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Bas-Rhin – Strasbourg Rhônes-Alpes Tracts

Le 4 décembre ne votez pas CNT, ADHEREZ !*

* Et tu peux aussi adhérer le 5 le 6 ou les autres jours de l’année…

Parce qu’on est toujours ravi de voir que la stratégie de l’administration : « je fais comme si vous n’existiez pas, je ne vous vois pas, vous n’êtes pas représentatifs… », nous dispense de longs débats infructueux et violents avec eux, sans nous empêcher pour autant de nous enfoncer, comme une épine, toujours plus profond dans leur pied !

Parce qu’on vient de placer à la barbe des autres syndicats notre camarade ancien de la ligue à la tête de la DGT, et qu’on est du coup le syndicat ayant les meilleurs chances d’obtenir rapidement ta promotion… ou pas !

Parce qu’en exclusivité pendant tout le mois de décembre, pour toute nouvelle adhésion une bière est offerte !

Parce que depuis quelques temps on a 80 % chez Téfal !

Parce qu’on est un pivot militant, participant à l’équilibre de notre modèle professionnel par une perpétuelle négociation administrée avec la hiérarchie, notamment par le pilotage d’actions positives et non-conventionnelles de mobilisations individuelles programmées, pour amorcer le levier de la transformation de notre identité professionnelle vers une organisation a-pouvoir, le tout en synergie transversale !

Parce que trouver la volonté de n’être plus servile c’est le premier pas d’un combat qui mène à la liberté !

Parce que la phrase du dessus t’a fait des tas de petits picotis dans le corps et que tu ne veux pas être le chef dans ce ministère, mais seulement de toi-même !

Parce qu’on a nos entrées à l’INT !

Parce que, quoi que vont en dire les urnes, on est le premier syndicat de ce ministère en productivité !

Parce que quand tu es à la CNT, Calvez et Blondel rêvent parfois de toi après avoir lu tes tracts !

Parce que la cotisation n’est qu’a 1% du salaire, et qu’on verse automatiquement 30% de nos cotisations dans une caisse de grève pour maintenir notre salaire quand on est en grève, le tout en ayant un crédit d’impôt à la fin de l’année !

Parce qu’on ne manque pas de jugeote et encore moins d’humour… et encore moins d’humilité !

Pour toutes ces raisons et les autres, fais ton coming-out ! Rejoins-nous afin qu’on fasse plus encore, car :

La CNT c’est S’EMANCIPER !

 

La CNT est un syndicat de lutte. Or nous pensons que les instances paritaires et consultatives où siègent les organisations syndicales gaspillent et canalisent une précieuse énergie.

Ces instances ne sont pas dotées de pouvoir suffisant, et lorsqu’elles ont un pouvoir, pour peu que les décisions ne plaisent pas aux commandants, elles sont repoussées méprisamment.

A titre d’exemple, une enquête sur les RPS en Haute-Savoie n’est-elle pas illégalement repoussée depuis des mois ? Les consultations des agents autour de la réforme ont-elles été prises en compte ? Même les objections des syndicats les plus jaunes n’ont pas été considérées ! Les conclusions accablantes d’experts indépendants, pourtant diligentés par le Ministère, ont-elles fait l’objet de propositions d’amendement ? Non, car dans ce jeu de dupe qu’est le dialogue social, ils n’écoutent que ce qui va dans leur sens. Le rapport d’expertise réalisé par le cabinet « alter ergo » le disait encore récemment « le ministère avance en dépit de toutes les critiques ».

Si nous sommes les défenseurs d’un service public au service des travailleurs, nos hiérarques font la démonstration qu’ils en sont les fossoyeurs. Comment pourrait-il y avoir dialogue entre nous ? Il ne peut y avoir que rapport de force. L’oublier c’est accepter de se faire endormir.

Ces instances nous semblent être des chaînes à briser pour que nos efforts portent leurs fruits et soient à l’origine d’une réelle transformation de l’organisation de nos services qui rompe radicalement avec l’orientation actuelle du ministère entre autoritarisme hiérarchique et éloignement de la défense de notre public, les salariés.

Parce que nous ne sommes pas neutres et que notre travail n’a de sens qu’en tant que service public au service des travailleurs et que nous n’avons rien à attendre d’une hiérarchie qui ne défend pas les mêmes intérêts que nous.

C’est pourquoi la CNT ne se présente pas à ces élections : les conditions d’un travail efficace ne sont pas pour nous réunies.

Nous n’appelons ni à voter ni à s’abstenir, nous rappelons simplement qu’il est possible de voter, de s’abstenir, ou de voter blanc.

La CNT est un syndicat qui propose l’action directe et porte la lutte ; mais elle est aussi la réalisation ici et maintenant de notre projet émancipateur. Dès à présent, au sein de la CNT les principes de l’autogestion, de la rotation des mandats, de la démocratie directe, d’égalité de pouvoir sont appliqués.

En adhérant à la CNT vous n’œuvrez pas seulement à la diffusion d’idées authentiquement démocratiques, vous les vivez !

Le tract en pdf : tract-elections-adhésion-4-décembre-2014

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En région Rhônes-Alpes Tracts

Entre impuissance publique et autoritarisme hiérarchique : le tournant répressif de notre administration

La réforme se met en place de façon chaotique contre vents et marées.

Les agents sont désormais tenus d’obéir à un RUC, manager à plein temps de leur activité.

Les CT sont pris dans un impossible « choix », soit accepter de prendre en charge les entreprises de +50 soit avoir ni le salaire, ni la formation correspondante ; soit refuser et se voir rendus responsables d’augmenter la charge de travail des IT.

Les IT vont voir leur charge de travail doubler, voire tripler pour une durée indéterminée du fait des intérims qu’on leur demande d’assumer.

Les secrétaires voient leurs conditions de travail se dégrader au sein de pools.

Les suppressions de postes sont continues et programmées sur plusieurs années.

La dégradation des conditions de travail est généralisée et la souffrance au travail des agents également.

La situation actuelle dans notre ministère est explosive et notre administration le sait pertinemment.

Cette réforme, cette dégradation de nos conditions de travail nous les dénonçons et nous les combattons depuis le début.

Ce qui est nouveau c’est l’attitude et la réaction de notre administration face aux résistances que nous menons.

Non contents de faire passer leurs réorganisations en broyant les agents sous « le char d’assaut de l’Etat », notre direction cherche maintenant à briser toute résistance à coups de plainte pénale et de menaces de procédures disciplinaires.

Cette nouvelle orientation répressive s’est illustrée de plusieurs façons ces dernières semaines et a été formalisée dans une intervention de notre DGT en septembre dernier à l’INT intitulée « pour faire vivre notre système d’inspection du travail : travailler mieux ensemble » qui mérite qu’on s’y attarde un peu.

« Là où il y a une volonté il y a un chemin » claironne notre DGT qui, étrangement, n’hésite pas à citer Lénine pour affirmer qu’il passera en force quitte à broyer les agents.

Là où il y a absence de volonté (de faire respecter le droit du travail), il y a un chemin : celui du « dialogue social »

L’intervention de notre DGT commence par un numéro d’autosatisfaction mâtiné d’un peu de pommade pour les agents (pas trop non plus) sur le « professionnalisme des services ».

Dans cet exercice de style, on notera juste le passage se félicitant de l’action des agents concernant le « dialogue social » et le respect du « droit syndical » qui ne manque pas d’humour (ou de culot) involontaire venant de la DGT quand on sait que notre direction n’hésite plus à porter plainte contre les syndicalistes qui dérangent au sein de notre ministère, voire contre une manifestation intersyndicale.

Vient ensuite un discours apologétique de la réforme à travers plusieurs orientations.

Le propos peut se résumer ainsi : Nous n’avons pas les moyens d’exercer notre mission, il faut donc se recentrer sur « les sujets les plus essentiels ». Et l’essentiel c’est nous (la hiérarchie du ministère) qui allons le définir. « Le choix des actions et le choix des entreprises à contrôler doit être la résultante d’un état des lieux et d’une analyse des risques » (p.6). Puisque, c’est bien connu, avant les agents contrôlaient tout et n’importe comment sans aucune analyse des risques. Heureusement que la DGT est là pour recadrer tout ça !

Il faut désormais agir « en système […] et non pas au gré des seules initiatives individuelles ». Au nom de « l’égalité de traitement » la DGT justifie ainsi la dépossession à venir des agents. A cet égard, en Rhône-Alpes notre direction, dans une note du 31 octobre 2014, pousse le délire obsessionnel de contrôle et de flicage jusqu’à demander aux RUC de contrôler tous les courriers entrants et sortants !

En un mot, si vous avez besoin de quelque chose, la DGT vous expliquera comment vous en passer et où aller !

La DGT pousse le bouchon jusqu’à affirmer que cette nouvelle organisation en « système » est pensée pour notre bien, afin de « protéger l’action légitime des agents de l’inspection du travail dans l’exercice de leurs missions quand cette action est en cause ». Il n’est que de rappeler l’inaction de la DGT dans l’affaire TEFAL, pour voir ce qu’il en est réellement de l’action protectrice de la DGT quand un inspecteur est effectivement mis en cause par le patronat dans le cadre de ses missions. Mais si la condamnation des agissements de l’entreprise TEFAL n’est pas « venu(e) en temps voulu » (en fait qui n’est jamais venue), c’est simplement « par manque de fluidité » selon les termes DGT dans le message accompagnant la diffusion de l’avis du CNIT sur cette même page… Ouf ! Tout va bien !

Parallèlement à ce ton martial employé pour défendre la caporalisation de l’inspection, notre DGT emploie un ton nettement plus doux et compréhensif à l’égard du patronat, au nom de l’éternelle tarte à la crème du « dialogue social ».

Concernant le contrôle des TPE celui-ci « reposera de plus en plus sur des actions collectives afin d’impliquer et sensibiliser les professions, en utilisant des méthodes adaptées à cette catégorie d’employeurs ». Exit les plaintes des salariés, vive les actions collectives et la « sensibilisation » adaptée ! Voilà une vision de l’égalité de traitement particulièrement limpide !

D’une façon générale, la DGT acte l’impuissance publique à faire respecter le droit du travail par absence de volonté politique et la dérégulation du droit du travail, d’une expression appelée à faire florès : «la fondamentalisation du droit social ». On peut résumer l’application de ce principe fumeux à nos services de la façon suivante : concentrez votre action de contrôle sur certains droits « fondamentaux » que nous vous désignerons dans le cadre d’actions collectives, le reste relève du « dialogue social » entre partenaires sociaux. Et voilà le problème de la charge de travail et de l’engorgement des services réglé d’un coup de baguette magique.

Et si un salarié impudent venait à se plaindre en dehors de la « fondamentalisation du droit » nous n’aurions plus qu’à lui répondre que sa plainte ne pourra être traitée… au nom de l’égalité de traitement. Elle est pas belle la vie !

Et peu importe si le « dialogue social entre partenaires sociaux » est le cache-sexe idéologique de la dérégulation et de la dépénalisation du droit du travail depuis 30 ans à travers notamment le renversement de la hiérarchie des normes avec priorité à l’accord d’entreprise ; jusqu’à la dernière attaque frontale contre les représentants du personnel à travers la remise en cause des seuils sociaux et du délit d’entrave.

Quand il s’agit d’acter le désengagement de l’État et l’impuissance publique en matière de respect du droit du travail, un peu de novlangue technocratique est toujours le bienvenu.

Là où il y a la volonté de criminaliser l’action syndicale, il y a un chemin : celui du dialogue pénal

Une fois l’apologie de la réforme passée, la DGT passe aux choses sérieuses en diffusant un message très clair : il faut respecter la ligne hiérarchique, aucune résistance à la mise en place de la réforme ne sera tolérée.

Et pour nous faire la leçon comme il se doit, rien de tel qu’un rappel solennel aux « règles déontologiques » version DGT. Notamment :

– rappel du principe de diligence normale avec injonction de répondre à « chaque situation dans les meilleurs délais ». Les services sont exsangues du fait de la suppression continue de postes ? Peu importe la DGT n’hésite pas à menacer ceux qui ne tiendront pas le choc.

– invention du principe « d’entraide entre membres d’un même service », ou comment retourner un appel intersyndical à refuser d’assurer les intérims structurels en une atteinte au « devoir d’entraide confraternelle ». Il fallait oser…

– appel au « devoir de respect des personnes » entre collègues du même niveau mais surtout « entre les agents et leurs supérieurs » bien entendu… Nous ne savons pas si la DGT considère que ce principe s’applique en sens descendant, et donc éventuellement envers un directeur s’autorisant régulièrement à employer un ton insultant envers ses agents (toute ressemblance avec un des directeurs sévissant en Rhône Alpes ne serait que purement fortuite).

– Vient enfin « le respect des obligations de service » qui vient clore ce rappel à l’ordre « déontologique ». Le message de la DGT est ici particulièrement clair et mérite d’être cité tel quel : « La garantie d’indépendance […] s’exerce dans un cadre administratif et d’une ligne hiérarchique. […] De ce point de vue, le refus de participer aux réunions de service, le refus de saisir les informations dans le système d’information ainsi que le refus d’assurer les intérims constituent des manquements graves à des obligations élémentaires dont la finalité est d’assurer la continuité du service public et l’égalité de traitement des usagers. Ces comportements doivent cesser. Il n’est nullement question bien évidemment de remettre en cause la liberté d’action syndicale mais de rappeler que cette liberté s’exerce dans un cadre légal. Les actions qui s’inscrivent dans ce cadre ont leur légitimité, celles qui le dépassent par définition s’en affranchissent elles-mêmes avec toutes les conséquences ».

Les conséquences qui en découlent nous les connaissons :

– plainte au pénal pour dégradation en réunion contre une manifestation intersyndicale qui a osé perturber un séminaire de nos hiérarques à l’INT ;

– menaces de sanctions disciplinaires contre toutes les actions collectives de boycott, devenues soudainement des actions « illégales » à la faveur d’une réinterprétation curieuse des règles déontologiques en règlement intérieur anti-syndicalisme de lutte.

Le message est clair, notre direction sait que la situation est explosive à l’occasion de la mise en oeuvre concrète de la réforme dans les services. Elle fait le choix de l’affrontement et de l’intimidation préventive contre toute volonté de résistance.

Ce rappel à des « règles déontologiques » sous l’aspect « règlement intérieur » est particulièrement indécent quand on connait la souffrance actuelle dans les services.

Absence de volonté à faire respecter le droit du travail et complaisance envers le patronat à l’extérieur, réaffirmation d’un autoritarisme hiérarchique à l’intérieur. Il s’agit bien d’un seul et même mouvement auquel nous sommes confrontés et contre lequel il nous faut lutter.

A nous de continuer la lutte pour défendre nos conditions de travail et le service public sans céder à l’intimidation.

Leur force c’est l’intimidation et les menaces, notre force c’est notre solidarité collective

 
Le tract en pdf: tract-répression-syndicale-ministère-travail

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Articles de presse Rhônes-Alpes

Téfal a bien tenté d'écarter l'inspection du travail

Article paru dans l’Humanité datée du 23 septembre 2014.
 

Le conseil national de l'inspection du travail confirme que l'inspection du travail a bien fait l'objet de pressions de la part de Téfal et du Medef local.
Le conseil national de l’inspection du travail confirme que l’inspection du travail a bien fait l’objet de pressions de la part de Téfal et du Medef local.

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Articles de presse Intersyndical Rhônes-Alpes

Les inspecteurs du travail dénoncent la « criminalisation » de leur mouvement

Article paru dans l’Humanité datée 23/09/2014
Les agents de l’inspection du travail manifestaient hier contre la réforme de leurs services, et pour exiger le retrait d’une plainte de l’administration suite à une action syndicale en octobre 2013.
Marcy-l’Etoile (Rhône), envoyée spéciale.

« Avant, il y avait une tradition dans le ministère, on négociait avant toute sanction », déplore Yves Roupsard, militant CGT entré dans l’administration en 1982 comme contrôleur du travail, qui se souvient encore de son sujet de concours portant sur la « liberté et la solidarité ». « Ça se durcit… », songe-t-il face aux grilles de l’Institut national du Travail (INT) gardées par des gendarmes mobiles. Hier à Marcy-l’Etoile en banlieue de Lyon, quelque deux-cents agents de l’inspection du travail sont venus de toute la France manifester devant leur école nationale de formation, à l’appel des syndicats CGT, SUD, SNU, FO et CNT.

A l’origine, il s’agissait une fois de plus de manifester contre la réforme en cours dans les services, annoncée à la rentrée 2013, entérinée par un décret de mars dernier, et dont la mise en œuvre doit débuter d’ici janvier prochain. La date avait été choisie parce que se tenait à l’INT une grand messe réunissant les responsables d’unités de contrôle ou RUC, nouvel échelon hiérarchique créé par la réforme et incarnant la reprise en mains des inspecteurs du travail jusque là très autonomes.

Mais début septembre, juste après l’annonce de la manifestation par les syndicats, quatre agents du Rhône – deux syndiqués CNT, un CGT et un non syndiqué – ont été convoqués pour le mois d’octobre par la police qui souhaite les entendre sur le déroulement d’une manifestation le 8 octobre 2013, déjà à l’INT, et déjà contre la réforme. Ce jour-là, à l’occasion d’un séminaire réunissant tous les directeurs du travail, une quarantaine d’agents avait contourné le bâtiment et franchi un grillage pour pénétrer dans l’INT et bloquer l’accès des cadres au réfectoire où étaient disposés les petits fours. Bernard Bailbé, directeur de l’INT, avait aussitôt porté plainte contre x. « C’est probablement une première, que l’administration porte plainte contre ses propres agents », estime Martine Corneloup, de la CGT.

De quoi réorienter en partie les slogans : « Dialogue social ne rime pas avec pénal, retrait de la plainte ! », scandent les agents. Venu à la rencontre des trublions, le directeur de l’INT croit bon de préciser qu’il « a porté plainte contre x, pas contre les organisations syndicales », et jure que ce n’est pas lui qui a donné les quatre noms à la police… Et d’ajouter que « le retrait de la plainte sera un élément de discussion », qu’il « peut y avoir des éléments d’évolution dans le cadre d’une négociation », mais sans préciser quelles contreparties il pourrait bien exiger. Les manifestants ont donc continué de bloquer l’accès, empêchant une partie des RUC d’accéder au séminaire.

« C’est caricatural, on était quarante ce jour-là, ils nous connaissent tous, mais ils prennent quatre d’entre nous pour faire un exemple et pour faire peur, et maintenant il faudrait négocier pour le retrait de cette plainte bidon, c’est du niveau bac à sable, lance Dominique Rols, militant du SNU dans le Rhône. Tout ça pour un poteau plié et des repas non consommés ». « C’est une façon de mettre la pression, en criminalisant notre action », renchérit Benoît Verrier, de Sud-travail. Un durcissement qui ne risque pas d’apaiser le climat social en interne, qui se détériore depuis la mise en place progressive d’objectifs chiffrés il y a quelques années, le déni de l’administration face à deux suicides d’inspecteurs en 2011 et 2012, et le lancement de la réforme il y a un an.

D’après les calculs des syndicats qui dénoncent un « plan social » à l’inspection, cette réorganisation des services se traduira par une baisse de 10% des effectifs de terrain, du fait des suppressions de postes nettes dans le ministère du Travail, mais aussi de la création de l’échelon des RUC par ponction parmi les agents de contrôle. Soit quelque 200 fonctionnaires en moins sur 2300 au niveau national pour recevoir les salariés, les renseigner sur leurs droits et intervenir dans les entreprises. « On est déjà trop peu nombreux, la réforme va encore augmenter notre charge de travail, explique Marie-Pierre Maupoint, inspectrice du travail et représentante de Sud-travail. On ne traite déjà que les urgences, demain on traitera les urgences parmi les urgences ! C’est un problème pour les usagers qui nous sollicitent, et pour nous aussi car cela crée de la souffrance ».

Fanny Doumayrou

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Bas-Rhin – Strasbourg En région Rhônes-Alpes Tracts

Affaire Téfal, le CNIT rend son avis: «Oui mais non, bien au contraire…»

Dans son délibéré publié le 18/09/2014, le Conseil National de l’Inspection du Travail (CNIT) vient de donner son avis sur l’ « affaire TEFAL ». Rappelons que le CNIT était saisi de cette affaire pour répondre en gros aux questions suivantes :

y-a-t-il eu tentative d’atteinte à l’indépendance d’une inspectrice du travail de Haute-Savoie par le biais d’une « influence extérieure indue » de l’entreprise TEFAL et du MEDEF local afin de contrer son action de contrôle de l’entreprise TEFAL ? Cette pression extérieure a-t-elle été répercutée en interne par la direction de l’UT ?

Disons le tout de suite, cet avis, mi-chèvre mi –chou (ou mi-figue mi-raisin, au choix), réussit le tour de force de pointer la responsabilité de l’administration… tout en faisant son maximum pour la dédouaner de l’accusation d’avoir relayé une « influence extérieure indue ».

Regardons tout cela plus en détail.

Le silence pesant de l’administration…

Dans une première partie, à la question « y-a-t-il eu des pressions extérieures indues ? », le CNIT répond clairement : OUI.

« Dans l’affaire en cause, tant l’entreprise que l’organisation patronale qu’elle a sollicitée ont cherché à porter atteinte à ces exigences en tentant d’obtenir de l’administration (préfet) et du responsable hiérarchique le changement d’affectation de l’inspectrice et par là-même la cessation de l’action de contrôle à l’égard de l’entreprise ».

Vient alors la question de l’attitude de notre administration face à ces pressions.

A cet égard le CNIT considère « qu’il est regrettable que, dès lors qu’elles ont été rendues publiques, aucune intervention publique des autorités administratives ou de l’autorité centrale de l’inspection du travail ne soit venue les condamner et rappeler les principes de droit interne et international qui garantissent l’indépendance de l’inspection du travail, qu’il s’agisse tant des règles relatives à la mobilité géographique des inspecteurs du travail que de leur protection contre les influences extérieures indues.».

Ce faisant le CNIT pointe clairement l’attitude de la totalité de la ligne hiérarchique : directeur départemental, directeur régional, DGT et Ministre.

Dans un contexte avéré de tentative d’atteinte à l’indépendance d’une inspectrice, le silence persistant de l’administration, alors même que l’indépendance de l’inspection était gravement mise en cause, a fini par devenir assourdissant. A tel point que même le CNIT s’en étonne et ajoute : « Le système de l’inspection du travail ne peut fonctionner que si la hiérarchie soutient et protège les inspecteurs au regard de potentielles influences extérieures indues. »

Or la seule préoccupation et intervention de la hiérarchie dans cette affaire peut se résumer de la façon suivante : chaque échelon hiérarchique soutient celui du dessous, et l’ensemble de la chaîne, pour sauver le directeur de l’UT et enfoncer notre collègue inspectrice.

Car si notre administration est restée silencieuse pour défendre l’indépendance de l’inspection, elle n’a pas ménagé ses efforts en interne pour essayer d’étouffer l’affaire y compris dans ses quelques réponses aux journalistes qui l’interrogeaient.

S’il est des silences qui finissent par devenir assourdissants, face à l’évidence des pressions, qui ne dit mot consent.

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.

La deuxième partie de l’avis du CNIT commence par relever que le principe d’indépendance des inspecteurs dans leur action de contrôle n’a pas pour effet de priver l’autorité hiérarchique « notamment au regard de leurs fondements juridiques ». En particulier « si un inspecteur du travail peut porter une appréciation sur la licéité d’un accord d’entreprise, il n’appartient qu’à l’autorité judiciaire d’en prononcer la nullité ».

Certes mais de quoi parle-t-on ?

Probablement de l’avis lapidaire contre notre collègue produit au CNIT par la DGT (signé du DGT récemment nommé au poste Yves Struillou, par ailleurs membre du CNIT au moment de la saisine). Dans son courrier la DGT a ainsi cru bon de descendre l’inspectrice en expliquant qu’elle se serait substituée au juge en donnant son avis sur la licéité d’un accord sur les 35 heures chez TEFAL. Car il faut peut-être le rappeler, à l’origine des foudres de TEFAL il y a l’examen d’un accord d’aménagement du temps de travail de cette entreprise sur demande des organisations syndicales de la boîte. L’inspectrice en cause a alors relevé un certain nombre d’irrégularités dans l’accord et a effectivement informé l’entreprise de ces irrégularités en donnant son avis sur sa légalité de l’accord comme tout agent de contrôle peut être amené à le faire lorsque nous sommes saisis par des salariés ou des organisations syndicales sur le sujet.

Ce qu’il faut retenir de ce passage n’est donc pas que seule l’autorité judiciaire peut prononcer la nullité d’un accord, ce qui est évident, mais que l’inspectrice était légitime à donner son avis sur l’accord après avoir été sollicitée par les organisations syndicales, contrairement a ce que pense notre DGT, et qu’elle n’a pas, par cet avis, outrepassé ses prérogatives professionnelles.

En outre « c’est à tort que, lors du même entretien, le responsable de l’unité territoriale a reproché à l’inspectrice du travail un contrôle inopiné au sein de l’entreprise en cause ».

OUI rappelle le CNIT (qui cette fois répond à une question de la saisine) nous pouvons rentrer dans un établissement sans prévenir la direction pour réaliser, si cela est nécessaire, un contrôle inopiné en un lieu précis de ce même établissement.

De même « les griefs formulés par des responsables de l’entreprise mettant en cause l’impartialité de l’inspectrice du travail accusée d’avoir fait preuve d’acharnement à son encontre sont dépourvus de fondement ».

Notre collègue n’a donc pas commis de faute professionnelle. Il est bon de le rappeler, compte tenu de la diabolisation, orchestré par le RUT du 74 en premier lieu et relayé par le DIRECCTE dans un second temps.

Faites ce que je dis mais faites ce que je dis

Si le rappel sur le droit de regard hiérarchique ne vise pas l’action de l’inspectrice, il vient avant tout répondre à une demande de la DGT faite en conclusion de son mémoire qui souhaitait : « dans le cadre des débats en cours à l’occasion de la mise en œuvre de la réforme de l’inspection du travail, [que soit] rappelé à tous les contours de l’exercice hiérarchique dans le système d’inspection du travail et les exigences découlant du respect qui s’impose à tous les agents publics du cadre institutionnel ».

Il vise ensuite directement le recadrage violent subi par l’inspectrice de la part de son directeur d’UT.

En langage diplomatique, l’avis du CNIT nous dit qu’en l’espèce l’exercice du pouvoir hiérarchique du RUT n’avait précisément aucun fondement juridique mais visait simplement à arrêter l’action de contrôle puisqu’il note que l’inspectrice a pu avoir « le sentiment qu’il était porté atteinte à son indépendance et à sa libre décision, en raison des motifs pour lesquels cette action a été contestée (contestation de la « stratégie de contrôle » et non des fondements juridiques de la démarche) d’une part et des termes très vifs de l’échange, qui ne répondaient pas aux conditions normales d’un entretien professionnel. »

En d’autres termes et en résumé pour le CNIT: OUI l’autorité hiérarchique peut avoir un regard sur l’action des agents sans contrevenir à leur indépendance pour peu que ce regard réponde à des considérations juridiques et/ou relève du conseil. Mais NON l’entretien menaçant et hurlant subi par l’inspectrice n’avait justement pas pour objet un sympathique échange professionnel ou une discussion juridique mais une volonté de « contester la stratégie de contrôle » !

Ainsi selon le CNIT, au vu de la teneur de l’entretien, l’inspectrice a pu légitimement avoir le sentiment qu’il était porté atteinte à son indépendance.

D’une façon générale le CNIT recommande alors « que l’attention des responsables hiérarchiques et des inspecteurs du travail soit appelée sur la distinction entre l’action de conseil aux inspecteurs qu’ils sont en droit de donner en matière de contrôle, et l’action de supervision qui doit être circonscrite aux fondements juridiques des actes ».

En ce qui nous concerne, et pour reprendre les termes de la DGT qui lie cette affaire à la réforme de l’inspection du travail, « dans le cadre des débats en cours à l’occasion de la mise en œuvre de la réforme de l’inspection du travail » nous serions également tentés de faire la même recommandation à tous les futurs DUCs qui s’apprêteraient à faire du zèle.

On se fait un bisou et on oublie tout ?

Après tout ça on s’attendrait en toute logique que le CNIT dénonce le relais des pressions extérieures indues de TEFAL et du MEDEF par notre hiérarchie. Et bien non !

Dans un exercice de haute voltige, qui nous a fait craindre un claquage dialectique en plein vol, le CNIT décrète soudain que « l’intervention du responsable d’unité territoriale […] n’avait pas pour objet et n’a pas eu pour effet de modifier les suites données par l’inspectrice du travail ».

Donc recadrer un agent « en des termes très vifs ne répondant pas aux conditions normales d’un entretien professionnel» (en Hurlant pendant 1h30 sur un agent) en « contestant sa stratégie de contrôle » (en lui donnant une semaine pour revoir sa position à l’égard de TEFAL) n’aurait pas pour objet de « modifier les suites données par l’inspectrice du travail » (en fait d’empêcher que le contrôle n’ait lieu).

On peut donc avoir le sentiment légitime de subir une pression sans que cela en soit une, saperlipopette! On croit rêver. Mais quel était donc l’objectif de l’entretien alors ?

Ainsi, si le CNIT déclare que cet entretien ne s’est pas déroulé dans des « conditions normales », il prend soin de l’extraire de son contexte pour en désamorcer la charge explosive.

Il est effectivement bien dommage que le CNIT n’ait pas rappelé le contexte dans lequel intervient cet entretien. On peut ainsi regretter qu’il n’ait pas relevé la coïncidence troublante entre un rendez-vous le 18 avril 2013 entre la direction de TEFAL et le directeur de l’UT, et le recadrage violent subi par l’inspectrice le lendemain matin le 19 avril 2013. Quelle troublante coïncidence, nous en sommes encore tout troublés ! Des esprits mal intentionnés et retords (comme nous) pourraient en être troublés au point de penser que la direction de l’UT a ainsi relayé les pressions de TEFAL. Mais tout ça n’est probablement que purement fortuit.

Il est également bien dommage que le CNIT n’ait pas pris la peine de répondre à toutes les questions de la saisine notamment : le RUT peut-il recevoir une entreprise sans en avertir l’inspecteur du travail ? Le RUT peut-il condamner le comportement professionnel d’un inspecteur du travail sans avoir au préalable communiqué au dit inspecteur les plaintes qu’il aurait reçu, ni entendu les explications de ce dernier ? Car c’est aussi ce qui s’est passé, sauf qu’il n’y a pas eu de plainte officielle de l’entreprise, comme cela arrive souvent, juste « un contact » en off de plusieurs mois avec le RUT et le préfet…

Mais le CNIT a certainement raison, convoquer un inspecteur du travail, le lendemain de la visite de l’entreprise à l’insu de l’inspecteur, pour lui reprocher, en lui hurlant dessus, son action et sa stratégie de contrôle dans cette même entreprise ne doit pas avoir pour objet de chercher une modification de l’action de l’inspecteur… Car oui, dire explicitement, en plein renforcement de la ligne hiérarchique, que la hiérarchie est du côté des patrons ça la foutrait un peu mal.

Enfin, il est bien dommage que le CNIT ne se soit pas prononcé sur les missions du RUT et sur la proximité entre certaines entreprises et les services des renseignements généraux. Fait-il parti des missions du RUT de démarcher les entreprises contrôlées par les agents de l’inspection pour placer des jeunes en stages en leur sein ? Et est-il normal que les entreprises de Haute-Savoie obtiennent du préfet la surveillance des inspecteurs du travail par les services des renseignements généraux ?

De plus, le CNIT prend soin également de ne pas décrire « les effets » qu’a eu cet entretien sur l’inspectrice du travail, soit l’abandon du contrôle annoncé à l’entreprise sur la durée du travail des salariés, du fait des irrégularités constatés dans l’accord d’aménagement du temps de travail, la création d’un sentiment d’illégitimité à poursuivre son action de contrôle dans l’entreprise entrainant l’abandon par cette inspectrice des dossiers en cours d’instruction (ATs – entrave CHSCT – chantier Amiante), et la détérioration de sa santé se traduisant concrètement par un arrêt de travail pour accident de trois mois…

De qui se moque-t-on en disant que l’entretien n’a pas eu « pour effet de modifier les suites données par l’inspectrice du travail »?

Ainsi, selon le CNIT, tout au plus nous serions face à une « défiance réciproque » inexplicable et inexpliquée. On préserve ainsi l’intégrité de l’autorité hiérarchique en renvoyant à un conflit de personne. Et le CNIT de conclure dans un lénifiant appel « au respect mutuel » : faites vous un bisou et on oublie tout !

On le craignait, et nous voyons ici clairement les limites politiques du CNIT :

– Le CNIT peut dire qu’il y a eu des pressions extérieures indues.

– Le CNIT peut s’étonner que notre hiérarchie n’ait pas joué son rôle en ne dénonçant pas ces pressions

– Le CNIT peut relever que le directeur de l’UT a outrepassé l’exercice normal son pouvoir hiérarchique en contestant la stratégie de contrôle de notre collègue.

– Le CNIT peut rappeler que notre collègue n’a pas commis de faute professionnelle dans l’exercice de sa mission.

– Le CNIT peut reconnaître que dans ce contexte l’inspectrice a pu légitimement avoir le sentiment qu’il était porté atteinte à son indépendance

Mais après avoir dit tout ça, dans un revirement presque désespéré, le CNIT ne peut pousser l’audace jusqu’à dire que notre hiérarchie a répercuté des pressions extérieure indues.

Tant et si bien que l’on peut résumer cet avis de la façon suivante :

« Quand on voit ce qu’on voit, vous avez raison de penser ce que vous pensez

mais nous ne pouvons nous permettre de le penser tout haut avec vous ».

L’avis du CNIT : Avis du Conseil national de l’inspection du travail – Téfal

Le tract en pdf: tract avis CNIT Téfal

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Intersyndical Rhônes-Alpes

Face à la contestation sociale, le ministère du travail et du dialogue social porte plainte contre ses propres agents

Mise à jour : la convocation étant reportée au vendredi 3 octobre, la mobilisation l’est également

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Communiqué intersyndical CGT, FSU, CNT, FO et SUD Rhônes-Alpes

Face à la contestation sociale, le ministère du travail et du dialogue social porte plainte contre ses propres agents

Le 08 octobre 2013 une grande manifestation intersyndicale de contestation du projet de réforme de l’inspection du travail, dit « ministère fort », a eu lieu devant le centre de formation des inspecteurs du travail (INT). Le séminaire initialement prévu lors de cette journée regroupant l’ensemble de la hiérarchie du ministère et présidé par le Ministre, a été légèrement chahuté par les manifestants.
C’en était trop pour notre ministère qui manifestement ne supporte même plus la contestation sociale. Le directeur de l’Institut National du Travail, après avoir envoyé les gendarmes mobiles contre les agents, a fait le choix, sur instruction du ministère, de porter plainte contre les inspecteurs et contrôleurs en lutte pour de supposées dégradations afin d’intimider les agents et empêcher toute manifestation à venir.
Aujourd’hui 4 de nos collègues sont convoqués par la police pour être entendus dans le cadre de cette plainte.
Nous nous élevons contre cette volonté de criminaliser l’action syndicale.
Nous exigeons le retrait de la plainte de l’INT.
Nous appelons à nous rassembler le 2 octobre à 10h00 devant le commissariat de Villeurbanne afin de soutenir nos collègues.
Une conférence de presse aura lieu le jour du rassemblement à 12h00 à l’Unité Territoriale de la DIRECCTE (8-10, rue du Nord à Villeurbanne).
 
Le communiqué en pdf : Communiqué de presse plainte INTEFP

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Bas-Rhin – Strasbourg Intersyndical

Assassinats de Saussignac : hommage à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière

Texte lu aux noms des organisations SNU, FO, CNT, CGT et CFTC lors de l’hommage rendu Sylvie Trémouille et Daniel Buffière le 2 septembre 2014, dix ans après leur assassinats par un employeur.

Le meilleur hommage que nous puissions rendre à Sylvie Trémouille et Daniel Buffière c’est de défendre les missions et les statuts des agents du Ministère du Travail !

 

Il y a 10 ans, le 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse du travail, et Daniel Buffière, contrôleur de la MSA, étaient assassinés par un exploitant agricole à Saussignac.

Il est important de rappeler que cet acte odieux n’a jamais donné lieu à une mobilisation ministérielle à la hauteur des dérives largement diffusées et soutenues par divers groupements d’employeurs à l’encontre des services de l’inspection du travail.

Ainsi, le gouvernement n’a condamné que du bout des lèvres ces deux assassinats préférant parler de simple « drame » pour les déconnecter de leur contexte social.

En effet, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, n’ont cessé de critiquer les droits des travailleurs, d’affaiblir le Code du travail, d’attaquer l’inspection du travail.

La condamnation pénale à 30 ans de réclusion du meurtrier ne masque pas que c’est dans ce contexte de délégitimation des contrôles en entreprise que, 10 ans après les assassinats, les obstacles, outrages et autres agressions ont été multipliés par 4 !

L’inspection du travail, chargée d’une mission de protection des travailleurs à travers la mise en œuvre d’un Code du travail – toujours protecteur des salariés malgré sa remise en cause par tous les gouvernements successifs – est toujours aussi menacée.

L’inspection du travail est, pour le MEDEF dont le gouvernement se fait le serviteur zélé, une contrainte insupportable (droit d’entrée de jour comme de nuit, contrôle inopiné, pouvoir d’enquête et d’audition, etc.), d’autant qu’elle a un lien direct avec les travailleurs et leurs syndicats, qu’elle bénéficie d’une indépendance d’action garantie par une convention internationale et qu’elle ne peut en cela être formellement supprimée.

Pour en finir avec l’inspection du travail, il faut donc sans cesse la réorganiser (combien de réforme depuis 10 ans, combien d’expérimentations ?) pour obéir à des « priorités nationales » fumeuses, coupée de la demande sociale, et ainsi la briser dans son indépendance d’action.

C’est le sens de la réforme de l’inspection du travail que le gouvernement met actuellement en œuvre. Elle détruit encore un peu plus son caractère territorial et généraliste. Elle casse avant tout le collectif de travail et se traduit sur le terrain par une suppression de 10% des postes de contrôle et le renforcement de l’encadrement intermédiaire chargé de mettre au pas les contrôleurs et inspecteurs du travail.

Depuis toujours les agents de l’inspection et du ministère du travail se mobilisent sans relâche pour résister à ces attaques. 10 ans après les meurtres de Saussignac, les agents et les missions de l’inspection du travail restent toujours à défendre parce que les attaques contre l’inspection du travail sont par nature des attaques contre les droits des travailleurs. D’autant qu’au même moment, le gouvernement VALLS II entend remettre en cause des pans entiers du Code du travail (seuils sociaux, travail du dimanche, 35h, etc.).

Aujourd’hui, nous rendons réellement hommage à Sylvie TREMOUILLE et à Daniel BUFFIERE en réaffirmant notre attachement à nos missions, à nos statuts, contre la casse du Code du travail.

Tous ensemble, refusons la baisse des effectifs,
la dégradation de nos conditions de travail
et du service rendu aux salariés !

Zéro suppressions d’emploi !
Refus de toute surcharge de travail !
Aucune mobilité imposée !
Non aux pools de secrétariat !
Affectation des secrétaires à des agents de contrôle et non à l’UC !

 
SNU, FO, CNT, CGT et CFTC appelleront courant septembre à une heure d’information syndicale pour organiser la défense de nos conditions de travail et préparer les mobilisations à venir.
 
Le tract en pdf : 10 ans Saussignac Sylvie Trémouille et Daniel Buffière Direccte Alsace

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Bas-Rhin – Strasbourg Tracts

Mêmes métiers, même statut !

« Liste des candidats déclarés aptes à prendre part à l’épreuve orale d’entretien »

Voilà comment le ministère considère les contrôleurs du travail n’ayant pas eu la chance d’être retenus : des inaptes.

La violence de l’intitulé de cette liste ne fait qu’illustrer la violence du système de sélection qu’est l’EPIT.

Rien ne justifie cette sélection

Certains diront qu’on ne peut pas retenir tout le monde, qu’il faut bien des critères, d’autres diront que c’est injuste certains agents ayant été écartés du jury et que les critères de sélection sont mal identifiés… Tout ceci sans remettre en cause le fondement même de ce concours qui n’a pour effet que de diviser les agents.
L’EPIT est violent car il exige des contrôleurs du travail de justifier de leur capacité à devenir inspecteur. Seulement quelles sont les différences entre inspecteurs du travail et contrôleurs du travail ? Qu’est-ce qui justifiait par le passé l’existence de deux corps différents pour des métiers similaires ? Qu’est-ce qui légitime l’existence d’un concours pour faire de toute façon les mêmes métiers ?

Si les inspecteurs ne sont plus chefs de service, pourquoi ne pas les rétrograder en contrôleurs ?

Les inspecteurs et contrôleurs contrôlent ou mettent en œuvre les politiques de l’emploi. Il est vrai qu’à l’inspection, les inspecteurs signent leurs décisions administratives. Pourtant au Service régional de contrôle, les contrôleurs comme les inspecteurs les rédigent sans avoir le pouvoir de les assumer. Doit-on pour autant rétrograder les inspecteurs du SRC en contrôleurs ? Et les contrôleurs qui ont été chefs de service à l’emploi, pourquoi ne sont-ils pas promus d’office ?
La sacro-sainte différence faites entre le contrôle des entreprises de plus et de moins de 50 salariés n’a pas plus de pertinence. Quelles sont les entreprises les plus faciles à contrôler ? Celles avec un DRH poli à qui l’entreprise n’appartient pas ou celles des petits artisans ?

Finalement, pourquoi avoir autant d’exigences pour le passage des contrôleurs en inspecteurs, alors qu’à tous les échelons de la hiérarchie, l’administration est capable de se contenter de ce que les agents ont à offrir, et parfois c’est bien peu de chose…

1 000 dossiers jetés à la poubelle !

L’EPIT est aussi un immense gâchis de temps. Combien d’heures de formation, de jours de préparation par les candidats pour voir 1 000 dossiers jetés à la poubelle ?
Au fond, l’EPIT ne représente que le mépris qu’a notre ministère pour le travail réel accompli par les agents. Si l’accent est ici mis sur la question des contrôleurs, nous pourrions avoir, à peu de choses près, la même analyse pour le passage des secrétaires en SA.

Pour les agents de contrôle en section, la période transitoire s’annonce difficile, notamment par le fait que les inspecteurs devront, outre leur section, s’occuper tout ou partie du contrôle des entreprises de plus de 50 salariés des sections occupés par les contrôleurs « résiduels ».
Pour les contrôleurs à l’emploi, c’est soit le passage obligé par la section via l’hypothétique EPIT, soit la perspective peu engageante de rester dans un corps en extinction, avec tout ce que cela implique en terme de perte de droits à mutation et de place dans le collectif de travail.

Qu’est-ce qui s’oppose au passage des contrôleurs en inspecteurs et à l’application de ce principe pourtant basique : à mêmes métiers, même statut, même salaire ?

Il a été écrit que cela déqualifierait les inspecteurs. Il est pourtant évident que le corps unique ne modifie en rien les capacités professionnelles des inspecteurs. Reste la question du rôle hiérarchique. Pourquoi est-ce que tout à coup cet aspect devient-il si important ? Nous qui croyions que les inspecteurs refusaient leur rôle de managers… A moins que les inspecteurs ne se prennent pour les protecteurs des contrôleurs, comme un suzerain avec son vassal.
Nous avons aussi pu entendre que le corps unique serait un déclassement des inspecteurs. Si nous aurions pu nous réjouir d’entendre apparaître – pour une fois ! – la notion de classe, elle nous paraît employée à l’envers. Nous considérons, d’un point de vue de classe, qu’il importe que nous ne nous fassions pas diviser par des catégories créées par notre patron.

La division affaiblit le collectif de travail, c’est pourquoi la CNT revendique :

  • la suppression de l’EPIT ;
  • le passage de tous les contrôleurs en inspecteur : travail, emploi et formation professionnelle dans le corps de l’IT sur leur poste ;
  • le passage des agents de catégorie C en SA avec possibilité de passerelle vers le corps de l’inspection ;
  • la garantie d’organisation et d’effectif des secrétariats par rapport au nombre d’agents de contrôle ;
  • l’augmentation des effectifs pour répondre à la demande sociale tant à l’emploi qu’au travail.

 
Le tract en pdf : Examen professionnel d’accès à l’inspection du travail : mêmes métiers même statut

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Articles de presse Rhônes-Alpes

« Ils font craquer les patrons »

Article paru dans Liaisons sociales Magazine de juin 2014, dans le dossier « Ils font craquer les patrons ».

Inspectrice sous pression

La garante du Code du travail

Cette inspectrice du travail à l’Unité territoriale de Haute-Savoie ne s’exprimera pas. « Elle estime n’avoir fait que son travail », lâche un collègue. Ce n’est pas l’avis de la DRH de Tefal (1600 salariés) à Rumilly. Elle «nous inonde de 
courriers sur tous les sujets depuis janvier 2013″, écrit-elle dans un document interne décrivant le plan d’action pour contrer la fonctionnaire, dont ce rendez-vous le 18 avril 2013 avec son supérieur hiérarchique, cette nouvelle conversation avec lui le 25 mai commentée d’un «on attend de voir si son action porte ses fruits »… Dévoilées par la CNT Travail puis l’Humanité mi-décembre, ces pièces éclairent l’affaire divisant l’UT 74. Puisque, au lendemain de son entrevue avec Tefal, le directeur départemental du travail a demandé à l’inspectrice de revoir sa position sur l’interprétation de la légalité de l’accord de RTT, dont elle avait demandé la renégociation.

Une mise en garde mal vécue l’intéressée, placée en arrêt de travail trois mois. Une atteinte au principe d’indépendance
pour les syndicats d’inspecteurs (CGT, FSU, CNT et SUD), qui en ont fait un symbole fin 2013, comme ceux de Tefal.

« Si on enlève toute autorité aux inspecteurs, quel recours reste-t-il aux salariés dont les droits sont bafoués? » vitupère 
son DSC CGT une pétition de 360 salariés à la main. « Quand un inspecteur du travail est incriminé par une entreprise,
l’autorité administrative dolt organiser, en toute transparence une confrontation contradictoire entre les parties. Ce n’a pas été fait», note le Snutef FSU, en pointant les tiraillements de l’administration entre ses missions emploi et contrôle. L’inspectrice, en temps partiel thérapeutique, attend l’avis du Consell national de l’inspection du travail, qu’elle a saisi, pour retrouver sa crédibilité d’intervention.
 
L’article en pdf : Droit_des_salaries_resistants_enquete_LS_magazine_06_2014_CNT-TAS

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15 mai 2014 : Grève des travailleurs de la fonction publique contre le gel du point d’indice et pour la défense des services publics

La politique d’austérité salariale menée par le gouvernement à l’égard des travailleurs de la fonction publique d’État, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière aboutit à une baisse incessante de leurs revenus.

Le gel du point d’indice dans la fonction publique (tout comme la stagnation du SMIC dans le secteur privé, le gel des retraites et des prestations sociales ainsi que le report de la revalorisation du RSA) est particulièrement inacceptable !

De plus, la réduction des effectifs annoncée par le gouvernement va restreindre l’accès des usagers aux services publics et endommager la qualité de ces services.

A l’initiative de plusieurs organisations syndicales, une journée nationale d’action et de mobilisation est organisée jeudi 15 mai 2014 dans la fonction publique pour exiger :

  • une revalorisation immédiate du point d’indice;
  • la refonte de la grille indiciaire permettant la revalorisation de tous les métiers;
  • des mesures de rattrapage;
  • des emplois publics de qualité correspondant aux besoins de la population.

Nous exigeons :

  • Revalorisation immédiate du point d’indice !
  • Réduction des inégalités salariales par une augmentation du point d’indice inversement proportionnelle au niveau du salaire. L’augmentation du point d’indice doit être plus forte pour les bas salaires.
  • L’augmentation des salaires doit nécessairement se conjuguer avec un relèvement en parallèle des minima sociaux, des contrats précaires, des contrats d’apprentissage, des indemnités chômage et des retraites.
  • L’intégration du salaire variable dans le salaire fixe pour mettre fin à la mise en concurrence perpétuelle des travailleurs, leurs divisions et augmenter leur retraite.

La CNT ne saurait se satisfaire de ces revendications à court terme. Son objectif reste l’abolition de toutes les hiérarchies salariales et la construction d’une société fondée sur la répartition égalitaire des richesses et l’autogestion.

 
Le tract en pdf : Grève des travailleurs de la fonction publique contre le gel du point d’indice et pour la défense des services publics