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Contre la politique managériale mortifère du ministère du travail : Continuons la mobilisation !

Après la mobilisation massive du 7 février pour exprimer notre colère suite au suicide de Romain, l’administration amorce un recul stratégique en annonçant dans la note de service du 23 février 2012 que pour les entretiens individuels d’évaluation « à titre exceptionnel, que pour l’année 2012, les objectifs devront être d’ordre exclusivement qualitatif ». Le ministère reconnaît ainsi de fait que la politique du chiffre est facteur de souffrance pour les agents… tout en précisant tout de suite qu’il ne s’agit là que d’un recul « à titre exceptionnel pour l’année 2012 ».

Mais derrière ce recul stratégique pour calmer le jeu, sur le fond, rien ne change :

  • les suicides de Romain et de Luc n’ont pas été reconnus comme accidents de service;
  • le principe de la politique du chiffre n’est absolument pas remis en cause : le BOP continue d’être présenté dans toutes les UT et la PFR va s’appliquer comme prévu;
  • la RGPP continue son travail de destruction du sens de notre travail et du service public;
  • le ministère annonce l’envoi prochain d’une note prévoyant le retrait d’un 30e pour ceux qui n’effectueraient pas assez de remontée CAP SITERE.

Le ministère n’a manifestement toujours pas compris et est prêt à continuer sa politique mortifère sans compter ses morts, il faut donc se mobiliser à nouveau massivement pour se faire entendre.

Nous n’aurons que ce que nous prendrons

Individualisation des salaires, politique du chiffre, destruction du collectif de travail par la mise en concurrence des agents, isolement et soumission face à une hiérarchie docile, destruction du sens même de notre travail…, sont les ingrédients du cocktail Molotov que nous balance le ministère du travail, depuis près de 10 ans.

Le ministère du travail, coupable de la mort de Romain, de nos souffrances, de la destruction du sens de nos missions, continue la mise en œuvre du rouleau compresseur. Réagissons !

La CNT appelle tous les personnels à se mettre en grève le jeudi 15 mars et à monter sur Paris pour manifester :

  • Notre détermination à mettre fin à cette politique de management par l’individualisation et la détermination d’objectifs chiffrés qui détruit le sens de notre travail.
  • Notre colère contre l’administration et la hiérarchie zélée qui mettent en œuvre avec tant de zèle cette politique inhumaine et qui sont responsables de la mort de Romain.
  • Notre révolte devant la diminution continue de nos moyens qui ne cesse accroître la souffrance dans nos services.

Au-delà de cette journée de grève la CNT s’inscrit pleinement dans la motion adoptée lors de la grève du 7 février, par les agents de la DIRECCTE réunis en assemblée générale en appelant à :

  • se retirer des entretiens professionnels;
  • cesser les remontées chiffrées sous toutes leurs formes.

 
Le tract en pdf : Contre la politique managériale mortifère du ministère du travail : Continuons la mobilisation !

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La Griffe n°1

Allez hop mettez les tous en formation!

Le Président– candidat l’a exigé: les salariés de Pole Emploi doivent envoyer en formation tous les demandeurs d’emploi de longue durée. Une mesure surprenante qui s’explique. D’abord parce que lorsqu’un demandeur d’emploi est en formation , il n’est plus comptabilisé dans les chômeurs de catégorie A, catégorie sur laquelle se base actuellement le calcul du taux de chômage. Cela permettra par conséquent de faire diminuer artificiellement le nombre de chômeurs avant les échéances électorales!

Ensuite, cela s’explique par le fait qu’il…..n’y a pas assez d’offres d’emploi pour tout le monde. Ainsi en Rhône Alpes, en janvier 2012, Pole Emploi a eu 26061 offres d’emploi pour 263150 demandeurs d’emploi de catégorie A. Même en prenant en compte que Pôle Emploi n’a dans ses fichiers que 20% des offres du marché, difficile de nous faire croire qu’il y a du travail pour tout le monde et que seuls les faignants ne trouvent pas de boulot!!! Donc… les demandeurs d’emploi vont devoir retourner en classe….mais dans les secteurs en tension bien sûr…. L’Etat ne va quand même pas financer des formations pour des métiers sans débouchés! Hummm? Mais comment se fait il qu’il y ait des métiers en tension avec un tel décalage entre le nombre ridicule d’offres d’emploi et le nombre toujours croissant de demandeurs d’emploi?….

Cela s’expliquerait il par des horaires de travail incompatibles avec une vie personnelle? Par des salaires trop peu élevés? Par des conditions de travail pénibles?

Et si pour une fois nous prenions le problème dans l’autre sens et exigions du patronat de réels efforts sur les conditions
de travail avant de taper sur les demandeurs d’emploi?

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Le nouveau scandale de l’amiante!

Suite au consensus adopté en 1960 à l’Organisation Mondiale de la Santé, les fibres courtes et fines d’amiantes ne sont pas prises en compte dans le calcul du niveau d’empoussièrement en milieu professionnel.

En 2003, la communauté scientifique international a alertée sur la pathogénécité potentielle de ces fibres. En réponse, le ministère du travail a demandé une étude à l’AFSSET. Cette dernière a conclu en 2009 que les fibres courtes et fines d’amiante avaient un effet cancérigène significatif et recommandait la modification immédiate des valeurs limites auxquelles les salariés sont exposés. Le ministère a temporisé et lancé une campagne de mesurage… Deux ans plus tard les résultats rendus publics en septembre 2011 par l’INRS sont encore plus alarmants!!

Neuf ans après la première alerte sur la dangerosité de ces fibres auxquelles sont exposés 2 millions de salariés travaillant dans le BTP, le ministère du travail envisage un changement de réglementation dans… 3 ans!

Nous exigeons une modification immédiate des VLEP ! La santé des travailleurs de l’amiante en dépend!

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Les compétences clés à la loupe!

Le dispositif des compétences clés permet aux plus précaires de développer le strict minimum pour pouvoir se faire exploiter sans risquer de générer un surcoût pour l’employeur : accident du travail par méconnaissance des pictogrammes de sécurité, perte de productivité par incompréhension des consignes etc.

En réalité, les cours d’alphabétisation permettent surtout la lecture superficielle du contrat de travail pour se donner bonne conscience républicaine : « Il a signé en connaissance de cause ». Le développement des savoirs-être inculque la nécessité de se lever tôt le matin, d’aller faire un travail pénible payé des miettes, et de dire merci. C’est la compétence de compréhension des droits (de se faire exploiter) et des devoirs (de fermer sa gueule).

Effectivement, ces compétences sont la clé du monde du travail !

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Pourquoi notre lexique de la langue de bois

En 1968, un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement.
30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’exploitation s’appelle gestion des ressources humaines, et l’aliénation s’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité, mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’infini.

Ainsi, par exemple, nous sommes tous plus ou moins conscient de l’impérieuse nécessité de nous opposer à la «démarche qualité», s’agissant de l’intervention sociale, culturelle, éducative, ou médico-sociale. Mais à moins d’avoir
sérieusement approfondi la question, cette nécessité reste pour le moment au niveau d’une intuition. Il nous semble que
quelque chose ne va pas dans cette démarche.

Mais comment s’opposer à la « qualité » à moins de passer pour un fou ou un saboteur ? Nous ne le pouvons pas ! A moins de dévoiler le mensonge du langage, nous sommes désormais condamnés à accepter TOUT ce qui se présente sous cette démarche. La question stratégique qui se pose à nous est donc : « comment nous réapproprier un langage critique » qu’on nous a interdit, volé, maquillé, dont on nous a dépossédé ? De quelle manière ? cela est-il simplement possible, et à quel prix ?

C’est en essayant de résoudre ces problèmes que nous avons créé cet atelier de désintoxication de la langue de bois du Ministère du Travail et de l’Emploi.

« FORMATION »

En 1971, la loi sur l’éducation permanente, grande victoire de l’après 68 arrachant le savoir adulte des universités, se pervertit dans la «formation continue». Le droit de s’instruire à tout âge devient le devoir de se former toute sa vie, de se rendre employable dans une société ultra-productive et compétitive. Quand le chômage est un choix d’organisation de l’économie, on se forme pour rester dans la compétition !

« COMPÉTENCE(S) »

Management / jugements psychologiques de la personne remplaçant «métier» et «qualification».

Permet de détruire la mobilisation collective au profit de l’individualisation des carrières.
Comme il faudra désormais en changer cinq à six fois dans une vie, ce sont les «compétences» à s’adapter, à se rendre «employable» qui serviront désormais à évaluer les travailleurs (pardon les collaborateurs»).

Finissons en avec le « savoir faire » et célébrons l’ère nouvelle du « savoir-être ». Savoir être docile, souple, interchangeable, malléable, motivé, imaginatif, créatif, convivial, communiquant… et plaisant à son employeur (pardon – à son collaborateur).

La Griffe en pdf : La Griffe – 01

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Interprofessionnel Rhônes-Alpes Tracts

Ne payons pas leur crise ! Luttons !

Sarkozy annonce une nouvelle curée: ripostons !

« Ça ne change rien », voilà ce que Sarkozy promettait au lendemain de la perte du triple A français. Il nous assurait que ce ne serait pas les agences de notation qui dicteraient la politique économique hexagonale. Pourtant, une nouvelle fois il annonce un plan d’austérité supplémentaire pour «  rassurer les marchés », faisant payer le plus lourd tribut aux travailleurs. Appliquant jusqu’au bout sa politique de classe au service du patronat et des plus riches, le gouvernement continue plus que jamais à détruire méticuleusement les conquêtes sociales et les droits arrachés par les luttes passées.

TVA Antisociale

Les exonérations de cotisations sociales patronales représentent déjà près de 30 milliards (notamment sur les bas salaires jusqu’à 1,6 fois le SMIC et les heures supplémentaires) et bien que chaque année la Cour des Comptes dénonce leur inefficacité, Sarkozy en rajoute 13 milliards en substituant cette fois une partie des cotisations sociales par une hausse de la TVA. La « TVA antisociale » contribuera à 11 des 13 milliards d’euros des nouvelles exonérations patronales alors que la relative augmentation de la CSG sur les revenus du capital ne fournira que 2 milliards.

Les profits du CAC 40 s’annoncent une nouvelle fois en dizaines de milliards d’euros et ce sera toujours aux mêmes de se serrer la ceinture. C’est 11 milliards de plus offerts au patronat et sous-tirés de nos poches car il est évident que cette hausse de la TVA produira une hausse des prix pour tous.

Plus fondamentalement Sarkozy creuse une nouvelle brèche dans le système de financement de la protection sociale. En effet, une grande partie des cotisations patronales sera désormais portée par l’ensemble de la population. Le Medef, par la voix de Madame Parisot, s’est d’ailleurs félicitée de cette mesure, trop heureuse que les entreprises puissent se défausser sur la collectivité de l’obligation de payer la partie socialisée du salaire. C’est ainsi que le patronat plaide pour que soient basculées sur la fiscalité les cotisations retraites, les cotisations maladie et les cotisations de la branche famille.

Les accords « compétitivité-emploi » : la légalisation du chantage patronal

Toujours dans sa droite ligne de reculs sociaux, Sarkozy a aussi accordé le pouvoir aux entreprises de revoir à la baisse les conditions de travail au nom de la compétitivité des entreprises. Le chantage à la délocalisation déjà pratiqué par plusieurs entreprises (Siemens en 2004, Bosch en 2005) pour faire accepter des conditions de travail au rabais se trouve ainsi légalisé.

tunnel-austérité

Plus précisément ces accords « compétitivité-emploi » signent la mort définitive des 35h. Après avoir permis en 2008 de négocier des taux de majoration des heures supplémentaires inférieurs au taux légaux, l’enjeu est ici d’en finir avec la durée légale des 35 heures. Des accords dérogatoires pourront désormais fixer une durée de base supérieure à la durée légale. La boucle est bouclée, les travailleurs pourront travailler plus pour gagner moins.

Ce troisième plan d’austérité montre clairement une accélération des réformes réactionnaires. Les deux premiers étant passés dans une quasi-atonie syndicale, ce nouveau plan essore encore davantage les classes populaires et les plus précaires.

La « crise de la dette » ou comment convertir la crise du capitalisme en offensive anti-sociale ?

La dette publique sert aujourd’hui de prétexte pour imposer une régression sociale sans précédent. Non seulement les plans d’austérité sont socialement inacceptables mais ils sont économiquement une impasse. Les marchés veulent que les déficits publics soient réduits pour que les Etats payent la dette. Ce faisant on comprime toujours plus l’activité économique. La récession généralisée est au bout du chemin, avec pour conséquence un accroissement des déficits que l’on prétendait réduire.

De la dette privée à la dette publique : l’austérité pour tous

Il faut tout d’abord rappeler ce qu’on a tendance à oublier ces temps-ci dans les medias, à savoir que cette crise a pour origine la crise des subprimes. Des courtiers et des banquiers se sont enrichis en plaçant des prêts immobiliers à taux variable auprès d’Américains pauvres dont ils savaient pertinemment qu’ils n’auraient pas les moyens de les rembourser. Le capitalisme financier a ainsi profité de l’obligation dans laquelle se trouvent les ménages populaires de se surendetter du fait de la compression continue des salaires.  

Les banques menacées de faillite ont alors fait l’objet de multiples plans de sauvetage par les États. La crise des dettes privées déclenchée par la chute de Lehman Brothers s’est ainsi miraculeusement transformée en crise de la dette publique. Par ce fantastique retournement de situation les libéraux ont eu une occasion inespérée de rançonner les populations comme jamais auparavant à grands coups de plan d’austérité généralisée. Et, de fait, maintenant que les banques ont été gracieusement remises à flot l’attention se tourne vers le « problème de la dette publique ».

Il s’agit bien ici d’une socialisation des pertes aboutissant à renflouer des établissements financiers qui aujourd’hui prêtent aux États européens en crise à des taux prohibitifs, tout en se refinançant à bon marché auprès de la banque centrale européenne (BCE). Car si la BCE a l’interdiction de consentir des prêts aux États, elle a distribué en décembre dernier 489 milliards d’euros en prêt sur trois ans à plus de 520 banques européennes. Avec ces ressources supplémentaires les banques peuvent prêter aux États endettés en réalisant un joli bénéfice. En empruntant à 1 % à la BCE, il est vrai qu’il est facile pour elles de prêter à l’Italie ou à l’Espagne à 4-5 % et de gagner facilement beaucoup d’argent…

Offrir tant d’argent à si bas taux d’intérêt est un beau cadeau de Noël pour les banques.

Ce système dans lequel la BCE joue le rôle de prêteur exclusif pour les banques privées revient à jouer à un curieux jeu de pile ou face. Face, la spéculation gagne, Pile le peuple perd.

La crise n’est donc pas perdue pour tout le monde et du chaos né du capitalisme financier sort opportunément une occasion d’aller encore et toujours plus loin dans les recettes néolibérales au nom de l’ajustement budgétaire. Et des coupes dans les budgets publics jusqu’aux baisses de salaires (direct ou indirect avec les cotisations sociales) qui s’annoncent on rentre dans un spirale dépressive qui va creuser les déficits du fait de la diminution des recettes fiscales et amener de nouveaux plans de réajustement et ainsi de suite.

C’est en effet l’austérité généralisée qui est censée faire baisser le niveau atteint par les dettes publiques. Or les plans d’austérité poussent la zone euro dans la récession, où elle se trouve d’ailleurs probablement déjà. Dès lors, cette récession empêche les États de réduire leur endettement, qui tend au contraire plutôt à s’accroître. La Grèce, même s’il s’agit d’un cas particulier extrême, illustre l’impasse de cette stratégie suicidaire : après quatre années de récession, sa dette publique a quasiment doublé par rapport au niveau qu’elle avait atteint en 2007.

En un mot le capitalisme et « l’ordre néolibéral » qu’il promeut a eu le réel talent d’avoir converti en grande avancée antisociale une crise qui aurait dû signer  leur disqualification historique.

Reprendre le contrôle des banques

Les banques jouent un rôle central dans le fonctionnement de l’économie. Elles ont été sauvées lors de la crise financière de 2008 par l’intervention des États. Or, le paradoxe, c’est qu’elles n’ont jamais été aussi puissantes. Les gouvernements, en particulier en France, ont aidé les banques sans aucune contrepartie.

Dans cette situation, il faut aujourd’hui reprendre le contrôle des banques. La création monétaire qu’elles opèrent en accordant des crédits ne peut être laissée dans les mains des actionnaires privés et décidée suivant des critères de rentabilité financière. L’activité des banques doit être tournée vers le financement de l’activité productive visant prioritairement la satisfaction des besoins sociaux.

Ces mesures supposent de déprivatiser le système bancaire et d’instaurer sur les banques un contrôle public démocratique. Une nationalisation qui laisserait en l’état le système bancaire actuel serait sans effet sur sa place et son rôle dans la société. C’est à sa refondation et à sa socialisation qu’il faut s’attacher. On ne peut laisser l’exercice de la politique monétaire aux mains des technocrates néolibéraux qui dirigent la BCE.

Engager une réforme fiscale d’ampleur

Au cours des deux dernières décennies, le déficit budgétaire s’est creusé, malgré la stabilité globale des dépenses en proportion de la richesse nationale. La cause essentielle : la contre-révolution fiscale menée depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, et considérablement aggravée par Nicolas Sarkozy.
Les impôts progressifs ont vu leur part dans les recettes fiscales diminuer. Dans le même temps l’impôt sur le revenu est devenu de moins en moins progressif, passant de 13 tranches à 5 entre 1986 et aujourd’hui, et son taux marginal de 65% à 41% en 20 ans. L’impôt sur les sociétés a vu son taux passer de 45 % en 1989 à 33 % actuellement. L’imposition sur le patrimoine a connu un démantèlement accéléré sous l’ère Sarkozy : les droits de succession ont été largement allégés et le rendement de l’ISF fortement amoindri. Les revenus financiers ont quant à eux continué de bénéficier de faibles taux d’imposition au cours des dernières années. Il faut ajouter à cela les quelques 500 niches fiscales dont le coût total est estimé à 145 milliards d’euros à 2010. Il faut enfin ajouter, depuis trente ans, les multiples mesures d’exonération des cotisations sociales patronales, mesures presque totalement financées par le budget de l’État.
On le voit les déficits publics ne sont pas la conséquence irrémédiable d’un trop plein de dépenses publiques mais bien le résultat d’une politique de classe au service des classes possédantes.
Tout cela s’est effectué dans un contexte de dumping fiscal dans l’Union européenne comme dans le monde. On a donc pu assister à un appauvrissement programmé des finances publiques. Les différents plans de relance et sauvetage des banques ont ensuite largement contribué à une forte aggravation de la dette publique depuis 2008.
Une des racines de la dette trouve donc son origine dans le manque de recettes fiscales dû à la contre-révolution fiscale en œuvre depuis une trentaine d’années. Une réforme fiscale d’ampleur doit permettre de réduire l’ampleur du déficit et de redonner des marges de manœuvre aux politiques publiques.

Le M.E.S. : nouvelle gouvernance européenne au service du capital

Le « mécanisme européen de stabilité » (M.E.S.) est censé être un outil de gestion des crises financières de la zone euro qui doit remplacer, en 2013, au sein du Pacte budgétaire européen, le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité financière.

Concrètement derrière ce terme technocratique se cache ce qui s’apprête à devenir une Fonds Monétaire International (FMI) réservé à la seule zone euro. Le MES sera la nouvelle institution chargée de fournir une aide, sous conditions, aux pays européens en difficulté. Il sera abondé à hauteur de 700 milliards par les états européens (la France prévoit d’y investir près de 140 milliards). De plus, le MES sera autorisé à emprunter sur les marchés financiers.

Son but officiel est de « mobiliser des ressources financières et de fournir (…), un soutien à la stabilité à ses membres qui connaissent ou risquent de connaître de graves problèmes de financement ».

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Les conditions

Le texte officiel précise que l’octroi de toute aide financière « sera soumis à de strictes conditionnalités ». Selon le préambule du traité instituant le MES « il est reconnu et convenu que l’octroi d’une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes sera conditionné, à partir du 1ier mars 2013, à la ratification du Traité Intergouvernemental sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG) par l’Etat membre concerné et à l’expiration du délai de transposition aux exigences prévues ».

Avec le FMI, le MES proposera ainsi un protocole d’accord aux pays demandeurs : un package de mesures d’austérité (dont la fameuse « règle d’or »), que les deux fonds estimeront nécessaires pour pouvoir enrayer la crise, en échange de l’argent prêté. En clair, les Etats perdent toutes leurs prérogatives en matière de politique budgétaire. Sous couvert de solidarité et d’aide purement technique et rationnelle, le MES imposera de fait ses choix politiques et idéologiques à travers des plans d’ « ajustement structurel ».

L’immunité juridique et politique

Cette nouvelle gouvernance européenne prolonge une dérive autoritaire de l’Union européenne dans des institutions hors de tout contrôle démocratique et bénéficiant d’une immunité totale.

Article 27-3, « Le MES, ses biens, ses financements et ses avoirs, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, bénéficiera de l’immunité de toute forme d’action en justice. »

L’alinéa 4 du même article 27 précise que « les biens, financements et avoirs du MES, où qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur, seront à l’abri de toute perquisition, réquisition, confiscation, expropriation ou toute autre forme de saisie » suite à une « action exécutive, juridique, administrative ou législative ».

Les alinéas 5 et 6 affirment que les archives, documents et locaux du MES sont inviolables.

Ainsi, le MES est au-dessus des lois, à l’abri de la justice, de toute action gouvernementale et bien sûr de tout débat démocratique.

La démocratie perd de plus en plus de terrain face au capital. Celui-ci ne prend même plus le soin de se travestir en politique pour prendre le pouvoir. La mise en place du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) dispositif décidé dans l’opacité est leur dernière trouvaille pour achever de livrer définitivement les peuples pieds et point liés au capitalisme financier et aux politiques libérales.

La CNT, toujours en lutte contre le capital et pour la démocratie directe, sera de toutes les mobilisations, de tous les combats et les alternatives pour rejeter leur modèle de société barbare.

C’est à eux de payer leur crise.
A nous de leur imposer par la lutte nos exigences sociales.

 

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Les politiques d’austérité, l’exemple des dernières mesures adoptées en Grèce:

Résumé des mesures importantes adoptées travail le dimanche soir, 12 Février 2012 dans le Parlement grec et inclus dans le « Mémorandum II » :

  • Réduction de 22% du salaire minimum qui va baisser de 741 à 586 € brut (489 € net). Pour les moins de 25 ans, la réduction est de 30%, donnant un maigre 527 € brut (440 € net).
  • Gel du salaire minimum jusqu’en 2015 et gel des primes d’ancienneté tant que le chômage reste à 10%.
  • Abolition de facto des heures supplémentaires vu l’introduction des horaires flexibles dans les nouvelles conventions collectives.
  • À la fin d’une convention collective, la période de renouvellement automatique des termes de celle-ci est réduite à trois mois (auparavant six) si aucun nouvel accord n’est conclu, les salaires son ramenés au salaire minimum. Les conventions collectives actuellement en vigueur expireront au plus tard au bout d’un an.
  • Coupes sombres dans les retraites (les régimes de pension complémentaires, mais aussi de retraite principal dans les cas tels des travailleurs de la compagnie d’électricité, compagnie de téléphone, et les banques, par exemple).
  • Abolition de la sécurité d’emploi et de la réglementation du travail en vigueur dans les banques et les entreprises publiques ou celles avec un pourcentage de participation du public, y compris entre autres la compagnie nationale d’électricité, Hellenic Petroleum (la plus grande raffinerie du pays), la radio publique et société de télévision, les transports publics à Athènes (bus, métro, métro léger, tramway et trolleybus), la poste, la compagnie de la loterie nationale et des paris, la société d’Athènes d’approvisionnement en eau, etc.
  • Clôture de l’Agence de logement public et la suppression de la contribution de 2% qui la favorisait jusqu’à présent.
  • Réduction de 5% des cotisations patronales à la sécurité sociale.
  • Licenciements et départs en retraite anticipée dans le secteur public : 15.000 au total d’ici la fin de l’année 2012 ; 150. 000 jusqu’à 2015.
  • Pour recourir à l’organisme de médiation et d’arbitrage, il sera désormais exigé l’accord des deux parties (travailleurs et employeurs), les travailleurs ne pouvant plus y faire appel eux seuls, comme c’était le cas jusqu’à maintenant.

On estime qu’en matière de droits et de rémunération, les travailleurs sont maintenant à des niveaux semblables à ceux des années 1950.
A tout cela il faut ajouter les augmentations de la TVA sur les denrées alimentaires, médicaments, soins de santé, de l’électricité, l’approvisionnement en eau, les transports publics, le gaz naturel, etc.

Ελευθεριακή Συνδικαλιστική Ένωση – Διεθνείς Σχέσεις (Relations internationales – Eleutheriaki Sindikalistiki Enosi – ESE)

 
Le tract en pdf : Ne payons pas leur crise ! Luttons !

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Articles de presse

Moi, Romain, 32 ans, inspecteur du travail, mort de mon métier

L’article du journal Le Monde daté du 03/02/2012 concernant le suicide de notre collègue inspecteur du travail Romain Lecoustre est disponible en pdf : Moi, Romain, 32 ans, inspecteur du travail, mort de mon métier – Le Monde

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Nouveau suicide d’un inspecteur du travail

C’est avec consternation et colère que nous avons appris le suicide le 18 janvier 2012 d’un de nos collègues, Romain Lecoustre, inspecteur du travail à Lille.

Ce nouveau suicide vient illustrer de façon dramatique la dégradation de nos conditions de travail et la responsabilité des différents niveaux d’une hiérarchie zélée.

Romain Lecoustre avait déjà effectué une première tentative de suicide de juillet 2011 face à la surcharge de travail et aux pressions de la hiérarchie locale. Il avait lui-même vainement tenté de faire reconnaître cet acte comme accident de service.

Après avoir fait part d’une compassion de rigueur, les différents échelons de la hiérarchie, jusqu’aux responsables nationaux, ne manqueront pas de se dédouaner de leurs responsabilités pour faire du cas de Romain un cas particulier.

Pourtant pour nous, comme pour tous ses camarades, il n’y a de doute sur la nature professionnelle de son mal-être, ni sur les causes de son suicide : c’est bien le travail, ses conditions d’exercice et l’environnement hiérarchique qui sont ici clairement responsables de la dégradation profonde de son état de santé, qui l’a conduit à la mort.

Pression sur les chiffres ; fonctionnement des services à flux tendu ; déni de la souffrance et dévalorisation des agents : la destruction de notre travail finit par détruire les agents eux-mêmes et conduit parfois à des actes désespérés.

Nous nous joignons à l’appel intersyndical à se réunir le mardi 24 janvier 2011 à 15h, en assemblées générales dans les services.

 

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Refusons l’individualisation des salaires

Le 1er septembre François SAUVADET, ministre de la fonction publique annonçait fièrement dans un communiqué la mise en place d’une prime d’intéressement collectif dans la fonction publique. Ce nouveau dispositif vient mettre la touche finale aux nouveaux dispositifs d’individualisation des rémunérations avec la prime de fonction et de résultat (PFR).

L’individualisation comme technique de gestion des personnels

Depuis près de 20 ans le patronat promeut une technique de management par l’individualisation des salaires via des systèmes de primes variables liées à la « performance » individuelle et/ou les collective c’est-à-dire liée à la réalisation d’objectifs. Cette tendance à l’individualisation n’a fait que se renforcer. Ainsi dans les grandes entreprises neuf salariés sur dix sont aujourd’hui concernés par une individualisation de la rémunération passant par les primes mais aussi des augmentations de salaire individualisées.

Derrière le discours idéologique libéral sur la récompense du « mérite » individuel et la réconciliation du travail et du capital dans le partage des « fruits de la croissance » via l’intéressement, cette politique aboutit concrètement à une destruction des collectifs de travail, une mise en concurrence des salariés entre eux et une auto-exploitation au nom du supposé intérêt commun entre travail et capital.

Ce faisant la question des salaires et de la lutte collective pour l’avancée commune des droits est détournée par l’illusion d’une augmentation individuelle au détriment de ses collègues et dans une relation unilatérale à la direction.

L’accroissement continu de la part flexible du salaire est donc fondamentalement lié à l’évaluation individuelle des « performances » et la politique du chiffre qui l’accompagne avec son corollaire en termes d’isolement des travailleurs, de souffrance au travail et de dégradation de la qualité du travail.

Et chez nous ?

Comme tout ce qui a fait la preuve de son pouvoir de nuisance dans le privé a vocation à s’appliquer un jour au public, nous avons nous aussi notre part flexible du salaire.

Alors que le point d’indice est gelé depuis plusieurs années, le gouvernement a beau jeu d’agiter la carotte de l’augmentation individuelle par le biais des primes en faisant miroiter un relèvement des primes avec la PFR et la prime d’intéressement.

Ces deux primes ont vocation à s’appliquer à partir de 2012 pour remplacer la prime de technicité et nos fameuses « parts variables ». La PFR est censée se baser sur la fonction et la « performance individuelle » là où la prime d’intéressement mesurerait la « performance collective des services ». Dans les deux cas, ces primes renforcent la logique de l’évaluation par « objectifs » et la politique du chiffre, donnant ainsi les pleins pouvoirs à la direction pour jouer de la carotte et du bâton avec notre rémunération. Car, comme il se doit, « en cas d’insuffisance caractérisée dans la manière de servir, un agent peut être exclu » du dispositif (article 4 du décret n°2011-1038).

Si la PFR peut ressembler sensiblement au système déjà existant de parts variables, elle introduit néanmoins une nouveauté en basant une partie de la prime sur la fonction et non sur le grade indépendamment du poste occupé par chaque agent.

Concernant la prime d’intéressement, celle-ci devrait rajouter une couche d’évaluation par objectifs au niveau de chaque service. Nul doute que la nouvelle ligne hiérarchique transformant l’inspecteur en manager avec plans d’action et évaluations à la clef servira d’outil à l’évaluation du service.

Nous sommes face à un projet politique cohérent de division des personnels et de destruction des collectifs de travail visant à empêcher des revendication communes pour l’augmentation des salaires via l’augmentation du point d’indice ou la revalorisation des grilles indiciaires.

Au-delà c’est également l’indépendance de notre fonction qui est en jeu par le biais d’une évaluation par objectifs quantitatifs à tous les niveaux et sur la base des priorités fixées par la hiérarchie.

Nous revendiquons :

  • la suppression de l’ensemble des primes pour les intégrer dans le salaire fixe;
  • l’augmentation du point d’indice;
  • la revalorisation des grilles indiciaires vers une réduction des inégalités salariales.

Le tract en pdf : Primes – Salaires

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Rapport IGAS : à quelle sauce va-t-on être mangés ?

La mission IGAS a publié son rapport sur les sections d’inspection en cette année 2011, il n’est pas inutile de revenir ici sur ses conclusions.

L’ « originalité » revendiquée de ce rapport reposait d’abord sur l’évaluation de la qualité des actes des agents de contrôle (lettres d’obs, arrêts de travaux, PV, etc.). C’est l’occasion pour les IGAS d’affirmer que les agents des sections ne sont pas si mauvais car la qualité des actes juridiques est jugée satisfaisante (page 35 et suiv.). Mais les IGAS estiment toutefois que les agents ne se soucient pas assez de la « mise en conformité » des entreprises et des « moyens pour y parvenir » (page 47 et suiv.). On croit rêver ! Nous voilà responsables de la délinquance patronale, du manque de moyens pour y faire face et de la faiblesse de la réponse pénale des tribunaux !

A ce sujet les IGAS demandent néanmoins l’institutionnalisation d’une coordination entre services d’inspection et parquets et la conduite d’une « réflexion » sur les sanctions les mieux à même de contraindre « les employeurs à se mettre en conformité ». (page 57 et 58).

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, ce sont les « recommandations » des IGAS concernant le « pilotage de l’activité » qui constituent autant d’orientations pour les politiques et les réorganisations à venir.

Pas de surprises à ce niveau là mais plutôt une confirmation des orientations souhaitées par la DGT à travers notamment la nouvelle ligne hiérarchique. Tout va bien, les IGAS sont d’accord avec la DGT pour désigner le dernier verrou à abattre : la section d’inspection.

En témoigne des échanges surréalistes et un débat de titans sur près de 3 pages (page 7 à 9 et 14) entre la DGT et les IGAS sur le mode :

  •  Il faut affirmer la ligne hiérarchique !
  • Je ne suis pas tout à fait d’accord je pense qu’il faut affirmer la ligne hiérarchique !
  • Oui mais vous parlez des sections, il faut parler de la hiérarchie.
  • Excusez moi mais c’est justement parce qu’on pense qu’il faut affirmer la ligne hiérarchique dans la section qu’on se penche sur les sections.
  • Ah OK d’accord ! On avait pas compris ! Mais quand même vous auriez pu parler un peu plus de nous et de la hiérarchie intermédiaire au niveau des DIRECCTE et des UT.
  • Pas besoin parce que le blocage vient des sections et pas de la hiérarchie intermédiaire.
  • Tu l’as dit bouffi !

(Il va de soi qu’il s’agit ici d’un résumé des échanges entre DGT et IGAS librement retraduit en français, la novlangue managériale en vigueur dans notre ministère étant très pénible à lire. Mais il s’agit bien d’un résumé fidèle du niveau de l’échange).

Qui arbitre l’action ?

Les IGAS recommandent de placer le lieu de l’ « arbitrage » au sein des sections. De quoi s’agit-il ? Ne sommes-nous pas déjà en permanence en train d’arbitrer au quotidien en fonction de l’urgence et des moyens que nous avons ?

En fait, derrière la notion d’arbitrage ce qu’il faut comprendre, c’est la remise en cause de la liberté de décision de l’agent de contrôle dans cet arbitrage. « Sous l’autorité de l’inspecteur du travail » (promu adjudant chef à la faveur de la nouvelle ligne hiérarchique), la « section doit devenir le lieu privilégié d’arbitrage collectif entre la réponse aux sollicitations des usagers et l’activité programmée sur une priorité nationale ».

Et les IGAS de regretter que « la décision de mettre en œuvre des moyens de contrôle est largement le fait, individuel, des agents » et que « la réponse aux sollicitations reste perçue par la plupart des agents comme le déterminant le plus légitime de l’activité de contrôle » (page 4 et 20). Effectivement, en poussant la réflexion les IGAS auraient également pu nous expliquer ce qu’est un service public dont la priorité n’est pas de répondre aux demandes du public. Mais le rapport ne fournit pas de réponse à cette question manifestement accessoire.

Ainsi, jusqu’à maintenant nous n’avions pas structurellement les moyens d’effectuer correctement notre mission de service public mais nous avions une liberté relative dans les décisions et la gestion des actions à mener dans la cadre de cette mission. C’est encore trop selon les IGAS, et c’est cette liberté relative qui doit être remise en cause via un arbitrage effectué sur la base de critères pré-définis dans lesquels on n’oubliera évidemment pas les « priorités nationales » (recommandation n°4, page 27).

Programmation à tous les étages

Pour justifier sa rhétorique autour de l’arbitrage le rapport IGAS comme la DGT établissent une équation entre demande = individuel et plan d’action = collectif. Cette réduction volontaire permet de glisser de la nécessaire intervention sur des problèmes collectifs à une programmation de l’activité au sein de la section.

Ainsi, dans le cadre de la remise en cause de la liberté de décision de l’agent, les inspecteurs sont invités à définir une programmation de l’activité à partir de plans d’actions annuels. Il faut, selon les IGAS, affirmer « la dimension managériale du poste d’inspecteur du travail, chef de section » (page 5 et 6 et recommandation n°12 page 33).

Ce plan devra lui-même être validé par la direction de l’UT. Pour les non-comprenants, les IGAS vont même jusqu’à préciser que ce plan devra aussi intégrer les priorités nationales. Tout ceci n’est évidemment pas gratuit puisque la réalisation des objectifs quantitatifs et qualitatifs du plan d’action de section fera parti de l’entretien d’évaluation (recommandations n°5, 6, 10 et 11, page 29 et 33).

A défaut d’effectifs, il faut réorganiser

Le rapport relève avec beaucoup de précautions un problème au niveau des effectifs. On s’attendrait donc à ce qu’il recommande un recrutement massif d’agents dans un souci « d’effectivité du droit ». Que nenni ! « L’évolution prévisible des effectifs appelle une réorganisation importante des secrétariats et des services de renseignement du public » (page 6). Le rapport ne sera pas plus précis sur ces deux points, prudence oblige. Il serait en effet malvenu d’affirmer noir sur blanc : à défauts d’effectifs, on recommande de supprimer les secrétariats en section et l’accueil du public pour les services renseignements.

Au final ce rapport donne une curieuse impression du déjà vu, de déjà entendu et de déjà lu tant il correspond aux discours de notre hiérarchie et aux différentes circulaires sur la ligne hiérarchique. A la faveur de leur « expertise » les IGAS redécouvrent opportunément les priorités et les objectifs de la hiérarchie de notre ministère.

La seule originalité étant de désigner clairement leur cible : en finir avec les sections d’inspection telles qu’elles existent aujourd’hui. Le mot d’ordre est réorganisation et taylorisation de l’activité à tous les étages avec évaluation par objectifs à la clé. Pour arriver à cette fin les îlots de résistance que peuvent constituer les sections d’inspection doivent être réorganisées de l’intérieur.

A nous de refuser le scénario qui se dessine et de réaffirmer nos priorités de service public par la lutte collective

 
Le tract en pdf : Rapport IGAS sur l’inspection du travail : à quelle sauce va-t-on être mangés ?

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Inspection du travail : dans l'étau des objectifs

Un article de l’humanité sur la « modernisation » de l’inspection c’est-à-dire l’application de l’idéologie gestionnaire aux services de l’inspection du travail :

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Tous en grève le 28 juin 2011 !

Subissant de plein fouet les effets de la RGPP 1 et 2, nos services sont aujourd’hui au bord de l’explosion. Face à la multitude des attaques (RGPP, ligne hiérarchique, déqualification, politique managériale du chiffre) nous sommes à un tournant pour sauver notre mission de service public. Des mouvements de résistances se font jour un peu partout dans les UT de notre ministère. La seule réponse de notre direction oscille entre groupes de travail bidons pour nous faire cogérer la RGPP et la menace pour faire taire nos mouvements. Notre direction ne veut toujours pas nous entendre, nous menace ? Il s’agit maintenant de coordonner nos actions et de les faire converger pour dénoncer :

  • la dégradation de nos conditions de travail;
  • la politique du chiffre;
  • la déqualification et l’appauvrissement programmé du travail des agents de catégorie C;
  • la destruction de nos collectifs de travail.

Et d’une façon générale la remise en cause par la RGPP de nos métiers et de notre mission de service public.

Pour exiger des postes supplémentaires et pour agir contre la souffrance au travail des agents

Les suppressions de postes mettent d’ores et déjà en péril les modes d’organisation et de fonctionnement et par voie de conséquence l’accomplissement d’un service public de qualité.

Pour les services emplois et le renseignement la disparition et externalisation programmée de services entiers qui laissent les agents dans l’incertitude totale quant à leur avenir.

Dans les services support la mutualisation entraîne en plus un appauvrissement des tâches et la fin d’un service de proximité entre collègues ;

Dans les secrétariats qui sont de plus en plus menacés de travailler dans des « pools » → pour tous et toutes il s’agit d’une véritable dégradation des conditions de travail, d’une dévalorisation du travail, qui rejaillit sur toutes les catégories.

Pour les agents de contrôle c’est encore et toujours la difficulté structurelle à répondre à la demande sociale et la pression du chiffre.

La souffrance au travail grandit dans les services. Il faut maintenant transformer cette souffrance en colère.

Exigeons:

  • l’arrêt de la RGPP et le recrutement d’agents titulaires;
  • l’arrêt de la dictature du rendement et des objectifs du management gestionnaire.

 
Une montée sur PARIS est organisée pour manifester devant la DAGEMO
Et pour ceux qui ne montent pas à Paris RENDEZ VOUS MARDI 28 JUIN à 11 heures devant la DIRECCTE (Tour Suisse)
 
Le tract en pdf : grève-RGPP-politique-chiffre

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Suicide de Luc Béal-Rainaldy

C’est avec stupeur et consternation que nous avons appris le suicide de Luc BEAL-RAINALDY, inspecteur du travail, au sein même des locaux du ministère du travail ce mercredi 4 mai.

Nous sommes atterrés par la perte d’un collègue et d’un syndicaliste. Secrétaire national du SNUTEF, Luc BEAL RAINALDY était un militant engagé depuis de nombreuses années qui avait notamment fait le choix de continuer à travailler à mi-temps pour rester au plus près du terrain..

Nous pensons d’abord à sa famille et ses proches à qui adressons nos sincères condoléances

Au-delà nous ne pouvons taire ici le contexte social dans lequel est survenu ce drame. La poursuite à marche forcée de la RGPP, l’imposition d’un management gestionnaire basé sur l’individualisation et la culture du chiffre continue chaque jour de dégrader nos conditions de travail et détruire nos missions de services publics.

Ce drame illustre la souffrance grandissante des agents confrontés à la politique menée dans nos services.

Nous partageons aujourd’hui la douleur et la colère des proches et camarades de Luc.