans son ensemble la nature sauvage n’était rien d’autre qu’une répugnante saloperie ; prise dans son ensemble la nature sauvage justifiait une destruction totale, un holocauste universel – et la mission de l’homme sur la Terre était probablement d’accomplir cet holocauste. »[1. Michel Houellebecq, Les particules élémentaires] ?

Et pourtant les enjeux écologiques sont les grands oubliés des objectifs chiffrés bureaucratiques, des assemblées à la fois autocongratulentes et injonctives, voire des revendications syndicales. Pourtant, presque personne ne se sent une mission de destruction du monde.

On s’excuse parfois de ne pas agir, et non sans pertinence, en soulignant que les efforts individuels promus par les médias sont par essence insuffisants et hypocrites. Car ils servent à reporter la responsabilité collective et politique sur les individus qui n’en peuvent rien. Eh bien ! nous sommes une administration, c’est donc à nous de porter l’étendard. Sur ce plan, le Ministère est médiocre et dissonant. Ne doit-il pas aussi tenir des engagements chiffrés écologiques ?

Commençons par demander le remplacement de quelques véhicules de service diesel par des voitures électriques, et l’introduction de vélos ou trottinettes. Cela conviendrait aux décroissants comme aux technophiles.

Mais ce n’est pas assez, et les idées remontées par les agents ne manquent pas :

  • prime mobilité vélo
  • réel tri sélectif des déchets
  • mise en place d’un lombricomposteur à la cafeteria pour le recyclage des déchets alimentaires
  • arrêt de l’utilisation des gobelets jetables à la machine à café
  • récupération des mégots
  • mise à disposition des toits pour des panneaux solaires …
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Intersyndical Tracts

Le 8 mars 2019 au Ministère du travail toutes et tous mobilisé-es!

Il n’est jamais inutile de le rappeler, le 8 mars ce n’est pas la « journée de La Femme », prétexte à leur offrir des fleurs ou des bons cadeaux pour du maquillage voire de l’électroménager…c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Mémoire des luttes féministes, cette journée existe depuis 1910 et est chaque année l’occasion d’un bilan. Elle est aujourd’hui l’occasion de rappeler que les combats des femmes pour l’égalité sont toujours indispensables.

Les femmes en France sont toujours payées 26% de moins que les hommes. Comme si elles arrêtaient tous les jours d’être payées à 15h40 :

  • Parce qu’elles sont 30% à travailler à temps partiel ;
    Parce qu’elles sont concentrées dans des métiers dévalorisés socialement et financièrement ;
  • Parce qu’elles n’ont pas de déroulé de carrière ;
  • Parce qu’elles touchent moins de primes, d’heures supplémentaires.

Les injustices et les violences dont elles sont les victimes perdurent, partout dans le monde, dans la société française, et oui, jusque dans notre
ministère qui se voudrait pourtant irréprochable.

Les constats au Ministère du travail sont accablants

Sexisme et violences sexuelles : les femmes en font les frais, la hiérarchie se tait

Nos organisations syndicales ont alerté à de nombreuses reprises la direction du Ministère sur les violences sexistes et sexuelles subies au sein des services.
Force est de constater que les mesures de prévention et de prise en charge des victimes par notre administration sont toujours insuffisantes, quand elles ne sont pas tout simplement inexistantes.

Le Ministère du travail s’est par ailleurs illustré par une action de communication désastreuse à l’occasion du 25 novembre au travers d’un quizz entérinant des comportements ouvertement sexistes.

Des inégalités salariales injustifiables

En dépit des nombreuses demandes de nos organisations syndicales, le Ministère ne remplit toujours pas ses obligations en matière de communication des données sur la situation comparée des femmes et des hommes au sein du ministère.

Des chiffres partiels sur la rémunération nous avaient été communiqués en janvier 2018.

Ils révèlent des écarts en matière de rémunération variable inadmissibles !

Ainsi, les femmes perçoivent des rémunérations accessoires (primes) bien plus faibles que celles des hommes. Tous postes confondus, les femmes gagnent en moyenne :

  • 28% de moins que les hommes dans les DIRECCTE hors Ile-de-France ;
  • 18% de moins que les hommes à la DIRECCTE d’Ile-de-France ;
  • 23% de moins que les hommes en administration centrale.

Une évolution et un déroulement de carrière ralentis

Plus on monte dans la hiérarchie, plus les postes sont occupés par des hommes.

Seuls 36% des plus haut cadres du Ministère sont des femmes.Tandis que plus de 90% des assistants (de direction, de service, au contrôle) sont des assistantes…

Le ratio d’agent.es promu.es est également défavorable aux femmes de façon récurrente. Et lorsque nos organisations syndicales l’ont récemment fait remarquer au DRH, celui-ci nous a gentiment répondu que « seules les compétences étaient entrées en ligne de compte ». Ce qui veut dire, mesdames… que vous êtes tout simplement moins douées que vos collègues masculins !

Quant aux emplois à temps partiel, ils sont dans l’immense majorité des cas occupés par des femmes.

Plus que jamais, nous devons nous unir et riposter pour défendre les droits des femmes.

Nous exigeons:

La suppression de tous les écarts de salaires

Madame Pénicaud vient d’écrire à 1400 entreprises de plus de 1000 salariés:

«il n’est pas admissible que les femmes soient, pour le même travail, moins bien payées que les hommes»…

Mais que fait-elle dans son Ministère ?

Nous attendons des mesures concrètes pour garantir une réelle égalité des salaires, et pour cela, la fin de l’individualisation des salaires ! Nous demandons à ce que ces mesures s’appliquent aux pensions de
retraite des agentes concernées.

Une revalorisation de la grille indiciaire des catégories C et la titularisation des vacataires

Cette grille ne permet aucune évolution salariale digne de ce nom. Par ailleurs, l’absence de recrutement de titulaires sur ces postes est tant bien que mal palliée par le recrutement de vacataires précaires.

Un aménagement des postes de travail des agentes à temps partiel

Des mesures doivent être prises pour adapter l’organisation du
travail à leur temps de travail.

Enfin, une véritable politique de prévention des agissements sexistes et des violences sexuelles

Il a fallu cent ans pour effacer les discriminations les plus criantes
entre les hommes et les femmes, mais qu’attend-on pour abroger celles qui restent ?
Benoîte Groult – Extrait de Ainsi soit-elle – 1975

En grève, en assemblées, en manifestations : ENSEMBLE REAGISSONS !

Retrouvez les rendez-vous militants sur le site 8mars15h40.fr et auprès des militantes et militants CGT, CNT et SUD de vos services !

intersyndicale-CNT-CGT-SUD-balance-ton-porc-ministere du travail

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Mis en avant Tracts

Le CIA nous divise, divisons le CIA !

La saison des entretiens individuels démarre. Comme d’autres, nous nous opposons à la logique qui sous-tend ces entretiens et appelons à les boycotter. En effet, les entretiens visent avant tout à diviser les collectifs de travail sous couvert de récompense du « mérite », ce dernier pouvant être particulièrement variable… Au-delà des bonnes ou mauvaises notes, nos directions lient l’existence et le résultat de l’entretien au versement du CIA.

Maintenant, ce reliquat ou complément indemnitaire annuel (CIA) est versé normalement sur la paie de juillet. Pour 2018, une rallonge d’un tiers a été accordée, certainement pour compenser la très généreuse prime des RUC…

Pour rappel, le CIA, c’est ce qui reste dans l’enveloppe globale allouée à notre rémunération pour l’année. C’est une des deux composantes du nouveau régime indemnitaire RIFSEEP avec l’indemnité de fonction, de sujétions et d’expertise (IFSE) versée chaque mois. C’est pour nous tous, un petit coup de pouce bienvenu en période de vacances scolaires dans un contexte où nos salaires (depuis 2010) et nos primes sont gelés (il faut bien financer les cadeaux au grand patronat). C’est le petit bonus que chacun d’entre nous attend, qui ne compense pas notre perte de pouvoir d’achat mais qui met quand même un peu de beurre dans les épinards.

Mais le CIA, c’est aussi une des armes de l’administration, pour nous mettre un peu plus la pression et nous monter les uns contre les autres.

C’est pourquoi notre revendication est le versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie.

Notre direction veut nous faire croire que grâce au CIA les mérites des uns et des autres seraient récompensés. Pourtant, il s’agit d’un leurre individuel et nuisible à l’ensemble du collectif de travail. Sur fond d’idéologie méritocratique, cela vise à faire croire que l’on peut, et surtout qu’il est légitime, de progresser individuellement au détriment de ses collègues (en se racontant que si on obtient plus que le collègue ou le voisin ça doit sûrement être parce qu’on est meilleur que lui ou plus méritant).

Au final le supposé « mérite » renvoie toujours en dernier recours au simple niveau d’amour ou de détestation que nous porte le ou les supérieurs hiérarchiques. Le CIA individualisé est à la fois un outil de pression sur les agents et un moyen de nous diviser.

Pour contrer ce système pervers et inégalitaire en 2016, dans le Puy de Dôme en 2016 a été mis en place une action de mise en commun des sommes du CIA et une redistribution égalitaire entre les agents, quelle que soient leur catégorie ou le « niveau » qui leur a été attribué.

En 2018, cette action s’est renouvelée dans le Puy de Dôme et s’est étendue aux départements du Rhône et du Bas-Rhin. En tout c’est près de 70 agents qui ont concrètement annulé la mise en concurrence des agents ! Vous trouverez ci-après à titre d’exemple le dispositif détaillé mis en œuvre.
La CNT a participé avec d’autres organisations (CGT, SNU, SUD) en fonction des situations locales à cette action, mais elle mérite d’être plus largement connue pour qu’ailleurs elle soit reproduite, adaptée, amplifiée.

En effet, ce type d’action nous permet d’agir en cohérence avec nos revendications. Si nous sommes effectivement pour un versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et que nos directions le refusent, pourquoi ne pas le faire nous-mêmes ?

Au-delà des mots et des slogans,
mettons concrètement en échec la mise en concurrence entre agents !

Montrons dans la pratique notre sens du collectif !

Ce que nos directions nous refuse,
faisons-le nous-mêmes !


Exemple de modalités telles qu’elles ont déjà été mises en œuvre y compris de façon intersyndicale dans différents départements

1) D’ici le 13 juillet 2018, les agents qui souhaitent participer s’inscrivent sur le Framadate suivant : inscription CIA égalitaire [lien désactivé]. Il s’agit d’un Framadate « anonyme » auquel seuls ont accès le minimum d’agents nécessaire.

2) Une fois reçu le document vous notifiant votre CIA 2018, si vous vous êtes signalé sur le lien « Framadate », vous adressez un mail à l’adresse cia.egalitaire@[désactivé].com en indiquant vos nom, prénom, montant de CIA notifié réduit de 20% pour tenir compte d’un abattement fiscal moyen, et en indiquant : « Je mandate le syndicat XXX pour ma participation à l’opération de collecte et redistribution égalitaire du CIA »

3) Nous nous engageons à conserver l’anonymat de ces données. Seuls un ou deux militants auront accès à cette boite mail cia.egalitaire@[désactivé].com et établiront alors une liste des participants avec leur CIA respectif, afin de pouvoir calculer le niveau de CIA moyen des participants.

4) Une fois que tous les agents s’étant inscrit sur le « Framadate » auront adressé le mail à l’adresse cia.egalitaire@[désactivé].com,  nous calculerons  alors le montant de la part moyenne de CIA entre tous les agents participants.

5) Nous collecterons alors sur le compte du syndicat XXX les versements des participants dont le CIA (après abattement de 20%) sera supérieur au montant moyen collecté après abattement. Ceux-là devront donc verser à la collecte la différence entre leur CIA déduit de 20% et le montant moyen collecté après abattement. Par exemple pour un agent ayant perçu un CIA de 500€, et dans le cas où le montant moyen collecté après abattement serait de 240€, celui-ci devra verser à la collecte 160€ (400-240).

6) Une fois la collecte opérée, nous verserons le complément de CIA aux participants dont le CIA (après abattement de 20%) sera inférieur au montant moyen collecté. Ceux-là percevront donc la différence entre leur CIA déduit de 20% et le montant moyen collecté. Par exemple pour un agent ayant perçu un CIA de 200€, et toujours dans le cas où le montant moyen collecté serait de 240€, celui-ci percevra 80€ (240-160).


Exemple du bilan de l’action dans le Rhône à laquelle ont participé 39 agentes et agents toutes catégories confondues :
• « montant final moyen du CIA par agent : 323.08 euros bruts et 258.46 euros nets (sachant que le socle cette année était de 200 euros bruts) ;
• 2 agents n’ayant bénéficié d’aucun CIA ont pu obtenir un montant de 258.46 euros nets ;
• 25 personnes ont perçu un reversement d’un montant de 18.46 euros à 258.46 euros ;
• 14 personnes ont reversé un montant de 61.54 euros à 221.54 euros. »

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Intersyndical Rhônes-Alpes Tracts

Vous bloquiez et manifestiez? Et bien! Maintenant le dimanche vous travaillerez!

UD Haute-Savoie

Lors de la réunion Pôle Travail de vendredi 18 janvier, on nous annonce que suite à une instruction de notre ministre du travail, des dérogations préfectorales au repos des salariés le dimanche ont été accordées en Haute-Savoie dans le secteur de l’électroménager/multimédia et le secteur de l’habillement sur, respectivement, un et trois dimanches en janvier.

La raison invoquée ?

Les perturbations liées au mouvement des gilets jaunes !

Ha. En tant que consommateurs, on n’a pourtant pas eu l’impression d’être franchement dérangés dans nos achats. Alors on s’interroge.

Oui, en bon fonctionnaire soucieux de garantir un État de droit, on s’interroge sur l’application des articles qui vont bien, pour rappel les articles L. 3132-20 et L. 3132-21 du code du travail résumés ci-après:

Lorsqu’il est établi que le repos simultané, le dimanche, de tous les salariés d’un établissement serait préjudiciable au public ou compromettrait le fonctionnement normal de cet établissement, le repos peut être autorisé par le préfet […] un autre jour que le dimanche à tous les salariés de l’établissement […].

Les autorisations sont accordées après avis du conseil municipal […], de la chambre de commerce et d’industrie, de la chambre de métiers et de l’artisanat, ainsi que des organisations professionnelles d’employeurs et des organisations syndicales de salariés intéressées de la commune.

En cas d’urgence dûment justifiée ET lorsque le nombre de dimanches pour lesquels l’autorisation prévue au même article L. 3132-20 n’excède pas trois, les avis préalables mentionnés au premier alinéa du présent article ne sont pas requis.

Question 1

Le repos des salariés les prochains dimanches de janvier aurait-il réellement compromis le fonctionnement normal des établissements et porté préjudice au public ? Ne cherchez pas la réponse dans les demandes de dérogation ni dans les décisions prises par notre administration :
==> Il n’y a aucune motivation.

Question 2

Quelle est l’urgence qui justifie que les avis préalables ne soient pas demandés ? On nous dit en réunion Pôle T qu’ils n’ont pas été demandés parce que la dérogation concerne « seulement » trois dimanches. Mais qu’en est-il de la condition cumulative d’urgence prévue par le texte ? Bah…
Manifestement notre administration s’en lave les mains.

Il s’agit clairement de décisions politiques, et non de décisions en droit.
Nous déplorons l’orientation de notre ministère.
Décidément, le sort des salariés, ce n’est pas son affaire !

Et puisque malgré tout on est d’humeur affable, quelques vers…


Les gilets jaunes ayant bloqué et manifesté
tous les samedis du dernier mois de l'année
se trouvèrent fort dépourvus
quand janvier fut venu.

Les commerçants pas contents
allèrent crier leur mécontentement
chez Monsieur le Président
le priant de leur octroyer
des dimanches en plus pour travailler
et plus de sous gagner.

« Pendant le mois de décembre,
nous n'avons pas pu vendre !
les gilets jaunes ont tout bloqué
et les gens, dans nos magasins, ont moins dépensé ! »

Le Président croyant les commerçants sans vérifier
leur accorda 3 dimanches pour travailler en janvier
sans aucun avis à demander.

« Profiter des soldes pour faire des affaires
et ainsi accroître vos chiffres d'affaires. »

Il dit aux gilets jaunes
« que faisiez-vous au temps froid ? »
« le samedi, les ronds-points nous bloquions »
« vous bloquiez et manifestiez ?
Et bien ! Maintenant le dimanche vous travaillerez ! »
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Interprofessionnel Tracts

Tous ensemble: convergeons dans la lutte

Depuis le 17 novembre, des centaines de milliers de personnes protestent lors d’actions variées en enfilant des gilets jaunes. Si les revendications sont très diverses, elles expriment clairement une colère contre l’exploitation et le mépris. Elles dénoncent la politique du gouvernement pour ce qu’elle est : une arrogante politique de classe qui détruit nos conquêtes sociales pour servir les intérêts des plus riches. Elles mettent en évidence les conséquences de cette politique sur les plus démunis avec son lot de disparition des services publics de proximité, de difficultés à boucler les fins de mois, à trouver un logement décent, et d’une manière générale à vivre dignement.

Sur des ronds-points, dans certaines communes, des exigences démocratiques s’affirment et se font également jour comme à Caen, Paris (18e), Commercy…

Il est plus que temps que l’ensemble des travailleurs et travailleuses, en activité ou au chômage, salariés du public comme du privé ou indépendants, en formations ou à la retraite portent haut et fort des revendications pour une hausse des salaires et des minimas sociaux.
Contrairement aux dires des politiques et des « experts » journalistiques, nous en avons les moyens. L’opulence insolente des plus riches et l’accaparement toujours plus grand des richesses produites sont là pour nous le prouver tous les jours.

Pour remédier à cette situation inique (des pauvres toujours plus pauvres et des riches toujours plus riches) et sortir du capitalisme, nous devons imposer d‘autres solutions démocratiques, économiques et sociales.

Un changement radical de système s’impose.

Nous ne pouvons compter sur aucun représentant pour assumer ce changement.

Nous devons toutes et tous reprendre en main nos vies en autogérant la société.

Exiger dans l’immédiat la hausse du SMIC (privé et public) ; l’augmentation des salaires (y compris socialisés) ; l’arrêt de l’entreprise de démantèlement de la protection sociale en cours et la sécurisation économique de l’ensemble des travailleurs et des travailleuses en premier lieu à travers l’assurance chômage et les minima sociaux ; la taxation du capital ; défendre et développer partout les services publics sont des revendications que nous partageons avec ce mouvement populaire.

La CNT-TEFP, partout où c’est possible, appelle à participer aux assemblées générales populaires qui se font jour un peu partout en France.

Elle appelle à participer aux diverses actions décidées par ces mêmes assemblées générales.

Elle appelle à rejeter et à combattre toutes formes de discrimination et de discours réactionnaire (racisme, sexisme,LGBTphobie, antisémitisme…).

La répression policière et judiciaire doivent cesser. Nous demandons le désarmement des forces de police.

La Fédération CNT du travail de l’emploi et de la formation professionnelle
appelle aux manifestations du samedi des mouvements de gilets jaunes et aux grèves.

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Tracts

Déclaration d'intérêts: derrière la « déontologie » une attaque contre les libertés individuelles et collectives


Qui a un problème de « déontologie »?

Notre gouvernement a décidé par décret du 28 décembre 2016 de faire remplir à certains fonctionnaires une déclaration d’intérêt. Par arrêté du 8 juin 2018 notre ministère a décidé de viser les agents de contrôle de l’inspection du travail.

Pourquoi cette soudaine envie pressante de déontologie?

Il ne s’agit pas pour nous de décréter que les agents de l’État seraient par principe incorruptibles mais, tout de même, resituons les choses dans leur contexte. Les agents de la fonction publique seraient-ils atteints depuis quelques années par une épidémie de corruption ? Les pots-de-vin aux fonctionnaires seraient-ils devenus la norme pour obtenir son permis de construire, une carte grise, un renseignement ou intervention des services publics?

La déontologie et ses codes ne vient pas éteindre un incendie de corruption dans les services publics.

Il convient ainsi tout d’abord de rappeler qui sont ceux qui reçoivent des pots de vin, détournent à leur profit l’argent public, embauchent fictivement des membres de leur famille sur des fonds publics, trafiquent les marchés publics, prennent des décisions en fonction de leur clan, de leur famille, de leurs amis, etc.

Ceux qui ont des problèmes avec la déontologie, la probité ou l’impartialité, ceux qui pratiquent la corruption, le trafic d’influence, le détournement de fonds publics, c’est d’abord, et avant tout, le personnel politique. Viennent ensuite éventuellement les hauts fonctionnaires, pantouflant entre le public et le privé, et ayant quelquefois du mal à situer la limite entre leurs intérêts et le service public. Au contraire, les agents « de base » de la fonction publique française sont assez peu sujets à la corruption (les études européennes en la matière le démontrent) pour une raison simple : le statut. Ce fameux statut des fonctionnaires que notre gouvernement a pour objectif de détruire.

La déontologie de la fonction publique serait censée venir restaurer une confiance perdue dans les institutions publiques. Encore faut-il préciser que cette confiance n’a pas été perdue dans les travailleurs des services publics, elle a été perdue dans le personnel politique et leurs relais dans la haute administration. Pour le reste, toutes les études montrent que, malgré les attaques, les français restent très attachés à leurs services publics. Les services publics ne sont pas malades de mauvais fonctionnaires qui feraient n’importe quoi. Ils sont malades des politiques publiques de désorganisation et réductions des moyens. Quand on va aux urgences d’un hôpital, le problème ne réside pas dans l’absence de déontologie du personnel médical !

Qu’à cela ne tienne, le gouvernement, dont une partie des ministres sont eux-mêmes empêtrés dans les affaires, a donc décidé de nous faire remplir une déclaration d’intérêt. Et ce même gouvernement a estimé indispensable de viser l’ensemble des agents de contrôle. Le problème est que la DGT pousse jusqu’à l’absurde l’application de la loi d’août 2016.

Pour la DGT tout est à déclarer sur sa vie personnelle

Les agents concernés doivent non seulement faire état des activités professionnelles exercées au cours des cinq dernières années, des éventuelles participations dans le capital d’une société ou activité de consultant, de leurs mandats électifs, mais également des activités professionnelles de leurs conjoint-es et déclarer leur participation aux « organes dirigeants d’un organisme public ou privé. »

De fait, en nous obligeant à déclarer notre participation aux « organes dirigeants d’un organisme public ou privé. » l’État nous oblige à dévoiler à notre hiérarchie des pans entier de notre vie personnelle. Président.e d’un club de pétanque, secrétaire d’une association d’aide au migrants, responsable d’un cercle philosophique, trésorier.e d’une organisation homosexuelle, etc. tout cela ne regarde pas notre hiérarchie !

Pourtant, lors du débat sur la loi, le gouvernement avait juré que la déclaration d’intérêts (DI) ne comporterait « aucune mention des opinions ou des activités politiques, syndicales, religieuses ou philosophiques de l’intéressé, hormis lorsque la révélation de ces opinions ou de ces activités résulte de la déclaration de fonctions ou de mandats exercés publiquement ».

Mais la DGT qui sait où elle va, dans son immense bonté, nous aide à remplir la DI et nous explique que les syndicats professionnels sont compris dans « organismes privés », et ce faisant, que tous les mandatés syndicaux, sur les cinq dernières années doivent s’auto-dénoncer.

La DGT considère d’ores et déjà l’engagement syndical comme un conflit d’intérêt.

L’esprit de la DI n’est donc pas de mettre au jour les conflits d’intérêts effectifs, mais de permettre à notre hiérarchie de décider ce qui en est un ou pas.

Mais ce n’est pas tout !

A la déclaration s’ajoutera un entretien obligatoire, durant lequel l’agent·e devra faire exposer ses « intérêts ou activités, passés ou présents, notamment de nature patrimoniale, professionnelle, familiale ou personnelle susceptibles d’influencer ou de paraître influencer » l’exercice de ses fonctions. Comme on le voit le spectre est très large et donne tout pouvoir à l’administration. On se demande d’ailleurs de quel droit la DGT se permet d’exiger la déclaration de la fonction du concubin ou de la concubine ?

On notera enfin que les chefs de service n’y sont pas soumis. On aurait presque envie d’en rire tant les faits de complaisance et/ou connivence ces derniers années, sont, quasiment, tous situés au niveau des chefs de service.

Tout ceci se révèle au final comme une vaste mascarade ! Une mascarade qui a du mal à cacher son objectif de museler chaque agent.

Un fichage dans un contexte de répression contre les libertés individuelles et collectives

Il est difficile de ne pas inscrire ce fichage dans le contexte de répression de la liberté d’expression qui a cours depuis quelques années au sein de notre ministère. Plusieurs collègues ont ainsi été sanctionnés pour avoir simplement osé s’exprimer publiquement pour dénoncer la politique pro-patronale du gouvernement.

La liberté d’expression et la liberté syndicale dans la fonction publique, faut-il le rappeler, a été acquise de haute lutte et n’a été obtenue qu’après guerre.

Or, au Ministère du travail et sous l’égide de Madame PENICAUD, nous avons connu une accélération de la répression en la matière au nom de la « déontologie ». Ce n’est pas un hasard.

Qu’on y prenne y garde. A tolérer aujourd’hui qu’on puisse considérer n’importe quel engagement (syndical ou non) comme relevant d’un conflit d’intérêt, on pourra considérer demain qu’est un conflit d’intérêt d’exprimer une opinion différente du gouvernement ou d’être simplement syndiqué.

Chaque agent sera à terme concerné. Le sujet n’est donc pas à prendre à la légère.

C’est une attaque contre les libertés individuelles, contre la liberté de s’exprimer, contre les libertés collectives que permettent les organisations syndicales.

Si l’on n’y prend garde la « déontologie » peut rapidement devenir un outil de soumission et de répression contre toute forme de contestation pour revenir à la « grande muette ».

Au-delà, nous n’avons d’autre choix que d’essayer de résister autant que nous le pouvons pour œuvrer dans l’intérêt des usagers et des travailleurs. Pour cela à court terme, il nous faut à la fois continuer de dénoncer les politiques qui vont à l’encontre même du service public, défendre le statut de fonctionnaire qui permet de dire non aux ordres illégaux et imbéciles sans perdre notre source de revenu.

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Textes du patron

Avis "Marins" du Conseil national de l'inspection du travail


Notre tract au sujet de cette affaire : Marins, travailleurs de seconde zone ?


Avis n° 17- 0006

Le Conseil national de l’inspection du travail,

Vu la lettre en date du 8 janvier 2018 par laquelle M. W., contrôleur du travail à l’unité départementale de la Gironde, section de l’unité de contrôle de O., service de la Direccte de Nouvelle Aquitaine, l’a saisi d’une contestation dirigée contre le relus du chef du Pôle travail de la Direccte de Nouvelle Aquitaine de laisser effectuer des contrôles portant sur l’application de la législation du travail à bord des navires armés par le Conseil départemental de la Gironde et assurant la liaison maritime entre la Pointe de Grave (Le Verdon) et Royan et entre Blaye et le Port de Lamarque ;

Vu les observations de la Direccte de Nouvelle Aquitaine en date du 9avril 2018, selon lesquelles il revient à la Direction générale du travail de fournir les éléments nécessaires afin de savoir si l’inspection du travail est compétente pour contrôler l’application de la législation du travail sur les navires exploités directement par un département ;

Vu les observations du Directeur général du travail en date du 7 juin 2018 selon lesquelles, d’une part, la saisine de M. W. ne relève pas du champ d’intervention du Conseil national de l’inspection du travail, en ce qu’elle met en cause la légalité d’instructions administratives qui ont une valeur réglementaire, ont été prises dans le cadre des pouvoirs de l’Autorité centrale et ne sont pas atteintes d’une illégalité manifeste, et d’autre part,l’inspection du travail n’est pas habilitée à effectuer des contrôles à bord de navires exploités directement par une collectivité territoriale ;

Vu la convention n° C-178 de l’OIT concernant l’inspection des conditions de travail et de vie des gens de mer adoptée le 22octobre 1996 à Genève et révisée en 2006 par la Convention du travail maritime, adoptée le 23 février 2006 à Genève et publiée par décret du 13 juin 2006;

Vu les dispositions du code des transports, notamment ses articles L.5243-2-3, L.5243-4, L.5548-1 à L.5548-5 et L.5641-1 ;

Vu les dispositions du code du travail, notamment en ses articles L.8112-1, L.8112-2,L.8113-8, R.8113-6, D.8121-1 et D.8121-2 ;

Sur le rapport de Mme Guyot et de M. Bailly,

Après s’être prononcé sur la recevabilité de la saisine de M. W. lors de sa séance du 21 février 2018 ;

EST D’AVIS DE RÉPONDRE A LA SAISINE DANS LE SENS DES OBSERVATIONS QUI SUIVENT :

Sur la compétence du Conseil national de l’inspection du travail pour se prononcer sur la saisine de M. W.

La Direction générale du travail observe que dans sa lettre de saisine M. W. met en cause la légalité des directives administratives contenues dans la note de la Direction générale du travail du 12octobre 2017, selon laquelle l’inspection du travail n’est pas habilitée à contrôler l’application de la législation du travail à bord des navires armés par le Conseil départemental de la Gironde, parce que ce service de navette maritime n’est pas assuré par un établissement public disposant d’une personnalité juridique propre. Elle en déduit que cette contestation de la légalité d’un acte administratif relève de la seule compétence de la juridiction administrative et qu’en l’absence de toute illégalité manifeste, ces instructions s’imposaient à M. W., quine peut y voir une ingérence extérieure portant atteinte à son indépendance, alors qu’il est tenu, comme tout fonctionnaire, de se conformer aux instructions de son autorité hiérarchique.

Lors de la première séance portant sur l’examen de la lettre de saisine de M. W., le Conseil a considéré que cette saisine était recevable, au regard de l’article D.8121-2 du code du travail, dans la mesure où son auteur invoquait une atteinte directe et personnelle aux conditions dans lesquelles devaient s’exercer ses fonctions, résultant selon lui de l’acte d’une autorité administrative, à savoir la décision de son chef du Pôle travail de s’opposer, de manière répétée, à toute inspection à bord des navires assurant ce service maritime.

Le Conseil considère :

  • que la circonstance tenant au fait que l’atteinte directe et personnelle aux conditions dans lesquelles doivent pouvoir s’exercer les fonctions d’inspection résulte de l’application d’un acte administratif pouvant faire l’objet d’un recours ne fait pas obstacle à sa compétence ;
  • que n’y fait pas davantage obstacle la circonstance que cette atteinte résulterait de ce qu’il a été demandé à l’intéressé de faire application d’un acte général et impersonnel.

A ce titre, l’obligation à laquelle est tenu tout agent de contrôle, en vertu de l’article R 8124-8 du code du travail, de se conformer aux instructions reçues de son supérieur hiérarchique, ne saurait le priver de la possibilité de saisir le conseil national de l’inspection du travail lorsque l’exécution d’une telle instruction est de nature à porter directement et personnellement atteinte aux conditions dans lesquelles il doit pouvoir exercer sa mission.

Il convient donc de se prononcer sur la saisine de M. W.

Sur l’objet de la saisine

1°/ Le personnel travaillant à bord des navires qui assurent la liaison maritime entre Le Verdon et Royan et entre Blaye et le Port de Lamarque relève des dispositions qui régissent les conditions de travail des gens de mer, notamment des dispositions du code des transports applicables à cette catégorie de salariés ;

2°/ A ce titre, en vertu tant des dispositions de ce code (L.5511-1) que de celles des Conventions de l’OIT susvisées, applicables à cette catégorie de travailleurs, dont en dernier lieu, la Convention du travail maritime de 2006, à laquelle renvoie l’article R.8121-13du code du travail, le département de la Gironde, qui assure directement l’exploitation de ces navires, a la qualité d’armateur et se trouve soumis en cette qualité aux dispositions qui régissent les conditions de travail des gens de mer qu’il emploie ;

3°/ La Convention du travail maritime de 2006 s’applique en effet à tous les navires, y compris à ceux qui appartiennent à des personnes publiques en tant qu’armateur, à la seule exception des navires de guerre ; elle n’abroge pas les dispositions non contraires de la Convention sur l’inspection du travail maritime de1996, également citée dans l’article R.8121-13 du code du travail, laquelle impose aux États signataires de mettre en place un service d’inspection des conditions de travail et de vie des gens de mer à bord des navires, prescrit l’organisation de visites de contrôle régulières à bord des navires et exige que des inspecteurs qualifiés soient chargés de ces missions, dans des conditions garantissant leur indépendance, avec notamment le pouvoir de monter à bord des navires, de procéder à tous examens,contrôles et enquêtes pour assurer le respect des dispositions légales et d’exiger qu’il soit remédié aux carences constatées;

4°/ Ces dispositions impliquent que le service de l’inspection du travail, seul qualifié pour contrôler l’application de la législation du travail du personnel maritime n’ayant pas la qualité d’agent public, puisse effectuer des contrôles à cette fin à bord des navires, quel que soit le statut de leur armateur ;

5°/ A défaut, aucun autre service d’inspection offrant les garanties d’indépendance exigées par les Conventions de l’OIT n’aurait d’ailleurs le pouvoir de veiller à l’application de la législation du travail à l’égard des salariés de droit privé travaillant dans un navire et employés par une collectivité territoriale ayant la qualité d’armateur. Au surplus, le contrôle de l’application de la législation et réglementation du travail à bord des navires relevait antérieurement d’un service d’inspection spécialisé avant l’unification des services de l’inspection du travail ;

En conclusion, le Conseil est d’avis qu’en interdisant à l’inspecteur du travail d’effectuer son contrôle à bord des navires armés par le département de la Gironde et en lui demandant de différer l’envoi de son rapport au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, il a été porté une atteinte directe aux conditions dans lesquelles l’inspecteur du travail doit pouvoir exercer sa mission de contrôle à bord des navires assurant la liaison maritime entre la Pointe de Grave (Le Verdon) et Royan et entre Blaye et le Port de Lamarque.

* * *

Fait et délibéré dans la séance du 20 juin 2018, où siégeaient M.Pierre BAILLY, Mme Gaëlle DUMORTIER, Mme Marie-Caroline BONNET-GALZY, Mme Danièle GUIGANTI, Mme Françoise GUYOT et M.Martin CROUZET.

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Il est temps que les riches paient !

Après trois semaines de mouvement social dit des « gilets jaunes » le président Macron a fini par s’exprimer. A en croire certains journalistes il aurait opéré « un virage social ».

Quand on y regarde plus près, les mesures annoncées ressemblent plus à une vaste opération d’enfumage qu’à une réponse aux besoins exprimés. Macron avait clairement annoncé dès la départ que ces mesures ne coûteraient rien aux employeurs : il a tenu promesse !

Pour ne reprendre ici que l’annonce emblématique d’une augmentation de 100 euros du SMIC, il ne s’agit aucunement d’une augmentation du taux horaire du SMIC. Par un tour de passe-passe Macron ne fait qu’ajouter l’augmentation due à la revalorisation obligatoire chaque année et le montant de la prime d’activité financée sur les impôts.

S’agissant de la prime exceptionnelle de fin d’année que Macron a gentiment aux entreprises « qui le peuvent », le président MEDEF atout de suite déclaré qu’il ne fallait pas compter dessus. Tout est à l’avenant… Seule la suppression de la hausse de la CSG pour les petites retraites, a constitué un petit recul.

Revenons donc à l’essentiel,pourquoi est-il difficile, y compris pour ceux qui travaillent, de finir le mois ? Parce que les salaires sont trop bas. Une part de plus en plus grande de la richesse produite par les travailleurs est captée par le capital.

Le problème n’est pas entant que telle niveau des impôts ou des cotisations, mais le fait que les riches en paient peu ou pas en particulier grâce à l’optimisation ou l’évasion fiscale. La politique de classe du gouvernement n’a fait qu’accentuer cette tendance : suppression de l’ISF, suppression de l’exit tax, flat tax qui plafonne l’impôt sur les revenus du capital, maintien du CICE, etc.

Rien, absolument rien dans les mesures annoncées par Macron ne vient régler ce problème de fond.

Il faut que les riches rendent l’argent qu’ils volent aux travailleurs !

Aussi les réponses apportées à l’insuffisance des salaires réels par rapport au coût de la vie,sont des réponses qui ne remettent aucunement en cause la politique du gouvernement et qui coûteront cher aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités.

L’amélioration immédiate du pouvoir d’achat, telle que la propose Macron, sera payée par les salariés eux-mêmes, soit par les impôts, soit par la perte du salarié socialisé inhérent à la baisse des cotisations sociales.

Ne l’oublions pas! Les cotisations sociales, ce sont les soins médicaux, les allocations familiales, les prestations chômage, les retraites… Les cotisations sociales sont la part de nos salaires consacrée à la solidarité, nous permettant de sécuriser collectivement nos conditions d’existence.

La politique du gouvernement, qui ne se démarque des précédentes que par la radicalité de la casse sociale, n’est qu’une arrogante politique de classe qui détruit nos conquêtes sociales pour servir les intérêts des plus riches.

Au mépris des riches et des puissants, à leur violence sociale et policière, il est nécessaire d’opposer une résistance sans faille, en construisant le rapport de force nécessaire à notre victoire à tous, salariés, chômeurs, fonctionnaires.

C’est pourquoi nous appelons à la grève le 14 décembre sur les revendications suivantes :

 Dans l’immédiat :

  • augmentation du SMIC et de tous les salaires ;
  • indexations des salaires sur les prix ;
  • augmentation du point d’indice ;
  • abrogation de la CSG, CRDS et de la TVA, et leur compensation par le retour au salaire socialisé et l’augmentation des cotisations patronales;
  • déplafonnement des cotisations sociales pour les plus hauts salaires ;
  • augmentation des effectifs des services chargés de lutter contre la fraude sociale et fiscale ;
  • maintien du système de retraite par répartition et retour de la retraite à 60 ans à taux plein ;
  • réouverture des services publics de proximité et l’arrêt des suppressions de postes dans les services publics, le remplacement de tous les départs à la retraite par l’embauche sous statut ;
    blocage des loyers d’habitation.

A moyen terme :

  • salaire horaire identique pour toutes et tous, public comme privé ;
  • retour à une gestion du système de sécurité sociale par les travailleurs eux-mêmes, sans patron et sans État. Financement exclusif par les cotisations sociales et non pas par les impôts destinés à compenser les exonérations offertes aux entreprises ;
  • abolition de l’héritage au-dessus d’un certain montant (on ne devient pas riche en travaillant mais en héritant ou en faisant travailler les autres).

 

 

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Voter et après ?

Don’t mourn, organize!

Attribué à Joe Hill (1879-1915)

 

Ces derniers jours, vous avez été abreuvés à souhait d’innombrables courriels syndicaux destinés à recueillir votre vote.

D’emblée soyons clairs, nous ne voulons pas de votre bulletin de vote, nous n’avons présenté aucune liste à ces élections.

Nous pensons que les instances paritaires et consultatives où siègent les organisations syndicales gaspillent et canalisent une précieuse énergie.

Il suffit de lire les comptes-rendus des collègues qui siègent dans les instances pour constater le faible intérêt d’y siéger. L’administration impose ses vues et les élus ne peuvent que constater leur impuissance.

Et pour cause, dans ces instances paritaires les possibilités d’influer sur les décisions sont soumises au bon vouloir de l’administration. Nos directions tant locales que nationales n’ont jamais été aussi sourdes aux alertes des représentants du personnel, des organisations syndicales et aux revendications des agents.

Pour être francs, les directions n’en ont rien à faire des instances, au pire elles s’assoient dessus, au mieux elles prennent ça comme une formalité, une case à cocher sur le formulaire « dialogue social ».

On pourrait avoir les meilleur.e.s élu.e.s du monde présents dans les instances qu’on ne changerait rien à ce constat.

Si à ces élections le plus révolutionnaire des syndicats obtenait tous les sièges, est-ce que cela changerait quelque chose, si dans le même temps, au sein des services les capacités d’action collective étaient les mêmes qu’aujourd’hui ? Nous connaissons tous la réponse.

Le vote du 6 décembre 2018 fera plaisir à certain.e.s quelques heures, peut-être quelques jours. Mais après ?

Après nous en serons revenus au même point, car nos directions ne changeront leur politique, leurs manières de faire que si nous les y forçons.

En tant qu’agents, nous défendons un service public au service des travailleurs, des usagers. Nos hiérarques, chaque jour, font la démonstration qu’ils en sont les fossoyeurs. Comment pourrait-il y avoir dialogue entre nous ? Il ne peut y avoir que rapport de force. L’oublier c’est accepter de se faire endormir.

Notre capacité en tant qu’agent à faire changer les choses, à contrer les projets de notre patron qu’est l’État et de ses représentants se situe ailleurs que dans les instances.

C’est dans les services, au quotidien, que nous avons besoin de collectifs forts, d’organisations syndicales solides pour créer un véritable rapport de force avec les directions.

Nous ne vous proposons pas de voter mais d’être actifs au quotidien.

Nous pensons que l’organisation sous forme syndicale est la plus efficace pour défendre nos intérêts de travailleurs.

Alors, que vous votiez ou non, adhérez et participez aux luttes pour nos droits !

Notre syndicat, la CNT, propose l’action directe et porte la lutte ; mais c’est est aussi la réalisation ici et maintenant de notre projet émancipateur. Dès à présent, au sein de la CNT les principes de l’autogestion, de la rotation des mandats, de la démocratie directe, d’égalité de pouvoir sont appliqués.

Que nous votions ou pas,

ne nous lamentons pas,

organisons-nous !

 

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Intersyndical Tracts

25 novembre : journée internationale pour l'éradication des violences envers les femmes

Au ministère du travail : #nousaussi réclamons que cela cesse enfin !

Manifestons le 24 novembre 2018 !

En novembre dernier, nos organisations syndicales initiaient une campagne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en commençant par une démarche de recensement des violences auxquelles les femmes du ministère du travail ont été confrontées, par le biais d’un questionnaire anonyme en ligne. Nous communiquions en février 2018 ses résultats édifiants : les agissements sexistes sont fréquents et tolérés dans les services et des collègues ont été victimes de violences sexuelles, sans généralement trouver le soutien qu’elles étaient en droit d’obtenir de notre administration.
Nous ne disposions pas auparavant d’éléments statistiques sur la question puisque notre ministère n’a jamais jugé utile de diligenter une enquête.
564 femmes nous avaient répondu (pour un panorama exhaustif des réponses vous trouverez sur nos sites internet le tract d’analyse du questionnaire de février 2018) :

  • 5% indiquaient que la pornographie est présente sur leur lieu de travail;
  • 26% des agentes avaient vécu une ou plusieurs situations d’attitudes insistantes et gênantes;
  • 20% répondaient avoir été victimes d’avances sexuelles non souhaitées.
  • Il ressort des réponses que face à ces situations de violences sexistes et sexuelles, malgré l’impact sur leurs conditions de travail et leur vie personnelle, les agentes restent souvent silencieuses ou ne trouvent pas de soutien lorsqu’elles osent prendre la parole : 2,8% seulement ont vu leur agresseur sanctionné. Des situations de harcèlement sexuel notoire n’ont donné lieu à aucune poursuite disciplinaire.
  • Les réflexions et blagues sexistes sont proférées dans la plus grande impunité.

Alors que l’égalité entre les femmes et les hommes a été brandie comme grande cause nationale du gouvernement nous ne voyons pas grand-chose venir en matière de lutte contre les violences faites aux femmes dans nos services.
Pourtant, dans ce ministère, des sanctions tombent. Notre hiérarchie est capable d’une diligence foudroyante quand il s’agit de réprimer l’expression syndicale, comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises cette année et l’année dernière.
intersyndicale-CNT-CGT-SUD-balance-ton-porc-ministere du travail
Pas de doute : au ministère de Mme Pénicaud il fait meilleur être harceleur sexuel que syndicaliste !
On nous assomme de mails par lesquels chaque semaine le ministère se gargarise de l’obtention de ses labels en toc et organise des journées avec l’ensemble des ministères sociaux. Et pendant ce temps :

  • Où en sommes-nous de la formation et de la sensibilisation obligatoire de l’ensemble des agent-e-s sur la prévention des violences sexistes et sexuelles ?
  • Comment croire à un traitement diligent et approprié des signalements faits par les agentes alors que l’on constate un peu partout des entraves régulières aux CHSCT ?
  • Les collègues qui se sont tournées vers la cellule d’écoute des ministères sociaux en font un bilan plutôt négatif, d’autant que son champ de saisine est limité aux discriminations, le ministère n’ayant pas jugé utile aux situations de sexisme.  Après de tels retours, diriger des collègues en situation de détresse vers elle semble inutile, si ce n’est contreproductif.
  • Quand, enfin, pourrons-nous espérer voir sanctionnés les auteurs de violences à la hauteur de ce qu’ils font subir à leurs victimes en termes de conditions de travail et d’état de santé ?

Face à l’inertie coupable de l’administration, nos syndicats ont décidé de ne pas lâcher le morceau face à l’administration, dans les instances, dans les services !
Si vous êtes victimes de violences sexistes et sexuelles vous trouverez sur nos sites internet les noms de référentes sensibilisées à contacter pour un conseil, un soutien, une demande d’intervention.

Nous appelons les collègues à participer aux manifestations et rassemblements partout où ils ont lieu. Une grande manifestation nationale aura lieu le 24 novembre à Paris.

Une violence contre l’une d’entre nous est une violence contre #noustoutes
women unite - solidarity with womens struggles all over the world