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Rhônes-Alpes Tracts

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage…

Déficit de 60 agents sur la région Rhône Alpes !

On le sait la réforme sapin c’est 10 % de baisse d’effectif. Concrètement cette réduction s’est opérée par le refus de mettre à la vacance les postes des agents partant (retraite – mutation – réussite de concours…) notamment les catégories C. Elle va se poursuivre avec l’extinction des B par un effet de seuil : Les B passent A sauf que le seuil cible de A ne va pas augmenter, ce qui fait qu’on sera en sureffectif théorique de A justifiant le non remplacement de leur poste… C’est juste arithmétique.

La charge de travail a dû être absorbée par les agents, qui se sont vus, par l’éternelle ritournelle d’obligation de la continuité du service public, contraint de pallier à la pénurie de gré ou de force. Résultat, c’est la qualité du travail qui s’en ressent (classement de dossier qui ne l’aurait pas mérité, erreur de formes ou motivation expresse, délais de réalisation des suites qui augmente, abandon de contrôle malgré les plaintes…). Le stress des agents augmente de pair. Nous ne sommes plus des agents de contrôles mais des pompiers faisant feu de tout bois avec un verre d’eau pour éteindre l’incendie.

Les salariés subissent une crise sociale sans précédent. La dérégulation continue du droit du travail semble n’avoir aucune limite pour le patronat et leurs relais serviles au gouvernement. C’est dans ce contexte que le gouvernement décide de casser l’indépendance de l’inspection et une baisse continue de nos effectifs alors que les services sont déjà exsangues.

Bourdieu avait déjà signalé cette mauvaise foi désormais habituelle de nos pouvoirs publics. Se plaindre de l’ineffectivité du service rendu tout en continuant de réduire ces moyens pour à terme, toujours au nom de la rentabilité et de l’efficacité du service public, le transformer… en le détruisant encore plus. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage…

La transformation qui est en train de s’opérer par la réforme va ainsi normaliser cette baisse perpétuelle des moyens de fonctionnement de l’inspection du travail. Et tant pis pour ceux qui ne supporteront pas le rythme, ils se mettront hors course d’eux même, soit en changeant de métier et de fonction, soit en se mettant en arrêt maladie. Cette transformation des conditions de travail se vérifie d’ailleurs pour chacun des services de notre ministère. Le but étant à terme de transformer le service rendu au public en faisant simplement abstraction du public que nous sommes censés servir : les salariés. Derrière la baisse de nos moyens et la transformation de notre organisation du travail, apparaît ainsi la modification profonde du sens de ce dernier… Sauf que quand on perd le sens, on perd souvent l’envie…

La charge de travail que l’on supporte devient démentielle. Réduire cette charge est devenu indispensable. Il faut distinguer la charge supplémentaire visible qui se déduit des postes non remplacés et la charge supplémentaire masqué généré par l’absence d’adaptation des postes de travail à temps partiel. Pour se faire une idée de ce que ces deux charges de travail représentent, on peut analyser les tableaux joints au présent tract qui présentent les effectifs de la région par UT et par catégorie à jour au mois de septembre 2014 (tableaux issus de la RH Rhône-Alpes).

Il nous suffit de regarder la différence entre les effectifs cibles de l’administration (c’est-à-dire les effectifs que l’administration estime nécessaire pour faire fonctionner le service public) et les effectifs réels en équivalent temps plein (c’est-à-dire le nombre de personnes réellement présentes pour assurer ce service). Hop miracle ! Juste avant l’entrée en œuvre de la réforme, nous fonctionnons en Rhône-Alpes avec 8,22% de nos effectifs en moins et cela avant même que la réforme ne rentre en œuvre. Soit un déficit de 60 postes d’agents à temps plein, sans compter le 42 ! Houch!!! Et oui on sait ça fait mal… Allez, un petit tableau récapitulatif pour bien se rendre compte à quel point on gère la pénurie dans les UT et par catégorie :

Effectifs Rhones-Alpes inspection du travailVoili… Voilou… Il n’y a pas grand-chose à rajouter pour comprendre ce qui fait que nos services ont du mal à tourner… Et là on fait juste un différentiel en partant des effectifs que l’administration estime suffisant… Pas des effectifs qu’il nous faudrait réellement pour rendre un service public aux travailleurs, digne de ce nom !

Nous appelons les agents de la région à se soulever pour défendre leurs conditions de travail et le sens de leurs missions dans la continuité de la mobilisation initiée le 1° décembre 2014 et des appels intersyndicaux.

Il nous faut 60 postes supplémentaires, il nous faut des sections en plus, il nous faut des ratios pour garantir nos effectifs par UC !

 

Le tract en pdf : Quand on veut tuer son chien… Déficit de 60 agents sur la région Rhône Alpes !

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Articles de presse

A l’inspection du travail, la casserole Tefal

Article de Luc Peillon paru dans le journal Libération daté du 15/10/2014
Pour avoir mis en cause l’accord sur les 35 heures, Laura Pfeiffer subit les pressions conjuguées de son administration et de la société d’électroménager. «Libération» a eu accès à un document embarrassant pour la hiérarchie de la jeune femme, comme pour l’entreprise.
L’inspectrice du travail, son chef, la taupe et le DRH: c’est le quatuor du rocambolesque feuilleton qui, depuis un an et demi, met sens dessus dessous l’administration du travail de Haute-Savoie. L’histoire, dite «affaire Tefal», oppose une jeune inspectrice à son supérieur hiérarchique… lui-même allié à la direction de l’entreprise d’électroménager. Elle rebondit aujourd’hui avec un nouvel élément dont Libération a eu connaissance, et qui illustre de façon inquiétante les relations parfois obscures entre entreprises et administration du travail. Et, accessoirement, le peu de soutien dont les agents de terrain bénéficient de la part de leur ministère.
L’affaire, dévoilée par l’Humanité, commence en janvier 2013. Une jeune inspectrice du travail, Laura Pfeiffer, est sollicitée par un syndicat de l’entreprise Tefal, implantée dans la banlieue d’Annecy. Avec près de 2000 salariés, la boîte est l’un des plus gros employeurs de la région. Alors que la direction veut modifier le contrat de travail de certains employés, l’inspectrice découvre une irrégularité dans l’accord 35 heures signé treize ans plus tôt. Elle demande sa renégociation avec pour conséquence éventuelle de transformer…
L’article en intégralité en pdf : « A l’inspection du travail, la casserole Tefal » Libération 20141015

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Articles de presse Rhônes-Alpes

Téfal a bien tenté d'écarter l'inspection du travail

Article paru dans l’Humanité datée du 23 septembre 2014.
 

Le conseil national de l'inspection du travail confirme que l'inspection du travail a bien fait l'objet de pressions de la part de Téfal et du Medef local.
Le conseil national de l’inspection du travail confirme que l’inspection du travail a bien fait l’objet de pressions de la part de Téfal et du Medef local.

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Articles de presse Intersyndical Rhônes-Alpes

Les inspecteurs du travail dénoncent la « criminalisation » de leur mouvement

Article paru dans l’Humanité datée 23/09/2014
Les agents de l’inspection du travail manifestaient hier contre la réforme de leurs services, et pour exiger le retrait d’une plainte de l’administration suite à une action syndicale en octobre 2013.
Marcy-l’Etoile (Rhône), envoyée spéciale.

« Avant, il y avait une tradition dans le ministère, on négociait avant toute sanction », déplore Yves Roupsard, militant CGT entré dans l’administration en 1982 comme contrôleur du travail, qui se souvient encore de son sujet de concours portant sur la « liberté et la solidarité ». « Ça se durcit… », songe-t-il face aux grilles de l’Institut national du Travail (INT) gardées par des gendarmes mobiles. Hier à Marcy-l’Etoile en banlieue de Lyon, quelque deux-cents agents de l’inspection du travail sont venus de toute la France manifester devant leur école nationale de formation, à l’appel des syndicats CGT, SUD, SNU, FO et CNT.

A l’origine, il s’agissait une fois de plus de manifester contre la réforme en cours dans les services, annoncée à la rentrée 2013, entérinée par un décret de mars dernier, et dont la mise en œuvre doit débuter d’ici janvier prochain. La date avait été choisie parce que se tenait à l’INT une grand messe réunissant les responsables d’unités de contrôle ou RUC, nouvel échelon hiérarchique créé par la réforme et incarnant la reprise en mains des inspecteurs du travail jusque là très autonomes.

Mais début septembre, juste après l’annonce de la manifestation par les syndicats, quatre agents du Rhône – deux syndiqués CNT, un CGT et un non syndiqué – ont été convoqués pour le mois d’octobre par la police qui souhaite les entendre sur le déroulement d’une manifestation le 8 octobre 2013, déjà à l’INT, et déjà contre la réforme. Ce jour-là, à l’occasion d’un séminaire réunissant tous les directeurs du travail, une quarantaine d’agents avait contourné le bâtiment et franchi un grillage pour pénétrer dans l’INT et bloquer l’accès des cadres au réfectoire où étaient disposés les petits fours. Bernard Bailbé, directeur de l’INT, avait aussitôt porté plainte contre x. « C’est probablement une première, que l’administration porte plainte contre ses propres agents », estime Martine Corneloup, de la CGT.

De quoi réorienter en partie les slogans : « Dialogue social ne rime pas avec pénal, retrait de la plainte ! », scandent les agents. Venu à la rencontre des trublions, le directeur de l’INT croit bon de préciser qu’il « a porté plainte contre x, pas contre les organisations syndicales », et jure que ce n’est pas lui qui a donné les quatre noms à la police… Et d’ajouter que « le retrait de la plainte sera un élément de discussion », qu’il « peut y avoir des éléments d’évolution dans le cadre d’une négociation », mais sans préciser quelles contreparties il pourrait bien exiger. Les manifestants ont donc continué de bloquer l’accès, empêchant une partie des RUC d’accéder au séminaire.

« C’est caricatural, on était quarante ce jour-là, ils nous connaissent tous, mais ils prennent quatre d’entre nous pour faire un exemple et pour faire peur, et maintenant il faudrait négocier pour le retrait de cette plainte bidon, c’est du niveau bac à sable, lance Dominique Rols, militant du SNU dans le Rhône. Tout ça pour un poteau plié et des repas non consommés ». « C’est une façon de mettre la pression, en criminalisant notre action », renchérit Benoît Verrier, de Sud-travail. Un durcissement qui ne risque pas d’apaiser le climat social en interne, qui se détériore depuis la mise en place progressive d’objectifs chiffrés il y a quelques années, le déni de l’administration face à deux suicides d’inspecteurs en 2011 et 2012, et le lancement de la réforme il y a un an.

D’après les calculs des syndicats qui dénoncent un « plan social » à l’inspection, cette réorganisation des services se traduira par une baisse de 10% des effectifs de terrain, du fait des suppressions de postes nettes dans le ministère du Travail, mais aussi de la création de l’échelon des RUC par ponction parmi les agents de contrôle. Soit quelque 200 fonctionnaires en moins sur 2300 au niveau national pour recevoir les salariés, les renseigner sur leurs droits et intervenir dans les entreprises. « On est déjà trop peu nombreux, la réforme va encore augmenter notre charge de travail, explique Marie-Pierre Maupoint, inspectrice du travail et représentante de Sud-travail. On ne traite déjà que les urgences, demain on traitera les urgences parmi les urgences ! C’est un problème pour les usagers qui nous sollicitent, et pour nous aussi car cela crée de la souffrance ».

Fanny Doumayrou

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Bas-Rhin – Strasbourg Intersyndical

Assassinats de Saussignac : hommage à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière

Texte lu aux noms des organisations SNU, FO, CNT, CGT et CFTC lors de l’hommage rendu Sylvie Trémouille et Daniel Buffière le 2 septembre 2014, dix ans après leur assassinats par un employeur.

Le meilleur hommage que nous puissions rendre à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière c’est de défendre les missions et les statuts des agents du Ministère du Travail !

 

Il y a 10 ans, le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la MSA, étaient assassinés par un exploitant agricole à Saussignac.

Il est important de rappeler que cet acte odieux n’a jamais donné lieu à une mobilisation ministérielle à la hauteur des dérives largement diffusées et soutenues par divers groupements d’employeurs à l’encontre des services de l’inspection du travail.

Ainsi, le gouvernement n’a condamné que du bout des lèvres ces deux assassinats préférant parler de simple « drame » pour les déconnecter de leur contexte social.

En effet, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, n’ont cessé de critiquer les droits des travailleurs, d’affaiblir le Code du travail, d’attaquer l’inspection du travail.

La condamnation pénale à 30 ans de réclusion du meurtrier ne masque pas que c’est dans ce contexte de délégitimation des contrôles en entreprise que, 10 ans après les assassinats, les obstacles, outrages et autres agressions ont été multipliés par 4 !

L’inspection du travail, chargée d’une mission de protection des travailleurs à travers la mise en œuvre d’un Code du travail – toujours protecteur des salariés malgré sa remise en cause par tous les gouvernements successifs – est toujours aussi menacée.

L’inspection du travail est, pour le MEDEF dont le gouvernement se fait le serviteur zélé, une contrainte insupportable (droit d’entrée de jour comme de nuit, contrôle inopiné, pouvoir d’enquête et d’audition, etc.), d’autant qu’elle a un lien direct avec les travailleurs et leurs syndicats, qu’elle bénéficie d’une indépendance d’action garantie par une convention internationale et qu’elle ne peut en cela être formellement supprimée.

Pour en finir avec l’inspection du travail, il faut donc sans cesse la réorganiser (combien de réforme depuis 10 ans, combien d’expérimentations ?) pour obéir à des « priorités nationales » fumeuses, coupée de la demande sociale, et ainsi la briser dans son indépendance d’action.

C’est le sens de la réforme de l’inspection du travail que le gouvernement met actuellement en œuvre. Elle détruit encore un peu plus son caractère territorial et généraliste. Elle casse avant tout le collectif de travail et se traduit sur le terrain par une suppression de 10% des postes de contrôle et le renforcement de l’encadrement intermédiaire chargé de mettre au pas les contrôleurs et inspecteurs du travail.

Depuis toujours les agents de l’inspection et du ministère du travail se mobilisent sans relâche pour résister à ces attaques. 10 ans après les meurtres de Saussignac, les agents et les missions de l’inspection du travail restent toujours à défendre parce que les attaques contre l’inspection du travail sont par nature des attaques contre les droits des travailleurs. D’autant qu’au même moment, le gouvernement VALLS II entend remettre en cause des pans entiers du Code du travail (seuils sociaux, travail du dimanche, 35h, etc.).

Aujourd’hui, nous rendons réellement hommage à Sylvie TREMOUILLE et à Daniel BUFFIERE en réaffirmant notre attachement à nos missions, à nos statuts, contre la casse du Code du travail.

Tous ensemble, refusons la baisse des effectifs,
la dégradation de nos conditions de travail
et du service rendu aux salariés !

Zéro suppressions d’emploi !
Refus de toute surcharge de travail !
Aucune mobilité imposée !
Non aux pools de secrétariat !
Affectation des secrétaires à des agents de contrôle et non à l’UC !

 
SNU, FO, CNT, CGT et CFTC appelleront courant septembre à une heure d’information syndicale pour organiser la défense de nos conditions de travail et préparer les mobilisations à venir.
 
Le tract en pdf : 10 ans Saussignac Sylvie Trémouille et Daniel Buffière Direccte Alsace

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Quand les experts confirment que nos pontes nous mentent, nous manipulent et nous broient !

Le 18 avril 2015 le cabinet « Alternatives ergonomiques », mandaté par le CHSCTM, rendait son rapport. L’objectif de ce rapport était d’analyser les conséquences de la réforme Sapin, dite « ministère fort », sur les conditions de travail et la santé des agents. Pour ce travail les experts ont basé leurs analyses sur la manière dont les agents vivent leurs situations de travail actuelles dans 3 Unité territoriales (Paris, Toulouse et Montauban). C’est à partir des difficultés rencontrées par les agents dans leur activité que le rapport a ensuite cherché à identifier l’impact possible de la réforme. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, les analystes du travail ont tenu à revenir longuement sur les conditions de l’expertise.

Le char d’assaut de la DGT: retour sur les conditions de l’expertise et les motivations du projet de réforme…

Pour les analystes, l’appel d’offres du ministère contrevient aux conditions normales de réalisation d’une telle expertise, notamment les cadres temporels et surtout financiers, qui ont été fixés unilatéralement par l’administration. « Ici, le processus de mise en œuvre de la réforme s’est poursuivi parallèlement au déploiement de l’expertise […] Cette situation a conforté le point de vue des agents qui considèrent que, depuis le début de ce projet, le ministère avance en dépit de toutes les critiques » (p.17). De là à dire que pour l’administration cette expertise n’était qu’une formalité administrative à évacuer le plus vite possible, il n’y a qu’un pas. Sapin nous avait promis que le « char d’assaut de l’Etat » passerait.

Revenant également sur la synthèse des restitutions des expressions régionales des agents, les expertes notent, avec peut-être un brin de taquinerie et de fausse candeur, « de cet ensemble de critiques et de propositions, on voit mal pourquoi il est essentiellement ressorti le projet de transformer les sections en unités de contrôle sous la responsabilité d’un hiérarchique là où les demandes sont beaucoup plus de renforcer l’existant, de donner les moyens pour qu’il réponde aux missions attendues, de mettre de la cohérence dans ce qui existe » (p.31-32). On se le demande aussi mais peut-être que la réponse, on en frémit rien que d’y penser, est que le projet était déjà bouclé, avant la mise en scène de consultation des agents…

Sur les motifs du projet, le rapport relève au préalable qu’il n’existe pas de document de synthèse faisant le diagnostic de la situation actuelle et justifiant le projet de réforme. Ainsi « à défaut de ce diagnostic « mis sur la table », on fait comme si tout le monde avait le même point de vue sur ce qu’il faut modifier pour que ça marche, ce qui d’évidence ici n’est pas le cas » (p.21). A défaut de diagnostic, les analystes rappellent notamment à notre bon souvenir que, dès 2011, le rapport IGAS sur les sections d’inspection préconisait d’engager une réforme de l’organisation pour s’adapter aux réductions d’effectifs, notamment de secrétariats. La DGT proposait alors comme réponse de jouer sur le découpage et l’organisation de sections en optant pour une politique d’affichage par un renforcement de la programmation et de la ligne hiérarchique. Dans le même rapport IGAS, la DGT demandait que « la hiérarchie soit la clef de voûte du système » par une « programmation stratégique », en faisant remonter le lieu de l’arbitrage de l’activité au dessus de la section. On le voit la réforme « Sapin », qu’il faudrait plutôt appeler la réforme « DGT », vient de loin. Il n’est pas inutile de le rappeler.

Cherchant toujours les motifs du projet nos analystes finissent par déclarer « il est tout au plus possible de comprendre que la réforme se concentre sur un objectif : rendre l’action plus collective » (p.32) A ce sujet le rapport remet tout de suite les pendules à l’heure avant d’y revenir plus loin plus en détail : « le travail collectif ne se prescrit pas : il se crée et se recrée sans cesse, au gré des nécessités. Le collectif est de fait toujours à géométrie variable » (p.14).


INAPTE pour EPITaphe !

Le rapport rappelle que les contrôleurs demeurent dans l’incertitude quant à leur avenir, notamment après 2015. La RAEP qui impose un concours artificiel de « valorisation » fait naître le risque pour les contrôleurs ne réussissant pas cette épreuve « de se sentir humilié, voire nié dans ce qui le constitue comme professionnel » (p.55).

Sans déconner ?… !!!


Les analyses du terrain : la novlangue managériale à l’épreuve de la réalité.

Les analyses de terrain portent d’abord et essentiellement sur le « système d’inspection du travail ». C’est l’occasion de revenir sur un certain nombre d’idées reçues et de fausses oppositions développées constamment par notre hiérarchie.

Sur l’opposition demande individuelle/action collective :

Sur la base des observations qu’elles ont réalisées les analystes rappellent « qu’aucune des visites n’a pour horizon la seule demande individuelle, même si c’est celle-ci qui a pu déclencher le déplacement. Toujours la visite est guidée par des questions sur l’ensemble de l’entreprise » (p.36).C’est évident pour n’importe quel agent de contrôle mais ça va encore mieux en le disant. Cette fausse opposition montée de toute pièce par notre hiérarchie poursuit un double objectif : 1) faire croire que ne pas traiter une « demande individuelle » permettrait de régler par miracle la question de la charge de travail ; 2) justifier le flicage de l’activité en faisant une équation entre action collective = action collective programmée par la hiérarchie. Cette volonté d’écarter par un coup de baguette magique la fameuse « demande individuelle » de nos missions revient à promouvoir une administration fonctionnant à coups de plans d’actions valorisables en renonçant à être un service public au sens plein du mot, c’est-à-dire un service accueillant un public dans l’objectif de répondre à ses demandes.

Sur la capacité d’adaptation du contrôle à l’entreprise :

Autre idée véhiculée par notre administration sous influence patronale, la nécessité d’adapter notre action à la situation de l’entreprise. Veut-on dire par là, que les agents seraient trop imbéciles pour moduler leur action ou définir une stratégie d’action en fonction de la situation de chaque entreprise ? A cet égard le rapport répond à l’épreuve des faits : « Dans ce qui a été vu, rien ne ressemble à une action mécaniste de la norme » (p.36). L’enjeu n’est donc pas là. Il s’agit plutôt d’une posture politique derrière l’apparente neutralité d’un discours technique. Nous réaffirmons que le droit du travail n’est pas une variable d’ajustement éventuellement applicable en fonction des moyens supposés de l’entreprise. Il n’y a pas de réponse type à appliquer en fonction de la taille de l’entreprise sauf à institutionnaliser et généraliser une rupture d’égalité entre les salariés.D’autre part c’est l’occasion de rappeler que nous ne sommes pas des accompagnateurs mais des agents de contrôle. Ainsi, et à rebours de la DGT qui veut nous donner tous les rôles notamment celui de médiateur et de gentil animateur dans un projet politique non assumé de réorienter notre fonction vers d’autres finalités que l’application du droit du travail pour les salariés, les analystes « ont entendu à quel point les agents sont soucieux précisément qu’on ne leur donne pas tous les rôles. La réforme semble brouiller les pistes plutôt qu’elle ne clarifie les idées ». Les agents « préfèrent l’idée d’être garants du progrès social » (p.29-30). Il ne s’agit donc pas d’opposer le contrôle au conseil, mais de garantir l’autonomie des agents afin de permettre une adaptation réelle en situation avec pour finalité l’application du droit du travail pour les salariés.

Sur l’isolement, la complexité du métier et la charge de travail :

Sur les questions d’isolement et de charge de travail le rapport fait quelques remarques salutaires. En effet, les analystes observent que, si l’isolement fait parti du métier d’agent de contrôle, celui-ci n’est pas forcément ressenti comme problématique par tout le monde. Ce dernier devient problématique quand on reste seul, sans ressources face à des difficultés. De même : « à force de dire que le métier est complexe et difficile on peut en oublier d’entendre que ni la complexité ni la difficulté ne sont en elles-mêmes rebutantes » (p.37). Les analystes lient donc cette question à celle de la charge de travail et de ce qui la constitue confirmant ainsi le discours des organisations syndicales.

« Le fait d’avoir observé les agents en situation de contrôle ne montre qu’une partie de leurs difficultés, et aller plus loin s’avère nécessaire, mais il réserve la surprise de constater que cette partie du travail (le contrôle) n’est pas forcément celle qui pèse le plus. Autrement dit, que si les agents de contrôle ne vont pas plus sur le terrain c’est parce qu’ils en sont empêchés. » (p.39).Qu’est-ce qui empêche ? Nous savons que la préparation et surtout les suites à contrôle sont les moments les plus chronophages. Notre travail est constamment interrompu par de multiples sollicitations et le sentiment de débordement est quasi permanent. Face aux obstacles rencontrés, les analystes relèvent l’absence d’organisation du partage des difficultés entre pairs. C’est ce partage qui est fondamental pour sortir de l’isolement et des situations de blocage. Or en l’absence d’organisation de ces échanges par l’institution les constructions autour du métier sont essentiellement affinitaires et restent fragiles. « Car c’est en quelque sorte le revers de la médaille de ce métier exigeant : l’engagement est tel que l’épuisement guette. Or il n’y a rien d’évident à en parler. Cela suppose que les débats sur le métier soient suffisamment installés pour que ce soit dit. » (p.40)

Nous qui nous heurtons, dès que nous évoquons le problème de la charge de travail, au déni notre hiérarchie qui systématiquement évacue la question et la détourne vers des questions d’organisation et de pilotage tout en nous demandant d’aller plus sur le « terrain » pour remplir les objectifs, sommes ravis d’entendre ces « experts » nous dire que nous ne pouvons pas matériellement le faire.


Travailler à l’emploi… sans perspectives

On le sait, l’emploi est soumis aux politiques de l’emploi…Ainsi, les dispositifs créés peuvent disparaître du jour au lendemain, et l’organisation du travail n’est jamais stabilisée pour longtemps. « Mais ce n’est pas impunément, sur le plan subjectif, qu’on voit s’évanouir une mesure qu’on a promue activement pendant un an ». (p.44) Les agents du pôle 3E ont le sentiment d’une absence de perspective d’avenir et de démembrement des services. Le rapport décrit des incertitudes en cascade. Incertains sur l’avenir des mesures, les agents sont incertains sur les crédits qui seront débloqués. L’incertitude rejaillit sur la parole des agents que ceux-ci sont censés représenter l’Etat. Cette situation est notamment particulièrement difficile à vivre pour ceux qui ont en charge des dispositifs à destination des populations précaires. Il y a ainsi une perte de confiance ou de crédibilité de la parole de l’Etat. Le rapport prend l’exemple des CMAT et pose la question : comment avoir un quelconque poids dans la négociation avec les partenaires lorsqu’on ne peut pas le traduire en lignes budgétaires fixes ?

La charge de travail fluctue d’un extrême à l’autre, de la sous-activité aux situations de débordement. Sans surprise ces fluctuations sont liées au fonctionnement même du pôle 3E. Ceux qui sont en surcharge travaillent à flux tendu et n’ont pas toujours le sentiment de faire un travail de qualité. A l’inverse ceux qui sont en sous-charge culpabilisent et peuvent adopter des postures de repli. Ces situations peuvent également générer des tensions entre les équipes ou les agents. « Dans ces conditions, arriver à maintenir un sens à son travail et, comme le disent les agents, une certaine motivation peuvent être difficiles » (p.45).

Concernant la tarte à la crème du lien travail emploi que le projet « ministère fort » essaye de nous vendre, il convient de revenir la situation réelle pour sortir du bla-bla. La réforme va mécaniquement et progressivement faire disparaître les agents de contrôle des services emploi. Or selon les analystes « un agent de contrôle ne perd pas son approche spécifique de l’entreprise parce qu’il est agent de l’emploi : accorder des crédits à une association qui traite mal ses salariés, par exemple, ne serait pas supportable » (p.46). C’est donc bien plutôt vers un lien de plus en plus distendu entre le travail et l’emploi que nous allons. D’autant que les arbitrages échappent déjà souvent aux agents qui gèrent les dispositifs, notamment quand ceux-ci s’occupent de contrôler d’un peu trop les conditions fixées pour obtenir des aides. Là encore c’est le sens du travail qui est mis à mal et non débattu.


Une réforme à contre-sens pour avoir l’esprit « corporate » !

« En annonçant comme mesure principale de la réforme la mise en place d’unités de contrôle remplaçant les sections d’inspection, le ministère a focalisé sur l’organisation ce qui est d’abord une question de sens et d’objectifs» (p.51),car « On ne fait pas ce métier par hasard » même si l’administration semble le déplorer.Mais du point de vue même du travail « on souligne assez peu ce que cet engagement apporte au métier. Ne peut-on dire pourtant que, sans cet engagement, bien des aspects du métier seraient impossibles ? » (p.51) Oui, on peut le dire !

C’est bien cet engagement qui permet la réalisation du travail tout autant qu’il fonde la dégradation, voire la rupture, entre les agents et leur autorité de tutelle politique et/ou administrative. En effet, « on peut ajouter tous les rôles à l’agent de contrôle, il reste défini d’abord en référence à l’histoire de la mission : l’agent de contrôle assure l’effectivité du droit du travail. […] La difficulté c’est que certains agents ne reconnaissent plus, dans le droit du travail tel qu’il évolue, les perspectives pour lesquelles ils ont choisi ce métier. » Cette remarque vaut aussi bien pour l’autorité politique qui est engagée depuis des années dans une entreprise de dérégulation du droit du travail qui s’incarne notamment par la remise en cause du principe de faveur, que pour l’autorité administrative. Inutile de rappeler à cet égard les petits arrangements continus entre notre ancien DGT et le patronat à coups de décrets illégaux pondus sur mesure pour répondre au lobbying de telle ou telle branche.

On le sait, l’alibi du projet « ministère fort » est de faire travailler plus collectivement les agents de contrôle dans le cadre d’un nouveau système d’inspection. Or le collectif ne se prescrit pas « car on peut sur le papier élargir la taille de l’équipe. On peut fixer différemment une organisation, une composition, des objectifs. Mais ce sont les individus qui forment les collectifs, pas les prescriptions de « faire collectif » (p.49). Lorsqu’on prétend prescrire du travail collectif, ce qui se construit dans ces cas-là c’est une organisation qui fonctionne sur l’autorité hiérarchique mais pas sur l’implication des personnes. Et c’est tout le problème de la nouvelle organisation en UC avec des DUC à leur tête. De plus, le risque est alors de casser les collectifs existants sans avoir réellement cherché à comprendre pourquoi ça fonctionne plus ou moins bien. En effet, on ne part pas de rien. Les analystes constatent que des collectifs existent, même si ceux-ci sont à géométrie variable. Si, lorsqu’elle fonctionne, la section d’inspection est le premier échelon du travail collectif ce dernier ne se limite pas pour autant à la section. Le collègue de promo, le collègue de la section voisine considéré comme compétent sur un sujet, les ingénieurs prévention, les ARM, les organisations syndicales : de multiples formes de collectifs et d’échanges existent. « Il n’y a pas de collectif sans informel, sans possibilité d’improviser la rencontre, ou de passer du coq à l’âne dans une discussion autour d’un café. » (p.51) Mais ce travail collectif, qui permet d’élaborer des stratégies communes, mais aussi de dire ses doutes et ses lacunes n’a rien d’évident. Les analystes ont entendu chez les personnes interrogées un manque d’outils communs et une faible capitalisation des expériences. « L’objectif doit être, puisque l’agent est seul sur le terrain, « isolé » comme il est dit, que chacun se sente en situation de contrôle avec [un] « collectif en soi », c’est-à-dire tout ce qui a fait collectivement expérience et qui peut devenir un moyen, un soutien, de son activité individuelle. » (p.48).

C’est là tout l’enjeu du débat autour du collectif : institutionnaliser les débats sur le travail pour dépasser la fragilité des échanges affinitaires semble nécessaire, mais prétendre prescrire du collectif par la ligne hiérarchique est un non-sens et une malhonnêteté intellectuelle qui cache mal la volonté de faire l’affichage. Il nous faut redonner du sens au travail pour pouvoir construire les collectifs de résistance nous permettant de sauvegarder le sens que nous lui donnons.


Evolution des Secrétariats de section : Evolution des tensions !

Le rapport revient sur les transformations de ce métier ces dernières années. La fonction a été mise à mal par les dernières évolutions institutionnelles (réductions des effectifs, fusion,…) et varie en fonction des pratiques des agents de contrôle (notamment sur la question de la frappe des courriers). Or « Les analyses montrent que l’organisation n’a pas pris la mesure des transformations vécues par les secrétariats qui se sont sentis délaissés. ». De fait le rapport constate « qu’aujourd’hui il n’est pas possible de parler DU travail de secrétariat. Il y a des manières différentes d’habiter la fonction de secrétaire qui sont le résultat de constructions singulières au sein des sections ». « Comment rester la clé de voûte quand les évolutions tendent à vous priver des informations sur la vie de la section ? » (p.42). Dans ce contexte le projet ministère fort génère de l’inquiétude. Outre le flou sur la façon dont va se structurer le secrétariat dans les nouvelles unités de contrôle, le passage en UC va mettre en évidence les différences dans la façon de travailler avec tous les risques de conflit qui peuvent en résulter. « Ces différences risquent d’être la source de tension entre les secrétaires : tension dans la répartition du travail à faire pour les agents de contrôle, tension du fait des évolutions prévues vers de l’assistanat entre les agents qui veulent évoluer, ceux qui acceptent de le faire parce qu’ils s’y sentent obligés, et ceux qui ne le souhaitent pas. ». Avec la nouvelle organisation en pool d’UC « le risque qu’une spécialisation des agents de secrétariat s’installe au regard des compétences détenues par chacun existe et figerait une situation qui mériterait au contraire d’être dynamisée. » (p.43).


La bataille pour l’autonomie ET l’indépendance

Parmi les éléments de langage développés constamment par notre hiérarchie, celle-ci nous explique que nous confondons indépendance et autonomie. On se souvient à cet égard du mot de notre DIRECCTE préféré pour qui nous nous prendrions pour des « professions libérales ». Or nous ne confondons pas autonomie et indépendance, nous revendiquons les deux : l’autonomie ET l’indépendance. L’autonomie dans l’organisation de notre travail et l’indépendance sur les finalités de notre action contre toute « influence extérieure indue ». Comme le note fort justement le rapport « l’autonomie ne se coupe pas en tranches puisqu’elle signifie capacité de fixer ses propres normes » (p.59). Ceci n’est absolument pas contradictoire avec des actions communes ou un travail collectif et c’est cette capacité à pouvoir fixer ses propres qui est garante de la santé au travail. En revanche la perte d’autonomie c’est la perspective ne plus avoir le temps de choisir des contrôles approfondis, c’est-à-dire éventuellement non productifs du point de vue de l’organisation, la perte de la capacité d’organiser son planning et au final le risque d’une perte de sens. On le voit, ces questions, travail collectif et sens du travail, s’incarnent dans la bataille autour de l’autonomie. Ainsi « l’organisation a tout à gagner à ce que les agents continuent à défendre la possibilité la plus large possible de choisir les jours où ils vont contrôler, les lieux, les thèmes, les façons de faire. C’est à elle de convaincre l’agent que les thèmes programmés nationalement ou régionalement, et les façons de faire proposées, ne contredisent pas l’idée qu’il se fait du métier. » (p.59).

« Points d’alerte » et…

Partout, le sentiment de déqualification gagne du terrain et « la porte est ouverte à toutes les possibilités de conflit » au sein de la nouvelle organisation: entre CT, entre IT et CT, entre IT-EPIT et les autres et entre secrétaires. Le cabinet d’expertise liste également un grand nombre de dangers pesant sur les futurs DUC. Notamment comment construire une relation de confiance pour parler métier alors même que le DUC sera dans une relation hiérarchique avec les agents ? Question que nous posons nous-mêmes depuis longtemps… comme tant d’autres.
Quelle reconnaissance pour les secrétaires qui vont être amenés à prendre en charge de nouvelles tâches ?
Enfin les services renseignements se sentent délaissés. A cet égard le silence du projet « ministère fort » sur le service renseignement est particulièrement inquiétant quand on sait par ailleurs que l’administration va mettre le fameux observatoire des services renseignements (ODR). Quel est l’objectif de cette expérimentation ? Faire une évaluation quantitative du travail de renseignement pour mieux le sous-traiter ?

« Pistes de travail »

Comme pistes de travail les analystes proposent de discuter de la réalité entre agent (et non descendante avec la hiérarchie), notamment par la mise en discussion du rapport, de recenser l’existant et les demandes en matière d’appui au travail, et bien sûr de répondre point par point aux points d’alerte soulevés par le rapport.

Le plan de prévention des risques proposé le 14 mai lors du CHSCT-M relève de la magie. Face aux dangers posés par la mise en place de la réforme, le ministère répond… par la mise en œuvre de la réforme. A cet égard nous pouvons reprendre telle quelle une formule du rapport selon laquelle « le ministère fait comme il s’entend (lui-même), sans entendre les autres. » (p.62).

Seule la mobilisation permettra de s’opposer aux dégradations de la santé que la réforme porte en germe. En construisant du sens nous construisons du collectif. Nous devons collectivement reprendre la main, en décidant ensemble de la manière dont nous voulons travailler demain et en posant les limites qu’on fixera à notre hiérarchie pour préserver notre santé.

 
Le tract en pdf : Tract Alter Ergo

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Bas-Rhin – Strasbourg Tracts

Mêmes métiers, même statut !

« Liste des candidats déclarés aptes à prendre part à l’épreuve orale d’entretien »

Voilà comment le ministère considère les contrôleurs du travail n’ayant pas eu la chance d’être retenus : des inaptes.

La violence de l’intitulé de cette liste ne fait qu’illustrer la violence du système de sélection qu’est l’EPIT.

Rien ne justifie cette sélection

Certains diront qu’on ne peut pas retenir tout le monde, qu’il faut bien des critères, d’autres diront que c’est injuste certains agents ayant été écartés du jury et que les critères de sélection sont mal identifiés… Tout ceci sans remettre en cause le fondement même de ce concours qui n’a pour effet que de diviser les agents.
L’EPIT est violent car il exige des contrôleurs du travail de justifier de leur capacité à devenir inspecteur. Seulement quelles sont les différences entre inspecteurs du travail et contrôleurs du travail ? Qu’est-ce qui justifiait par le passé l’existence de deux corps différents pour des métiers similaires ? Qu’est-ce qui légitime l’existence d’un concours pour faire de toute façon les mêmes métiers ?

Si les inspecteurs ne sont plus chefs de service, pourquoi ne pas les rétrograder en contrôleurs ?

Les inspecteurs et contrôleurs contrôlent ou mettent en œuvre les politiques de l’emploi. Il est vrai qu’à l’inspection, les inspecteurs signent leurs décisions administratives. Pourtant au Service régional de contrôle, les contrôleurs comme les inspecteurs les rédigent sans avoir le pouvoir de les assumer. Doit-on pour autant rétrograder les inspecteurs du SRC en contrôleurs ? Et les contrôleurs qui ont été chefs de service à l’emploi, pourquoi ne sont-ils pas promus d’office ?
La sacro-sainte différence faites entre le contrôle des entreprises de plus et de moins de 50 salariés n’a pas plus de pertinence. Quelles sont les entreprises les plus faciles à contrôler ? Celles avec un DRH poli à qui l’entreprise n’appartient pas ou celles des petits artisans ?

Finalement, pourquoi avoir autant d’exigences pour le passage des contrôleurs en inspecteurs, alors qu’à tous les échelons de la hiérarchie, l’administration est capable de se contenter de ce que les agents ont à offrir, et parfois c’est bien peu de chose…

1 000 dossiers jetés à la poubelle !

L’EPIT est aussi un immense gâchis de temps. Combien d’heures de formation, de jours de préparation par les candidats pour voir 1 000 dossiers jetés à la poubelle ?
Au fond, l’EPIT ne représente que le mépris qu’a notre ministère pour le travail réel accompli par les agents. Si l’accent est ici mis sur la question des contrôleurs, nous pourrions avoir, à peu de choses près, la même analyse pour le passage des secrétaires en SA.

Pour les agents de contrôle en section, la période transitoire s’annonce difficile, notamment par le fait que les inspecteurs devront, outre leur section, s’occuper tout ou partie du contrôle des entreprises de plus de 50 salariés des sections occupés par les contrôleurs « résiduels ».
Pour les contrôleurs à l’emploi, c’est soit le passage obligé par la section via l’hypothétique EPIT, soit la perspective peu engageante de rester dans un corps en extinction, avec tout ce que cela implique en terme de perte de droits à mutation et de place dans le collectif de travail.

Qu’est-ce qui s’oppose au passage des contrôleurs en inspecteurs et à l’application de ce principe pourtant basique : à mêmes métiers, même statut, même salaire ?

Il a été écrit que cela déqualifierait les inspecteurs. Il est pourtant évident que le corps unique ne modifie en rien les capacités professionnelles des inspecteurs. Reste la question du rôle hiérarchique. Pourquoi est-ce que tout à coup cet aspect devient-il si important ? Nous qui croyions que les inspecteurs refusaient leur rôle de managers… A moins que les inspecteurs ne se prennent pour les protecteurs des contrôleurs, comme un suzerain avec son vassal.
Nous avons aussi pu entendre que le corps unique serait un déclassement des inspecteurs. Si nous aurions pu nous réjouir d’entendre apparaître – pour une fois ! – la notion de classe, elle nous paraît employée à l’envers. Nous considérons, d’un point de vue de classe, qu’il importe que nous ne nous fassions pas diviser par des catégories créées par notre patron.

La division affaiblit le collectif de travail, c’est pourquoi la CNT revendique :

  • la suppression de l’EPIT ;
  • le passage de tous les contrôleurs en inspecteur : travail, emploi et formation professionnelle dans le corps de l’IT sur leur poste ;
  • le passage des agents de catégorie C en SA avec possibilité de passerelle vers le corps de l’inspection ;
  • la garantie d’organisation et d’effectif des secrétariats par rapport au nombre d’agents de contrôle ;
  • l’augmentation des effectifs pour répondre à la demande sociale tant à l’emploi qu’au travail.

 
Le tract en pdf : Examen professionnel d’accès à l’inspection du travail : mêmes métiers même statut

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Articles de presse Rhônes-Alpes

« Ils font craquer les patrons »

Article paru dans Liaisons sociales Magazine de juin 2014, dans le dossier « Ils font craquer les patrons ».

Inspectrice sous pression

La garante du Code du travail

Cette inspectrice du travail à l’Unité territoriale de Haute-Savoie ne s’exprimera pas. « Elle estime n’avoir fait que son travail », lâche un collègue. Ce n’est pas l’avis de la DRH de Tefal (1600 salariés) à Rumilly. Elle «nous inonde de 
courriers sur tous les sujets depuis janvier 2013″, écrit-elle dans un document interne décrivant le plan d’action pour contrer la fonctionnaire, dont ce rendez-vous le 18 avril 2013 avec son supérieur hiérarchique, cette nouvelle conversation avec lui le 25 mai commentée d’un «on attend de voir si son action porte ses fruits »… Dévoilées par la CNT Travail puis l’Humanité mi-décembre, ces pièces éclairent l’affaire divisant l’UT 74. Puisque, au lendemain de son entrevue avec Tefal, le directeur départemental du travail a demandé à l’inspectrice de revoir sa position sur l’interprétation de la légalité de l’accord de RTT, dont elle avait demandé la renégociation.

Une mise en garde mal vécue l’intéressée, placée en arrêt de travail trois mois. Une atteinte au principe d’indépendance
pour les syndicats d’inspecteurs (CGT, FSU, CNT et SUD), qui en ont fait un symbole fin 2013, comme ceux de Tefal.

« Si on enlève toute autorité aux inspecteurs, quel recours reste-t-il aux salariés dont les droits sont bafoués? » vitupère 
son DSC CGT une pétition de 360 salariés à la main. « Quand un inspecteur du travail est incriminé par une entreprise,
l’autorité administrative dolt organiser, en toute transparence une confrontation contradictoire entre les parties. Ce n’a pas été fait», note le Snutef FSU, en pointant les tiraillements de l’administration entre ses missions emploi et contrôle. L’inspectrice, en temps partiel thérapeutique, attend l’avis du Consell national de l’inspection du travail, qu’elle a saisi, pour retrouver sa crédibilité d’intervention.
 
L’article en pdf : Droit_des_salaries_resistants_enquete_LS_magazine_06_2014_CNT-TAS

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Rhônes-Alpes Tracts

Décryptage du projet de réforme en Rhône Alpes

Une mascarade de concertation

En préambule, nous ne pouvons que déplorer la tonalité anti syndicale de ce document. Nous retrouvons ici la rhétorique patronale classique antisyndicale dans la bouche de notre directeur régionale opposant une majorité silencieuse qui serait évidemment pour la réforme aux syndicats de lutte qui seraient contre cette majorité. Ainsi selon notre directeur les syndicats réussissent le tour de force d’être à la fois responsables de « l’efficacité plus ou moins limitée des assemblées générales » tout en voyant leur éventuelle influence réduite à une absence d’ « approbation majoritaire explicite ».

Chers directeurs, une petite clarification s’impose : si les agents ne se sont pas précipités dans vos groupes de travail et assemblées générales, c’est parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans votre jeu de dupe et non pas parce que les méchants syndicalistes musèlent les agents du ministère du travail.

La spécialisation : un affichage politique

Nous ne pouvons que constater la mise en place des « souhaits », pour ne pas dire ordres, du ministère et ce bien qu’aucun diagnostic préalable ne permette de les justifier.
Ainsi, nous aurons en Rhône Alpes, une UC « vallée de la chimie » et une UC travail illégal.
Sur quels fondements ?
Concernant l’unité régionale d’appui et de contrôle « travail illégal », le principe fondamental explicitant sa création tient dans le fait que « la lutte contre le travail illégal est l’une des priorités portées par le Ministère du travail ». Or, le constat de l’organisation actuelle est que « l’activité des services de contrôle est jusqu’à présent très concentré sur le travail dissimulé par dissimulation d’activité ou de salarié ( 72% de l’activité des services de contrôle), les secteurs les plus ciblés étant le BTP et les HCR ».
Pourquoi si les agents s’occupent déjà du travail dissimulé par dissimulation d’activité ou d’emploi salarié, créer une UC ad hoc déconnectée des demandes réelles des salariés reçus dans nos permanences ? Quel intérêt et quelle plus value ?

S’agissant de l’UC Chimie, c’est la même logique d’affichage politique qui préside à la création de cette UC. La seule justification réelle avancée est la reconnaissance par les « partenaires sociaux ». D’une part il s’agit encore et toujours d’une politique d’affichage, d’autre part lorsque l’on gratte un peu on constate que les seuls « partenaires » à s’être prononcés clairement pour cette UC spécialisée sont le patronat de la chimie.

Et que dire de l’affichage politique sur la mise en place de section à dominante transports ou réseaux lorsqu’ on constate la mise en place d’une section prise en charge des entreprises en réseau (SNCF, transport urbain) en Ardèche alors qu’aucun train de voyageurs n’y circule, que le transport urbain est assurée par une entreprise de transports de voyageurs qui fait elle même partie de la dizaine d’entreprises de transport ardéchoises !

STOP A L’AFFICHAGE POLITIQUE ! REVENONS A LA REALITE DU TERRAIN ET DES DEMANDES DES SALARIES !

Et la dégradation des conditions de travail futures des agents

Ce projet va immanquablement entrainer une dégradation des conditions de travail des agents par une augmentation de la charge de travail et la multiplication potentielle de conflits de compétence entre agents. Il faut d’abord rappeler que les effectifs seront en diminution pour les agents en situation de contrôle. De 241 agents (A et B) ils passeront à 229 sans la l’URACTI (composée de 9 agents dont un RUC). La charge de travail pour les agents de contrôle généralistes va également du fait de la spécialisation.

Dégradation des conditions de travail des agents dans les UC et réseau ad hoc.

Certes ils auraient « un temps nécessaire à l’exercice de cette mission », bien que cette formulation soit particulièrement obscure. Cela signifie t’il qu’ils auront des journées dédiées ? Un secteur allégé ? Parce que selon l’option choisie leurs conditions de travail ne seront pas du tout les mêmes ! Mais l’organisation fonctionnelle et hiérarchique entre le DUC fonctionnel et celui géographique n’est pas calée, l’articulation entre les agents de contrôle de la zone, ceux de l’UC ou du réseau ad hoc et les agents de la cellule pluridisciplinaire sera arbitrée par…un comité de pilotage spécifique à chaque réseau !

Dégradation des conditions de travail des agents « généralistes »

Avec la suppression de postes d’agents de contrôle dans tous les départements et la ponction, sur ce nombre d’agents de contrôle en baisse, d’un agent pour le travail illégal. Ils seront donc moins nombreux mais auront plus d’entreprises à contrôler. Rien que de très normal donc…

Et que dire du sort des contrôleurs du travail, qui, pour 800€ minimum de moins chaque mois que les inspecteurs du travail vont devoir assurer les mêmes tâches pendant une période transitoire d’une…dizaine d’années ! Quand le ministère se décidera-t-il à appliquer ce principe phare du droit du travail « A travail égal, salaire égal » ?

 

La CNT s’oppose à ce projet et demande pour contrôler le respect des droits des travailleurs dans les meilleures conditions un véritable renforcement des moyens d’action de l’inspection du travail par un renforcement :

  • de nos effectifs ;
  • de l’indépendance des agents de contrôle en supprimant la tutelle des DUCs ;
  • de la politique pénale en matière de droit du travail notamment par le renforcement des sanctions pénales du travail (le Code du travail est un des rares à disposer d’infractions sans sanctions) ;
  • des moyens d’action et de l’indépendance des services de la justice.

Le tract en pdf : tract réforme inspection du travail Rhône Alpes

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Articles de presse

La dernière digue menacée

Un article de Fanny Doumayrou paru dans l’Humanité daté du 4 février 2014
 
Les inspecteurs du travail étaient en grève hier contre la réforme de leur secteur. Ils craignent une réduction des moyens et des marges de manœuvre pour faire appliquer le droit du travail.

«Vous êtes souvent la dernière digue, c’est pour cela qu’on est solidaire du combat qui est le vôtre », lance Laurent Degousée, militant de SUD commerce, à Paris. Hier midi, quelque deux cents agents de l’inspection du travail d’Île-de-France, appelés à la grève par les syndicats CGT, FO, SNU (FSU) et SUD, se sont rassemblés aux abords de l’Assemblée nationale, où sera discuté, dès demain, le projet de loi qui va bouleverser le fonctionnement de leurs services.

De nouveaux pouvoirs, vraiment ?

C’est l’aspect de la réforme que le ministre du Travail, Michel Sapin, met en avant. Selon lui, le projet donne de nouveaux pouvoirs aux agents de l’inspection, qui se plaignaient, justement, du manque de pouvoirs directs sur les entreprises bafouant le Code du travail.

Jusque-là, ils pouvaient dresser des procès-verbaux transmis à la justice, mais les deux tiers étaient classés ou perdus de vue, sans parler de la faiblesse des condamnations, quand l’employeur était jugé. Le projet de loi crée deux nouveaux leviers face aux employeurs : une amende administrative jusqu’à 2 000 euros par salarié pour certaines infractions, et une possibilité de transaction, consistant, une fois le procès-verbal dressé, à « négocier » une amende pour éviter un procès. Mais ce sont les directeurs régionaux du travail (Direccte) qui auront la main sur ces dispositifs.

La suite de l’article sur l’inspection du travail