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15 mai 2014 : Grève des travailleurs de la fonction publique contre le gel du point d’indice et pour la défense des services publics

La politique d’austérité salariale menée par le gouvernement à l’égard des travailleurs de la fonction publique d’État, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière aboutit à une baisse incessante de leurs revenus.

Le gel du point d’indice dans la fonction publique (tout comme la stagnation du SMIC dans le secteur privé, le gel des retraites et des prestations sociales ainsi que le report de la revalorisation du RSA) est particulièrement inacceptable !

De plus, la réduction des effectifs annoncée par le gouvernement va restreindre l’accès des usagers aux services publics et endommager la qualité de ces services.

A l’initiative de plusieurs organisations syndicales, une journée nationale d’action et de mobilisation est organisée jeudi 15 mai 2014 dans la fonction publique pour exiger :

  • une revalorisation immédiate du point d’indice;
  • la refonte de la grille indiciaire permettant la revalorisation de tous les métiers;
  • des mesures de rattrapage;
  • des emplois publics de qualité correspondant aux besoins de la population.

Nous exigeons :

  • Revalorisation immédiate du point d’indice !
  • Réduction des inégalités salariales par une augmentation du point d’indice inversement proportionnelle au niveau du salaire. L’augmentation du point d’indice doit être plus forte pour les bas salaires.
  • L’augmentation des salaires doit nécessairement se conjuguer avec un relèvement en parallèle des minima sociaux, des contrats précaires, des contrats d’apprentissage, des indemnités chômage et des retraites.
  • L’intégration du salaire variable dans le salaire fixe pour mettre fin à la mise en concurrence perpétuelle des travailleurs, leurs divisions et augmenter leur retraite.

La CNT ne saurait se satisfaire de ces revendications à court terme. Son objectif reste l’abolition de toutes les hiérarchies salariales et la construction d’une société fondée sur la répartition égalitaire des richesses et l’autogestion.

 
Le tract en pdf : Grève des travailleurs de la fonction publique contre le gel du point d’indice et pour la défense des services publics

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Textes du patron

Rapport d'expertise sur le projet « Ministère fort »

Le 18 avril dernier le cabinet « Alternatives ergonomiques », mandaté par le CHSCTM, rendait son rapport. L’objectif de ce rapport était d’analyser les conséquences de la réforme Sapin, dite « ministère fort », sur les conditions de travail et la santé des agents. Pour ce travail les expertes ont basé leurs analyses sur la manière dont les agents vivent leurs situations de travail actuelles dans 3 UT (Paris, Toulouse et Montauban). C’est à partir des difficultés rencontrées par les agents dans leur activité que Cécile Briec, Christine Castejon et Malika Litim ont ensuite cherché à identifier l’impact possible de la réforme.
RAPPORT d’EXPERTISE MINISTERE FORT – ALTERGO
Notre analyse de ce rapport
 

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En région Rhônes-Alpes Tracts

La réforme continue, notre lutte doit continuer !

La réforme continue, notre lutte doit continuer…

Le 24 février dernier, les parlementaires ont retiré les articles relatifs à la réforme de l’inspection du travail du texte de loi sur la formation professionnelle.
Le 20 mars, le décret d’application de la réforme de l’organisation de l’inspection du travail sortait.

Rien de bien nouveau sous le soleil. Ce décret crée notamment le fameux « groupe national de veille, d’appui et de contrôle », acte tous les différents dispositifs de spécialisation dans le cadre d’UC interdépartementale, régionales voire interrégionale. Seule nouveauté le nouveau décret précise que les UC seront sous l’autorité d’un « inspecteur du travail » là où le précédent projet de loi s’en tenait à la formulation flou de « responsable d’unité de contrôle ». Pour autant la fonction reste la même : pilote en chef de l’activité des agents.

Dans la même semaine, sous un amas de novlangue technocratique, le ministère nous annonce une coupe franche des effectifs.

Il est ainsi annoncé la suppression de 20 postes d’agents de contrôle sur l’ensemble de la région Rhône alpes.

Concrètement, cela signifie une hausse du nombre d’entreprises et de salariés par agents de contrôle : en moyenne, sur la région Rhône Alpes, on passe de 2255 à 2755 entreprises et de 8464 à 10340 salariés par agent de contrôle. Et en prenant en compte les «spécialisations », cela signifie par exemple que les collègues de Savoie auront entre 3000 et 3600 entreprises et entre 9000 à 10800 salariés par agent.

Concrètement cela signifie que la Direccte a abandonné la référence qui a fondé la mise en œuvre du PMDIT qui a eu lieu entre 2006 et 2010 (soit 1 agent de contrôle pour 8000 salariés). Et ce alors que le « rééquilibrage » des effectifs, pour reprendre les termes de M. LARCHER de l’époque, avait pour objectif d’atteindre des seuils d’effectifs comparables avec les services des pays voisins européens. Seulement 4 ans après la fin du PDMIT, nous retombons à des effectifs équivalents à ceux de 2006.

Depuis des mois, nous expliquons dans nos différents tracts que l’inspection du travail n’a pas besoin d’une réforme visant à caporaliser un peu plus notre activité mais d’effectifs supplémentaires.

D’ores et déjà nous constatons cette augmentation de la charge de travail par la multiplication d’intérims de plus en plus longs alors que nombre de postes non pourvus ne sont pas mis à la vacance. La direction a alors beau jeu de culpabiliser les agents au nom de la « continuité du service ».

Jusqu’à quand allons-nous tolérer d’absorber ces suppressions de postes au nom de la fameuse « continuité du service » ?!

Les agents ne sont pas responsables de la pénurie actuelle et à venir ! C’est cette réforme combinée à la baisse annoncée des effectifs qui porte atteinte au service public réel rendu par les agents ! Plus d’entreprises, plus de salariés par agent de contrôle c’est immanquablement la dégradation du service rendu aux usagers et la dégradation de nos conditions de travail.

Alors que le découpage des UC est désormais opéré, on nous appelle désormais pour participer à des groupes de travail concernant le redécoupage des sections.

Nous ne sommes pas là pour cogérer la pénurie ! Nous appelons à nouveau à ne pas participer à ces groupes de travail qui nous font acter la diminution des effectifs et l’augmentation de notre charge de travail !

Enfin rien n’est réglé concernant les contrôleurs avec un EPIT qui laisse sur le carreau la majorité des contrôleurs.

Nous revendiquons toujours :
• Le passage de tous les contrôleurs du travail dans un corps unique de l’inspection par ancienneté.
• Le passage des agents de catégorie C en SA avec possibilité de passerelle vers le corps de l’inspection, et le recrutement d’agent de catégorie C en plus.
• Le doublement des effectifs.
• L’abandon de la politique de mise en concurrence des agents par la définition d’objectifs même collectifs et le contrôle hiérarchique de leurs réalisations.
• le refus des sections spécialisées
 
Tract effectif redécoupage Sapin

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Rhônes-Alpes Tracts

Décryptage du projet de réforme en Rhône Alpes

Une mascarade de concertation

En préambule, nous ne pouvons que déplorer la tonalité anti syndicale de ce document. Nous retrouvons ici la rhétorique patronale classique antisyndicale dans la bouche de notre directeur régionale opposant une majorité silencieuse qui serait évidemment pour la réforme aux syndicats de lutte qui seraient contre cette majorité. Ainsi selon notre directeur les syndicats réussissent le tour de force d’être à la fois responsables de « l’efficacité plus ou moins limitée des assemblées générales » tout en voyant leur éventuelle influence réduite à une absence d’ « approbation majoritaire explicite ».

Chers directeurs, une petite clarification s’impose : si les agents ne se sont pas précipités dans vos groupes de travail et assemblées générales, c’est parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans votre jeu de dupe et non pas parce que les méchants syndicalistes musèlent les agents du ministère du travail.

La spécialisation : un affichage politique

Nous ne pouvons que constater la mise en place des « souhaits », pour ne pas dire ordres, du ministère et ce bien qu’aucun diagnostic préalable ne permette de les justifier.
Ainsi, nous aurons en Rhône Alpes, une UC « vallée de la chimie » et une UC travail illégal.
Sur quels fondements ?
Concernant l’unité régionale d’appui et de contrôle « travail illégal », le principe fondamental explicitant sa création tient dans le fait que « la lutte contre le travail illégal est l’une des priorités portées par le Ministère du travail ». Or, le constat de l’organisation actuelle est que « l’activité des services de contrôle est jusqu’à présent très concentré sur le travail dissimulé par dissimulation d’activité ou de salarié ( 72% de l’activité des services de contrôle), les secteurs les plus ciblés étant le BTP et les HCR ».
Pourquoi si les agents s’occupent déjà du travail dissimulé par dissimulation d’activité ou d’emploi salarié, créer une UC ad hoc déconnectée des demandes réelles des salariés reçus dans nos permanences ? Quel intérêt et quelle plus value ?

S’agissant de l’UC Chimie, c’est la même logique d’affichage politique qui préside à la création de cette UC. La seule justification réelle avancée est la reconnaissance par les « partenaires sociaux ». D’une part il s’agit encore et toujours d’une politique d’affichage, d’autre part lorsque l’on gratte un peu on constate que les seuls « partenaires » à s’être prononcés clairement pour cette UC spécialisée sont le patronat de la chimie.

Et que dire de l’affichage politique sur la mise en place de section à dominante transports ou réseaux lorsqu’ on constate la mise en place d’une section prise en charge des entreprises en réseau (SNCF, transport urbain) en Ardèche alors qu’aucun train de voyageurs n’y circule, que le transport urbain est assurée par une entreprise de transports de voyageurs qui fait elle même partie de la dizaine d’entreprises de transport ardéchoises !

STOP A L’AFFICHAGE POLITIQUE ! REVENONS A LA REALITE DU TERRAIN ET DES DEMANDES DES SALARIES !

Et la dégradation des conditions de travail futures des agents

Ce projet va immanquablement entrainer une dégradation des conditions de travail des agents par une augmentation de la charge de travail et la multiplication potentielle de conflits de compétence entre agents. Il faut d’abord rappeler que les effectifs seront en diminution pour les agents en situation de contrôle. De 241 agents (A et B) ils passeront à 229 sans la l’URACTI (composée de 9 agents dont un RUC). La charge de travail pour les agents de contrôle généralistes va également du fait de la spécialisation.

Dégradation des conditions de travail des agents dans les UC et réseau ad hoc.

Certes ils auraient « un temps nécessaire à l’exercice de cette mission », bien que cette formulation soit particulièrement obscure. Cela signifie t’il qu’ils auront des journées dédiées ? Un secteur allégé ? Parce que selon l’option choisie leurs conditions de travail ne seront pas du tout les mêmes ! Mais l’organisation fonctionnelle et hiérarchique entre le DUC fonctionnel et celui géographique n’est pas calée, l’articulation entre les agents de contrôle de la zone, ceux de l’UC ou du réseau ad hoc et les agents de la cellule pluridisciplinaire sera arbitrée par…un comité de pilotage spécifique à chaque réseau !

Dégradation des conditions de travail des agents « généralistes »

Avec la suppression de postes d’agents de contrôle dans tous les départements et la ponction, sur ce nombre d’agents de contrôle en baisse, d’un agent pour le travail illégal. Ils seront donc moins nombreux mais auront plus d’entreprises à contrôler. Rien que de très normal donc…

Et que dire du sort des contrôleurs du travail, qui, pour 800€ minimum de moins chaque mois que les inspecteurs du travail vont devoir assurer les mêmes tâches pendant une période transitoire d’une…dizaine d’années ! Quand le ministère se décidera-t-il à appliquer ce principe phare du droit du travail « A travail égal, salaire égal » ?

 

La CNT s’oppose à ce projet et demande pour contrôler le respect des droits des travailleurs dans les meilleures conditions un véritable renforcement des moyens d’action de l’inspection du travail par un renforcement :

  • de nos effectifs ;
  • de l’indépendance des agents de contrôle en supprimant la tutelle des DUCs ;
  • de la politique pénale en matière de droit du travail notamment par le renforcement des sanctions pénales du travail (le Code du travail est un des rares à disposer d’infractions sans sanctions) ;
  • des moyens d’action et de l’indépendance des services de la justice.

Le tract en pdf : tract réforme inspection du travail Rhône Alpes

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Entretien individuel d’évaluation : c’est encore non !

« l’évaluation individualisée, provoque, et c’est d’ailleurs un des objectifs affichés de la méthode, la concurrence généralisée entre les travailleurs » (Christophe Dejours, Souffrance en France).

Nous maintenons notre opposition à un système d’évaluation dont le principe est toujours le même : mettre en concurrence les agents par la carotte (les parts variables et les réductions d’ancienneté) et le bâton (les suppressions de primes et la stagnation).

Fondamentalement l’entretien d’évaluation reste un pseudo-contrat d’objectifs individuels sur la base de l’atteinte des objectifs de l’année précédente. Que ces objectifs soient quantitatifs ou non, il s’agit toujours du même management par objectifs et de la même « culture du résultat ». Ce faisant l’agent se retrouve à porter seul la responsabilité de sa charge de travail et du manque de moyens pour faire face à sa mission.

Il faut donc rappeler que l’évaluation individuelle des performances (de son vrai nom issu du management privé) est un système essentiellement discriminatoire qui vise à mettre les agents en concurrence pour éviter de poser la question des moyens collectifs. La carotte qu’on nous agite sous le nez est elle-même fixée à l’avance et ne va pas augmenter, quand bien même on se tuerait tous au travail pour atteindre ces objectifs. L’enveloppe globale pour les primes est prédéfinie et le quota d’agents susceptibles de bénéficier de réductions d’ancienneté est également fixé à l’avance.

La course à l’objectif est donc un leurre individuel et nuisible à l’ensemble du collectif de travail. Sur fond d’idéologie méritocratique, elle vise à faire croire que l’on peut, et surtout qu’il est légitime, de progresser individuellement au détriment de ses collègues (en se racontant que si on obtient plus que le collègue ou le voisin ça doit sûrement être parce qu’on est meilleur que lui ou plus méritant).

Or, la notion de mérite est profondément arbitraire : s’agit-il en fait de performance ? Ce n’est pas la même chose que le mérite, car le mérite dépend de la performance pondérée par l’effort, les capacités de l’agent plus ou moins valorisées, la qualité de son environnement de travail, l’implication de ses collègues (qui dépend d’une dynamique plus large) etc. toutes choses difficiles sinon impossibles à évaluer

Plus généralement, l’évaluation/récompense individuelle ne sert aucunement à mesurer et encourager les résultats ou la progression, ni à produire de l’émulation, mais à créer de la hiérarchie.

Tout ceci est une mascarade organisée par l’administration qui isole les agents, produit de la souffrance en nous rendant responsables de nos conditions de travail et nous détourne de la lutte collective pour l’avancée des droits pour tous !

En conséquence nous réaffirmons notre position de boycott de ces entretiens

 
Le tract en pdf : tract_boycott_entretien_2014
Lettre de refus à remettre à l’évaluateur : lettre refus entretien professionnel 2014

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Articles de presse

La dernière digue menacée

Un article de Fanny Doumayrou paru dans l’Humanité daté du 4 février 2014
 
Les inspecteurs du travail étaient en grève hier contre la réforme de leur secteur. Ils craignent une réduction des moyens et des marges de manœuvre pour faire appliquer le droit du travail.

«Vous êtes souvent la dernière digue, c’est pour cela qu’on est solidaire du combat qui est le vôtre », lance Laurent Degousée, militant de SUD commerce, à Paris. Hier midi, quelque deux cents agents de l’inspection du travail d’Île-de-France, appelés à la grève par les syndicats CGT, FO, SNU (FSU) et SUD, se sont rassemblés aux abords de l’Assemblée nationale, où sera discuté, dès demain, le projet de loi qui va bouleverser le fonctionnement de leurs services.

De nouveaux pouvoirs, vraiment ?

C’est l’aspect de la réforme que le ministre du Travail, Michel Sapin, met en avant. Selon lui, le projet donne de nouveaux pouvoirs aux agents de l’inspection, qui se plaignaient, justement, du manque de pouvoirs directs sur les entreprises bafouant le Code du travail.

Jusque-là, ils pouvaient dresser des procès-verbaux transmis à la justice, mais les deux tiers étaient classés ou perdus de vue, sans parler de la faiblesse des condamnations, quand l’employeur était jugé. Le projet de loi crée deux nouveaux leviers face aux employeurs : une amende administrative jusqu’à 2 000 euros par salarié pour certaines infractions, et une possibilité de transaction, consistant, une fois le procès-verbal dressé, à « négocier » une amende pour éviter un procès. Mais ce sont les directeurs régionaux du travail (Direccte) qui auront la main sur ces dispositifs.

La suite de l’article sur l’inspection du travail

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Articles de presse

L'affaire Tefal agite les inspecteurs du travail

Un article de Rachida El Azzouzi paru sur le site Mediapart le 3 février 2014

En Haute-Savoie, la direction du groupe Tefal a fait pression sur la hiérarchie d’une inspectrice du travail pour l’écarter et obtenu gain de cause. Pour les inspecteurs, c’est un signal d’alarme, alors que le plan Sapin, qui entend justement placer leur hiérarchie en position d’arbitre, arrive jeudi à l’Assemblée.

Les agents de l’inspection du travail ne décolèrent pas contre leur ministre de tutelle, Michel Sapin. Alors que doit s’ouvrir jeudi 5 février à l’Assemblée nationale le débat autour du projet de loi sur la formation professionnelle, dans lequel est noyé le très décrié projet de réforme des services de l’inspection du travail (lire ici notre article), ils ont entamé ce lundi 3 février une semaine de grève, ponctuée de manifestations, à travers la France comme à Paris devant l’Assemblée. Objectif : alerter les parlementaires sur « les dangers » du plan Sapin, massivement rejeté en interne il y a un an.

L’une de leurs grandes craintes porte sur la disparition programmée des sections d’inspection du travail actuelles (un inspecteur, deux contrôleurs, deux secrétaires intervenant en toute indépendance, dans un secteur géographique délimité) au profit d’unités de contrôle (UC) de 8 à 12 agents encadrés par un DUC dans la novlangue du ministère, un supérieur hiérarchique qui, fait nouveau, aurait lui aussi des pouvoirs de contrôle dans les entreprises. Pour les agents, il s’agit là ni plus ni moins d’un coup porté à leur indépendance, pourtant garantie par l’article 6 de la convention 81 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui les place à l’abri de toute pression externe ou intervention indue, qu’elles émanent du patronat ou du pouvoir politique.

« Demain, le directeur d’UC pilotera et animera l’unité de contrôle, c’est-à-dire qu’il sera chargé d’orienter l’action de contrôle en fonction des priorités politiques du ministère et de mettre au pas les plus récalcitrants vis-à-vis des programmes de contrôle décidés par la hiérarchie sans lien avec les problématiques de terrain. Il disposera de pouvoirs de contrôle et pourra donc intervenir sur un dossier ou dans une entreprise pour se substituer à l’inspecteur ou contrôleur », dénoncent dans un communiqué commun les syndicats des services de l’inspection du travail de la région Rhône-Alpes (CGT, FSU, SNU-Tefe, FO, CNT et Sud).

Les syndicats rhônalpins sont particulièrement mobilisés. Et pour cause. À Annecy en Haute-Savoie, où ils ont organisé ce lundi 3 février une manifestation devant le siège du Medef rassemblant 150 personnes, ils viennent d’expérimenter cette dérive que la réforme pourrait généraliser. C’est « l’affaire Tefal », une histoire édifiante de pression patronale sur une inspectrice un peu trop regardante par l’intermédiaire de sa hiérarchie. Révélée par le journal l’Humanité en décembre dernier, l’affaire, embarrassante pour le ministère du travail qui refuse de s’exprimer sur le sujet, a conduit à la saisine du Conseil national de l’inspection du travail (CNIT) début décembre.

L’instance de “sages”, qui veille à ce que les missions des agents de contrôle soient exercées en toute impartialité, mène actuellement une enquête administrative pour statuer sur le relais par la hiérarchie de cette éventuelle pression extérieure indue laquelle, si elle était confirmée, constituerait une violation de la convention 81 de l’OIT.

Les faits remontent au 19 avril 2013. L’inspectrice du travail chargée de l’entreprise Tefal, l’un des plus gros employeurs de Haute-Savoie avec 1 800 salariés, filiale du groupe Seb basé à Rumilly, près d’Annecy, est convoquée par son supérieur hiérarchique, le directeur départemental du travail, Philippe Dumont. Entre quatre yeux, durant 2 h 20, ce dernier lui reproche de « mettre le feu dans cette grosse entreprise » en voulant renégocier l’accord sur la réduction du temps de travail, qu’elle juge illégal, après s’être penchée sur le texte à la demande des représentants du personnel de l’usine.

Il lui intime l’ordre de revoir sa position rapidement, lui rappelle qu’elle est en début de carrière. L’inspectrice lui demande s’il s’agit de menaces, de pression ou de chantage. Il répond qu’elle n’a qu’à le prendre comme elle veut mais qu’il s’agit d’une mise en garde. La jeune femme ressort du bureau « démolie, complètement déstabilisée », témoigne un de ses collègues. Son médecin l’arrête quelques jours. Elle reprend du service avant de retomber en arrêt maladie en juin, cette fois pour une longue durée.

En octobre dernier, un courriel anonyme adressé à l’inspectrice du travail relance l’affaire : « Je suis en possession de documents hyperconfidentiels, prouvant que vous avez été victime de pression, je sais que le groupe SEB et la société Tefal ont exercé via des personnes du Medef une pression sur votre responsable, M. Dumont, afin qu’il vous fasse taire », écrit le mystérieux lanceur d’alerte avant de fournir des documents accablants issus du service de ressources humaines de Tefal, notamment des échanges de mails internes sur plusieurs mois que Mediapart s’est procurés et publie ci-après.

On y découvre l’étendue de la pression exercée sur l’inspectrice ainsi que le profond mépris de la direction de Tefal pour l’administration du travail. On y apprend aussi que la direction, par le biais de son directeur des ressources humaines, Dan Abergel, a rencontré le 18 avril Philippe Dumont, le directeur du travail, à la veille donc de l’entretien musclé de ce dernier avec sa subordonnée.

«Tefal a même eu recours aux services de la DCRI !»

Trois documents retiennent tout particulièrement l’attention. Il y a d’abord la copie de cet échange de mails envoyé le 28 mars par Aurélie Rougeron, une responsable du service des ressources humaines de Tefal au DRH, Dan Abergel : « J’ai échangé avec P. Paillard (un responsable de l’UIMM, le patronat de la métallurgie, ndlr) au sujet de l’inspectrice. Il me dit que le DDTE (directeur départemental du travail et de l’emploi, ndlr) a le pouvoir de la changer de section administrative pour que Tefal ne soit plus dans son périmètre. Intéressant, non ? » Le DRH lui répond qu’il faut « prendre RDV avec Dumont » et « voir le préfet ».

Quelques mois plus tard, le 26 juillet, ce dernier se fend d’un autre mail, cette fois à Patrick Llobregat, président de Tefal, et à d’autres dirigeants du groupe. Il a pour objet « nouvelles du front », fait le point sur plusieurs dossiers, dont « deux infos importantes » obtenues « par le biais de nos interlocuteurs au Medef ». Un paragraphe concerne l’inspectrice : « Notre inspectrice du travail est depuis quelques semaines en arrêt pour “pression psychologique”. De plus, il semble qu’elle ait attaqué Dumont en justice sur le sujet (info confidentielle du Medef). Entre nous, quand on connaît Dumont, c’est plutôt le profil du harcelé que du harceleur… Je pense donc que si elle revient, nous devrons être extrêmement vigilants. »

Autre document aggravant : un tableau Excel nommé « Capteurs sociaux » que vous pouvez consulter ici. Il consigne « les faits marquants », « les points de vigilance » au sein de l’entreprise mois après mois : les accidents du travail, les ruptures conventionnelles, les conflits collectifs… et les relations avec l’inspection du travail. Chaque événement est frappé d’une couleur selon le « degré de risque ». « Vert (aucun risque), orange (à surveiller), rouge (danger), noir (danger +) », précise tout en bas la légende. Figure ainsi, en noir, soit « danger + », le « courrier de l’inspectrice remettant en cause l’accord 35 heures » ; dans la colonne « mode de fonctionnement de l’inspectrice du travail », en rouge, soit « danger » : « elle nous inonde de courriers sur tous les sujets depuis janvier 2013 ».

Ce fichier met précisément au jour les pratiques et les méthodes de Tefal pour se débarrasser de l’inspectrice du travail au fil des mois. La direction a même été jusqu’à solliciter le 5 avril un « entretien avec Carole Gonzalez, des renseignements généraux » à propos du « comportement de l’inspectrice » avant de rencontrer le 18 avril le directeur départemental du travail, M. Dumont, qui recadrera le lendemain, 19 avril, l’inspectrice… Le 25 mai, on découvre aussi cette précision : « conversation avec Dumont : on attend de voir si son action porte ses fruits. »

La direction de Tefal, qui n’a jamais démenti les pressions ni les documents révélés dans la presse, refuse de commenter ce dossier. Elle balaie le sujet d’un laconique : « Il n’y a pas d’affaire. » « Les syndicats de salariés de Tefal ont été entraînés dans un débat qui n’est pas le leur. Ils ont été instrumentalisés par les syndicats de l’inspection du travail qui cherchent par tous les moyens à dire leur opposition au projet de réforme de leur ministère », avance son service de communication. Pourtant, en interne, la direction prend « l’affaire » très au sérieux, et cherche à identifier par tous les moyens le mystérieux informateur. Début janvier, elle a saisi une douzaine d’ordinateurs pour analyser les disques durs et porté plainte contre X à la suite de la divulgation des documents.

« Cette affaire provoque un vif émoi en interne. La direction est très fébrile », raconte Nicolas Chartier, le secrétaire CGT du comité d’entreprise de Tefal. Il décrit un profond malaise social au sein de l’usine, des conditions de travail particulièrement dégradées notamment sur les lignes de production où les situations de risques psychosociaux sont en augmentation. Il pointe également « un management par la peur » depuis l’arrivée du nouveau DRH en 2011 et une direction venue du secteur automobile qui n’a « peur de rien », contrevenant régulièrement au code du travail, abusant de l’intérim, des ruptures conventionnelles (une centaine depuis 2008) ou encore entravant le bon déroulement de la mission des représentants du personnel.

« Comme Michelin, notre direction est championne de la dissimulation d’accidents et d’arrêts de travail professionnels (consécutifs à des accidents de travail). Elle force les salariés à se rendre à l’usine avec plâtres et pansements alors qu’ils devraient être à l’arrêt, ou elle leur demande de rester chez eux sans en avertir la Sécurité sociale », poursuit un autre délégué de l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFE-CGC de Tefal.

Pour les quatre organisations syndicales, « il ne fait aucun doute que la direction a cherché à faire taire l’inspectrice du travail ». Solidaires, elles ont multiplié les actions de soutien, appelant au débrayage au lendemain de la révélation de l’affaire par l’Humanité en décembre dernier. Depuis, elles boycottent les négociations annuelles obligatoires, réclament « une nouvelle direction et un vrai dialogue social ». Elles ont manifesté ce lundi 3 février devant le Medef de Haute-Savoie aux côtés des agents de l’inspection du travail de Rhône-Alpes, où là aussi le climat social est délétère, les relations tendues avec la hiérarchie locale et régionale.

« Il y a un vrai conflit social, une vraie souffrance aujourd’hui dans les inspections du travail », note Marie-Pierre Maupoint, déléguée Sud. Elle espère que « le CNIT ira jusqu’au bout de la procédure, que le directeur du travail sera sanctionné, traduit devant le conseil de discipline, sinon écarté de tout poste hiérarchique ». « Les faits et différents documents transmis à notre collègue sont très graves. Ils laissent à penser que M. Dumont a failli à la convention de l’OIT, qu’il a agi de concert avec la direction de Tefal. Il apparaît même que Tefal a eu recours aux services de la DCRI ! », abonde un inspecteur du travail, scandalisé.

À la suite de ces pressions, leur collègue a été en arrêt maladie durant près de six mois. Les pressions subies l’ont par ailleurs amenée à faire une déclaration d’accident de service (équivalent public de l’accident du travail) contestée par la hiérarchie. Dans un courrier adressé au ministre du travail Michel Sapin le 13 décembre dernier, et à ce jour resté sans réponse (que vous pouvez lire ici), les syndicats (CGT, SUD, SNU-FSU et CNT) de l’inspection du travail de Rhône-Alpes dénoncent l’absence de soutien de la hiérarchie à l’inspectrice, l’attitude du directeur qui s’est « fait le relais des demandes exprimées par Tefal », et la « déshérence dans laquelle sont laissés les agents qui expriment leur souffrance ». Ils exigent « l’arrêt des pressions » sur l’action de leur collègue, la « reconnaissance immédiate » de son accident de service ainsi que « la garantie » de l’indépendance d’action de l’inspection du travail contre toutes influences indues comme le prévoit la convention internationale n° 81. Un droit bien mis à mal…

Quel que soit l’échelon, du cabinet de Michel Sapin à la DIRRECTE de Rhône-Alpes, l’administration du travail a refusé de commenter cette affaire. Philippe Dumont, le directeur départemental du travail de Haute-Savoie, mis en cause, n’a pas retourné nos appels.

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3 février 2014 : Grève à Téfal – Grève à l'inspection du travail – Manifestation commune à Annecy

Communiqué de presse

Le ministre du travail prépare une réforme de l’Inspection du travail qui va détruire les fondements de l’intervention des services.

Le 5 février, va s’ouvrir à l’Assemblée nationale le débat sur le projet de loi sur la formation professionnelle, dans lequel est inclus le projet Sapin de casse de l’inspection du travail.

Dans un contexte déjà marqué par des reculs sans précédent du droit du travail et une baisse continue des effectifs du ministère du travail, le ministre du travail, Michel Sapin, s’apprête à porter un coup historique à l’inspection du travail à travers une réorganisation des services remettant en cause son indépendance.

Il s’agit ni plus, ni moins que de transformer l’Inspection du travail, qui aujourd’hui assure une mission de protection des droits collectifs et individuels des salariés, en un service chargé de mener des enquêtes à la demande d’une autorité administrative supérieure.

D’ores et déjà, il arrive que les agents de l’inspection soient soumis à des pressions patronales relayées par leur propre hiérarchie. En Haute-Savoie les pressions exercées sur une inspectrice du travail par l’entreprise TEFAL et relayées par le directeur départemental sont par exemple une véritable remise en cause du principe d’indépendance des agents de
l’inspection du travail.

Cet exemple préfigure ce qui demain risque de se généraliser avec le renforcement d’une hiérarchie intermédiaire afin d’orienter les actions de l’inspection.

UNIS DANS L’ACTION POUR LA DÉFENSE DES DROITS DES TRAVAILLEURS ET DE INDÉPENDANCE DE L’INSPECTION

L’intersyndicale régionale de l’inspection du travail, l’intersyndicale des syndicats de TEFAL ainsi que l’UL CGT d’Annecy appellent à participer à une journée de grève le 3 février prochain.

RASSEMBLEMENT A 13h00 DEVANT LE SIEGE DU MEDEF à ANNECY (rue Royale)

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Intersyndical Rhônes-Alpes

Grève le 3 février 2014 – Manifestation à Annecy (Téfal)

Le 3 février 2014, tous et toutes en grève

Pour une inspection du travail au service des salariés – retrait du projet de loi SAPIN

Pour protester contre les pressions extérieures indues supportées par notre collègue.

 

TOUS A ANNECY LUNDI 3 FEVRIER 2014 13H DEVANT LE MEDEF (rue royale)

Le 3 février, va s’ouvrir à l’Assemblée Nationale le débat sur le projet de loi sur la formation professionnelle, dans laquelle est inclus le projet Sapin de casse de l’inspection du travail. C’est le moment et l’occasion de faire entendre notre voix. Et les raisons de nous mobiliser ne manquent pas.

La réforme va entraîner une diminution brutale des effectifs de contrôle. Les documents communiqués par les DIRECCTE de plusieurs régions démontrent qu’avec la mise en place des UC, les créations de postes de RUC seraient compensées par des suppressions de poste d’agents de contrôle. Ces suppressions s’ajouteraient, de plus, à la baisse globale de 3% des effectifs due à la poursuite par le Gouvernement de sa politique d’austérité.

En Ile-de-France par exemple, le nombre d’agents de contrôle sur le terrain va diminuer d’environ 10% ! Et concernant les collègues de catégorie C, aucune pause dans les suppressions de poste n’est prévue, même si bien des services connaissent aujourd’hui des difficultés de fonctionnement du fait du manque de secrétaires.

Le projet Sapin est porteur d’une dégradation de nos conditions de travail. Outre l’accroissement de la charge de travail des agents de contrôle, la réforme entraînera une dégradation des conditions de travail des secrétaires de section. En l’état actuel des textes, ceux-ci seraient placés sous l’autorité du DUC et seraient interchangeables au sein de l’unité de contrôle. Nous risquons une rupture du lien entre l’agent de secrétariat et le secteur de contrôle, une perte de connaissance des dossiers et des usagers, un appauvrissement du travail.

Et pour les collègues des services de Renseignements, le ministre prépare la mise en place du logiciel ODR, dont l’impact négatif sur les conditions de travail a pourtant été mis en évidence par l’enquête menée par le CHSCT ministériel.

Il comporte également des menaces pour l’indépendance de l’inspection. Avec ce projet de loi, seraient créés 3 niveaux d’intervention dans l’entreprise pour l’application de la législation du travail là où il n’en existait qu’un, la section ! En effet, seront susceptibles d’intervenir sur un même territoire, dans une même entreprise, et pour effectuer des contrôles d’application de la législation du travail dans le même domaine, voire dans le même temps, des agents :

  • affectés dans une section d’inspection d’une Unité de contrôle, placé sous l’autorité d’un responsable d’unité de contrôle (RUC) ;
  • affectés dans une unité régionale de contrôle ;
  • membres du groupe national de contrôle, d’appui et de veille.

La DGT répète à l’envi que les RUC, compétents sur l’ensemble de l’unité de contrôle, interviendront en appui et non à la place des inspecteurs et contrôleurs. Sauf que cette garantie ne figure nulle part dans le projet de loi soumis aux parlementaires ! Les unités régionales de contrôle, travail illégal notamment, et le groupe national de contrôle pourraient, quant à eux, intervenir sans l’accord de l’agent territorialement compétent dans un grand nombre de cas.

Cerise sur l’indigeste gâteau, le RUC a autorité sur les agents de contrôle en section, pour animer et piloter leur action de contrôle : lui-même sous l’autorité du RUT, du DIRECCTE, du DGT, dont la soumission au lobbying patronal n’est plus à démontrer, le RUC pourrait donner des consignes de contrôle aux agents de terrain, donc porter atteinte directement à leur indépendance !!!

Enfin, si le projet était adopté, le DIRECCTE pourrait moduler au gré des baisses d’effectif (départ en retraite, changement d’affectation) le nombre de sections, créer des sections spécialisées, etc.

Il entérine le fait que les employeurs ne sont pas des justiciables comme les autres. Plutôt que de s’attaquer aux causes de l’absence de suites des procédures pénales de l’inspection du travail, le Gouvernement multiplie les voies permettant aux patrons d’échapper à un procès par l’introduction de la transaction pénale et de sanctions administratives dont la décision relèvera du DIRECCTE, qui étant sous statut d’emploi est très sensible aux sirènes patronales, surtout quand il s’agira d’entreprises importantes.

Et concernant le volet emploi du « ministère fort », la seule certitude c’est que de nouvelles missions et de nouveaux agents vont être transférés aux collectivités territoriales dans le cadre de l’acte III de la décentralisation, avec pour conséquence une politique de l’emploi toujours plus morcelée, orientée vers la compétitivité des grandes entreprises et non les besoins des salariés et des chômeurs.

Mais il n’est pas trop tard pour éviter cette régression sans précédent dans nos services. Le projet n’est pas voté et les directions rencontrent partout une résistance sans précédent de l’ensemble des agents. En étant nombreux à nous mobiliser, en créant un rapport de force, nous pouvons faire reculer le ministre !

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Exemple de pressions extérieures indues : en Haute-Savoie, TEFAL met la pression sur l’inspectrice du travail.

En avril 2013, TEFAL, une des plus grosses entreprises du département de la Haute-Savoie, mécontente de l’action de l’inspectrice du travail intervient auprès du RUT afin qu’il fasse cesser certaines actions engagées par notre collègue. Or, au lieu de rappeler le principe d’indépendance de l’inspection du travail auprès de TEFAL, le RUT s’est exécuté illico et a exigé la même chose de l’inspectrice du travail lors d’un entretien musclé.
L’inspectrice a été fortement déstabilisée et a été arrêtée par son médecin traitant. Cet arrêt n’est toujours pas reconnu en accident de service (accident de travail dans la Fonction Publique).
Et le DIRECCTE, fort de ses propos scandaleux sur l’indépendance de l’inspection du travail (« les inspecteurs ne sont pas des professions libérales »), d’enfoncer le clou en occultant l’existence de cette pression sur l’agent de contrôle, et s’abstenant de rappeler – a minima – le principe d’interdiction de toute influence extérieure indue !
Cet exemple, malheureusement, ne présage rien de bon dans l’avenir avec la réforme de l’inspection qui va renforcer la hiérarchie intermédiaire pour orienter les actions de l’inspection…
Les organisations syndicales régionales du ministère appellent donc les agents à se mobiliser en Haute-Savoie lors de la journée nationale de grève du 3 février prochain pour dénoncer l’exercice de ces pressions et soutenir notre collègue.
 

NON A LA DISPARITION DE L’INSPECTION DU TRAVAIL, GÉNÉRALISTE, TERRITORIALE, INDEPENDANTE !

NON A DES SERVICES EMPLOI SOUS TUTELLE ET DÉCONNECTÉS DU CHAMP TRAVAIL !

OUI A UN MINISTÈRE DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI AU SERVICE DES SALARIES

RETRAIT DU PLAN SAPIN – RETRAIT DU PROJET DE LOI

 
Le tract en pdf : Grève le 3 février 2014 – Manifestation à Annecy (Téfal)
Le tract d’appel à la manifestation à Annecy diffusé en dehors du ministère du travail : Inspection travail au service des salariés – manifestation Annecy – Téfal

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Articles de presse

Téfal en grève en soutien à l'inspection du travail

Suite à la publication dans la presse des pressions exercées par l’entreprise Téfal sur une inspectrice du travail de Haute-Savoie par l’intermédiaire de sa hiérarchie, le personnel de l’usine Téfal de Rumilly s’est mis en grève le 18 décembre 2013.
Par ailleurs, les quatre organisations syndicales du site (CGT, CFDT, FO et CGC) ont demandé à changer de direction.
Pour en savoir plus :