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Intersyndical Nouvelle Aquitaine Tracts

La DIRECCTE Nouvelle Aquitaine, victime de l’austérité : jusqu’où et quand ?

Intersyndicale de Nouvelle Aquitaine

intersyndicale du ministère du travail CNT-CGT-CFDT-UNSA-FSU-FO-SUD contre les suppressions de postes

Alors que nos services ont déjà perdu au niveau national 20 % de leurs effectifs au cours des 10 dernières années, les suppressions de poste continuent à se multiplier.

Au-delà de la dégradation des conditions de travail, c’est le contenu même de nos missions qui est en passe d’être transformé, puis menacé de suppression. Se dessine un ministère du travail coupé des demandes du public que l’on renverra, au mieux, vers des plates-formes téléphoniques et des applications informatiques.

Le triste bilan de la Nouvelle Aquitaine

Les services de nos trois DIRECCTE comptaient 991 agents en 2011. Nous n’étions plus que 863 fin 2016, avec comme objectif cible 832 agents fin 2017.

Tous les services vont continuer à être impactés par les réductions d’effectifs. Entre les suppressions de postes et les départs à la retraite non remplacés, l’objectif affiché de la direction régionale est de passer de 727 à 700 d’ici à la fin de l’année sur le champ travail-emploi. Sur 170 départs à la retraite prévisibles en 2017-2018, 140 concernent la mission travail-emploi-formation professionnelle. Certaines UD, déjà en situation dramatique, vont voir plus de 25 % de leur effectif partir à la retraite sur cette période (UD 64, UD 24).

Les situations sont différentes selon les UD mais la direction entend bien faire peser les efforts partout, y compris ceux déjà en dessous de leur objectif de référence ! (suppression d’une section en UD 23 pourtant considérée en sous-effectif de 0,5 agent ; l’UD 33 reste en très grave sous-effectif sans perspective d’augmentation). Ce ne sont pas moins de 15 suppressions de section qui sont prévues en 2017 sur les 196 existantes, dont pas moins de 4 dans certains départements (UD 17 et UD 64).

Le nombre d’agents de secrétariat ne cesse de diminuer : dans certaines UC, une personne pour 3 voire 5 à 6 agents de contrôle (UD 33, UD 24).

Concernant les services renseignements, certains départements ont réduit de manière drastique les accueils physiques et téléphoniques des usagers et les conditions de travail dans ces services sont très fortement dégradées.

L’UD 33 ne répond plus aux courriels des usagers depuis le début de l’année, ses services sont désormais fermés de 12h à 13h et deux après-midi par semaine. En UD 24, il n’y a plus de réception ni physique ni téléphonique l’après-midi. En UD 79, l’absence d’agent d’accueil a généré l’agression d’une collègue de la SCT au mois de février.

Le pôle 3E, très impacté au cours des dernières années (- 20 % des effectifs), subit maintenant les réorganisations générées par la création de la grande région qui impliquent des mobilités géographiques et fonctionnelles.

Dans ce contexte très changeant et incertain pour les agents, les fonctions support sont aussi menacées, et comme le pôle 3E, en rupture de contribution à la baisse des effectifs. Sur la période 2011-2015, le secrétariat général a perdu 14,5 % de ses ETP en UR et 20,77 % en UD. D’ici 2018, 37,5 % des agents assurant le relai fonctions support en UD partent à la retraite, dont 50 % pour les UD 24 et 79, 66 % en UD 23, 75 % en UD 86 et 100 % en UD 19. La plupart de ces UD ne dispose déjà plus d’agent des services informatiques. Le service communication vient de voir ses effectifs tranchés en deux, dans des conditions humainement inacceptables. En Gironde, un agent de gestion remplace trois techniciens de maintenance.

Dans le même temps, les agents ne sont plus prioritaires pour demander un changement de poste en interne, tous les postes vacants ne sont pas ouverts, certains postes ouverts ne sont pas diffusés à tous…

Les « solutions » de la hièrarchie sous forme de langue de bois :

Appliquer le projet 3MO (modernisation des Moyens et Mutualisation) visant à adapter les services aux suppressions de postes et à la réforme territoriale
« Procéder à l’absorption des déséquilibres et écarts entre les UD » (pas de remplacement des départs dans les UD en sureffectif)
Réduction du nombre des sections et création des sections Transports
Réorganiser (ou désorganiser ?) les services de renseignements
Développer la mobilité UR-UD dans les ex capitales régionales
Toujours et encore plus mutualiser les tâches
« Conforter le pilotage et ses moyens » (gestion comptable des effectifs)

Face à ces attaques, mobilisons-nous pour défendre nos postes, nos missions et nos conditions de travail !

L’intersyndicale revendique :

  • l’arrêt des suppressions de postes;
  • la mise à la vacance nationale de tous les postes non pourvus;
  • le recrutement statutaire pour pourvoir tous les postes vacants et l’augmentation des effectifs, notamment de catégorie B et C, pour rattraper les baisses d’effectifs des années passées;
  • aucune suppression de section;
  • le maintien de services de renseignements, gratuits, de proximité avec accueil physique, non au numéro unique
    le retrait du projet « 3MO » ou « comment gérer la pénurie …»;
  • le maintien de tous les sites et de toutes les missions dans les unités départementales;
  • aucune fermeture de service (SRC – FSE) dans les anciennes capitales régionales;
  • aucun transfert d’effectifs dans le cadre des délégations de compétences aux régions dans le cadre de la loi NOTRe.

L’intersyndicale CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, SUD, UNSA appelle à la mobilisation et à la grève le 18 mai: un rassemblement est prévu à 10h à Artigues à la Maison de la Promotion Sociale/Campus Atlantica (tram A direction Floirac Dravemont – arrêt LA MAREGUE) au moment où le CTSD est saisi de ces questions.

Le tract en pdf : Tract Intersyndical – Direccte Gironde – Action 18 mai 2017

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Rhônes-Alpes

Contre les suppressions de postes et les réorganisations sans fin

Compte-rendu CNT – CGT – SUD

Dis tonton, c’est comment un DIRECCTE -sur le départ- qui parle à « ses » agents ?

Pour le savoir, un petit compte-rendu d’une mobilisation contre une nouvelle baisse annoncée  des effectifs !
suppressions postes Rhones-Alpes CNT
Nous étions un peu plus d’une cinquantaine d’agents et de représentants des UL, UD du Rhône, rassemblés ce mercredi 8 mars au pied de la Tour suisse contre les suppressions de postes et les réorganisations sans fin que nous subissons. La baisse réelle des effectifs sur le périmètre ARA est aujourd’hui de 17% depuis 2009.
Fait nouveau, notre directeur régional nous a envoyé la police au nom de « vigie pirate renforcé ». Et il est vrai que réclamer des services publics de qualité pour les travailleurs, on n’est pas loin du terrorisme !
Finalement sa majesté a daigné rencontrer la plèbe que nous sommes sur le trottoir. Il répétera d’ailleurs par trois fois, au pied de la tour, que nous devrions lui être particulièrement reconnaissants d’avoir fait l’immense effort de descendre ces quelques étages avec tout un aréopage de personnel de direction.
S’est alors engagé une discussion pénible faite d’un subtil dosage de déni et de mépris.
Interpellé sur le nombre conséquent des suppressions d’emploi (28 postes en 2016, 67 départs annoncés en 2017) et sur les dysfonctionnements pour le service public et les surcharges de travail pour les agents que cela génère, le DIRECCTE s’est voulu rassurant…
Il nous a indiqué que les 67 départs prévus en 2017 (retraites essentiellement, notamment celle du DIRECCTE, remplacé au 1/3 ? ou pas remplacé ?) ne devraient pas s’ajouter aux départs déjà intégrés par la DRH dans la baisse des effectifs et qu’il se battait bec et ongles pour que la baisse ne soit « pas pire » que la vingtaine prévue par les effectifs de référence 2017. Nous voilà donc rassurés !
Ainsi, à en croire notre direction, on croit comprendre que jusqu’à présent nous n’avons (presque) pas été touchés et, surtout, ça aurait pu être pire. En effet les inducteurs et macro-inducteurs seraient formels à ce sujet (nous non plus on n’a pas compris ce que ça voulait dire) : non, les réformes de ces dernières années n’ont pas abouti à des suppressions de poste et à des surcharges de travail. Monsieur Nicolas, du haut de sa tour, « ne le croit pas ».
Les agents qui ont vu leur charge de travail doubler, voire tripler depuis deux ans avec des intérims permanents ainsi que les secrétaires dont le nombre fond comme neige au soleil et qui ont perdu le sens de leur travail dans les UC, apprécieront.
De même, concernant la mise en place d’une plateforme téléphonique, il ne s’agit en aucun cas de compression d’effectif ou mutualisation mais « d’entraide entre agents »
A ce niveau de déni, nous avons commencé à nous échauffer un peu.
Le naturel est alors revenu au galop. A une interpellation dénonçant la baisse des effectifs sur la période récente et depuis la réforme SAPIN et les conséquences sur la dégradation des conditions de travail des agents notre DIRECCTE a joué une pièce en deux actes :
Premier acte : « Moi je me bats  ou la vertu outragée ». En substance, « il est faux de dire que les effectifs ont baissé de façon dramatique, j’ai toujours défendu les missions notamment de l’inspection du travail… avec à peine 2% de baisses d’effectifs sur le Pôle T… » (croira qui voudra : les chiffres de 2016 sont là pour attester d’un aveuglement lumineux ! : en fait le pole T présente  une baisse de 25.8 ETP en 2016) ;
Second acte : la culpabilisation des agents. Monsieur NICOLAS ne se démontant pas, sort sa deuxième botte secrète : il n’y a pas de problème d’effectifs, le problème c’est que les agents ne font rien et qu’ils feraient mieux de commencer à bosser plutôt que de revendiquer. La preuve ? C’est wikit qui le dit ! Car comme nous le dit notre directeur « tandis que je me battais pour que la baisse d’effectifs soit la plus réduite possible pour l’inspection du travail notamment, je constate une baisse d’activité depuis 2012 de 45% !! ».
Quel est le lien ? On ne sait pas. Doit-on comprendre que nous sommes responsables, par notre inactivité, des suppressions de poste et que si les chiffres augmentaient de 300% sur wikit, nos effectifs augmenteraient d’autant ? Plus c’est gros plus ça passe, et notre DIRECCTE ose tout.
En résumé, il n’y a pas de problèmes de charge de travail, de conditions de travail, de souffrance au travail. Le problème est que nous sommes des bons à rien et des fainéants, que nous ne faisons pas notre travail qui, selon lui, consiste à  remplir WIKIT pour renseigner nos interventions  et qu’il devient urgent de finaliser la mise au pas de l’inspection (fin des sections, direction et orientations des contrôles, etc.) pour faire remonter les statistiques.
Evidemment il ne parlera pas de sa responsabilité et de celle de la DGT dans l’organisation de cette désorganisation continue des services, via des réformes incessantes, via des intérims et suppléances, via l’absence pour formation de nombreux collègues ayant réussi l’ EPIT-CRIT, via les effets sur la santé au travail de ces conditions de travail dégradées et la multiplication des arrêts maladie de collègues. Il ne nous dira pas non plus comment on peut remplacer 22 départs d’agents de catégorie A en ARA avec seulement 19 postes offerts au concours externe ; il ne nous dira pas enfin comment être davantage « en » entreprise et pallier la disparition programmée des secrétaires. Non, le seul chiffre qu’il nous servira : – 45% d’activité, bande de fainéants.
Cette provocation a fait fortement réagir l’assistance (y compris nos camarades postiers présents, interloqués de retrouver les mêmes discours culpabilisants que ceux de leur manager). Une camarade a interpellé le DIRECCTE dénonçant le mépris contenu dans les écrits de la direction du Pôle T, distribués en amont du CTSD qui devait avoir lieu ce mercredi 8 mars 2017. Il y est mentionné que des IT et CT seraient des « décrocheurs » ; et oui, on connaissait les « décrocheurs » scolaires, on aura désormais les décrocheurs du ministère du travail – bien entendu, pas un mot du DIRECCTE ou de son adjoint travail pour expliquer qu’un éventuel décrochage pourrait être lié à la surcharge de travail, aux réformes successives, aux modifications incessantes du Code du travail, à la volonté de stigmatiser tous ceux qui ne défendraient pas l’Entreprise avec une majuscule, etc.
Méprisants, humiliants, infantilisants, dégradants, voilà comment peuvent être qualifiés les propos du DIRECCTE dès lors qu’il s’adresse aux agents.
Qu’on ne s’y trompe pas, ce type de réponse n’est pas propre à notre DIRECCTE, qui serait un peu zélé, c’est la nouvelle rhétorique déployée par l’encadrement pour répondre aux mobilisations qui voient le jour (Alsace, Bordeaux, Maubeuge, RA). Partout le même déni et le même mépris de notre travail.

Notre administration ne comprend que le rapport de force, il faut continuer la mobilisation pour se faire entendre.

 

Nous nous mobilisons toujours :

Contre les suppressions de postes et de missions,

Contre la liquidation des services ouverts aux usagers,

Pour des recrutements, l’ouverture des postes vacants aux CAP,

Pour un service public à l’écoute des travailleurs !

 
Le compte-rendu en pdf : compte-rendu 8 mars 2017 contre les suppressions de postes en Rhones-Alpes

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Bas-Rhin – Strasbourg Interprofessionnel Intersyndical Tracts

Manifestation contre les suppressions de postes et pour des primes égalitaires

Manifestation

intersyndicale Alsace - suppression de postes - primes egalitaires - logo

le 27 février à 11h30 de la DIRECCTE rue Hirn à Strasbourg en direction de la préfecture

Après le rassemblement massif du 12 janvier, les agents de la DIRECCTE ex-Alsace réunis en AG le 24 janvier 2017 avec leurs organisations syndicales ont décidé de porter leurs revendications auprès du représentant de l’Etat dans le département :

  • Versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et l’arrêt du RIFSEEP qui sont des politiques de division des agents !

Sur ce point, la Direccte a commencé à reculer en annonçant en CTSD une répartition sur deux niveaux au lieu de 3 en 2016, mais en conservant une répartition par catégorie et sans aucun engagement précis.

  • Arrêt des suppressions de postes ! Tous les postes doivent être mis à la vacance nationale ! Il faut augmenter le nombre de recrutements statutaires pour les pourvoir ! Tous les postes doivent être pourvus !

Sur le seul champ travail, sans compter tous les postes ailleurs (emploi, services supports, etc.), une note de Madame GIUGANTI en date du 16 janvier 2017 annonce la suppression de 27 sections d’inspection du travail (dont 1 dans le Bas-Rhin et 4 dans le Haut-Rhin) et deux postes en URACTI sur l’ensemble de la région Grand Est !

Nous avons commencé à recenser les postes déjà supprimés et ceux en prévision de l’être en Alsace :

  • A Strasbourg : suppression d’1 poste dédié à l’Economie sociale et solidaire et aux entreprises du Service à la personne ; 1 poste d’agent de contrôle au SRC ; la politique du titre n’est plus assurée qu’à hauteur de 0,2 ETP (1 poste complet auparavant) ; 1 poste de secrétaire de section d’inspection à l’UC1 (suite détachement) ; 1 poste d’inspecteur du travail à l’UC4 (suppression d’une section d’inspection) ; 1 poste au service des renseignements du public (départ prochain en retraite) ; 1 poste au service des moyens généraux (départ prochain en retraite).
  • Dans le Haut-Rhin : 2 postes au service de l’emploi ; 1 poste au service des renseignements du public ; 1 poste au service des accords d’entreprise ; 1 poste en section centrale travail ; 6 postes au service d’inspection du travail (4 inspecteurs du travail et 2 assistantes de contrôle : suppression de toute une unité de contrôle).
  • Au niveau régional (ex-Alsace) : suite à notre mobilisation, 1 poste au FSE qui devait être supprimé suite à un départ prochain en retraite est maintenu. De même, 1 poste de chargé de l’accueil physique et des appels téléphoniques est finalement ouvert à la vacance.

Cela démontre que tous ensemble, nous pouvons obtenir satisfaction sur nos revendications !

Les agents, avec leurs organisations syndicales, seront devant l’hôtel du préfet, place Broglie, lundi 27 février 2017 pour exiger le maintien de tous les postes et le rétablissement des postes déjà supprimés, à commencer par ceux déjà identifiés en Alsace.

Le départ de la manifestation se fera à 11H30 de la cour d’honneur de la DIRECCTE pour aller à la préfecture place Broglie.
Pour décider des suites de notre mouvement, nous nous réunirons en heure d’information syndicale de 14h à 16h au 26 C, Bd du Président Wilson, salle – 3ème  étage.
Une déclaration papier de badgeage collective sera remontée par les organisations syndicales.

Contre les suppressions de postes et de missions !

 
Le tract en pdf: Tract intersyndical manifestation du 27 février contre les suppressions de poste

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Articles de presse Bas-Rhin – Strasbourg Interprofessionnel Intersyndical

Action contre les suppressions de postes et pour des primes égalitaires : compte-rendu du 12 janvier

Nous étions entre 70 et 80 agents de Strasbourg de la Direccte Grand-Est pour réclamer la fin des suppressions de postes et le versement égalitaire du reliquat annuel de prime tel que décidé par l’assemblée générale du personnel et avec le soutien des organisations syndicales de la Direccte en Alsace.

Nous étions soutenu par les unions interprofessionnelles locales et notamment celles de la CNT, de la CGT, de l’UNSA, et de FO dont plusieurs dizaines de membres étaient présents et que nous remercions fraternellement.

La directrice de la Direccte Grand-Est était – hasard du calendrier sûrement ! – absente. Mais elle avait mandaté le responsable de l’Unité départemental du Bas-Rhin, Thomas Kapp, qui est descendu dans la cour… pour rester muet face aux agents mobilisés, malgré les invitations à s’exprimer.

Voyant sa réticence à assumer la position de la direction face aux agents, une délégation représentant CNT, CGT, UNSA, Solidaires, FSU et FO a pu entendre Thomas Kapp répéter le discours déjà mainte fois servi aux agents : « les suppressions de postes, c’est pas de notre faute ! » et pour le reliquat on verra plus tard au printemps mais il est toujours prévu des différences entre catégories A, B ou C et une individualisation en fonction de « critères objectifs ». En clair, il avait pour mandat de répéter les consignes de la Direccte Mme Giuganti. Voyant qu’il n’avait rien de neuf à nous dire, la délégation a mis fin à la rencontre.

En conséquence, une assemblée générale aura bientôt lieu pour décider des suites du mouvement et des nouvelles actions futures.

https://www.facebook.com/cnttefp/videos/1864872073728380/
 


Ci-dessous, les retours de la presse :

France3 Alsace : Les inspecteurs du travail défendent leurs emplois
Sur le réseau du ministère, normalement la lecture des vidéos est possible pendant les plages 19h-8h et 12h-14h.

 

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Rhônes-Alpes

Soutien à notre collègue agressé dans la Drôme

Le 4 janvier 2017, lors d’un contrôle d’un chantier à Livron, dans la Drôme, un inspecteur du travail a fait l’objet de menaces physiques et d’injures racistes. Les faits sont reconnu par l’auteur lui-même.

La CNT tient à adresser sa solidarité et son soutien au collègue agressé. Nous condamnons bien évidemment le comportement et les propos inacceptables de l’auteur des faits.

Nous rappelons également que cette agression est symptomatique de l’état de notre société : droits des travailleurs mis à mal, chômage, précarité, racisme sont le terreau de la division des travailleurs qui profite avant tout au patronat.

Dans ce contexte, la casse de l’inspection du travail en tant qu’institution de défense des droits de travailleurs que nous subissons délégitime notre travail d’agents de contrôle et favorise outrages et obstacles au contrôle.

Nous exigeons que la Ministre du travail ainsi que le Directeur de la DIRECCTE de la région Auvergne-Rhône-Alpes condamnent publiquement et fermement les faits du 4 janvier et soutiennent l’action de notre collègue en réaffirmant la nécessaire mission de l’inspection du travail dans la défense des droits des salariés.


Le communiqué de la Ministre

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Bas-Rhin – Strasbourg Intersyndical Tracts

Arrêt des suppressions de postes et reliquats égalitaires !

Rassemblement

le 12 janvier 2017 à 11H30 dans la cour de la DIRECCTE rue Hirn à Strasbourg

  • Arrêt des suppressions de postes !

  • Versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et l’arrêt du RIFSEEP !

Des dizaines de collègues ont signé la pétition pour l’arrêt des suppressions de postes, l’arrêt du RIFSEEP, de l’individualisation des primes et des reliquats.

Sur cette base, les organisations syndicales de la Direccte ex-Alsace ont été reçues en délégation par Madame la Direccte le 29 novembre 2016.

Cette dernière n’a répondu positivement à aucune des revendications des agents ni des OS.

L’AG du personnel avec leurs organisations syndicales du 15 décembre a entendu le compte-rendu de la délégation et a décidé d’un rassemblement le 12 janvier 2017 à 11h30 dans la cour de la DIRECCTE rue Hirn pour obtenir :

  • L’arrêt des suppressions de postes ! Tous les postes doivent être mis à la vacance nationale ! Il faut augmenter le nombre de recrutements statutaires pour les pourvoir ! Tous les postes doivent être pourvus !
  • Le versement à parts égales de la totalité du reliquat de prime quelle que soit la catégorie et l’arrêt du RIFSEEP qui sont des politiques de division des agents !

TOUS ENSEMBLE FAISONS-NOUS ENTENDRE !

 
Le tract d’appel en pdf : Rassemblement: primes égalitaires – non aux suppressions de postes !
Le communiqué de presse : Direccte Grand-Est – Suppression de postes – primes – Communique de presse

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En région Rhônes-Alpes

Séminaire renseignements Auvergne-Rhône Alpes : une leçon de billard à trois bandes !

Pour rappel, le 29 septembre dernier, la DIRECCTE Auvergne-Rhône Alpes organisait le séminaire 2016 des services renseignements. Ce séminaire avait pour thème central le plan régional TPE-PME : « L’objectif de ce plan transversal : bâtir une offre de services en matière d’information RH à l’attention des petites et moyennes entreprises ».

Comment l’administration centrale entend-elle poursuivre le démantèlement du droit social et accentuer la soumission des services aux forces patronales ; le tout sans se couvrir de honte ni entraîner une réaction collective des agents ? Cela devient assurément difficile : nous connaissons maintenant la loi travail, nous vivons tous les jours dans son monde. L’administration est contrainte de forcer sa créativité stratégique et ses contorsions rhétoriques.

Bande 1 : La démagogie pro patronale :

Pour ne pas éveiller les soupçons, l’administration doit se trouver là où on l’attend. C’est ainsi que le DIRECCTE a commencé par se couler dans l’air du temps – et tirer les bénéfices du cirque médiatique – en affirmant gravement que les Français ne se préoccupaient plus que de deux sujets : « la sécurité et l’emploi » (termes permettant de retourner les problèmes bien réels de la guerre et de l’exploitation des travailleurs).

L’ambiance posée, la DIRECCTE (Philippe NICOLAS) et la DGT (Denise DERDEK) continuent en saluant le rôle des TPE/PME dans la création d’emplois de qualité. Est évoqué la complexité du code du travail, et le coût que représente pour ces entreprises le recours nécessaire à un service comptable. À la fin de l’année, vu la facture, pour le patron de TPE/PME, « la coupe est pleine » !

La ritournelle néolibérale est connue : la jungle du code du travail et les coûts indirects qu’elle génère sont donc de nature à freiner l’embauche.La nouvelle mission des services de renseignement est alors évidente: « Accompagner la gestion des ressources humaines pour des emplois de qualité ». « L’intérêt pour nous c’est de parler le langage des TPE PME pour marquer des points en termes de recrutement ».

Autrement dit, ces frais de comptabilité doivent pouvoir être amoindris par un service de renseignements réorienté à destination des employeurs. La DGT dans ses œuvres, on imagine bien alors qu’un frémissement saisisse l’assemblée des agents.

L’administration centrale décide donc de jouer sur la fibre républicaine.

Bande 2 : La République socialiste :

Le service public est à destination de tous les citoyens. La tradition du système de l‘inspection du travail, au service avant tout des travailleurs est une erreur, un parti pris, une violation du principe d’égalité. Le patron est un citoyen à
part entière.

Le discours est certes édifiant, mais se pose tout de même un problème technique : le patron ne vient pas assez au service renseignement.

Il faut donc que le renseignement « sorte de ses bureaux et aille en réunion » avec les organisations patronales ; qu’il n’attende pas que ce nouvel usager-citoyen vienne le voir, mais qu’il « aille vers lui ». La DGT est formelle, le problème de ce service de renseignement c’est qu’il « ne répond pas aux questions qui ne vous sont pas posées », qu’il n’apporte pas « des renseignements à des publics qui ne vous en demande pas ».

C’est la nouvelle politique de l’offre à destination des patrons-citoyens-créateurs d’emploi : « C’est l’effet d’offre qui provoque l’acte d’achat ». Phénomène keynésien (sic) selon l’orateur.

En cet instant, on craint qu’une telle vision de la République égalitaire se heurte à la mémoire des agents. Ils connaissent tous un peu d’histoire sociale et ils savent que le contrat de travail n’est pas un contrat de droit civil classique (malgré ce qu’en pensait Monsieur Macron). En effet, le lien de subordination est l’essence même du contrat de travail. Le code du travail vient mettre des limites à ce que permettraient cette inégalité et la situation de dépendance économique du travailleur face au détenteur de capital. En somme, le droit social nous dit que si le patron est un citoyen comme un autre, sa situation réelle est pourtant sans commune mesure avec celle du salarié.

Mais la DGT a plus d’un tour dans son sac : coup de théâtre, retournement socialiste (et saut périlleux dialectique) ! Aller au-devant des employeurs certes, mais pour forcer l’application de notre code du travail protecteur ! Parler aux employeurs c’est aller à la source du pouvoir dans l’entreprise ; les renseigner c’est promouvoir la protection et permettre aux agents de contrôle de mieux qualifier l’intentionnalité en cas d’infraction.

La transversalité travail-renseignement pour la protection sociale et l’emploi ; l’économie de moyens, la mutualisation des ressources pour toucher ces PME/TPE qui ne voient « parfois jamais d’agent de contrôle » et où « l’effectivité du droit y est dégradée ».

Malgré la loi ElKhomri, on se dit qu’il reste un code du travail encore un peu protecteur en France et qu’il convient en effet de le promouvoir. Alors oui, toucher les employeurs peut être une solution. Présenté ainsi, qui refuserait ce rappel à l’ordre du patronat ?

Finalement la DGT aime le patronat, mais n’aime-t-elle pas avant tout le patronat qui respecte le code du travail ?

Bande 3 : La réforme à venir :

Voici donc le service de renseignement prêt à accepter ce nouveau discours plein de pragmatisme. D’autant que si une plate-forme téléphonique régionale est promise pour la modique somme de 50 000 euros par UD, il est aussi promis que les départs à la retraite des agents seront remplacés, s’il le faut par des lauréats du CRIT. Pourquoi grogner contre les largesses du Ministère ?

Mais les esprits chagrins se poseront une question : malgré les lois Sapin, Rebsamen, Macron et ElKhomri, est-ce que notre code du travail est suffisamment éviscéré pour convenir au patronat et enclencher cette stratégie de la DGT ?

Peut-être pas tout à fait, mais c’est maintenant que l’on construit les habitudes de demain pour un service de renseignements. Demain, lors de la grande réforme du code du travail. Le patronat pourra venir apprendre comment shunter les syndicats, conclure des accords dérogatoires, licencier en toute sécurité… et occuper la place du salarié dans les permanences. Ce salarié volontiers procédurier et prompt à l’action prud’homale qui, on l’aura compris, est aussi un frein à l’emploi.

L’objectif sera atteint bien qu’il semblait impossible : démanteler le droit social et mettre encore un peu plus les ressources de l’État au service de l’exploitation des travailleurs.

Nous ne demandons rien à l’administration centrale ou aux Ministres.

Nous demandons à tous une réflexion et des actions collectives pour que l’inspection et le renseignement restent fidèles à la mission originelle :

Le service et la défense des salariés.

Le tract en pdf : seminaire-renseignements-auvergne-rhone-alpes

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En région Interprofessionnel Tracts

La loi Travail mérite bien une grève générale !

Selon le gouvernement et le MEDEF, les entreprises françaises ne seraient plus compétitives et seraient incapables de recruter en raison d’un cadre juridique trop contraignant. Leur cible : le Code du travail. Mais ce que nos dirigeant-e-s cherchent à faire oublier c’est que le contrat de travail est avant tout l’expression d’un rapport social et économique inégal entre un-e salarié-e et son employeu-r-se : quand on est embauché-e, c’est bien le/la patron-ne qui dicte les règles du jeux et le/la travailleur-se qui dispose.

La loi EL Khomri : la machine à remonter le temps !

Le mouvement social a permis que le Code du travail soit un cadre juridique limitant l’exploitation des travailleur-se-s en encadrant le temps de travail, la rémunération, les conditions de travail… L’État et le patronat ont du l’accepter face aux luttes du mouvement ouvrier, comprenant que la perte de libertés qu’impose le contrat de travail nécessitait quelques compensations. Mais aucune conquête sociale n’est définitive et tant que les travailleur-se-s auront des droits, le Code du travail ne pourra être considéré par le patronat et leurs supplétifs que comme un texte « arriéré et déconnecté » de la « réalité de l’entreprise ».

Il faut le réaffirmer : « nous ne sommes plus au XIXème siècle », Monsieur Valls, précisément parce que le Code du Travail, issu de la sueur, des larmes et du sang des travailleur-se-s leur a permis d’envisager un avenir plus digne.

Ce n’est donc pas au nom de la compétitivité, ni même de modernité mais bien au nom du profit du patronat que le gouvernement a décidé de s’attaquer à ces garanties collectives. D’ailleurs aucune des réformes de ces dernières années qui ont offert au patronat ce qu’il réclamait n’ont permis de changer quoi ce soit au chômage, et n’ont fait qu’aggraver notre précarité. CICE, accords compétitivité emploi, loi Macron, et bientôt réforme de l’assurance chômage, sans oublier les attaques faites au statut de la fonction publique et aux différentes casses de la sécurité sociale : elles relèvent toutes de cette même logique libérale qui vise à donner au patronat la totale liberté d’exploiter.

La loi El Khomri, c’est la pièce maîtresse de cette machine à remonter le temps, le coup de grâce que le gouvernement veut asséner à la classe populaire.

Attaques gouvernementales contre le camp des travailleur-se-s

La mobilisation contre la loi Travail et pour la défense des droits des salarié-e-s dure depuis plusieurs semaines.
Loin de s’essouffler , le mouvement prend de l’ampleur tant dans la grève que dans la rue, tel qu’en atteste la journée de mobilisation du 31 mars, et cela malgré la violente répression policière et judiciaire qui semble être le seul recours du gouvernement face à la légitime colère des travailleur-se-s.
On le sait, la destruction du Code du travail a été le catalyseur de toutes les colères sociales qui se sont accumulées ces dernières années. Dans ce contexte de développement de la contestation, la CNT insiste sur la nécessité de faire converger les revendications de tous les secteurs afin de construire un mouvement de grève interprofessionnel à même de mettre en échec cette politique dictée par le patronat et qui met en pièces l’ensemble des acquis historiques de la classe populaire.
Comme nous l’a montré l’échec des derniers mouvements sociaux, la stratégie des journées de mobilisation ponctuelles ne suffira pas. Au-delà de la journée de lutte du 9 avril , c’est bien dans une perspective de construction de la grève générale qu’il nous faut désormais inscrire le mouvement social.

Inverser la hiérarchie des normes

L’un des objectifs de la loi Travail est de renverser la hiérarchie des normes en faisant de l’entreprise le lieu primordial de l’élaboration des règles.
• En permettant aux employeur-se-s de définir par accord d’entreprise, les règles d’organisation de la production, c’est leur permettre d’élaborer la règle là où les rapports de force sont les plus difficiles à construire pour les salarié-e-s. En effet, les patro-ne-s profiteront d’être chez eux/elles pour exercer toutes sortes de pressions leur permettant d’obtenir les accords qui leur seront favorables et qui fragiliseront les travailleur-se-s.
• Le patronat pourra contourner les organisations syndicales majoritaires si l’accord soumis à la négociation emporte l’avis favorable d’un ou plusieurs syndicats représentants 30% des salarié-e-s : il pourra alors organiser, avec l’accord de ces 30%, un référendum. Le référendum d’entreprise est un leurre de démocratie. Les salarié-e-s seront placé-e-s devant un choix individuel, alors que la défense des intérêts des travailleur-se-s ne peut véritablement se faire que collectivement. Dans ce sens, passer outre les représentant-e-s du collectif des travailleur-se-s pour demander l’avis individuel de chaque travailleur-se, c’est faire croire à la fiction d’une relation égale entre un-e travailleur-se et un-e patron-ne.
• En l’absence d’organisation syndicale au sein de l’entreprise, l’employeur-se pourra recourir au mandatement d’un-e salarié-e pour valider son accord. Aussi, il choisira soigneusement le/la salarié-e qui sera mandaté-e et s’assurera ainsi d’une signature.

Temps de travail et rémunération : de nombreux reculs !

L’inversion de la hiérarchie des normes va avoir des conséquences directes sur le temps de travail et la rémunération des travailleur-se-s. L’article 2 de la loi Travail prévoit la réécriture de la totalité des dispositions du Code du travail sur la durée du travail.
• Actuellement, le recours à des aménagements du temps de travail défavorables aux salarié-e-s n’est possible que si l’accord de branche le prévoit. Demain, les conventions collectives ne permettront plus de protéger les salarié-e-s.
• Le type d’aménagement du temps de travail conditionne mécaniquement la rémunération des travailleur-se-s car il permet de ne plus obligatoirement décompter les heures supplémentaires à la semaine, mais sur une autre période de référence (cycle, année). Demain la flexibilité du temps de travail sera la règle pour toutes et tous.
• La loi Travail va également permettre d’organiser le temps de travail sur 3 ans, par accord de branche.
• Par ailleurs, si la loi prévoit déjà un taux de rémunération des heures supplémentaires à 10%, demain, ce taux de 10% pourra être applicable à toutes les entreprises, même si un accord de branche prévoit un taux supérieur.
La loi Travail : c’est la fin du paiement des heures supplémentaires.
• La loi Travail permettra également de conclure des accords pour la « préservation de l’emploi », sans garantir que cet accord maintienne la rémunération horaire des travailleur-se-s.

Licenciements : pour le patronat tout est permis !

D’après le gouvernement, faciliter les licenciements va permettre la baisse du chômage. Aussi, la loi Travail va fortement accroître la précarité des travailleur-se-s :

• Les accords d’entreprise s’imposeront à l’ensemble des salarié-e-s, quel que soient les clauses prévues aux contrats de travail. Par exemple, si un accord d’entreprise prévoit une modification du temps de travail, le/la travailleur-se refusant cette modification du contrat de travail pourra être licencié-e : cette disposition remet clairement en cause la valeur juridique du contrat de travail dont les dispositions ne constitueront plus une protection pour les travailleur-se-s.

Le gouvernement prétend que la nouvelle définition du motif économique prévue dans la loi Travail ne fait que reprendre la jurisprudence. C’est faux !

• Le motif économique sera caractérisé par une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres (donc seulement 2 au minimum), ainsi, les difficultés économiques ou une baisse d’activité passagères pourront être un motif de licenciement économique, contrairement à la jurisprudence actuelle.

• Le motif économique pourra être invoqué en cas de fermeture d’une entreprise, sans prise en compte des cas limitatifs admis actuellement par la jurisprudence (liquidation judiciaire, cessation définitive d’activité suite à un sinistre important, etc.).

Faciliter le licenciement, c’est rendre beaucoup plus difficile l’application de toutes les autres règles dans l’entreprise. Une réclamation ? « Travaille et tais-toi, sinon t’es viré ! »

La rhétorique libérale de la mise à mort du droit du travail

À l’heure où les expert-e-s économiques, le patronat et les politicien-ne-s se se présentent comme des messies de l’emploi et s’affirment comme le dernier rempart à la fatalité des fluctuations économiques, il nous est plus que nécessaire de décrypter leur jargon et de déconstruire leur discours, derrière lequel se cachent de féroces velléités capitalistes.

• « La lutte contre le chômage »

Les motifs pour lesquels les pouvoirs publics et le patronat s’engagent à réduire le chômage sont trompeurs. Lorsque ces derniers assurent qu’ils souhaitent permettre à l’ensemble des travailleu-r-se-s d’accéder à un emploi, ce n’est pas pour sortir les chômeur-se-s de leur situation de précarité, mais bien car cela constitue un manque à gagner au nom de la sacro-sainte productivité économique. Mine de rien, les chômeur-se-s de longue durée représentent une force de travail à exploiter pour leurs bénéfices. Car patronat et économistes libéraux ne font pas la promotion du plein-emploi, mais plus précisément du plein-emploi précaire.
Ni CDI, ni salaire à vie, au contraire, généralisation des contrats de travail en la défaveur des travailleur-se-s, aux dépens même de leurs conditions d’existence. Le plein-emploi précaire, c’est la meilleure manière pour le patronat de faire pression sur les travailleur-se-s et de les maintenir dans des situations de dépendance et de soumission à leurs pleins-pouvoirs de licenciement ou de surexploitation.
• « La flexibilité du marché du travail facilite l’embauche »
Aux injonctions de flexibilité et de souplesse (notez la connotation méliorative de la rhétorique), on oppose la prétendue rigidité du droit du travail. À les entendre, les patron-ne-s seraient prêt-e-s à embaucher, mais seulement s’il leur était plus aisé de licencier selon leur bon vouloir. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que ce n’est pas « l’embauche » qu’ils/elles souhaitent stimuler, mais bien la possibilité de conserver à tout prix leur taux de profit ou leur taux de marge, voir le maximiser, en cas de crise. Au moindre signe de fluctuation économique, mettre des salarié-e-s à la porte leur permettrait de réaliser des économies, mais surtout de jouir pleinement de leurs profits et de leurs dividendes. Non, licencier plus ne permet pas d’embaucher plus, c’est répondre à l’instabilité du système économique (dont ils/elles sont les seuls responsables) par l’instabilité des situations des travailleur-se-s, en créant de plus en plus d’opportunités pour le patronat de disposer d’eux/elles de la manière dont ils/elles le souhaitent, sans considération autre que leur maintien en haut de l’échelle.

• « Réduire le coût du travail n’a que des conséquences économiques positives »

Lorsque le vent tourne, politicien-ne-s et patron-ne-s déclarent vouloir réduire ce qu’ils/elles appellent « le coût du travail ». D’après eux/elles, seule la déconstruction de l’ensemble des droits sociaux acquis au cours des deux siècles derniers leur permettrait d’accroître la demande de travail des entreprises, c’est-à-dire faciliter les licenciements comme nous l’avons vu, ou bien encourager la surexploitation. Car la flexibilité s’oppose également à la prétendue rigidité des salaires, du temps de travail, des protections sociales, etc. Il s’agit bien là de remarquer que nos vies ne représentent pour eux/elles que des « coûts », que des facteurs d’une équation dont ils/elles sont les seul-e-s à profiter. La fragilité de l’accès aux soins, à des services publics de qualité, ou à un niveau de vie décent n’est pas une réalité qu’ils/elles ont à subir au quotidien, et constitue même pour eux/elles un obstacle à leur perpétuelle course aux profits. Le/la travailleur-se est une « chose » pour le/la capitaliste, dont il souhaite disposer à volonté, et qu’importe la précarité et pauvreté engendrées par un tel aveuglement.

Et on voudrait encore nous faire croire que le patronat et la classe politicienne viennent au secours des travailleur-se-s. Mais il faudrait leur rappeler que ce ne sont pas les patron-ne-s qui créent des emplois pour les salarié-e-s, mais bien les travailleur-se-s qui produisent la valeur dont ils/elles tirent leurs profits.

La loi Travail ou le culte de l’individu libéral : un choix de société

Au-delà des mesures spécifiques qu’elle comporte, la loi dite « travail » comporte un choix de société bien établi. Celui d’un capitalisme libéral triomphant où l’individu isolé, juridiquement responsable de sa vie, capitalise dans son coin pour son intérêt propre. Et pour ceux/celles qui resteraient sur le bord du chemin, l’ État fera l’aumône : quelque 400 euros par mois de RSA ou de « garantie jeune », quelque 700 euros de minimum vieillesse… En imposant bien entendu un flicage de ces « assisté-e-s » : obligation d’accepter des petits boulots mal payés, cumul emploi-retraite, etc.
Mais cette logique de société est un mythe. Les individus ne sont pas libres et égaux. Le capitalisme est fondé justement sur une distinction claire : ceux/celles qui détiennent les moyens de production (le capital) et le pouvoir social qui en découle directement (actionnaires) ou indirectement (DRH, cadres dirigeants, etc.), contre ceux/celles qui n’ont que leur travail pour vivre. C’est ce qu’on appelle la lutte des classes. Ici, il n’y a pas de place pour l’égalité ou la liberté ou pour des « partenaires sociaux ». Que l’ État et le gouvernement prétendent et assènent le contraire montre clairement leur place : assurer la continuité du capitalisme et de cette division en classes sociales.
Toutefois, les travailleur-se-s, à travers l’histoire, ne sont jamais resté-e-s sans rien faire. Ils/elles ont arraché-e-s, au prix de l’exil, de la prison, voire de leur vie, des droits : de s’organiser en syndicats, de faire grève, d’avoir des congés payés, de limiter le temps de travail, d’obtenir réparation en cas de licenciement, d’avoir une sécurité sociale et des allocations chômage, d’interdire le travail des enfants, d’imposer des conventions collectives et des salaires minima, etc. Non pas en se lamentant ni en demandant gentiment aux puissants, mais en exigeant, en s’organisant et en luttant. Sans la Commune de Paris en 1871, les bourses du travail, les grèves pour la journée de 8 heures au début du XXe siècle, les grèves générales de 1936 ou 1968, la Résistance et le CNR en 1945, et combien d’autres luttes encore, il n’y aurait pas besoin de loi El Khomri pour assurer le triomphe du capitalisme, et nous serions resté-e-s au XIXe siècle.
Obtenir le retrait de la loi Travail, comme nous avons obtenu celui des plans Jospin en 1991 et Juppé en 1995, du CPE et CNE en 2006, voilà donc l’enjeu immédiat. Mais, surtout, il nous faut opposer notre logique, notre modèle de société à celui du capitalisme. Retrouver les voies de l’auto-organisation collective, de l’autonomie des travailleur-se-s (avec ou sans emploi), renouer avec les origines du syndicalisme, sans permanents ou dirigeant-e-s autoproclamé-e-s négociant à Matignon la longueur de nos chaînes.
Acter que notre monde ne connaît pas l’égalité et la liberté, mais que c’est à nous de les construire dans nos propres institutions et non pas à travers celles que veulent nous imposer patronat et dirigeant-e-s politiques.
Accepter sereinement que notre arme est la solidarité :
• revendiquer qu’il est plus égalitaire et juste de socialiser les richesses (par la sécurité sociale ou en assurant un véritable salaire à toutes et tous, quel que soit le « parcours de vie ou professionnel », par exemple) que de les capitaliser chacun dans notre coin ;
renforcer nos libertés réelles, par exemple en donnant accès aux allocations chômage aux gens qui démissionnent ;
renforcer nos droits et protections collectives en étendant le droit syndical pour tous quelle que soit la taille de l’entreprise et le statut (vacataires ou contractuel-le-s notamment), en rétablissant la hiérarchie stricte des normes, ou encore en supprimant la loi Macron et les décrets qui par exemple restreignent les pouvoirs des CHSCT ;
• défendre nos « libertés fondamentales », avec le retrait de l’État d’urgence, l’amnistie des militant-e-s de Goodyear, Air France, La Poste et autres ou encore la liberté d’affichage et de diffusion de tract dans l’espace public ;
imposer la solidarité de classe et la liberté des peuples : accueil des migrant-e-s, arrêt des guerres impérialistes, liberté de circulation des personnes plutôt que celle bien réelle des capitaux.
Autant de pistes, d’idées et surtout de pratiques à mettre en œuvre dès aujourd’hui, ici et maintenant. Notre liberté, notre égalité, notre fraternité, ne seront pas le fruit de lois étatiques ou d’une soi-disant République qui a perdu ses fondements révolutionnaires et sociaux. Derrière la loi Travail se cache un choix de société : transformer les individus en petites entreprises concurrentielles, une société capitaliste accomplie.
Face à cette logique, c’est un autre futur que nous devons construire. Par la grève générale et la révolution sociale. Notre avenir et notre modèle de société ne dépendent que de nous.

Contre le capital, l’État et ses politiques libérales,
construisons la grève générale !

 
Le tract en pdf : La loi Travail mérite bien une grève générale !

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Projet de loi El Khomri : la machine à remonter le temps !

Le gouvernement vient de divulguer son projet de loi sur la négociation collective, le travail et l’emploi. Ce projet est une véritable loi réactionnaire qui vise à détruire les protections collectives des salarié-e-s.

Tout y passe : protection contre les licenciements, temps de travail et heures supplémentaires, médecine du travail, amplitudes horaires identiques pour les mineurs, plafonnement des indemnités prud’homales… et instauration de référendums d’entreprise qui permettront aux patrons de contourner les syndicats en mettant directement le pistolet sur la tempe des salarié-e-s.

Cette loi n’est que la transposition du cahier de revendications du Medef.

Ce gouvernement cherche clairement l’affrontement avec les classes populaires et cette destruction du Code du travail, couplée à celle de l’assurance chômage restreignant les droits des chômeuses et des chômeurs, ne reflète rien d’autre que la volonté de libéraliser totalement le marché du travail.

Après la loi Macron, et toutes les mesures d’exonération de cotisations sociales dont le patronat a usé et abusé pour augmenter ses bénéfices, après les terribles réformes sur les retraites qui se sont enchaînées, après la destruction systématique de tous les services publics, sans qu’une réelle réaction d’envergure ne se fasse jour, il fallait bien que le coup fatal arrive : en finir avec les restrictions collectives et individuelles aux licenciements, en finir avec toute forme de protection des salarié-e-s.

Simplification-code-du-travail-CNTQuelques éléments contenus dans le projet actuel :

  • En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale sera plafonnée à 15 mois de salaire.
  • Il sera possible de moduler le temps de travail sur 3 ans par accord.
  • Il sera également possible de moduler le temps de travail sur 16 semaines sur simple décision unilatérale de l’employeur pour les entreprises de moins de 50 salariés.
  • Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures pourront être fractionnées
  • Le nombre de semaines consécutives où l’on peut travailler 44 ou 46h sera augmenté.
  • Par accord, une entreprise pourra baisser les salaires.
  • Le forfait-jours (qui permet de ne pas décompter les heures de travail) sera étendu.
  • Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine.
  • Après un accord d’entreprise, les heures sup’ pourront être 5 fois moins rémunérées.
  • Une mesure pourra être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats.
  • Une entreprise pourra faire un « plan social » sans avoir de difficultés économiques.
  • La durée du congé en cas de décès d’un proche ne sera plus garantie par la loi.
  • Après un accord d’entreprise, un-e salarié-e refusant un changement dans son contrat de travail pourra être licencié-e.

Au-delà de ces différents éléments spécifiques, ce projet tend à créer un droit différent dans chaque entreprise et chaque établissement. Cet éclatement du droit aura pour conséquence un morcellement des conditions salariale et une division des travailleurs rendant plus difficiles une riposte et des mobilisations communes. Le capital aura face à lui non pas une classe de travailleurs unis mais un salariat morcelé et atomisé.

De plus, renvoyer la législation sociale aux accords d’entreprise, c’est la soustraire à toute possibilité de poursuites pénales en cas d’infraction.

Agents du ministère du travail, salarié-e-s en CDD, en CDI, stagiaires, intérimaires ou privé-e-s d’emplois, nous sommes tou-te-s concerné-e-s. Face à un tel recul historique, l’heure est à la mobilisation !

Pour la CNT, les choses sont claires. Le rôle du syndicalisme n’est pas d’écrire avec le gouvernement la pire opération de destruction des acquis sociaux de l’Histoire, il consiste à s’inscrire dans un rapport de force, celui de la lutte des classes, qui permettra d’imposer au gouvernement l’abandon total et définitif de l’ensemble des dispositions scélérates qui constituent ce projet de loi.

Faisons front pour faire reculer la loi du Capital !

Il appartient désormais à toutes celles et à tous ceux qui sont conscient-e-s de ce terrible enjeu pour les classes populaires d’informer partout les travailleurs et travailleuses de la perversité d’une telle réforme, de multiplier les réunions publiques et les assemblées générales ainsi que les débrayages dans tous les secteurs d’activité, de coordonner les initiatives unitaires et de participer à toutes celles qui verront le jour pour mettre en échec ce projet en développant grèves, occupations et blocages. Bref, il appartient dorénavant à chacun de se mobiliser, sur tous les terrains, pour gagner le retrait de cette réforme ignoble.

Car assurément, le Code du travail vaut bien une grève générale !

Après le succès de la pétition contre le projet de loi et la multiplication des appels à la grève générale le 9 mars, le gouvernement a annoncé un report de la date de présentation de la loi en conseil des ministres. Cela ne change rien au contenu du texte ! Il nous faut maintenir et augmenter la pression pour obtenir le retrait du projet.

Nous ne pouvons rester inertes en attendant une réaction de l’intersyndicale nationale.

Toutes et tous en grève le 9 mars

pour exiger le retrait de la loi travail !

 
Le tract en pdf : tract CNT loi travail grève 9 mars

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La coupe est pleine, et ce n'est pas du champagne !

Voilà maintenant un peu plus d’an que la nouvelle organisation de l’inspection du travail est en place dans tous les départements.

Le passage à une nouvelle année est souvent le temps des bilans et des résolutions.

C’est donc l’occasion de revenir sur ce mois de décembre 2015, marqué par l’attribution des reliquats de prime.

On ne prête qu’aux riches « méritants »…

Commençons par la violence de la distinction faite entre le montant attribué en fonction de la catégorie d’appartenance (ABC). On aurait pu rêver que l’attribution des reliquats vienne corriger un tant soit peu des inégalités salariales, déjà très importantes entre catégories.

A défaut, un montant égal aurait pu être attribué à tout le monde. Mais non ! Les montants des reliquats reproduisent et augmentent encore les inégalités salariales !

Le fait d’attribuer un montant moindre aux agents percevant les plus bas salaires est en absolue contradiction avec les valeurs que nous défendons, et nous analysons cette démarche comme une nouvelle illustration du mépris porté au travail de chacun et l’ignorance de notre ministère sur ce qu’est un salaire et ce à quoi il sert.

Outre l’attribution d’un montant moindre suivant la catégorie A, B ou C, les reliquats ont été attribués après « consultation du supérieur hiérarchique » et « en fonction de la manière de servir », c’est-à-dire remis au pouvoir discrétionnaire de la hiérarchie au nom de l’alibi méritocratique.

Citron pressé…

« Manière de servir » et « supérieur hiérarchique » sont les deux notions traitées par notre bilan.

La réforme de l’Inspection du travail a permis à notre Ministère de nous affecter une sorte de Jiminy Criquet, nous rappelant régulièrement les priorités de notre Ministère, les bienfaits de WIK’IT, ou encore l’intérêt des actions collectives.

Nous n’idéalisons pas l’ancienne organisation de l’inspection du travail, dans laquelle l’esprit de petit chef d’inspecteurs zélés pouvait éventuellement s’exprimer à loisir chez certains. Néanmoins, cette nouvelle organisation permet un contrôle accru des agents notamment parce que les RUC consacrent une part non-négligeable de leur temps de travail à relayer les consignes ministérielles et à surveiller l’activité de leurs agents, ne serait-ce que pour alimenter la note de quinzaine, au profit de leur propre promotion ; nous ne parlons pas du contrôle accru des courriers entrants et sortants. A cet égard on voit fleurir des notes de service imposant de faire transiter un nombre toujours plus grand de documents par les RUCS.

La pression de la hiérarchie ne se limite pas forcément aux comportements autoritaires que certains connaissent, elle prend des formes plus insidieuses et culpabilisantes qui atteignent chaque agent, investi dans ses missions, ayant le souci de bien faire.

Elle se manifeste par le rappel constant des priorités ministérielles (chutes de hauteur, amiante et prestation de service internationale, etc.) à quoi il faut éventuellement rajouter les priorités régionales et/ou locales. Ceci tout en rappelant que nous devons assurer nos missions de service public, sans pour autant en définir et/ou en défendre le contenu.

Cette pression hiérarchique, c’est aussi celle qui disqualifie les contrôleurs du travail, en leur supprimant de fait leur droit à mutation, en proposant des postes vacants aux seuls inspecteurs.

C’est également celle qui demande aux secrétaires, pardon, aux assistants de contrôle, d’assumer un logiciel à l’ergonomie digne d’un casse-tête et, dans un même temps, à se former au droit du travail pour répondre aux sollicitations des usagers.

La pression hiérarchique, c’est aussi celle qui ne prend pas en compte la charge de travail inhérente aux intérims sur les postes vacants, aux suppléances relatives aux décisions concernant la rupture ou le transfert des contrats de salariés protégés, ou la baisse du nombre d’agent de contrôle.

Ces éléments, non exhaustifs ne peuvent, à eux seuls, traduire ce qui engendre notre souffrance au travail, cela serait trop simple !

Dis-moi quelles sont tes priorités je te dirai qui tu es…

Aujourd’hui, les agents du système de l’inspection du travail, tels qu’aime les nommer notre Ministère, ressentent la rupture qui s’opère entre les choix politiques et idéologiques de la « politique travail » et la réalité du monde du travail.

Les priorités du ministère, si elles peuvent être légitimes sur certains aspects aux yeux des agents (préservation des conditions de travail, garanties minimales pour les salariés détachés) se fondent d’abord sur des considérations économiques et concurrentielles.

Elles font primer les considérations économiques parce que le souci du Ministère du travail est d’abord de limiter les coûts financiers des dégâts de l’amiante ou de certains accidents du travail (chute de hauteur).

Elles relèvent de la logique concurrentielles car les prestations de service internationales peuvent, si elles ne sont pas contrôlées, nuire aux entreprises établies en France.

Elles ont certes leurs légitimités au regard de notre préoccupation qu’est la défense des droits des travailleurs, mais leurs choix, en tant que priorités, est une négation de ce qu’est la relation salariale, parce qu’elles ne légitiment nos interventions que sur le seul terrain revendiqué par le patronat.

EXIT heures supplémentaires impayées ou sous-payées ; EXIT ports de charges démesurés ; EXIT minima conventionnels non respectés ; EXIT temps de travail fantaisiste ; EXIT restrictions médicales non prises en compte… la liste des violences exercées sur les salariés ne relevant pas de nos priorités est longue, aussi longue qu’une permanence à laquelle nous expliquons que nous ne pouvons rien faire, faute de moyens, de temps, de texte, ou de possibilité de faire baisser le chômage.

Le 30 novembre 2015, Monsieur STRUILLOU a participé à une conférence à l’Université de Strasbourg, intitulée « Où va le Code du travail ».

Si, pour l’anecdote, la salle se situait très à droite, notre DGT a expliqué à son auditoire que, si 80% d’une classe d’âge avait le BAC, le lien de subordination ne pouvait avoir le même sens que par le passé, que les salariés étaient en capacité, pour peu qu’ils soient informés de leurs droits, de les faire respecter.

Nous y voilà, à « la manière de servir » ! Servir mais servir qui ?

Nos supérieurs hiérarchiques au sommet, quelles que soient leurs motivations, ne défendent pas les mêmes intérêts que nous et relaient une représentation du monde du travail qui est fausse ! En d’autres termes, une vision toute patronale d’un monde du travail merveilleux dans lequel nous sommes tous des « collaborateurs », sans rapport d’exploitation ou de domination.

Tous les agents de l’inspection du travail, qu’ils soient agents de contrôle ou non, parce qu’ils sont en contact avec la réalité du monde du travail, la voient telle qu’elle est dans notre système capitaliste : violente, oppressante, injuste.

Ils ne supportent plus la mascarade des actions prioritaires et du blabla en système qui ne correspondent ni aux réalités spécifiques de chaque section, ni aux demandes, relevant souvent de l’appel au secours, de salariés exploités et dominés. Alors qu’on continue de supprimer des postes chaque année dans notre ministère (-192 ETP prévus pour 2016), la priorité de notre « système d’inspection » a été de nous rajouter une couche de pression hiérarchique.

L’inspection du travail fera certes avec les moyens et les règles de droits à sa disposition, mais elle sera toujours le témoin de la souffrance des travailleurs, et servira, non pas la vision idéalisée de la relation salariale de son patron – le Ministère du travail – mais les travailleurs dans leur ensemble, qu’ils soient soumis à l’amiante, aux chutes de hauteur, aux conditions déplorables du détachement comme à toutes les autres formes d’exploitations !

Notre propre souffrance est celle des salariés que nous défendons.

Soyons fiers de notre travail !

Faisons fi des injonctions de notre hiérarchie !

 
Le tract en pdf : La coupe est pleine et ce n’est pas du champagne !